8 décembre 2018

[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Reprise des Discussions? – II

SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 8 décembre 2018

Si quelqu’un a vraiment un esprit catholique,
Il fuit Vatican II, pour la foi salvifique.

Le vendredi 23 novembre dernier, la Fraternité Saint Pie X publiait un communiqué de presse officiel faisant état de la rencontre de la veille entre le Supérieur Général de la Fraternité et le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ce communiqué est plein de bonnes paroles ; reste à voir comment le nouveau Supérieur Général le traduira en actes.

Ce communiqué comprend sept paragraphes. Les deux premiers présentent le Cardinal Ladaria, l’abbé Pagliarani et leurs collaborateurs respectifs. Il précise que c’est à l’invitation du Cardinal que l’abbé Pagliarani s’est rendu à Rome afin de faire le point sur l’état des relations entre Rome et la Fraternité au cas où la situation a évolué depuis que l’Abbé Pagliarani a été élu Supérieur Général en juillet dernier. Les troisième et quatrième paragraphes situent le problème entre Rome et la Fraternité exactement là où il doit se situer, à savoir : sur le plan doctrinal. Voici le texte intégral de ces deux paragraphes :

(3) Au cours de l’entretien avec les autorités romaines, il a été rappelé que le problème de fond est bel et bien doctrinal, et que ni la Fraternité ni Rome ne peuvent l’éluder. C’est à cause de cette divergence doctrinale que toute tentative d’élaborer une ébauche de déclaration doctrinale acceptable par les deux parties n’a pu aboutir depuis sept ans. C’est pourquoi la question doctrinale reste absolument primordiale. (4) Le Saint-Siège ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme solennellement que l’établissement d’un statut juridique pour la Fraternité ne pourra se faire qu’après la signature d’un document de caractère doctrinal.

Au cinquième paragraphe, les choses se précisent. Il affirme que « Tout pousse donc la Fraternité à reprendre la discussion théologique », non que son objectif soit nécessairement de convaincre ses interlocuteurs, mais plutôt de porter devant l’Eglise le témoignage inconditionnel de la Foi. La fin du communiqué exprime la confiance de la Fraternité en la Providence. Son avenir est entre les mains de Dieu et de Sa Sainte Mère. (Fin du communiqué de presse)

Mais est-il utile, ou seulement prudent, de chercher à reprendre des discussions doctrinales avec les Romains ? On peut, hélas, se poser la question. Car, à l’issue des discussions qui s’étendirent de 2009 à 2011, l’un des quatre représentants de la Fraternité, porta ce jugement : “ Ce sont des malades mentaux ; néanmoins, ce sont eux qui ont l’autorité “. Cette appréciation ne visait nullement à discréditer les personnes, mais elle caractérisait avec précision l’incapacité des néo-modernistes romains à saisir l’essence même de la doctrine catholique, à savoir son caractère objectif, contraire à toute interférence avec la subjectivité. Par Sa parole, Dieu signifie ce qu’Il veut dire ; Il le dit par Son Église, si bien qu’il ne saurait être question d’adapter aux temps modernes – à l’instar de Vatican II – ce qu’a toujours dit Son Église sans jamais rien changer jusqu’au Concile. Les Romains d’aujourd’hui pourraient-ils être fidèles à l’Église de Dieu tout en l’étant à Vatican II ? Impossible ! À moins que ce ne soit des malades mentaux au point de faire l’impasse sur le principe de non-contradiction, ou bien, que la notion qu’ils ont de l’Église ne soit complètement erronée.

Cela étant, si le Saint-Siège publie un jour un communiqué de presse sur cette fameuse réunion du 22 novembre, il sera intéressant de voir comment les conciliaires présentent la perspective d’une reprise des discussions doctrinales. Certes, des discussions, ils en veulent ; mais uniquement dans l’espoir d’attirer le nouveau Supérieur Général hors de cette forteresse imprenable qu’est la doctrine de l’Église. Quant à leur propre doctrine conciliaire qui s’écarte de la Tradition, elle ne peut être que fausse. Les deux arguments principaux restant à leur disposition seront donc, comme d’habitude, l’autorité et l’unité, faisant fi de la doctrine. Mais que devient l’autorité catholique quand elle ne sert plus la Vérité ? Et qu’est-ce que l’unité catholique, si elle unit les gens autour d’un tas de mensonges visqueux (Vatican II) ? Hélas, l’autorité et l’unité sont les seules béquilles sur lesquelles les Romains conciliaires peuvent encore s’appuyer.

Honorable Monsieur le Supérieur Général, voici comment vous pourriez faire correspondre vos actes et vos paroles : rendez public un résumé clair et véridique des dernières discussions doctrinales de 2009–2011. Ne serait-ce pas là le moyen de corroborer vos propos doctrinaux du 23 novembre, en posant un acte véritablement inspiré par la doctrine ?

Kyrie eleison.