Dans un texte que j'ai publié sur le Forum,        j'exhortais la FSSPX à ne pas céder à la fièvre rallieuse. Certains,        ici même et à plusieurs reprises (m'a-t-on signalé), en ont conclu que        j'aurais des remords d'avoir signé un acte d'adhésion et d'avoir obtenu,        avec l'abbé Laguérie et quelques autres prêtres la reconnaissance        canonique de l'Institut du Bon Pasteur, et cela parce que je serais moins        libre qu'auparavant. Des remords ? Moins libre ? Mais où vont-ils        chercher tout ça ? Dans l'acte d'adhésion que nous avons signé, il est        stipulé que nous gardons un droit de critique constructive du Concile. Je        dirais même que parmi les communautés ED, c'est cette liberté critique        qui fait notre spécificité, notre charisme. Rien à voir, entre parenthèses        justement, avec ce que l'un d'entre vous appelle des accords pratiques.        Nous portons fièrement la marque de fabrique de Benoît XVI : ce que nous        avons signé ce sont (tant sur le Concile que sur la messe) des accords        sur le fond. Nous avons pu le faire grâce aussi à notre petite taille :        small is beautifull, parfois.        
J'ai écrit que la FSSPX ne devait pas se presser de signer. Signer       pour signer n'a pas de sens. Signer quoi ? Pour aller où ? Il faut       pouvoir être fier de ce que l'on signe avec le Père commun des fidèles       (comme je l'ai été et le suis moi même), ou alors cette signature n'est       qu'un chiffon de papier, qui vous met en danger. Signer un chiffon de       papier qui engendrerait la division et l'auto-destruction de la FSSPX,       cela ne constitue en rien une solution. Par ailleurs, pour être capable       de signer un véritable accord, il faut savoir et faire savoir où l'on       va. Et pas se référer à des événements qui ont quinze ans. Pas       reprendre en boucle un discours que l'on n'a pas revu (ou retravaillé)       depuis quinze ans. Comme si rien n'avait changé.
Lorsqu'on entend, venant de la FSSPX ou de ses amis (dont je fais       partie) : le moment n'est pas encore venu de signer, cette expression peut       être prise en deux sens.
Soit : il n'est pas temps de signer, parce que Rome n'est pas allé       assez loin dans la Restauration. Et je pense que ce motif est lâche et       qu'il conduit à reporter le souci de l'unité de l'Eglise après la       parousie. il y aura forcément toujours une raison d'ici là pour dire que       cela va mal et rester dehors.
Soit encore, en un sens tout différent : il n'est pas temps de signer       parce que la FSSPX n'a ni l'unité interne ni la force nécessaire pour       affronter immédiatement une telle mutation. En signant trop vite (quoi ?       Pour aller où ?) elle risque d'exploser en vol, pour le plus grand       malheur de toute la chrétienté. Le combat est difficile. Les épiscopats       ne souhaitent pas forcément pratiquer la vertu d'accueil. Un bon accord       est un accord qui se signe en force. Il faut que la FSSPX résolvent       d'abord des difficultés internes. Elle doit le faire petit à petit, en       soutenant résolument, au jour le jour, tout ce qui, dans l'action       providentielle de Benoît XVI, demande à être soutenu. Voilà ce que       j'expliquais dans le post que vous citez.
Dans cet esprit, j'ai écrit aussi, dans le même post, que vous ne       citez que tronqué : la FSSPX doit s'engager pour l'Eglise et pas       seulement en lançant des campagnes du Rosaire, mais en faisant tout ce       qui est en elle, en s'exposant comme s'exposait Mgr Lefebvre, en soutenant       le pape, dont certains textes sur l'oecuménisme aux Etats Unis sont       simplement magnifiques, dont certains textes sur la liberté religieuse       sont très éclairants.
L'un d'entre vous se demande à quel titre j'interviens. J'interviens       simplement parce que j'aime la Fraternité Saint Pie X, dans laquelle j'ai       passé quelque quinze ans de vie sacerdotale, dans des conditions qui ont       toujours été privilégiées, à Libreville ou à Paris. Je crois la       connaître mieux que ceux qui la défendent. Je ne me résigne pas à la       voir disparaître dans l'insignifiance de discours préfabriqués que l'on       ressert à toutes occasions et (au mieux) de campagnes de prières à répétition,       qui constituent un alibi pour ne pas faire ce que l'on pourrait faire, ou       dire ce que l'on devrait dire. L'Eglise me semble-t-il, attend de l'oeuvre       de Mgr Lefebvre autre chose que ce genre d'alibis.
