SOURCE - Abbé Roch        Perrel - Mascaret - avril 2008
Des nouvelles du Brésil       
Depuis le 13 février, l'Institut du Bon Pasteur possède un        correspondant permanent au Brésil. La maison avait été inaugurée par        monsieur l'abbé Navas il y a un an et entre-temps, deux prêtres brésiliens        l'avaient occupée mais ils n'ont pas souhaité s'agréger à l'Institut,        ce en quoi ils ont eu tort mais bon, “nobody's perfect”. Pourtant, le        Brésil a ouvert largement ses portes à l'Institut du Bon Pasteur puisque        actuellement, huit séminaristes brésiliens poursuivent leurs études à        Courtalain en vue du sacerdoce, c'est-à-dire le quart des effectifs. Il        devenait donc urgent pour l'IBP d'avoir un responsable local pour        accueillir les vocations et développer un apostolat durable sur place.        Aussi, monsieur le modérateur général m'a envoyé prendre en main la        maison Notre-Dame du Bon Conseil et lancer un apostolat permanent à São        Paulo. Le but de ma mission est double, d'abord accueillir les jeunes gens        qui souhaitent entrer au séminaire pour discerner les vocations et leur        apprendre le français tandis qu’ils m’apprennent le portugais,        ensuite d'ouvrir une église en ville. Les échanges se passent plutôt        bien et je commence à savoir me débrouiller dans la vie quotidienne, même        si pour l'instant, c'est encore un délicieux sabir de portugais,        d'espagnol et de français, avec un peu de bonne volonté, les meilleurs        arrivent à comprendre ce que je veux, mais pas toujours et j'ai parfois        des surprises. Il y a actuellement cinq garçons qui souhaitent entrer au        séminaire, ils viennent de tout ce pays gigantesque dans cette ville        immense de dix- sept millions d'habitants, avec tous les avantages et les        inconvénients que cela comporte. Ceux qui pestent dans les embouteillages        sur les quais de Bordeaux devraient venir suivre un stage de patience ici,        on réfléchit à deux fois avant d'entreprendre une course en ville car        ça peut prendre tout l'après-midi. Cela dit, la ville étant le centre        économique du pays, on y trouve tout ce qu'on veut et toutes les        civilisations s'y sont données rendez-vous. Ils sont par exemple très        fiers de leurs pizzas : "Les Italiens ont inventé la pizza,        disent-ils, mais nous l'avons améliorée." Que monsieur l'abbé        Spinoza se rassure, je n'en suis pas encore complètement convaincu, mais        je ne désespère pas de trouver la bonne adresse, on m'a promis de me        conduire dans le quartier italien. Sinon, à condition d'aimer le riz, les        haricots (feijão) et le suco (jus de fruits, ils en font avec n'importe        quoi et une très grande consommation) on survit tout à fait sous cette        latitude.
Les Brésiliens m'ont réservé un bon accueil et il y a un bon groupe       de fidèles sur place qui nous soutient, ils ont monté un collège qui va       de la maternelle à la terminale, l'école tourne très bien avec trois       cent cinquante élèves et ses locaux sont à dix minutes de la maison où       nous résidons. L'aumônerie est assurée par un prêtre ami, le père       Renato avec qui je me suis entendu pour la célébration des cérémonies       de la semaine sainte, les pré-séminaristes et les élèves de l'école       ont assuré le service liturgique, certains découvraient les splendeurs       de cette liturgie admirable. Le reste du temps, je célèbre la messe dans       le garage de notre maison, comme aux temps héroïques de la tradition. Il       me reste donc à trouver une église pour accueillir tous les fidèles et       célébrer les saints mystères dans la maison de Dieu. J'ai rencontré le       cardinal Scherrer et son auxiliaire, le cardinal m'a réservé un bon       accueil en me disant cependant qu'il n'avait pas spécialement besoin de       l'IBP, qu'il y a peu de demandes de messe grégorienne et qu'il y a déjà       quelques messes célébrées ici ou là. Entre autres, une messe grégorienne       est dite tous les dimanches soir au monastère Saint Benoît situé en       plein centre ville et le père abbé m'a déjà demandé de la célébrer.       Si donc vous êtes en manque d'intention de prières, vous pouvez toujours       mettre dans votre gros sac d'intentions le succès de ma démarche auprès       de l'évêque pour obtenir une église. La colonisation du Brésil ayant débuté       en 1500, je ne risque pas de célébrer la messe dans une église       gothique, pas plus que je ne risque de voir venir monsieur l'abbé Laguérie       et son équipe pour rénover les vieilles pierres, il n'y en a pas       beaucoup par ici.
Enfin, que les Bordelais trouvent ici toute l'expression de ma       gratitude pour leur accueil et pour le viatique qu'ils m'ont offert, il       m'a permis d'adapter ma garde-robe aux conditions climatiques locales et       d'acheter sur place tous les objets nécessaires à la vie quotidienne qui       ne rentraient pas dans mes malles.
Abbé Roch Perrel
Padre Roch Perrel
Instituto do Bom Pastor
Rua Gonçalo Pedrosa, 25
Ipiranga
04261 - 060 São Paulo - SP
Brasil
Padre Roch Perrel
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