2 mars 2006

Benoit XVI honore un Père !
"La Lettre de Paix liturgique" - Numéro 51 – 2 mars 2006 - contact@paixliturgique.com
Benoit XVI honore un Père !
► Quelle ne fut pas notre immense joie en apprenant que Monseigneur Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, président de la Conférence des évêques de France et membre de la Commission Ecclesia Dei avait été créé cardinal par notre Saint Père Benoît XVI le 22 février dernier ! Oui, c’est une grande joie pour toute l’Eglise de France ! C’est de tout coeur que nous adressons nos plus chaleureuses félicitations à Monseigneur Ricard, qui depuis toujours s’est comporté comme un Père pour chacune des brebis du troupeau qui lui était confiée, n’en excluant aucune, fût-elle attachée à la liturgie traditionnelle de l’Eglise… C’est ce Père aujourd’hui que nous venons féliciter avec une profonde reconnaissance pour l’admirable travail d’apaisement et d’édification de la paix liturgique qu’il a toujours mené avec beaucoup de charité et de courage pastoral. On se souvient qu’évêque de Montpellier (1996-2001), Monseigneur Ricard fit tout ce qu’il put pour que les fidèles de son diocèse attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise soient considérés comme tous les autres fidèles. Non seulement, il conforta le choix de son prédécesseur qui avait fait appel à l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre pour célébrer la messe traditionnelle à Montpellier en déclarant publiquement à leur endroit qu’ils constituaient «  une opportune diversité » mais aussi, tenant compte des réalités géographiques de son diocèse et acceptant d’écouter en vérité la forte demande des fidèles, il étendit le ministère de ces prêtres traditionnels en leur confiant un autre ministère à Béziers (à environ 70 km de Montpellier).
Ainsi, depuis de nombreuses années et grâce notamment à l’extrême bienveillance de Monseigneur Ricard, les prêtres de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre présents à Montpellier peuvent exercer leur ministère auprès des fidèles traditionnels dans un climat de paix et de communion diocésaine. C’est en effet dans un climat pacifié que ces jeunes prêtres peuvent célébrer la messe mais aussi tous les autres sacrements et développer les oeuvres telles que le scoutisme ou l’enseignement catholique en tenant compte de leur charisme traditionnel propre. Monseigneur Ricard ne manqua pas de manifester de diverses manières sa sollicitude pastorale vis-à-vis des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle : confirmations, bénédictions de promesses de louveteaux, rencontres… Cette belle et dynamique réalité ecclésiale n’aurait pas été possible sans l’amour du Père commun du diocèse pour ses fidèles diocésains.

Après les années montpelliéraines, Monseigneur Jean-Pierre Ricard fut nommé archevêque de Bordeaux et Bazas le 21 décembre 2001. Alors que dans ce diocèse les demandes anciennes et nombreuses de familles visant à obtenir la célébration de messes traditionnelles avaient toujours été malheureusement ignorées, Monseigneur Ricard laissa encore une fois parler son coeur de Père et décida là aussi de réintégrer les catholiques attachés à la liturgie traditionnelle à la vie de son diocèse. Pour cela il confia une église, la chapelle du Christ Rédempteur de Talence (périphérie de Bordeaux) à la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre qui sutrès rapidement développer une belle et paisible communauté. Aujourd’hui, cette chapelle accueille de nombreuses familles qui sont heureuses de pouvoir vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise en communion avec leur pasteur. A Bordeaux comme à Montpellier, Monseigneur Ricard a permis à toutes ces familles d’avoir non seulement la possibilité d’assister à la messe dans l’antique liturgie mais aussi d’y recevoir les autres sacrements. Au mois de juin dernier, Monseigneur Ricard venait à la chapelle du Christ Rédempteur en personne pour conférer le sacrement de confirmation à de nombreux jeunes gens. Les oeuvres tels que le catéchisme ou les groupes scouts sont aussi développées à Bordeaux en tenant compte de la sensibilité traditionnelle des familles. Cette communauté traditionnelle de Bordeaux est un magnifique exemple d’intégration diocésaine réussie. En sus de cet apostolat confié à la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre, Monseigneur Ricard a également confié un autre ministère traditionnel à l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, à Auros (situé à environ 55 km de Bordeaux). En accueillant deux communautés traditionnelles dans son diocèse, Monseigneur Ricard a répondu comme l’y appelle le Saint-Père, de manière « large et généreuse » aux besoins spirituels des familles attachées à la liturgie traditionnelle de l’Eglise. Quel bel exemple de Père qui sait laisser parler son coeur ! Voilà un comportement de Père aimant qui refuse de vexer les sensibilités. Et pour couronner le tout, lorsquefin 2005, l'abbé de Mentque de la Fraternité Saint Pierre a exprimé son souhait d'intégrer le diocèse, Mgr Ricard lui a confié un ministère à l'église Saint-Bruno, qui inclut la célébration de la messe de saint Pie V en semaine et le dimanche à 9 h 45. La charité et le courage pastoral de Monseigneur Ricard aujourd’hui récompensés par Benoît XVI ne se sont pas réduits aux seules limites géographiques de son diocèse. On se souvient quele 25 août 2004,   Mgr Ricard conférait le sacrement de l’ordre dans l’ancien rituel au monastère bénédictin du Barroux. Là encore quel bel exemple de respect !
On se souvient encore des paroles fortes de Monseigneur Ricard publiées dans une interview de la Croix du 25 août 2005 :
« On pourra peut-être envisager des possibilités plus larges, pour ceux qui le souhaitent, de célébrer la messe selon le rite de saint Pie V. Il doit y avoir place, dans l´Eglise, pour une large palette de sensibilités, et celle qui se manifeste par le désir de célébrer l´Eucharistie selon ce rituel ancien peut sans doute être encore mieux accueillie qu´elle ne l´est déjà. »
Merci Monseigneur Ricard pour votre courage pastoral et pour votre amour de Père.
Vous nous montrez concrètement ce que peut être une véritable et authentique paix liturgique vécue dans les diocèses. En considérant les familles de votre diocèse attachées à la liturgie traditionnelle comme catholiques à part entière et non pas comme des « catholiques de seconde catégorie », vous avez su cicatriser les blessures et apaiser les tensions. Vous avez redonné confiance à tout un peuple ! Vous ne vous êtes pas comporté en homme de loi obsédé par la lettre mais comme un Père animé par l’esprit. Ainsi vous avez permis que toutes ces familles puissent bénéficier non seulement de la liturgie traditionnelle pour la messe mais également pour les autres sacrements. De même, le développement des oeuvres telles que le catéchisme ou le scoutisme dans leurs formes traditionnelles a été possible dans vos diocèses grâce à votre charité et à votre profond respect de la sensibilité de vos brebis. On le voit bien, dès lors que l’autorité diocésaine met en place des églises avec des prêtres bien disposés et disponibles pour célébrer la messe traditionnelle et tous les sacrements chaque jour de l’année et développer une vie paroissiale, la paix et la réconciliation s’installent. Ce type de situation peut se traduire par la mise en place de chapellenie comme cela est le cas dans les diocèses de Montpellier ou de Bordeaux. Il existe aussi la magnifique expérience du diocèse de Toulon où c’est le statut de la paroisse personnelle qui a été choisi par  Monseigneur Rey.
En effet, le vrai respect de la sensibilité particulière des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise doit se traduire par la possibilité pour eux de vivre leur foi dans tous ses aspects : messe, sacrements, catéchisme, scoutisme, écoles catholiques… Sans cela, la paix ne peut être qu’une paix de façade, légaliste et sans coeur. Cela, les familles attachées à la liturgie traditionnelle de l’Eglise n’en veulent pas. Elles implorent juste une application « large et généreuse » des mesures d’apaisement mises en place par le grand pape Jean Paul II.
Sylvie Mimpontel
Au nom de tous les délégués du mouvement pour la Paix liturgique