11 février 2009





Dans la région, dix lieux
11 février 2009 - Benoît Deseure - lavoixdunord.fr
À défaut d’être originale, l’expression résume bien l’héritage de Mgr Lefebvre, le natif de Tourcoing : nul n’est prophète en son pays. Car si la Fraternité sacerdotale Saint Pie X doit, à l’échelle de la planète, compter entre 100 000 et 150 000 fidèles, dont une moitié certainement en France, sa présence dans le Nord - Pas-de-Calais n’est pas particulièrement spectaculaire. Complètement absente du diocèse de Cambrai, elle compte trois prêtres et trois lieux de culte dans celui de Lille. Cherchant une « base » dans la métropole lilloise, Mgr Lefebvre avait fait acheter en 1979 un ancien couvent de Petites Soeurs de Saint-Joseph-ouvrier, à Croix. C’est ce lieu, baptisé prieuré de la Sainte-Croix, qui abrite l’antenne lilloise de la Fraternité, et notamment ses trois prêtres. Lesquels desservent trois lieux de culte : Croix, Tourcoing (rue Froissart) et Lille-La Madeleine, où un ancien hangar acheté dans les années 1985-1986 a été démoli pour laisser place à une chapelle Notre-Dame-du-Rosaire toute neuve il y a quatre ans. D’une capacité de 250 places, cette chapelle a été entièrement financée par les dons des fidèles, dont le nombre est estimé dans le département du Nord entre 800 et 1 000 personnes.
Hors contrat avec l’État
Dans le troisième diocèse de la région, celui d’Arras, les « catholiques traditionnels », comme ils aiment s’appeler, de la Fraternité sacerdotale, disposent de davantage de moyens. Et de poids. Six lieux de culte (dont Lens, Boulogne, Guînes, Courrières) et, surtout, l’une des 23 écoles de la Fraternité en France : l’école Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, à Camblain-l’Abbé (près d’Arras). Là, cinq prêtres de la Fraternité vivent en communauté et gèrent cet établissement hors contrat avec l’État, qui recrute largement au-delà de la région (environ 130 élèves, du CP à la terminale).
Si les liens avec les prêtres et évêques des trois diocèses sont quasiment inexistants, les frictions sont tout aussi rares. Pas de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ici (cette église parisienne fut envahie en 1977 par les fidèles de Mgr Lefebvre qui en expulsèrent prêtres et fidèles et l’occupent toujours aujourd’hui). Pas non plus de manifestations comme à Amiens, où depuis un an, la Fraternité réclame un lieu de culte, n’hésitant pas à célébrer la messe... sous les fenêtres de l’évêque.
BENOÎT DESEURE