27 février 2009





Les excuses de Mgr Williamson ne respectent pas les exigences du Vatican
Déclaration du porte-parole du Saint-Siège
27-02-2009 - Anita Bourdin - zenit.org
ROME, Vendredi 27 février 2009 (ZENIT.org) - La lettre d'excuses de Mgr Richard Williamson écrite depuis Londres, hier, 26 février, ne satisfait pas le Saint-Siège, indique le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège : elle n'est pas adressée au pape et ne respecte pas ce qui lui avait été demandé. « Il ne s'agit pas, a fait observer le P. Lombardi, d'une lettre adressée au Saint-Père, ou à la Commission Ecclesia Dei. La « déclaration » de l'évêque ne semble pas respecter les conditions établies dans la Note de la Secrétairerie d'Etat du 4 février 2009, où l'on disait qu'il devrait aussi prendre ses distances de façon absolument sans équivoque et publique, par rapport à ses positions concernant la Shoah ».
Dans sa déclaration du 26 février, Mgr Williamson disait avoir conscience des « lourdes conséquences » de ses déclarations qu'il déclare « regretter » en raison du « mal » fait à « l'Eglise » et aux « survivants » et aux « familles des victimes » de ce qu'il appelle « l'injustice sous le Troisième Reich ».
La Note de la Secrétairerie d'Etat du 4 février, publiée à la Une de L'Oservatore Romano du 5 février, demandait des excuses « sans équivoque » et « publiques » (cf. Zenit du 4 février 2009).
S'il voulait un jour pouvoir exercer un ministère d'évêque dans l'Eglise catholique, Mgr Williamson devrait, entre autres, rejeter publiquement et sans équivoque ses positions sur la Shoah, indiquait la « Note de la Secrétairerie d'Etat que la levée de l'excommunication des évêques de la Fraternité Saint-Pie X et sur les déclarations négationnistes de Mgr Williamson ».
La Note précisait aussi que le pape Benoît XVI n'avait pas été mis au courant des positions de Mgr Williamson avant la levée de l'excommunication qui frappait encore les quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988, contre la volonté expresse de Jean-Paul II.
Dans une interview donnée en novembre à la télévision suédoise, Mgr Williamson a nié l'existence des chambres à gaz et l'extermination de 6 millions de juifs par le régime nazi. Il disait textuellement : « Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...), que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz ».
Benoît XVI a condamné à plusieurs reprises toute forme d'antisémitisme, de « négationnisme » ou de « réductionnisme » quant à l'horreur de la Shoah, notamment, lors de l'audience générale du 28 janvier dernier, et lors de l'audience aux autorités juives majeures d'Amérique du Nord, le 12 février (cf. Zenit des 28 janvier 2009 et 12 février 2009).
Auparavant le pape avait tenu des propos sans équivoques à la synagogue de Cologne, à Auschwitz. Quatre de ces discours sont disponibles en vidéo sur YouTube (pour la traduction française cf. H2onews.org)
Anita S. Bourdin