|
|
Un évêque négationniste refuse de s'excuser: Spiegel |
7 fév 2009 - AFP |
BERLIN - Un évêque qui a mis en cause l'existence de chambres à gaz dans les camps d'extermination nazis a refusé, pour le présent, de revenir sur ses affirmations, malgré un appel du Vatican, rapporte le magazine allemand Spiegel à paraître lundi.
L'évêque négationniste Richard Williamson, dont les affirmations ont causé un immense émoi dans le monde, en particulier en Allemagne, a estimé qu'il lui fallait étudier les preuves historiques avant d'éventuellement revenir sur ses propos.
"Si je trouve des preuves alors je rectifierai" les propos tenus, a affirmé l'évêque.
"Mais tout cela prendra du temps", a-t-il ajouté.
Le Vatican, qui vient de lever l'excommunication de cet évêque intégriste, avait affirmé cette semaine dans un communiqué que Richard Williamson devait "prendre sans équivoque et publiquement ses distances" avec ses déclarations sur la Shoah avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise catholique.
L'évêque, âgé de 67 ans, a nié l'existence des chambres à gaz dans un entretien à la télévision suédoise diffusé deux jours avant la publication le 24 janvier du décret levant l'excommunication.
"Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz", avait-il dit.
Le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX), auquel appartient l'évêque, Mgr Bernard Fellay, a demandé "pardon" au Pape et à "tous les hommes de bonne volonté" après ces propos.
Le communiqué du Vatican avait également posé comme "condition indispensable à une future reconnaissance de la FSSPX la pleine reconnaissance du concile Vatican II et des papes" qui ont suivi ce concile.
Les catholiques intégristes avaient rompu avec le Vatican en 1988 après l'ordination de quatre évêques par le fondateur de la FSSPX, Mgr Marcel Lefebvre, sans l'accord du pape.
Ils étaient en désaccord avec les nouvelles orientations de l'Eglise catholique adoptées par le concile Vatican II (1962-65), notamment la reconnaissance de la liberté religieuse et l'abandon de la doctrine attribuant aux juifs la responsabilité de la mort du Christ.
Richard Williamson a toutefois renouvelé ses critiques concernant Vatican II, estimant que c'est ce concile qui a provoqué "le chaos théologique que nous avons aujourd'hui". |
|
|
|