7 mai 2012

[Mgr Gilles Wach - La Nef] Le nouveau chantier de l'Institut

SOURCE - Mgr Gilles Wach - La Nef (n°237) - mai 2012


L’Institut du Christ Roi a besoin d’agrandir son séminaire en Italie et lance à cet effet de grands travaux : explications avec son Supérieur.
La Nef – L’Institut se lance dans de nouveaux travaux d’aménagement : de quoi s’agit-il exactement et pourquoi ce nouveau chantier ?
Mgr Gille Wach – Notre maison de formation, située en Toscane, non loin de Florence, entreprend en effet une grande campagne de travaux. Le séminaire de Gricigliano ne compte plus suffisamment de chambres pour accueillir les jeunes qui se présenteront, si Dieu le veut, en septembre prochain. Depuis quelques années déjà, faute de place, nous avons dû envoyer pour un an une quinzaine de séminaristes en stage dans nos apostolats. De nouvelles chambres ont été aménagées il y a 2 ans, mais cela ne suffit plus pour loger nos 80 séminaristes.

Nous avons donc décidé cette année de restaurer deux bâtiments tout proches du séminaire, afin d’y construire 15 nouvelles chambres, ce qui correspond au nombre de nouvelles vocations que nous accueillons chaque année.
 
Une partie des lieux est en ruine, et l’autre trop vétuste pour être conservée en l’état : le plancher s’effondre ! Nous avons pu déjà refaire le chemin de terre qui mène à ces bâtiments, afin de commencer au plus tôt les travaux de gros œuvre.
Dans un contexte où les vocations sont rares, d’où viennent les jeunes qui frappent à vos portes et quels sont les principaux pays concernés ?
Une bonne partie de ces jeunes vocations nous ont connus à travers nos paroisses, chapelles ou écoles présentes dans le monde entier. C’est une grande grâce et un signe de fécondité pour nos apostolats de voir fleurir ces vocations. Certains ont simplement été attirés par ouï-dire, d’autres via internet!

Près de la moitié de ces jeunes viennent de France, les autres des États-Unis, d’Amérique latine, d’Afrique, ou encore de toute l’Europe.
Si l’Institut continue à grandir, ne faudra-t-il pas envisager une autre maison de formation, peut-être aux États-Unis ?
Malgré le nombre croissant de vocations que la Providence veut bien nous envoyer, notre Institut tient à rester une famille au sens propre. C’est pourquoi il faut acquérir un esprit de famille : il faut que nos trois saints patrons accompagnent nos futurs chanoines pendant toute leur formation au séminaire. Il n’est pas facile de constituer un corps professoral et de bons pédagogues qui soient à la fois orthodoxes et qui possèdent bien la spiritualité salésienne, la théologie thomiste et l’esprit bénédictin.

Depuis longtemps maintenant, nous aurions pu ouvrir un séminaire aux États-Unis qui se serait vite rempli… Cependant notre but n’est pas de faire nombre, mais de garder notre unité et notre spécificité propre. En toute chose, il ne faut jamais « enjamber la Providence » (saint François de Sales) mais il faut attendre l’heure de Dieu.
En tant que Supérieur d’une communauté attachée à la forme extraordinaire, comment analysez-vous la situation actuelle dans l’Église, dans quel sens vous semble-t-elle évoluer ?
Il me semble qu’après la crise terrible des années 70, qui n’est pas encore terminée, la Providence nous a gratifiés de deux grands papes. L’un, le bienheureux pape Jean Paul II, redonna une visibilité et une autorité à l’Église un peu partout dans le monde. Ce fut un pape essentiellement « ad extra ». Quant à Benoît XVI, son œuvre apostolique s’opère surtout « ad intra », ce qui est une tâche bien délicate et difficile. En effet, réformer le clergé et le faire obéir n’a jamais été chose facile… Certains ont l’art d’inventer des écrans, même institutionnalisés, pour détourner, diluer ou anéantir la portée des messages pontificaux.

La forme extraordinaire a le grand mérite de redonner le sens du sacré, et de manifester très explicitement l’intégralité de la foi catholique. Aujourd’hui, elle se célèbre un peu partout dans le monde, et je dois vous dire que de nombreux jeunes évêques consultent nos prêtres pour les aider à bien célébrer selon cette forme qu’ils n’ont pas connue.

Rendons grâce à Dieu pour le don de Benoît XVI à son Église. Prions pour lui et suivons-le !


Propos recueillis par Christophe Geffroy

Pour nous aider : ICRSP, Via di Gricigliano 52, 50065 Sieci (Fi), Italie. Site : www.icrsp.org ou www.don.icrsp.org