1 décembre 2015

[Abbé Couture, fsspx - Le Carillon (Canada)] Parler de la famille, c'est parler d'une oeuvre divine

SOURCE - Abbé Daniel Couture, Supérieur du District du Canada de la FSSPX - Le Carillon - n°06 - novembre-décembre 2015
Bien chers amis,

Parler de la famille, c'est parler d'une oeuvre divine, d'une oeuvre qui vient de Dieu, qui doit révéler beaucoup des perfections de Dieu, qui est régie par la loi de Dieu, et qui doit peupler le ciel des élus de Dieu.

C'est Dieu qui a fait l'homme « à son image et à sa ressemblance ». Et Dieu est trine, il y a de la connaissance, de l'amour infinis en Dieu. En créant la famille, le Créateur voulait manifester non seulement les perfections de son essence, mais celles de son action sur les créatures, sa causalité. Dieu aime déléguer, il aime faire faire les choses. C'est ainsi qu'il agit avec les anges, les hommes, les animaux, les plantes. En fait, il nous a donné à nous certaines de ses perfections qu'il n'a données à aucune autre créature. Il n'y a pas de famille chez les anges, pas de génération, car ils sont de purs esprits, ils ne font que transmettre la connaissance entre eux. Et chez les animaux et les plantes, il y a bien une génération, mais Dieu n'intervient pas pour leur donner une âme spirituelle et immortelle. Ce n'est Donc qu'à nous qu'il a donné de procréer, ce n'est que chez les hommes qu'il y a une paternité et une maternité conscientes, consenties, et méritoires, avec tous les nobles sentiments qui en découlent.

Voyons en particulier l'autorité du père. De même que Dieu fait participer l'homme à sa paternité par la procréation, l'éducation et le travail, il veut l'associer à son gouvernement, il l'a établi chef de famille, il lui a donné une partie de son autorité. Avoir l'auctoritas, l'autorité, ce n'est pas seulement être cause d'une chose ou en être responsable, c'est la grandir, la fortifier, la conduire à son terme. Auctor a en effet la même racine que augere augmenter, consolider, perfectionner. L'autorité est donc le pouvoir de lier la volonté de ses subordonnés, pour les faire servir avec stabilité le bien commun et, ce faisant, leur faire atteindre leur plein épanouissement. Ce sujet très délicat exige évidemment des distinctions. Par exemple, l'autorité du père de famille sur ses enfants n'est pas celle du mari sur sa femme, et une confusion entre les deux conduirait assurément à des catastrophes.

« Maris, vous avez été investis de l'autorité. Dans votre foyer, chacun de vous est le chef, avec toutes les obligations et les responsabilités que ce titre comporte. N'hésitez donc pas à exercer cette autorité; ne vous soustrayez pas à ces devoirs, ne fuyez pas ces responsabilités. Que l'indolence, la négligence, l'égoïsme et les passe-temps ne vous fassent pas abandonner le gouvernail du navire familial confié à vos mains. » (Pie XII, Aux nouveaux époux, 10 septembre 1941) Le pape dira aussi : « Ce sera une autorité sans faiblesse que la vôtre, mais une autorité née de l'amour, toute imprégnée et soutenue par l'amour ».

Je termine avec un mot de notre saint patron à méditer attentivement : « L'Esprit Saint a dit que les enfants ressemblent à leurs pères : (à part quelques exceptions), la méchanceté des enfants doit être imputée à la négligence, à l'insouciance, et, ce qu'à Dieu ne plaise, à la malice des parents. C'est pourquoi, si nous devons attendre quelque chose de bon pour la société, nous devons l'attendre spécialement de la famille… vos fils doivent croître semblables à vous, bons chrétiens et excellents citoyens ». (St Pie X, 27 octobre 1907)

Abbé Daniel Couture, Supérieur du District du Canada de la FSSPX

Source : Le Carillon n°06 de novembre-décembre 2015