15 juin 2017

[Lettre A Nos Frères Prêtres - FSSPX] Statuts et esprit de la Fraternité

SOURCE - Lettre A Nos Frères Prêtres - FSSPX - juin 2017

Les Statuts d’une société religieuse ont pour but, notamment, de définir l’essence de cette société. Essayons donc de mieux connaître la Fraternité Saint-Pie X, grâce à l’analyse de ses Statuts.
Une société de vie apostolique orientée vers le sacerdoce 
La Fraternité Saint-Pie X est définie au premier article de ses Statuts comme « une société sacerdotale de vie commune sans vœux, à l’exemple des sociétés des Missions Étrangères », selon la terminologie qu’employait le Code de droit canonique de 1917 (livre 2, titre 17, notamment canon 673). Selon le Code de 1983, il s’agit d’une « société de vie apostolique » (canon 731). 
     
Il faut noter dès l’abord que les Statuts de la Fraternité Saint-Pie X ne font pas spécialement référence à une crise doctrinale ou liturgique, et ne contiennent pas de critique directe des erreurs contemporaines ou des pratiques déviantes. Chaque ligne des Statuts est orientée vers la sanctification des membres et, en conséquence, vers le rayonnement de leur apostolat.
     
« Le but de la Fraternité, expliquent les Statuts, est le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne ». Les Statuts détaillent ensuite les œuvres que la Fraternité Saint-Pie X peut entreprendre, par ordre décroissant de proximité avec ce but essentiel qu’est le sacerdoce. D’abord et principalement, « toutes les œuvres de formation sacerdotale et tout ce qui s’y rapporte ». Ensuite, tout ce qui peut « aider à la sanctification des prêtres », par des retraites, récollections, associations sacerdotales, périodiques destinés à la sanctification des prêtres, etc. S’y ajoute la formation d’auxiliaires du sacerdoce, concernant la préparation à la liturgie, l’enseignement du catéchisme, l’aide matérielle des prêtres et presbytères, etc. Également, les écoles catholiques, en tant que d’elles « sortiront les vocations ». En outre, « le ministère paroissial et la prédication de missions paroissiales », qui doivent toutefois faire « l’objet de contrats avec les Ordinaires des lieux afin de permettre à la Fraternité d’exercer son apostolat selon sa grâce particulière ». Enfin, « la Fraternité viendra volontiers en aide aux prêtres âgés, infirmes, et même aux prêtres infidèles ». 
     
Les règles qui régissent l’administration de la Fraternité Saint-Pie X, l’organisation de la vie commune et de l’apostolat, sont très classiques et n’offrent pas de points particuliers à signaler. Une partie va en être précisée plus loin.
Une vie spirituelle et sacerdotale orientée vers la messe
La dimension la plus remarquable des Statuts de la Fraternité Saint-Pie X est le lien qu’ils établissent, de façon forte et constante, entre la liturgie, la vie spirituelle du prêtre et son apostolat. S’il existe une « spiritualité propre » de la Fraternité, c’est incontestablement celle de la messe. Il s’agit « d’orienter et de réaliser la vie du prêtre vers ce qui est essentiellement sa raison d’être : le saint sacrifice de la messe, avec tout ce qu’il signifie, tout ce qui en découle, tout ce qui en est le complément ». Aussi, « les membres de la Fraternité auront une dévotion véritable et continuelle pour leur sainte messe, pour la liturgie qui l’auréole, et tout ce qui peut rendre la liturgie expressive du mystère qui s’y accomplit ». « Une connaissance théologique profonde du sacrifice de la messe les convaincra toujours plus qu’en cette réalité sublime se réalise toute la Révélation, le mystère de la foi, l’achèvement des mystères de l’Incarnation et de la Rédemption, toute l’efficacité de l’apostolat ». « On ne négligera rien pour que la piété soit orientée et découle de la liturgie de la sainte messe qui est le cœur de la théologie, de la pastorale et de la vie de l’Église ». 
     
Un autre élément central de la « spiritualité » de la Fraternité Saint-Pie X est signalé par les Statuts en deux phrases discrètes : « Ils auront pour le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ une dévotion sans limite, à la mesure de l’infinité de son Règne : sur les personnes, les familles, les sociétés. S’ils doivent manifester une option politique, ce sera toujours dans le sens de ce Règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ »