| Amiens,     un véritable enjeu 
 La situation se complique à Amiens entre certains catholiques       attachés depuis longtemps  à la messe dite de saint Pie V et leur       évêqueL’évêque réagit à la demande de ces catholiques.
 A- Des catholiques à la rue…
 Le Collectif « Catholiques à la rue » d’Amiens     publie ce nouveau communiqué à l’issue de la messe qu’ils ont fait célébrée     par les prêtres de la FSSPX sur le parvis d’une église pourtant vide, le     dimanche 11 novembre 2007 , à 10h00. Ils annoncent qu’ils renouvelleront     la chose, dimanche prochain, mais cette fois devant la cathédrale     d’Amiens. L’évêque pourra ainsi les recevoir plus facilement. On dit « loin     des yeux, loin du cœur ». Le contraire pourrait être aussi vrai !     Prions.
 Novembre 2007. La chapelle du bon Pasteur, à la rue Daire, propriété     du Conseil régional, change d’affectation pour être transformée en crèche.     La communauté catholique traditionnelle qui y célébrait la messe     traditionnelle depuis 23 ans est obligée de la quitter. Après une année     de démarches vaines auprès des autorités locales (Commune, Conseils régional     et général), ainsi que l'élaboration d'un projet avorté de rachat d'une     chapelle privée, se retrouvant dans la nécessité la plus élémentaire,     elle s'adresse à l’évêque d’Amiens, Mgr Jean-Luc Bouilleret, père     de tous les catholiques du diocèse, quelle que soit leur dénomination,     pour solliciter de sa bienveillance la mise à disposition, ne fût-ce que     quelques heures chaque dimanche, d’un édifice, à Amiens ou dans sa     proche banlieue.
 Le pape Benoît XVI a montré pour sa part, notamment à travers le Motu     proprio du 7 juillet dernier, sa volonté de travailler à « une     réconciliation interne au sein de l’Église », en « ouvrant     généreusement son cœur »: le geste d’accueil de Mgr Bouilleret     s’inscrirait ainsi dans la ligne de ce désir du Saint-Père. Des exemples     de mises à disposition de lieux de culte, en France, par des évêques diocésains,     ont été fournis à Mgr Bouilleret: l’évêque d’Amiens peut donc     sans difficulté accomplir pour des catholiques ce que certains de ses collègues     ont fait pour des non-catholiques. L’évêché d’Amiens a d’ailleurs     pour sa part accompli des gestes forts d’accueil, par exemple en recevant     les musulmans sur le parvis de la cathédrale à l’occasion de divers événements:     porter secours à des frères catholiques dans la détresse s’inscrirait     évidemment dans cette orientation d’accueil et de partage.
 Mais, le 16 septembre, une lettre de l’évêque a constitué une     fin absolue de non-recevoir: « J’ai le regret de vous informer     que nous ne pouvons mettre à votre disposition même temporaire une église     affectée sous ma responsabilité », écrit le prélat. Et malgré     tous les contacts, malgré toutes les suppliques, sans même avoir accordé     à la communauté la faveur d’une rencontre personnelle, Mgr Bouilleret     a maintenu depuis ce jour sa décision: pas d’accueil, par de mise à     disposition, pas d’ouverture. Que la communauté catholique traditionnelle     d’Amiens célèbre donc dans la rue ?
 Effectivement, il ne reste plus à la communauté catholique     traditionnelle d’Amiens qu’à implorer le Ciel, en célébrant la messe     en plein air, malgré le froid et la pluie. Il ne lui reste plus qu’à     insister « à temps et à contretemps » auprès de l’évêque     pour qu’il revienne sur sa décision et accueille « dans un esprit     de générosité », suivant ainsi la demande du pape Benoît XVI, les     catholiques de la communauté catholique traditionnelle d’Amiens mis à la     rue.
 C’est dans cet esprit qu’en ce 11 novembre, fête de saint     Martin, l’apôtre des Gaules, celui qui partagea son manteau avec un démuni,     la communauté traditionnelle d’Amiens célèbre la messe sur la place     publique.
 
 
 B-     Communiqué de Mgr Bouilleret, évêque d’Amiens du 14 novembre     2007 « Suite     à la perte de leur lieu de culte (sur une décision des pouvoirs publics)     les fidèles de la Fraternité St-Pie X et leur pasteur réclament au nom du     Motu Proprio du Saint Père Benoît XVI  (Summorum Pontificum, du 7     juillet 2007) un édifice religieux pour leurs célébrations. Jusqu'alors     ce Motu Proprio n'avait pas suscité de demande particulière dans notre     diocèse. Etant donné la dimension polémique faite autour de la demande de     la fraternité Saint Pie X, je tiens à apporter les précisions suivantes: Le     Motu Proprio Summorum pontificum est destiné aux fidèles catholiques en     communion avec le Saint Siège. Pour ces fidèles (prêtres y compris), il     est désormais possible, dans des circonstances déterminées avec soin, de     célébrer selon le Missel du Bienheureux Jean XXIII, tout en faisant droit     au Lectionnaire de Paul VI et en reconnaissant la valeur du Missel de Paul     VI qui reste la référence de la liturgie de l'Eglise catholique romaine. Le     Saint Père a bien compris et respecte cet attachement à la forme précédente     de la liturgie. C'est pourquoi il a accordé aux catholiques     traditionalistes le recours à celle-ci. Je     suis prêt à autoriser la célébration en latin de l'eucharistie selon la     forme extraordinaire de l'unique rite romain selon le Missel du Bienheureux     Jean XXIII pour tout groupe qui le demandera. Cette eucharistie sera célébrée     par un prêtre du diocèse d'Amiens. Je     tiens à poser une distinction entre traditionalistes et intégristes. Les     traditionalistes (la fraternité Saint Pierre par exemple) sont restés fidèles     au Saint Siège, montrant ainsi leur profond amour de l'Eglise, dans sa     globalité. En     suivant Mgr Lefebvre, les membres de la Fraternité Saint Pie X se sont séparés     de l'Eglise en 1988 à la suite d'un acte de désobéissance de ce prélat.     Ils sont ainsi devenus intégristes. Ils se sont volontairement éloignés     de l'autorité du pape, et ne reconnaissent pas l'ensemble des acquis de     Vatican II, notamment la liberté religieuse et l'oecuménisme. Depuis     mon arrivée en 2003, les membres de la Fraternité St-Pie X ont de ce fait     ignoré mon existence. Je suis très surpris qu'ils viennent aujourd'hui me     présenter leur demande. J'ai     cependant mis à leur disposition, d'une manière exceptionnelle, une église     du diocèse d'Amiens pour qu'ils puissent célébrer les funérailles d'un     de leur fidèle. C'est le plus que je puisse leur accorder. Amiens,     le 14 novembre 2007.  Jean-Luc Bouilleret,  Evêque     d'Amiens 
 C-     Quelques réactions à ce communiqué proposées par les membres     d’Exaudiat "Les     membres de la Fraternité Saint Pie X se sont séparés de l’Église (...)     Ils sont ainsi devenus intégristes."CQFD : Les églises séparées (orthodoxes et protestantes) sont donc des     mouvements intégristes.
 Que     veut dire Mgr Bouilleret en parlant du lectionnaire de Paul VI?  Celui-ci     n'est mentionné ni dans le Motu Proprio, ni dans la lettre aux évêques.     il est désormais possible, dans des circonstances déterminées avec soin,     de célébrer selon le Missel du Bienheureux Jean XXIII, tout en faisant     droit au Lectionnaire de Paul VI en reconnaissant la valeur du Missel de     Paul VI qui reste la référence de la liturgie de l’Église catholique     romaine. Or     il est écrit: Art.     6. Dans les Messes selon le Missel du B. Jean XXIII célébrées avec le     peuple, les lectures peuvent aussi être proclamées en langue vernaculaire,     utilisant des éditions reconnues par le Siège apostolique. Le     Motu proprio ne parle pas du nouveau lectionnaire, mais seulement des éditions     autorisées par l'Église, c'est à dire des traductions autorisées. Quant     à sa lettre d'accompagnement, si elle parle d’enrichissements réciproques,     cela n'est pas laissé à l'initiative des prêtres ou même des évêques     mais à celle de la commission Ecclesia Dei: D’ailleurs,     les deux Formes d’usage du Rite Romain peuvent s’enrichir réciproquement:     dans l’ancien Missel pourront être et devront être insérés les     nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces. La Commission «     Ecclesia Dei », en lien avec les diverses entités dédiées à l’usus     antiquior, étudiera quelles sont les possibilités pratiques. Visiblement,     l’évêque d’Amiens préfère, lorsque des catholiques (il y en a     pourtant de moins en moins…) l’appellent dans son diocèse, leur     claquer la porte au nez, pire, ils les insulte, avec un     jargon que les journalistes n’osent même plus utiliser.  Belle     figure paternelle…  Alors     que nous attendions des gestes de confiance, c’est un fossé que l’évêque     semble vouloir creuser.
 De façon habile, il essaye par la même occasion de monter les autres     communautés traditionalistes contre la FSSPX en félicitant presque la     FSSP. Vieille politique engagée par la secrétairerie d’État sous Paul     VI : diviser les « tradis »     pour mieux les contrôler…
  En     réalité, il montre bien qu’il ne laissera la messe tridentine qu’à     ses prêtres diocésains, et à personne d’autre. On se     demande si, au fond, il souhaite une réconciliation. Il     préfère que les églises croulent plutôt que de nous les prêter. 
 Amiens     est donc un véritable enjeu : les évêques se crispent sur leurs équipes     diocésaines et veulent exclure toute communauté traditionaliste – quelle     qu’elle soit – de chez eux. Dimanche     prochain, 18 novembre 2007, à 10 h00 nous serons très nombreux à Amiens,     cette fois, sur le parvis de la cathédrale,     comme nous l’autorise la préfecture de la Somme. |