| Il y a quelques mois, les évêques de France       produisaient des communiqués où ils juraient la main sur le cœur       qu’ils partageaient le souci d’unité du Saint-Père et qu’ils       tendraient la main aux traditionalistes, y compris ceux de la FSSPX.     Depuis la parution du motu proprio, les évêques sont       au pied du mur. A de très rares exceptions près, ils se sont employés       à contourner la volonté du pape, à l’écarter, à la négliger voire       à l’empêcher. Il serait trop long ici de montrer tour à tour les       montagnes de mauvaise foi, les arguties mesquines et autres faux prétextes       qui sont opposés tous les jours aux catholiques qui demandent une «       messe selon la forme extraordinaire », surtout quand ceux-ci ont le       malheur et la honte de se ranger du côté d’un institut traditionnel,       qu’il soit ED ou non. Le dernier communiqué de Mgr Bouilleret en est un       condensé tout à fait extraordinaire. Non seulement il rejette la FSSPX       dans les ténèbres du schisme, contre l’avis des prélats romains et       avec un ton digne des soviets brejnéviens, mais il ne distingue les       Ecclesia Dei que pour mieux assurer qu’il n’aura jamais recours à       eux…Trop de prêtres, sans doute, dans le diocèse d’Amiens…     Ennemond a donc raison de dire que le combat se situe       au-delà des différences entre traditionalistes ; comme partout en       France, au lieu de tendre la main, on empêche et on assomme. Ici on dépèce       un ministère de la FSSP, là on frappe de suspens un prêtre d’un       institut qui vient d’être créé par Rome (qui plus est un prêtre       ordonné par un cardinal !!) et à Amiens, on rejette absolument le       (petit) geste demandé par l’abbé Radier dans la charité. Bref,       c’est la curée. Les évêques de France n’auront pas pu jouer leur       mauvais rôle de gens tolérants et ouverts à l’égard de la Tradition       bien longtemps.     Mais il y a des gestes d’encouragement qui compensent       quelque peu la guerre ouverte livrée par l’Eglise de France aux       dispositions romaines…La création de l’IBP ; les ordinations célébrées       par le cal Hoyos ; les interviews successives de prélats romains où la       bienveillance s’exprime vis-à-vis de la FSSPX ; la venue prochaine du       cal Hoyos à Versailles ; le feu roulant des reproches très sévères de       Mgr Ranjith aux évêques, jugés désobéissants…Tous ces       encouragements sont romains.     Tout cela ne peut déboucher que sur du positif : il       semble que Rome se rend compte qu’il est impossible de construire quoi       que ce soit avec l’épiscopat français. Cette Eglise de France est restée       échouée dans la vasière des années 70. Elle accompagne doucement la       disparition progressive mais réelle du catholicisme en France. Elle est       extraordinairement vieillie et usée ; ses fidèles sont relativistes en       diable et une forte partie d’entre eux ne croient ni aux dogmes, ni au       respect des positions de l’Eglise en matière de morale. Chaque nouveau       sondage commandé par « La Croix » en est une preuve accablante. Plutôt       que de réformer sa conduite et ses séminaires, elle est en train de       mettre en place et même d’inventer une Eglise sans prêtres (cf : le rôle       joué par Mgr Rouet.à la CEF).     IL EST TEMPS QUE ROME ACCORDE AUX CATHOLIQUES FRANÇAIS       UNE ADMINISTRATION APOSTOLIQUE qui leur permette de s’affranchir des       ordinaires pour pratiquer leur religion en communion avec le Souverain       Pontife.     Il est inutile d’attendre des nominations nouvelles       qui sont de toute façon verrouillées et vérolées ; il est inutile de       plaider à Rome pour que le pape tape du poing sur la table : la vérité       est qu’il n’est pas obéi en France. Il est inutile de continuer à       maintenir entre nous la vieille fracture des sacres…elle est complètement       artificielle et les évêques nous le prouvent : ils tapent       indistinctement sur la FSSP ou sur la FSSPX. Ils ne veulent ni de       celle-ci, ni de celle-là. La Tradition est un bloc. Etre en communion ou       non avec le pape ne les intéresse pas ; leur seule raison d’être est       d’être « anti-tradis ».     A Rome, on commence à s’en rendre compte. Il faut       prier pour que le pape et ses conseillers les plus proches agissent en       conséquence.      |