16 novembre 2007





Entorse à la Charité à Amiens
16 novembre 2007 – Paix Liturgique n°70 - contact@paixliturgique.com
La Lettre de Paix liturgique
16 novembre 2007 – Numéro 70
Entorse à la Charité à Amiens
Tous présents par le cœur ou par l’esprit à la messe qui sera célébrée dimanche 18 à 10 h devant la cathédrale

On voudrait ne pas y croire tellement la situation est surréaliste.

Pourtant aujourd’hui, à Amiens, des familles, de jeunes enfants sont contraints d’assister à la messe dans la rue, dans le froid et sous la pluie…

Disons le d’emblée, ces familles assistent à la seule messe traditionnelle célébrée à Amiens, une messe célébrée par l’abbé Lorber un prêtre de la Fraternité Saint Pie X…

Cela en fait apparemment pour les autorités ecclésiastiques locales, des chrétiens de seconde catégorie, des lépreux, des étrangers, des pestiférés, en tous les cas pas des prochains au sens évangélique.

Au-delà des sensibilités, au-delà des divergences de vues, les évènements d’Amiens dépassent largement la question de la Fraternité Saint Pie X et sont révélateurs de la haine et de la culture du mépris qui continuent de sévir dans nos diocèses de France à l’endroit des fidèles et des prêtres désireux de vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire du rit romain.

C’est donc bien volontiers que nous tendons la main à nos amis et frères d’Amiens et en appelons à l’union de tous les catholiques de bonne volonté afin que cesse définitivement l’exclusion.

Voici ci-après les documents transmis par la « communauté catholique traditionnelle d'Amiens » que nous publions in extenso et qui expliquent la situation.

En soutien à nos frères et pour l’honneur de l’Eglise, soyons nombreux à la Messe solennelle qui sera célébrée dimanche prochain 18 novembre 2007 à 10 heures sur le parvis de la cathédrale d’Amiens !!

Suivez l'évolution de la situation, retrouvez photos, vidéos et réactions sur le site :
http://amiens-catholiques-sdf.com/

► Que se passe-t-il à Amiens?
Novembre 2007. La chapelle du Bon Pasteur, à la rue Daire, propriété du Conseil régional, change d’affectation pour être transformée en crèche. La communauté catholique traditionnelle qui y célébrait la messe traditionnelle depuis 23 ans est obligée de la quitter. Après une année de démarches vaines auprès des autorités locales (Commune, Conseil régional et Conseil général), ainsi que l'élaboration d'un projet avorté de rachat d'une chapelle privée, se retrouvant dans la nécessité la plus élémentaire, elle s'adresse à l’évêque d’Amiens, Mgr Jean-Luc Bouilleret, père de tous les catholiques du diocèse, quelle que soit leur dénomination, pour solliciter de sa bienveillance la mise à disposition, ne fût-ce que quelques heures chaque dimanche, d’un édifice, à Amiens ou dans sa proche banlieue.

Le pape Benoît XVI a montré pour sa part, notamment à travers le Motu proprio du 7 juillet dernier, sa volonté de travailler à « une réconciliation interne au sein de l’Église », en « ouvrant généreusement son cœur » : le geste d’accueil de Mgr Bouilleret s’inscrirait ainsi dans la ligne de ce désir du Saint-Père. Des exemples de mises à disposition de lieux de culte, en France, par des évêques diocésains, ont été fournis à Mgr Bouilleret : l’évêque d’Amiens peut donc sans difficulté accomplir pour des catholiques ce que certains de ses collègues ont fait pour des non-catholiques. L’évêché d’Amiens a d’ailleurs pour sa part accompli des gestes forts d’accueil, par exemple en recevant les musulmans sur le parvis de la cathédrale à l’occasion de divers événements : porter secours à des frères catholiques dans la détresse s’inscrirait évidemment dans cette orientation d’accueil et de partage.

Mais, le 16 septembre, une lettre de l’évêque a constitué une fin absolue de non-recevoir : « J’ai le regret de vous informer que nous ne pouvons mettre à votre disposition même temporaire une église affectée sous ma responsabilité », écrit le prélat. Et malgré tous les contacts, malgré toutes les suppliques, sans même avoir accordé à la communauté la faveur d’une rencontre personnelle, Mgr Bouilleret a maintenu depuis ce jour sa décision : pas d’accueil, par de mise à disposition, pas d’ouverture. Que la communauté catholique traditionnelle d’Amiens célèbre donc dans la rue !

Effectivement, il ne reste plus à la communauté catholique traditionnelle d’Amiens qu’à implorer le Ciel, en célébrant la messe en plein air, malgré le froid et la pluie. Il ne lui reste plus qu’à insister « à temps et à contretemps » auprès de l’évêque pour qu’il revienne sur sa décision et accueille « dans un esprit de générosité », suivant ainsi la demande du pape Benoît XVI, les catholiques de la communauté catholique traditionnelle d’Amiens mis à la rue.

C’est dans cet esprit qu’en ce 11 novembre, fête de saint Martin, l’apôtre des Gaules, celui qui partagea son manteau avec un démuni, la communauté traditionnelle d’Amiens célèbre la messe sur la place publique.
► La messe publique du 11 novembre
700 personnes assistèrent à cette messe célébrée finalement devant l'église St-Germain, une église désaffectée proche de la cathédrale. La messe se déroula en partie sous la pluie ; les rafales de vent ne ménagèrent ni l'assemblée, ni le matériel liturgique, soufflant les chandeliers et les vases de fleurs.

Cette messe comparable à celles auxquelles pouvaient assister les "poilus" pendant la grande guerre se déroula devant une église fermée, une des 400 églises du diocèse non utilisée le dimanche, car avec ses 75 prêtres en activité, le diocèse n'assure que très peu de messes dominicales dans les 460 clochers de la Somme.

Le célébrant, M. l'abbé Radier, brossa un tableau de la situation, appelant à l'ouverture réciproque, à la courtoisie dans nos relations et à la bonne volonté pour remédier à une situation dont l'absurde rend patent certains blocages idéologiques.

Le prêtre en charge de la communauté traditionnelle d'Amiens, M. l'abbé Lorber, lança, à la fin de la cérémonie, un appel à Mgr Bouilleret après avoir chaleureusement remercié les assistants pour leur courage dans la foi et leurs efforts pour assister à cette messe. Nous redonnons ici une partie de son allocution :
"Vos efforts manifestent votre inquiétude, voire votre souffrance de catholique à la vue des obstacles qui sont mis à la célébration de la messe traditionnelle dans nos églises, alors que le pape Benoît XVI vient de confirmer que ce rite n'a jamais été interdit.

A l'heure où ce Motu proprio nous confirme dans ce que nous avons toujours cru et affirmé, à savoir que la messe traditionnelle n'a jamais été interdite, il est important que nous le fassions savoir, il est important que nous mettions les évêques en face de leurs responsabilités de pères de tous les fidèles et nous leur demandons respectueusement cette application large et généreuse que souhaite le Souverain Pontife.

Nous espérons donc, par notre présence, aujourd'hui, faire entendre notre voix auprès de Mgr Bouilleret, évêque d’Amiens et sollicitons de sa bienveillance la mise à disposition même provisoire d’une église pour sortir notre communauté de la nécessité. Nous sommes confiants en sa paternelle sollicitude et espérons réellement pouvoir célébrer dimanche prochain dans l'une des 400 églises non utilisées du diocèse.

A défaut d’une solution concrète pour dimanche prochain, nous nous verrions dans l’obligation de continuer la célébration de la messe à la rue et nous vous donnerons alors rendez-vous sur le parvis de la cathédrale, dimanche 18 novembre à 10h00. Je vous invite à continuer à soutenir notre action pour la messe traditionnelle. L'efficacité de notre action sera dépendante de notre persévérance! Incluons cette intention dans nos prières quotidiennes!

Nous vous informerons à partir de mercredi prochain, 18h00, du lieu de messe pour dimanche 18."

► Le 14 novembre, Monseigneur Bouilleret, évêque d’Amiens a fait le communiqué de presse suivant :
Suite à la perte de leur lieu de culte (sur une décision des pouvoirs publics) les fidèles de la Fraternité St-Pie X et leur pasteur réclament au nom du Motu Proprio du Saint-Père Benoît XVI (Summorum Pontificum du 7 juillet 2007) un édifice religieux pour leurs célébrations.

Jusqu’alors ce Motu Proprio n’avait pas suscité de demande particulière dans notre diocèse. Etant donné la dimension polémique faite autour de la demande de la Fraternité Saint-Pie X, je tiens à apporter les précisions suivantes :

Le Motu Proprio Summorum Pontificum est destiné aux fidèles catholiques en communion avec le Saint-Siège. Pour ces fidèles (prêtres compris), il est désormais possible, dans des circonstances déterminées avec soin, de célébrer selon le Missel du Bienheureux Jean XXIII, tout en faisant droit au Lectionnaire de Paul VI en reconnaissant la valeur du Missel de Paul VI qui reste la référence de la liturgie de l’Église catholique romaine.

Le Saint-Père a bien compris et respecte cet attachement à la forme précédente de la liturgie. C’est pourquoi il a accordé aux catholiques traditionalistes le recours à celle-ci.

Je suis prêt à autoriser la célébration en latin de l’eucharistie selon la forme extraordinaire de l’unique rite romain selon le Missel du Bienheureux Jean XXIII pour tout groupe qui le demandera. Cette eucharistie sera célébrée par un prêtre du diocèse d’Amiens.

Je tiens à poser une distinction entre traditionalistes et intégristes.

Les traditionalistes (la fraternité Saint Pierre par exemple) sont restés fidèles au Saint-Siège, montrant ainsi leur profond amour de l’Eglise, dans sa globalité.

En suivant Mgr Lefebvre, les membres de la Fraternité Saint Pie X se sont séparés de l’Église en 1988 à la suite d’un acte de désobéissance de ce prélat. Ils sont ainsi devenus intégristes. Ils se sont volontairement éloignés de l’autorité du pape, et ne reconnaissent pas l’ensemble des acquis de Vatican II, notamment la liberté religieuse et l’œcuménisme.

Depuis mon arrivée en 2003, les membres de la Fraternité St-Pie X ont de ce fait ignoré mon existence. Je suis très surpris qu’ils viennent aujourd’hui me présenter leur demande.

J’ai cependant mis à leur disposition, d’une manière exceptionnelle, une église du diocèse d’Amiens, pour qu’ils puissent célébrer les funérailles d’un de leur fidèle. C’est le plus que je puisse leur accorder.

Amiens, le 14 novembre 2007

Jean-Luc Bouilleret
évêque d’Amiens

► En réponse, la « communauté catholique traditionnelle d'Amiens » a rendu public le communiqué suivant en date du 15 novembre :

COMMUNIQUE

En dépit de notre messe à la rue du dimanche 11 novembre, en dépit de nos démarches auprès des responsables de l'évêché, notre situation reste inchangée : nous n'avons reçu aucune réponse à nos appels à l'aide ; il nous a été répondu que Mgr Bouilleret était absent.

Par voie de presse, nous apprenons aujourd'hui que ceux qui ne demandent qu'une hospitalité au moins passagère, se font rejeter et traiter d'intégristes.

Depuis le mois de juillet, nous demandons une entrevue avec Mgr Bouilleret qu'il nous a toujours refusée. S'il nous considère comme schismatiques - ce que nous récusons - l'évêque d'Amiens devrait, dans sa logique, augmenter les chances de dialogue dans le but de ramener la brebis perdue. Nous continuons donc à demander une entrevue dans l'espoir de lever les malentendus et de trouver une solution à notre cas de nécessité.

Etant donné l'absence de solution immédiate, nous n'avons d'autre possibilité que de célébrer la messe à la rue, ce dimanche 18 novembre. Souhaitant faire entendre notre appel, nous nous rapprochons de l'évêché et célébrerons cette messe sur la place de la cathédrale d'Amiens, à 10h00.

Nous ne renonçons pas à l'espoir de nous faire entendre et convions tous les catholiques désireux de maintenir dans l'Eglise la messe traditionnelle, à venir nous rejoindre.

La communauté catholique traditionnelle d'Amiens

► Les réactions de Paix Liturgique :
N’est-il pas surréaliste de constater qu’en 2007, il existe encore des gens qui refusent de dialoguer avec d’autres personnes au prétexte qu’elles ne pensent pas comme elles ?

N’est-il pas encore plus choquant que ces ennemis du dialogue soient des hommes d’Eglise qui devraient au contraire nous donner l’exemple de la charité ?

A l’heure où le Pape Benoît XVI travaille aux retrouvailles fraternelles avec nos frères de la Fraternité Saint Pie X, nous supplions Monseigneur Bouilleret d’être un pont et de tendre lui aussi la main à ses fidèles au nom de la charité sans les juger a priori.

Comment ne pas penser, en ces heures si sombres pour l’Eglise de France qui voit ses propres enfants jetés à la rue comme des chiens quand des centaines d’églises du diocèse d’Amiens et d’ailleurs sont vides, aux paroles prophétiques de Benoît XVI dans sa lettre aux évêques qui accompagne le Motu proprio : « En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Eglise n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité ; on a l’impression que les omissions dans l’Eglise ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. Ce regard vers le passé nous impose aujourd’hui une obligation: faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau. »
Pour que cesse cette situation d'exclusion, vous pouvez solliciter la bienveillance de Monseigneur Bouilleret à l'évêque d'Amiens à eveque@diocese-amiens.com
ou au 21, rue François Génin - B.P. 43008 - 80030 AMIENS CEDEX 1.
Sylvie Mimpontel
Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Eglise.

Réactions, témoignages des fidèles d’Amiens exclus
« On nous dit que nous sommes à part ; c’est possible, mais refuser la différence serait de l’intolérance ; personnellement, j’estime que nous sommes aussi catholiques que d’autres ; nous avons été baptisés dans l’Eglise catholique, nous récitons tous les dimanches le Credo de l’Eglise catholique, nous prions pour le Pape, je ne vois pas pourquoi nous devrions rester à la porte de nos églises, alors que celles-ci sont, en grande partie, vides. Elles ont été construites pour y célébrer la messe traditionnelle, cette messe que le pape Benoît XVI a déclaré être un rite officiel de l’Eglise catholique, bref, nous avons le droit avec nous, pourquoi nous faire tant de misères ? Nous ne demandons rien de spécial, si ce n’est de pouvoir utiliser l’une des 350 églises du diocèse non utilisées le dimanche. Ils sont 75 prêtres diocésains pour plus de 400 églises ; nous avons un prêtre et pas d’église, la solution tombe sous le sens… »
Gilles, 43 ans, ingénieur
« Notre évêque est un intellectuel, comment pourrait-il comprendre ce dont nous avons besoin ? »
Jacques, 41 ans, employé municipal
« Nous savons bien qu’en différents endroits de France, des évêques ont fait des conventions avec des communautés anglicanes, coptes ou autre, leur mettant des églises catholiques à disposition ; et nous catholiques, nous devrions rester à la porte? Dans un contexte pareil, cela me semble vraiment déplacé de venir nous chicaner sur des questions de politique d’ecclésiastiques ! »
Edouard, 38 ans
« Bien qu’issu d’une famille « catholique » et que mes parents m’aient fait baptiser… je n’avais jusqu'à mon arrivé à Amiens aucune idée de ce que pouvait être la religion et encore moins de ce que pouvait être la liturgie… Cette découverte je la dois à ma rencontre avec des jeunes du MJCF qui m’ont ouvert le cœur et les yeux… C’est pourquoi je ne comprends pas l’exclusion, dans l’absence totale de dialogue, dont nous sommes l’objet aujourd’hui. »
Maxime, 20 ans, Etudiant
« On nous dit que le motu proprio ne s’applique pas dans notre cas, puisqu’il concerne un groupe stable qui ferait la demande d’une messe traditionnelle qui serait alors célébrée par un prêtre du diocèse. En disant cela, ils ont d’une part un Motu proprio de retard, car c’est celui de 1988 qui stipule cela ; le Motu proprio de Benoît XVI remet aux curés le soin de décider de l’opportunité de célébrer une messe traditionnelle. D’autre part, nous sommes un groupe stable, depuis 23 ans que nous fréquentions la chapelle du Bon Pasteur ! Et s’il n’y a pas eu beaucoup de demandes suite au Motu proprio, c’est que ceux qui souhaitent avoir la messe traditionnelle n’ont pas attendu l’an 2007 pour y assister, mais se sont rendus là où elle était effectivement célébrée, c’est-à-dire à la rue Daire. Les évêques se rassurent en disant : « De toute façon, il n’y a pas beaucoup de demandes ! », mais lorsqu’il y en a une – et c’est le cas – ils la refusent, recourant à des subtilités juridiques pour esquiver la demande et enterrer la messe traditionnelle sous une chape de plomb.»
Joseph, 47 ans, ingénieur commercial
« J’ai retrouvé le Bon Dieu à Lourdes il y a 3 ans… et depuis j’ai besoin de me trouver à genoux devant lui pour qu’il continue à m’aimer. Alors pourquoi nous interdire de prier comme nous savons que nous en avons besoin ? »
Marine, 33 ans, secrétaire
« Cela faisait 23 ans que j’assistais avec ma famille à la messe traditionnelle à la rue Daire. Nous avions un lieu qui n’était certes pas grand, mais nous nous en contentions. On n’a pas fait parler de nous, car c’est une communauté très pacifique. J’avoue ne pas comprendre quand on nous traite d’intégristes ! Ils ne savent pas de quoi ils parlent ! Et puis, cette politique d’exclusion de la part des évêques à notre égard est incompréhensible, et ce sont eux qui prêchent le partage et la solidarité ! Il y a là une contradiction et une intolérance insoutenables. »
Xavier, 53 ans, agriculteur
« On nous a dit que cela faisait problème de suivre la messe célébrée par un prêtre de la Fraternité St-Pie X, parce que soi-disant ils seraient schismatiques. Cela fait des années que je vais à cette messe de la rue Daire, je n’ai jamais remarqué qu’ils étaient schismatiques ; on prie pour le pape, les sermons correspondent au catéchisme catholique. Je crois qu’on brandit cette épithète de schismatique pour faire peur; mais elle est désuète, les mesures canoniques ne sont plus tellement dans l’ère du temps; finalement c’est un quolibet d’un autre âge pour discréditer la Tradition. D’ailleurs, les autres communautés traditionnelles, juridiquement en règle avec Rome, ont les mêmes difficultés d’acceptation en France, que ce soit la Fraternité St-Pierre ou l’Institut du Bon Pasteur, les évêques leur mènent la vie dure, parce qu’ils ne veulent pas de la messe traditionnelle. »
Marie, 40 ans, mère au foyer
« On nous dit qu’on est d’extrême droite, mais il n’y a pas de rapport ! Nous sommes des catholiques pratiquants et non des militants politiques. Lors des dernières élections, les évêques de France ont publié un document pour faire pencher la balance ; nos prêtres, eux, n’ont donné aucune consigne de vote, c’est pas leur métier. D’ailleurs, nous sommes suffisamment adultes pour décider, en bonne conscience, quel est notre devoir civique. »
Astrid, 33 ans, institutrice, mère au foyer
« Nous constatons que le motu proprio du pape Benoît XVI modifie petit à petit la situation. Voilà 30 ans qu’on nous reproche d’être désobéissants, de ne pas suivre le pape ; mais aujourd’hui, là où le pape souhaite une application large et généreuse du Motu proprio, les évêques de France s’y refusent ; on peut se demander de quel côté est la désobéissance…»
Pascal, 48 ans.

Qui sommes-nous ?
► Ce que nous sommes
- Des catholiques romains attachés à leur Eglise.
- Des fidèles attachés au Saint-Père.
- Des diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d'eux comme des enfants de leur père.
- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.
- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans leur paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rit latin de l'Eglise comme le pape Benoit XVI le propose dans son motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.
► Ce que nous désirons
- Une application « large et généreuse » des possibilités accordées par l'Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
- Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.
- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.
- L’accès effectif pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise selon le missel de 1962.
- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)
- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.
► Pourquoi nous le désirons
- Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.
- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.
- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous les fidèles.
- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.
- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.

C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l'Eglise.