12 novembre 2007





Notre supplique au Saint-Père
12 novembre 2007 - Paix Liturgique n°69 - contact@paixliturgique.com
12 novembre 2007 – Numéro 69
Pour abonner un ami, une paroisse, une institution et nous aider à développer notre mouvement, envoyez un message à l''adresse suivante : contact@paixliturgique.com

Notre supplique au Saint-Père
Il y a quelques jours, nous avons remis à la Nonciature apostolique de Paris une supplique au Saint-Père dont nous vous donnons le texte ci-dessous :
Très Saint-Père,

Ceux qui s’adressent ici à Votre Sainteté n’ont d’autre titre que celui de fils dévoués, qui ont oeuvré pour que le Motu proprio de 1988 soit appliqué dans les diocèses de France. S’ils usent de la forme publique pour cette adresse au Père commun, c’est pour l’émettre au grand jour et non comme une « dénonciation » secrète.
Ils rendent grâce quotidiennement pour le Motu proprio du 7 juillet dernier, particulièrement bénéfique en France pour renouer avec une tradition liturgique restée très vivante et très « jeune », et pour établir au sein des paroisses l’heureuse coexistante des deux formes du rite romain, mettant en place par le fait les conditions de leur enrichissement réciproque.
Or, une majorité d’évêques français vit très mal la promulgation de ce texte pacificateur. On peut ainsi résumer leur attitude : ils accordent enfin des facilités pour l’application du Motu proprio de 1988 dans le but de n’avoir pas à appliquer celui de 2007. Autrement dit, ils préfèrent parquer les fidèles désireux de participer à la forme extraordinaire dans des « réserves d’indiens », plutôt que de favoriser une féconde communion paroissiale.
Paris aurait tout pour être exemplaire dans la réception du Motu proprio : nombre très important de fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite ; attente de beaucoup de catholiques qui assistent à la forme ordinaire mais désireraient participer paisiblement à la forme extraordinaire ; présence enfin de St-Nicolas-du-Chardonnet, « vitrine » de la Fraternité Saint-Pie-X, pour laquelle il importe de faciliter les voies de retrouvailles fraternelles.
Or, toutes les demandes de messes dominicales – quinze à vingt, mais il pourrait en être déposé dans toutes les paroisses – faites auprès des curés de Paris par des groupes stables, ont été rejetées avec des arguments identiques, contraires à l’esprit et à la lettre de la lettre de Votre Sainteté : a) la messe selon la forme extraordinaire dans la paroisse serait dommageable à la communion ; b) il existe déjà à Paris trois lieux concédés par l’archevêque pour l’application du Motu proprio de 1988. Des directives écrites de l’archevêché, appuyées par des explications orales, précisent la manière dont les curés doivent éconduire les demandeurs. A quoi s’ajoute la contrevérité suffocante avancée par Mgr Patrick Chauvet, vicaire général, chargé par l’archevêque de cette question, affirmant qu’aucun groupe stable n’avait fait de demande à Paris. En un mot : l’archevêque de Paris, que tout désigne pour être un exemple de la réception du Motu proprio, est le plus efficace adversaire de son application.
Et voici que quelques mois après sa promulgation, le seul évêque français de la nouvelle promotion cardinalice est Mgr André Vingt-Trois. Cette élévation à la pourpre romaine, qui fait désormais du titulaire du plus important siège français un membre du Sénat du Pape, un représentant de Rome en France, nous donne d’espérer contre tout espoir. Nous tournant vers Votre Sainteté, nous implorons d’Elle, comme du Seigneur dont Elle est le Vicaire, l’équivalent d’un miracle de conversion : « Seigneur, qu’il entende ! », Seigneur, faites que l’archevêque de Paris obéisse au Pape ! Que la pourpre qu’il va recevoir, les conseils qu’il entendra, le rendent docile à cette direction pastorale en faveur de la paix, de la communion interne, de la diffusion missionnaire. A cet égard, l’intérêt primordial des vocations sacerdotales dans une France sinistrée n’est-il pas au premier chef engagé ? Alors que le nombre des séminaristes parisiens vient de retomber au niveau des années noires de 1970 (54), celui des séminaristes dans les établissements traditionnels ou diocésains ou la volonté pontificale est reçue ne cesse de croître (80 à Toulon). Oui, on peut parler d’un effet Motu proprio pour les vocations.
En priant Votre Sainteté de ne pas nous tenir rigueur de notre franchise filiale, et avant de la recevoir, au mois d’Août, au milieu des foules ferventes qui l’accueilleront sur notre terre de France, nous Lui demandons humblement sa paternelle bénédiction apostolique.
Sylvie Mimpontel
Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Eglise au nom des 92 000 familles françaises membres de notre association.

Ce qu'il en coûte d'appliquer le Motu proprio : l'exemple du Cantal !
Encore un exemple frappant et affligeant de l''attitude des évêques, dont on va finir par se demander s''ils n''ont pas reçu des consignes opposées aux volontés du Saint-Père, puisqu''ils adoptent tous le même comportement d''ostracisme au même moment.
 Voici ce que nous relevons dans le bulletin officiel du Diocèse de Saint-Flour (N° 18 du 3 octobre 2007) :
 Nominations
  • Les conditions n''étant pas actuellement réunies pour permettre au Père Jean-Louis Dupré l''exercice d''un ministère serein et fécond, sa nomination comme curé d''Allanche est annulée. De nouvelles dispositions pastorales pour ce secteur seront annoncées dès que possible.
    Le Père Dupré est autorisé à prendre un temps de congé hors du diocèse.
  • Le manque de prêtres n''ayant pas permis, finalement, de nommer un curé résident à La Roquebrou...
Faut-il le préciser ? Le Père Dupré, jusque-là curé de La Roquebrou, était favorable et ouvert à l''application du Motu proprio, ce qu''apprenant, une coterie de laïc d''Allanche a refusé la nomination du Père Dupré dans cette paroisse. Monseigneur Grua, récemment nommé, a immédiatement approuvé, et prié instamment l''abbé Dupré de déguerpir de son diocèse, préférant laisser les 15 clochers dépendant de La Roquebrou, sans pasteur fixe.
"Manque de prêtre" ? Non, puisque Mgr Grua expulse un de ses curés de son diocèse. Voilà donc ce qu''il en coûte aujourd''hui en France d''obéir au Pape pour un curé de paroisse : "autorisé à prendre un temps de congé hors du diocèse", quitte à laisser des âmes sans pasteur ! Il faut du courage pour appliquer le Motu proprio, Mgr Grua lance là un avis clair aux curés de paroisse qui seraient tentés d''obéir à Benoit XVI.

Dialogue avec nos lecteurs
► Des amis blessés
Frères en Jésus Christ,
Nous vous prions de bien vouloir cesser de nous adresser La Lettre, qui, après plusieurs lectures, ne nous semble pas vraiment faire oeuvre de Paix... votre souffrance, nous la reconnaissons, mais elle s''exprime avec tant d''orgueil... que de jugements désolants sur les ministres de notre Sainte Mère l''Eglise... nous avons choisi le silence et l''obéissance dans la prière... les oeuvres humaines sont souvent vaines lorsqu''elles sont dans l''amertume...

Hugues et Véronique de B.
Nous avons bien reçu votre réponse et vous en remercions.
Sachez que nous ne jugeons pas nos évêques. Nous sommes de simples fidèles qui souhaitons bénéficier des mesures de paix initiées par Jean Paul II et poursuivies par Benoît XVI. Ce n''est pas porter des "jugements désolants" que de constater que beaucoup de nos évêques (pas tous) ne veulent absolument pas de la paix liturgique et mettent tout en oeuvre pour barrer la route à Benoît XVI.
N''est-ce pas Mgr Ranjith lui-même qui parle de "rébellion contre le Pape", "d''orgueil", de "péchés graves" à l''endroit des clercs qui ne respectent pas la volonté de Benoît XVI de faire cesser la guerre des rites. Pensez-vous que Mgr Ranjith, Secrétaire de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, parle lui aussi dans l''amertume et fait preuve d''orgueil quand il parle ainsi des hommes d''Eglise qui désobéissent au Pape ?
La prière n''empêche pas de dire les choses avec franchise, au contraire.

► Un fidele du diocèse de Toulon nous interroge
Je suis "abonné" depuis quelque temps à Paix liturgique, je n''ai que très rarement le temps de la lire, je voudrai cependant vous écrire quelque chose car aujourd''hui j'ai pris le temps de la lire.
Tout d''abord je suis favorable et très heureux de l''apparition de ce Motu proprio, et l''interdiction de la messe selon le rite st pie V était probablement une erreur.
Cependant votre lettre est résolument hostile envers nos évêques qui malgré ce que vous dites ont beaucoup progressés sur leur prise de position aussi bien pour défendre la famille que l''Eglise en général. En particulier monseigneur Le Gal qui a été ouvertement hostile au PACS et qui a failli de par sa prise de position normale mais louable ne pas être nommé  évêques aux armées.
De plus vous défendez ouvertement la Fraternité Saint Pie X en prenant position contre l''évêque, faut-il vous rappeler que la Fraternité Saint Pie X ne fait pas parti de l''Eglise et ne souhaite pas le devenir... et le fait savoir en chaire régulièrement en critiquant l''Eglise.
La charité que vous demandez doit réellement être réciproque, ne détruisez pas l''Eglise et montrez les améliorations quotidiennes comme par exemple dans le diocèse de Toulon auquel j''appartiens.
Amicalement
Benoit L. (Toulon)
Cher Monsieur,

Merci pour la franchise de votre réponse. Je suis réellement navré que vous trouviez cette lettre hostile "aux évêques" car tel n''est vraiment pas notre propos. Bien au contraire, nous souhaitons donner de l''ampleur au grand mouvement de paix initié par Jean Paul II et poursuivi par Benoît XVI. Hélas, nous ne pouvons que souffrir lorsque nous voyons des directives officielles de certains évêques contredire explicitement la volonté du Saint-Père. Est-ce vraiment être hostile que d''exprimer sa peine et son incompréhension ? C''est hélas une réalité que de constater que certains évêques ne veulent absolument pas de la coexistence pacifique des deux missels qu''encourage notre Pape. Certes il est des évêques, tel le vôtre, Monseigneur Rey, qui sont de vrais apôtres de la paix liturgique et qui ont su se montrer généreux avec les familles attachées à la forme extraordinaire du rit romain. Nous aimerions tant qu''il y ait "d''autres Monseigneur Rey"...
Quant à la FSPX, je pense qu'il ne nous appartient pas de juger et que si le Pape souhaite lui-même une réconciliation, nous nous devons, chacun à notre place d''êtres des ponts et de tout faire pour favoriser la réconciliation. Il est de nombreux fidèles d''Amiens qui assistent à la messe de la FSPX car elle est la seule messe de la ville célébrée dans la forme extraordinaire du rit romain. Ils assisteraient volontiers à une autre messe si l''évêque acceptait d''appliquer le Motu Proprio. Enfin est-il vraiment chrétien de laisser des familles, de jeunes enfants, sans lieu de culte quand de nombreuses églises de la ville sont vides et que nous savons nous montrer généreux et accueillant pour nos frères orthodoxes ou protestants ? 
Bien cordialement,
P.S. : le Mgr Le Gal cité dans la lettre n''est pas l''évêque aux armées mais son homonyme l''évêque de Toulouse.

Qui sommes-nous ?
► Ce que nous sommes

- Des catholiques romains attachés à leur Eglise.
- Des fidèles attachés au Saint-Père.
- Des diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d''eux comme des enfants de leur père.
- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.
- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans leur paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rit latin de l''Eglise comme le pape Benoit XVI le propose dans son motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.

► Ce que nous désirons

- Une application « large et généreuse » des possibilités accordées par l''Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
- Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.
- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.
- L’accès effectif pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise selon le missel de 1962.
- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)
- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.

► Pourquoi nous le désirons

- Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.
- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.
- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous les fidèles.
- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.
- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.

C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l''Eglise.