| L’étroite observance du Motu Proprio     selon Solesmes     Résumé : A l’occasion de la publication     d’un Guide pratique de chant grégorien par l’abbaye bénédictine de     Solesmes, son auteur Dom Jacques-Marie Guilmard a donné une interprétation     unilatérale du Motu Proprio Summorum Pontificum... 
 
  A     l’occasion de la publication d’un Guide pratique de chant grégorien     par l’abbaye bénédictine de Solesmes, son auteur Dom Jacques-Marie     Guilmard a donné une interprétation unilatérale du Motu Proprio Summorum     Pontificum sur la libéralisation de l’usage du missel traditionnel :     la messe de Paul VI n’a pas à changer, seule sa célébration doit être     améliorée, en revanche il faut faire évoluer la messe tridentine en     passant au calendrier et aux lectures employées dans la liturgie de Paul     VI, avant d’envisager le canon à haute voix, la concélébration… Il répondait     aux questions de Cécile Laurent de l’agence Zenit: 
 Comment les deux formes du rite romain     s’influenceront-elles ? Dom J.-M. Guilmard : L’influence mutuelle des deux       formes de l’unique rite romain ne sera pas symétrique. Le Motu proprio       – on ne l’a pas assez remarqué – va permettre à la forme       tridentine d’évoluer, mais elle le fera d’une manière organique et       naturelle, exactement comme un vivant se développe. Elle va se rapprocher       de la forme voulue par Paul VI : le calendrier et les lectures peuvent dès       maintenant être empruntés à la forme de Paul VI ; viendront peut-être       ensuite – l’avenir le dira – la récitation de la prière       eucharistique à voix haute, la concélébration, l’emploi d’autres       prières, etc. La forme de Paul VI, de son côté, ne changera pas, si ce       n’est que les prêtres ont le devoir de cultiver toujours plus le sens       du sacré, ce qui passe en particulier à travers le respect des rubriques       – ces deux points ont été soulignés par Benoît XVI.
 Pourtant, on a proposé la réforme de la réforme ! Dom J.-M. Guilmard : L’idée est séduisante, mais       dans les faits, on risquerait fort d’introduire la révolution       permanente dans la liturgie. Si la liturgie de Paul VI doit subir des réformes,       celles-ci seront ponctuelles et se feront au niveau des églises particulières.       On pourra, par exemple, améliorer certaines traductions, et célébrer à       nouveau les Rogations dont l’aspect « écologique » est particulièrement       d’actualité. Encore une fois, ce n’est pas à la liturgie de Paul VI       de changer, mais bien aux prêtres qui doivent célébrer leur Messe avec       un soin toujours plus surnaturel. On me dira que pour certains, cela       demandera une vraie conversion ! À cela je répondrai que pour tout prêtre,       chaque Messe est l’occasion d’une vraie conversion. Ainsi, le débat       porte moins sur les « formes » liturgiques que sur le souci de fidélité       à l’Église et à sa prière publique. Il ne faut pas ne retenir de la       forme tridentine que le formalisme, comme si le respect des rubriques       suffisait seul à la célébration de la Messe : il n’y a pas de «       technique » de la grâce. À partir du moment où l’intérêt pour les       rubriques devient primordial, le sens du sacré disparaît. Ainsi, dans       toutes les formes liturgiques de la Messe, il faut cultiver le sens du       sacré.
 (Source : Zenit) date : 3/11/2007 |