| Entretien de Mgr Ranjith     Entretien exclusif accordé par Son Excellence Monseigneur Albert Malcolm     Ranjith Patabendige, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et     la discipline des sacrements, accordé au site italien “Petrus”     qui l’a publié ce lundi 5 novembre. 
 Question : Excellence, quel accueil a reçu le motu proprio de Benoît     XVI qui a libéralisé la Sainte Messe selon le rite tridentin? Quelques     uns, dans le sein même de l’Eglise, ont un peu “tordu le nez”…     (note du traducteur: expression italienne que nous reportons littéralement     en français en raison de l’image éloquente).
 Réponse : “Il y a eu des réactions positives et, inutile de le nier,     des critiques et des prises de positions contraires, même de la part de théologiens,     liturgistes, prêtres, évêques et aussi des cardinaux. Franchement, je ne     comprends pas ces formes d’éloignement et – pourquoi pas? - de rébellion     contre le Pape. J’invite tout le monde, mais par dessus tout les pasteurs,     à obéir au Pape, qui est le successeur de Pierre. Les évêques, en     particulier, ont juré fidélité au Pontife: qu’ils soient cohérents et     fidèles à leur engagement.”
 Question: A votre avis, à quoi sont dues ces manifestations     contraires au motu proprio ?
 Réponse : “Vous savez qu’il y a eu, de la part de quelques diocèses,     aussi des documents d’interprétation qui visent inexplicablement à     limiter le motu proprio du Pape. Derrière ces actions se cachent d’une     part
 Des préjugés de type idéologique et d’autre part l’orgueil, un des péchés     les plus graves. Je répète: j’invite tout le monde à obéir au Pape. Si     le Saint Père a retenu de devoir publier le motu proprio, il a eu ses     raisons que pour ma part je partage pleinement.”
 Question : La libéralisation du rite tridentin décidée par Benoît     XVI est perçue comme le juste remède à tant d’abus liturgiques     tristement enregistrés après le concile Vatican II avec le “novus     ordo”…
 Réponse : “Faites attention, je ne veux pas critiquer le “novus     ordo”. Cependant je me prends à rire quand j’entends dire, même par     des amis, que dans une paroisse un prêtre est saint en raison de l’homélie     ou de la manière dont il parle. La Sainte Messe est un sacrifice, un don,     un mystère, indépendamment du prêtre qui la célèbre. Il est important,     voire fondamental, que le prêtre se mette de côté : le protagoniste de la     Messe, c’est le Christ. Je ne comprends pas, donc, les célébrations     eucharistiques transformées en spectacle avec des ballets, des chants ou     des applaudissements, comme malheureusement cela arrive souvent avec le     “novus ordo”.
 Question : Monseigneur Patabendige, votre Congrégation a plusieurs     fois dénoncé ces abus liturgiques…
 Réponse : “C’est vrai. Il existe tellement de documents que     cependant ils sont de façon déplaisante restés lettre morte, oubliés     dans des rayons poussiéreux ou, pis encore, à la corbeille à papiers.”
 Question : Un autre point: de nombreuses fois on assiste à des homélies     très longues…
 Réponse : “Ceci aussi est un abus. Je suis opposé aux ballets et aux     applaudissements dans le cours des Messes, qui ne sont pas un cirque ni un     stade. En ce qui concerne les homélies, elles doivent regarder     exclusivement l’aspect catéchétique, comme l’a souligné le Pape, en     évitant la sociologie et les bavardages inutiles. Comme exemple, souvent     les prêtres la font porter sur la politique parce qu’ils n’ont pas bien     préparé l’homélie, qui au contraire doit être étudiée     scrupuleusement. Une homélie excessivement longue est synonyme de peu de préparation:     le temps juste pour une prédication doit être de 10 minutes, au maximum     15. Nous devons bien nous rendre compte que le moment culminant de la célébration     est le mystère eucharistique, je ne le dis pas diminuer la liturgie de la     Parole mais pour clarifier de quelle manière une liturgie correcte est mise     en œuvre.”
 Question : Revenant au motu proprio, quelques uns critiquent     l’emploi du latin durant la Messe…
 Réponse : “Le rite tridentin fait partie de la tradition de     l’Eglise. Le Pape a convenablement expliqué les raisons de sa mesure, un     acte de liberté et de justice envers les traditionalistes. Pour ce qui est     du latin, je voudrais souligner qu’il n’a jamais été aboli, et qu’en     plus il garantit l’universalité de l’Eglise. Mais je le répète:     j’invite les prêtres, les évêques, les cardinaux à l’obéissance,     laissant de côté tout type d’orgueil et de préjugés.”
 Source & traduction : motuproprio.fr
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