22 juillet 2009

[AmeriCatho] L’archidiocèse de Miami et «Summorum Pontificum»

SOURCE - 22 juillet 2009

La page d’accueil du site Internet de l’archidiocèse de Miami (Floride) s’ornait, le 20 juillet, d’une section « Let’s talk » (parlons-en) destinée à ouvrir un débat et permettre des échanges « sur la forme extraordinaire du rite latin de la Messe ». Pour les susciter, un prêtre du diocèse a rédigé un texte de présentation qui mérite d’être reproduit, ce que je vais faire incessamment. L’auteur en est Monsignor Terence Hogan (photo), ordonné pour l’archidiocèse de Miami le 18 octobre 1980 et qui a obtenu, en 1996, un doctorat en liturgie à Rome. Il est depuis 2002 le responsable archidiocésain de la liturgie.

Le diocèse de Miami est très jeune puisqu’il a été érigé en 1958 et élevé au rang d’archidiocèse dix ans plus tard. Sa superficie couvre à peu près le quart du territoire de la Floride (8 comtés) et compte plus de 4 millions d’habitants dont 900 000 catholiques servis par plus de 350 prêtres. Les évêchés suffragants sont ceux d’Orlando, Saint Petersburg, Palm Beach et Venice.

Mais passons à ce texte que je livre sans commentaires – sauf un ! –, même si certains passages en mériteraient de ma part, puisqu’on les trouve dans le jeu des questions-réponses, remarques et contributions qu’on trouvera ici à la suite du texte de Monsignor Hogan. Je précise toutefois immédiatement que ce texte est très positif et qu’il va, globalement, dans le bons sens voulu par Benoît XVI, mais, pour ceux qui comprennent l’anglais, la lecture des contributions des fidèles de l’archidiocèse se révélera fort instructive.

« Le 7 juillet 2007, le pape Benoît XVI a publié la Lettre Apostolique Summorum Pontificum par laquelle le Saint Père autorise et promeut un usage plus large des livres liturgiques qui étaient en usage dans l’Église catholique romaine en 1962. Le pape Benoît XVI cherche, par cette Lettre apostolique, à réconcilier “dans le cœur de l’Église” les personnes qui ont manifesté un attachement aux formes liturgiques qui existaient avant le renouveau 1 liturgique du second Concile du Vatican. Il commence par définir les deux formes de la règle de la prière dans l’Église latine : une forme ordinaire, contenue dans le Missel Romain de Paul VI, et une forme extraordinaire comme on la trouve dans le Missel Romain du pape saint Pie V. Les deux constituent la Liturgie du rite romain.

Tout prêtre de l’Église latine peut, sans permission du Saint Siège ou de son évêque, célébrer la forme extraordinaire de la Messe sans peuple à tout moment sauf pendant le Triduum pascal. Il est indiqué que des fidèles pourront y prendre part, même si le rite extraordinaire est d’abord une Messe privée. Dans les paroisses où un groupe de fidèles est attaché à la forme extraordinaire de la Messe, il pourra contacter le curé pour demander la célébration du rite extraordinaire, sans permission du Saint Siège ou de l’évêque. Si un prêtre ne peut faire la preuve d’un minimum de capacité en matières de rubrique et de latin, il ne devra pas célébrer la forme extraordinaire de la Messe.

Le pape Benoît XVI est très clair dans sa Lettre apostolique : l’actuel Missel Romain (Missale Romanum) est la forme ordinaire de la Liturgie eucharistique, et la forme extraordinaire se trouve dans le Missel du bienheureux Jean XXIII de 1962. Il souligne qu’il n’y a pas “de contradiction entre les deux Missels” et que l’histoire des livres liturgiques est caractérisée par la “croissance et le progrès, mais pas par la rupture”. Dans les deux formes, ordinaire et extraordinaire, du Missel Romain, la participation pleine, consciente et active des fidèles est demandée par-dessus tout. Et cela commence avec la participation intérieure au sacrifice du Christ. La forme ordinaire, de manière habituelle, réalise cette participation en écoutant et en répondant aux prières de la Messe en vernaculaire, et en prenant part à des formes extérieures de l’action commune. La forme extraordinaire réalise cette participation intérieure en grande partie en écoutant les prières en latin, en suivant les paroles et les gestes du prêtre et en unissant nos cœurs à ”ce qui est dit par lui au nom du Christ et [à ce que] le Christ [lui] dit”.

De tout ce qui précède nous constatons que l’Église continue à chérir les richesses de son passé, tout particulièrement pour ce qui concerne la sainte Liturgie. L’esprit des formes liturgiques antérieures, qui imprègne l’esprit et la culture de nombreuses personnes qui se souviennent encore de ces formes, se poursuit dans la célébration des deux rites. Ainsi, c’est ce souci pastoral de Benoît XVI qui l’a poussé à faciliter davantage l’autorisation de la célébration de rites et de prières liturgiques plus anciens en publiant Summorum Pontificum ».


1. Monsignor Hogan se garde bien d’utiliser l’expression « réforme liturgique », comme on le lit partout, mais utilise celle, plus appropriée, de « renouveau liturgique », fidèle en cela à la Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II qui ignore, en son texte, le mot « réforme » – lequel n’apparaît, pour dire vrai, que subrepticement dans la note 13 et encore pour évoquer celle de la Semaine Sainte par Pie XII…