26 juillet 2009

[Max Barret / Courrier de Tychique n°296] Flagrant délit

SOURCE - Max Barret - 26 juillet 2009


Dimanche 26 juillet 2009

VIIIième Dimanche après la Pentecôte

Flagrant délit.

Benoît XVI a adressé son bristol d’invitation à la FSSP X, sous la forme d’une « Lettre Apostolique Ecclesiae Unitatem » valant « Motu proprio » le 2 juillet dernier. Tout se met donc en place. Les théologiens choisis par la Fraternité vont pouvoir y répondre et s’asseoir à la table des négociations.

Car il faut être bien naïf pour imaginer que les rencontres programmées ne soient que de simples et aimables « discussions » ne débouchant pas sur des « négociations » ! Quel serait, en effet, l’intérêt de ces « discussions » si elles n’avaient pour seul but que de se rencontrer, confronter des opinions et s’en tenir benoîtement à ces échanges aimables ? Il est inévitable qu’un « accord » soit recherché tôt ou tard. Et qui dit « accord » – quand les positions sont si éloignées les unes des autres – dit fatalement « concessions ». Or la Vérité se proclame. Elle ne se discute pas. Benoît XVI, quant à lui, ne concédera rien ! Il suffit de lire ce dernier « document » pour en être persuadé. Car l’affaire se présente plutôt mal !

Je lis, en effet, dans cette courtoise invitation, ce passage signé de Benoît XVI (qui en est l’auteur) : « Jean Paul II, de vénérable mémoire, institua le 2 juillet (1988) la Commission pontificale « Ecclesia Dei », dont la tâche est de collaborer avec les évêques, les départements de la Curie Romaine et les milieux concernés, afin de faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres, séminaristes, communautés religieuses ou religieux et religieuses individuels, jusqu’alors liés à la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre, et désireux de rester unis au Successeur de Pierre dans l’Eglise catholique, tout en conservant leurs traditions spirituelles et liturgiques à la lumière de l’accord signé le 5 mai 1988 par le Cardinal Ratzinger et Mgr Lefebvre. »

C’est peut-être une déclaration habile, pour appâter les plus réticents ou les moins attachés à la Vérité ! Mais c’est faux ! C’est un mensonge et un très vilain mensonge. Benoît XVI est pris ici en flagrant délit de mensonge! Et il en est d’autant plus coupable que le 5 Mai 1988, le Cardinal Ratzinger… c’était lui ! Certes, l’accord du 5 mai 1988 avait bien été signé par Mgr Lefebvre et lui-même. Mais ce qu’« oublie » de dire Ratzinger – devenu Benoît XVI – c’est que le lendemain matin, après avoir passé « une nuit épouvantable », ainsi qu’il me l’a dit lui-même, Mgr Lefebvre a rétracté sa signature. Le fait est avéré, public, incontestable ! Mgr Lefebvre n’a donc rien signé du tout ! Et Benoit XVI (Ratzinger) ne peut l’ignorer ! Telle est la vérité.

Comment qualifier cette déclaration : malhonnêteté, fourberie, manipulation ? Et c’est celui qui occupe le Siège de Pierre qui en est l’auteur ! Dans de telles circonstances comment peut-on accorder sa confiance à un tel nautonier ? Le naufrage est inévitable ! Et il n’y aura nul besoin d’inspecter le fond des océans pour rechercher les « boîtes noires » : elles sont déjà entre nos mains !

La nouvelle commission « Ecclesia Dei »

Sa composition est évidemment taillée sur mesure ! Son président en est le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, c’est-à-dire le Cardinal Levada. Il est particulièrement bien choisi. « Il s’est illustré à la tête du diocèse de Portland – Orégon (USA) qu’il laissa dans un tel état, que ce diocèse jouit du triste privilège d’avoir été le premier à s’être déclaré en faillite afin d’échapper aux poursuites judiciaires intentées par les victimes de viols par des prêtres homosexuels. Il a alors été nommé Archevêque de San Francisco où il a défendu le droit des homosexuels à vivre en couple. » (Jacques Delacroix – « La fausse restauration de Benoît XVI ou la paix de Fatima » - p. 134 – cf. « Le Courrier de Tychique » n° 292 du 14 juin 2009).

C’est donc ce vénérable prélat qui dirigera les débats car, il est précisé dans ce nouveau document : « Il appartient au Président, assisté par le Secrétaire, de soumettre les cas et sujets de nature doctrinale à l’étude et aux délibérations des instances ordinaires de la Congrégation et d’en soumettre les résultats au jugement suprême du Souverain Pontife. » Ainsi, c’est le Cardinal Levada qui décidera lui-même des cas et sujets qui seront examinés ! Pas question, de s’en écarter ! D’autant que le but avoué par Benoît XVI dans ce document est le « retour (de la FSSP X) à la pleine communion avec l’Eglise » : « Par cette mesure, Nous désirons, en particulier, montrer Notre paternelle sollicitude envers la Fraternité Saint Pie X, dans la perspective de son retour à la pleine communion avec l’Eglise. » Pas question d’envisager une conversion de Rome, comme on l’entend dire parfois, et son retour à l’authentique Doctrine Catholique ! Cela ne sera même pas envisagé ! Le but, le seul but, est bien le retour à « la pleine communion » de la FSSP X avec l’Eglise (conciliaire) et son adhésion à toutes ses hérésies ! La « pleine communion » c’est ça !

La réalité, telle qu’elle n’est pas souvent envisagée.-

La réalité, c’est que le « mondialisme » a besoin d’une puissance spirituelle, sans laquelle il ne pourra jamais atteindre son objectif. Car le « mondialisme » est une doctrine. La « mondialisation » est un fait dont on peut penser ce que l’on veut, mais ce n’est qu’un fait. Les moyens modernes de communication, les relations intercontinentales ont généré cet élargissement de nos horizons habituels et c’est tant mieux. La mondialisation n’a rien de nocif en soi. Mais le « mondialisme » a une tout autre dimension ! Il veut soumettre le monde à son Prince… et chacun sait qui est le « Prince de ce monde ».

Or tout homme aspire, que ce soit consciemment ou non, à une dimension spirituelle de sa vie. L’agnostique Antoine de Saint-Exupéry en était déjà convaincu ! Dans sa lettre fameuse au général « X » (Tunis – Juillet 1943) il écrivait : « Je hais mon époque de toutes mes forces. L’homme y meurt de soif. Ah !... Général, il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde : rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien. Si j’avais la foi, il est bien certain que, passée cette époque de « job nécessaire et ingrat » je ne supporterais plus que Solesmes. On ne peut plus vivre de frigidaires, de politique, de bilans et de mots croisés, voyez vous… On ne peut plus. (…) Il n’y a qu’un problème, le seul : redécouvrir qu’il est une vie de l’esprit, plus haute encore que la vie de l’intelligence, la seule qui satisfasse l’homme… Et la vie de l’esprit commence là où un être « un » est conçu au-dessus des matériaux qui la composent. (…) L’homme n’a plus de sens ! Il faut absolument parler aux hommes. A quoi servira de gagner la guerre si nous en avons pour cent ans d’épilepsie révolutionnaire ?... (…) Nous sommes étonnamment bien châtrés. Ainsi sommes-nous, enfin ( ! ) libres. On nous coupé les bras et les jambes puis on nous a laissés libres de marcher. Mais je hais cette époque où l’homme devient sous un totalitarisme universel, bétail doux, poli et tranquille. » Et, s’attardant sur la vue de deux de ses camarades de combat qui dorment à côté de lui, il ajoute : « Ces deux camarades dans leur genre sont merveilleux. C’est droit, c’est noble, c’est propre, c’est fidèle. Et – je ne sais pourquoi – j’éprouve, à les regarder dormir ainsi, une sorte de pitié impuissante. Car s’ils ignorent leur propre inquiétude, je la sens bien. Droits, nobles, propres, fidèles, oui ! Mais aussi terriblement pauvres. Ils auraient tant besoin d’un Dieu ! » (« P.Q.R. » – Jean Ousset – Edition de 1959 – p 449 et suivantes).

« Ils auraient tant besoin d’un Dieu » !

« Il n’y a qu’un problème, un seul ! » écrivait Saint Exupéry ! Les mondialistes le perçoivent ! Mieux ils en sont persuadés ! L’éclosion et la prolifération des sectes leur en fournissent la preuve. Il y manque un « fédérateur ». Ce fédérateur ils l’ont, du moins le pensent-ils : c’est le Dieu des Chrétiens ! Il a fait ses preuves ! Et si ce Dieu est matériellement inaccessible il a son « mandataire » sur cette terre : celui qui occupe actuellement le Siège de Pierre ! D’où l’acharnement de ce dernier qui s’est publiquement déclaré favorable à la doctrine mondialiste (in l’Encyclique « Caritatis in Veritate »), de répondre à leur attente ! Oui, disons-le, osons le dire : Benoît XVI est leur complice ! On ne peut plus le nier ! Fassent Dieu, et Notre-Dame de Fatima, que nos Evêques refusent fermement de s’empêtrer dans les rets d’un tel piège !

Un « pèlerinage » à N.D. de la Salette.

Mon épouse et moi-même en revenons. La Vierge Marie avait bien choisi ce site pour y verser ses larmes. Le site est austère, presque désolé. Il est vrai que le message qu’elle avait à « faire passer à tout son peuple » était d’une telle gravité qu’il n’aurait peut-être pas supporté un autre paysage : « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’antéchrist ». Mais ce message est désormais totalement occulté ! On ne le trouve mentionné nulle part ! Et il ne faut surtout pas l’évoquer, là où précisément elle a demandé de le « faire passer à tout son peuple ». Si vous le faites vous vous ferez chasser, ce qui est arrivé à un prêtre de la FSSPX !... Les autorités ecclésiastiques, qui règnent sur le domaine, publient une plaquette où tous les poncifs conciliaires sont exaltés : amour, charité, frères et soeurs en humanité … Elles osent même aller jusqu’à contredire « la grande nouvelle » : « Tel est le sens de la pastorale du Pèlerinage en communion avec l’Eglise aujourd’hui ! » Bref : la Salette est devenue la vitrine de l’Eglise « d’aujourd’hui » !... Ça n’est jamais qu’une trahison de plus ! Notre Dame de la Salette : priez pour nous !