30 juin 2008

Les intégristes refusent la réconciliation
30/06/2008 - Hervé Yannou - lefigaro.fr
La Fraternité Saint-Pie X rejette les propositions du Pape et affirme qu'elle n'acceptera jamais Vatican II. C'est non. Mgr Bernard Fellay, supérieur de la fraternité schismatique Saint-Pie X, et chef des catholiques intégristes, a rejeté la main tendue la semaine dernière par le Vatican pour réintégrer les rangs de l'Église. Si sa réponse officielle n'a pas encore été publiée, elle ne fait aucun doute, les fidèles de Mgr Marcel Lefebvre ne veulent pas, vingt ans après leur excommunication, de l'occasion historique que leur a offerte Benoît XVI de se réconcilier définitivement avec le Saint-Siège.
Le Pape a pourtant tout fait pour mettre fin au schisme. Le Vatican avait adressé un «ultimatum» à la Fraternité schismatique, basée à Ecône, en Suisse. Le protocole d'accord, négocié début juin avec Mgr Fellay, était en apparence très souple : respect de la personne du Pape et renonciation à polémiquer sur l'enseignement de l'Église. Aucune allusion directe n'était faite à l'acceptation des canons du Concile Vatican II et encore moins de la liturgie contemporaine. Le Saint-Siège lui aurait aussi proposé de créer une structure juridique propre pour les accueillir sans les soumettre à l'autorité des évêques locaux. De quoi éviter de froisser les susceptibilités.
Le Vatican n'était jamais allé aussi loin dans ses propositions, quitte à gêner des groupes plus progressistes dans l'Église.
Évêques schismatiques
Mais les intégristes, ne veulent pas se taire sur les questions doctrinales (œcuménisme, dialogue interreligieux) qui sont aujourd'hui au cœur des priorités de Benoît XVI. «Nous n'envisageons pas d'accord pratique ou canonique avant d'avoir traité des questions doctrinales qui se posent depuis Vatican II», a ainsi martelé l'abbé Alain Lorans, porte-parole de la Fraternité Saint-Pie X.
La violence des propos de certains évêques schismatiques semble bien marquer un point de non-retour. «Si l'Église nous veut de nouveau avec elle, nous demandons qu'elle retourne à son passé glorieux», a ainsi estimé Mgr Richard Williamson, l'un des quatre évêques ordonnés il y a vingt ans par Mgr Marcel Lefebvre : «Nous n'accepterons jamais Vatican II.»