15 juin 2008

"Nous réitérons notre non au Concile. Si on nous veut dans l'Eglise, qu'on abolisse le Missel de Paul VI".
Entretien avec Mgr Williamson
Juin 2008 - Bruno Volpe - papanews.it - traduction française sur leforumcatholique.org
L'énième coup des lefebvristes: refuser la dernière proposition de paix du Saint-Siège
"Nous réitérons notre non au Concile. Si on nous veut dans l'Eglise, qu'on abolisse le Missel de Paul VI". de Bruno Volpe

CITE DU VATICAN : Pleine reconnaissance du Concile Vatican II et obéissance maximale au Pape. Ce sont les principaux points de l'accord proposé par le président de la Commission pontificale Ecclesia Dei aux disciples de Mgr Lefebvre. Mais Mgr Richard Williamson, représentant de l'aile la plus dure des lefebvristes, affirme que le schisme ne sera pas résorbé, ce qui serait aussi l'avis du supérieur général, Mgr Fellay. Une douche froide après le vent d'optimisme de ces derniers jours. [...]

Mgr comment voyez-vous les propositions de Rome ? Croyez-vous possible la résorption du schisme ?
"J'ai apprécié le ton de la lettre de Mgr Hoyos, mais je crois qu'on n'en fera rien et que notre réponse sera négative."
Le Saint Père, en libéralisant la messe traditionnelle il y a déjà un an, a fait un pas très important vers vous. Quel est dès lors le problème ?
"Le geste du Pape, auquel nous reconnaissons une bonne volonté maximale sur le sujet, nous a beaucoup plu, mais cela n'est pas suffisant. Dans l'église il y a une guerre, et je souligne le mot guerre entre la Tradition et le modernisme post-conciliaire. Nous n'accepterons jamais Vatican II."
Un des points les plus problématique semblait être jusqu'à présent le Novus Ordo et son usage en vernaculaire. Mais depuis la libéralisation du rite romain antique le problème paraissait résolu.
"Ecoutez, nous n'abandonnerons jamais la Tradition, je puis vous l'assurer. Je peux même vous dire que si l'Eglise nous veut dans son sein, elle doit abolir, éliminer complètement le Missel de Paul VI et revenir à son glorieux passé. Cela dit, le problème n'est pas seulement liturgique, mais théologique."
C'est-à-dire ?
"La liturgie est l'expression du dogme. Celui de Vatican II est une sorte de "salade russe", un gâteau empoisonné. Puis il y a d'autres aspects de Vatican II qui ne nous convainquent guère, l'oecuménisme, la collégialité, le dialogue interreligieux, le modernisme. La fumée de Satant entrant dans l'Eglise dont parlait Paul VI consiste pour nous en cela. Mais pas seulement. Restons dans l'actualité. Je me demande et je demande à vous : Est-il normal que les Juifs veuillent nous enseigner à prier, comme cela s'est passé avec la prière du Vendredi Saint dans le rite tridentin qu'on a fait modifier par le Pape ? Les Juifs ne reconnaissent pas le Christ, ils n'ont pas à nous dire comment on doit être chrétien. Le dialogue interreligieux est encore un des aspects néfastes de Vatican II."
Donc vous réitérez votre non sur le dialogue interreligieux ?
"Le dialogue interreligieux est un des plus grands obstacles à la réconciliation avec Rome."
Dans sa lettre, le cardinal Hoyos parlait de l'obéissance au Pape. Ne pourrait-on par partir de là pour aboutir au retour dans l'Eglise, fût-ce graduellement ?
"Le problème de l'obéissance au Pape est un faux problème. Nous reconnaissons le Pape et toute son autorité. Le problème c'est la curie moderniste, fille de Vatican II qui loge au Vatican."
Si l'on continue dans un dialogue de sourds la peine de l'excommunication ne sera jamais levée.
"Je me borne à dire que quand elle fut prononcée, cette peine d'excommunication n'était pas valide et que Mgr Lefebvre fut un grand évêque et pasteur de l'Eglise traditionnelle".