13 avril 1980

[Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°18)] "En ce jour, au noviciat de la Fraternité Saint Pie X de Saint-Michel-en-Brenne, 8 postulantes ont pris l’habit et 4 novices ont fait profession..."

SOURCE - Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°18) - 13 avril 1980

Chers Amis et Bienfaiteurs,

En ce jour, au noviciat de la Fraternité Saint Pie X de Saint-Michel-en-Brenne, 8 postulantes ont pris l’habit et 4 novices ont fait profession ; l’an prochain 11 novices feront profession. Il faudrait vraiment être de parti pris pour ne pas reconnaître la ferveur et la foi profonde de cette communauté, en même temps que sa joie rayonnante fruit évident de l’Esprit Saint. On y est bien loin du Pentecôtisme ou des charismatiques, mais tout simplement dans la grande tradition de la vie religieuse de l’Eglise catholique.

Ce qui importe dans l’Eglise, aujourd’hui comme hier et comme demain, c’est de vivre de la foi pour vivre de la grâce et ainsi se préparer à la vie éternelle. Saint Jean dans sa première Epître nous dit, dans la Liturgie de ce jour, « Celui qui est né de Dieu a vaincu le monde, et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi. Qui en effet a vaincu le monde si ce n’est celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ».

Si c’est là le résumé et la substance de notre foi, nous devons donc dans toute notre vie chrétienne honorer Jésus comme Dieu et, par conséquent éviter, comme l’a toujours enseigné et pratiqué l’Eglise : d’assimiler Jésus aux fondateurs des fausses religions, ce qui serait blasphématoire, éviter tout compromis avec les négateurs de la divinité de Notre-Seigneur, tout faux oecuménisme ; lutter contre l’athéisme et le laïcisme afin de faire régner Notre-Seigneur sur les familles et les sociétés ; garder le culte, le sacrifice de la Messe, les sacrements institués par Notre-Seigneur selon les rites consacrés par vingt siècles de tradition, ainsi honorer dignement Notre-Seigneur et être assuré de recevoir Sa Grâce.

C’est parce que les nouveautés qui ont envahi l’Eglise depuis le Concile diminuent l’adoration et l’honneur dus à Notre-Seigneur et implicitement jettent un doute sur sa divinité que nous les refusons, les nouveautés ne viennent pas de l’Esprit Saint, ni de Son Eglise, mais de ceux qui ont l’esprit imbu du modernisme et de toutes les erreurs que véhicule cet esprit condamné avec tant de courage et d’énergie par saint Pie X. Le Saint Pape disait aux Evêques de France, à propos du « Sillon » : « Les vrais amis du peuple ne sont ni les révolutionnaires, ni les novateurs, mais les traditionalistes ».

Que les novateurs du Concile et d’après le Concile comprennent ce langage qui est d’ailleurs celui de l’Eglise depuis Saint Paul !

On ne peut espérer une vraie rénovation de l’Eglise sans un retour à la Tradition. L’Eglise ne peut se contenter de sacrements douteux, d’un enseignement ambigu ; ceux qui ont introduit ces doutes et cette ambiguïté ne sont pas des disciples de l’Eglise. Quelles qu’aient été leurs intentions, ils ont travaillé contre l’Eglise. Les résultats désastreux de leur travail dépassent tout ce qu’on pouvait imaginer. Ce ne sont pas les apparentes exceptions de quelques régions qui infirment ces résultats. Quand Luther a introduit la langue vernaculaire dans la Liturgie, les foules se sont précipitées dans les églises. Qu’en est-il depuis ?

Il est consolant de constater que, dans le monde catholique, le sens de la foi des fidèles rejette ces nouveautés et s’attache à la Tradition. C’est de là que reviendra le vrai renouveau de l’Eglise. Et c’est parce que ces nouveautés ont été introduites par le clergé infesté de modernisme, que l’œuvre la plus urgente, la plus nécessaire dans l’Eglise est la formation d’un clergé profondément catholique. Nous nous adonnons à cette œuvre de toute notre âme, aidés désormais par nos 80 jeunes prêtres et encouragés par la présence de nos 210 grands séminaristes. Les états d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale nous donnent les plus grands espoirs.

L’Eglise a été sauvée de l’Arianisme, elle le sera aussi du Modernisme. Notre-Seigneur triomphera ; quand bien même, humainement parlant, tout semble désespéré. Ses voies ne sont pas les nôtres. Aurions-nous choisi la croix pour triompher de Satan, du monde et du péché ?

Nos quarante maisons dispersées dans le monde manifestent que Dieu peut tout faire de rien. Dieu veut bien se servir de nous, II se sert aussi de vous, chers Amis et Bienfaiteurs. Que Dieu vous bénisse et vous garde dans Sa Charité et dans Sa Paix !

+ Marcel Lefebvre

Saint-Michel-en-Brenne, 13 avril 1980

7 avril 1980

[Mgr Lefebvre] "Nous devons résister, sans être contre celui qui détient l’autorité. Jamais"

SOURCE - Mgr Lefebvre - traduction FSSPX - 7 avril 1980

Le 7 avril 1980, Mgr Marcel Lefebvre célébrait une messe en l’église de San Simeone Piccolo, à Venise, au cours de laquelle il fit, tout en s’excusant de ne pas bien maîtriser la langue, un sermon en italien. 

Peut-être que quelques-uns parmi vous ont des doutes. Ils peuvent se demander pourquoi Mgr Lefebvre est venu ici, à Venise, sans être invité par le cardinal Cé. Ma présence crée une situation qui, dans l’Eglise, n’est pas normale.

C’est vrai. Lorsque j’étais archevêque de Dakar, si un évêque était venu dans mon diocèse sans m’avoir rien demandé et sans avoir été invité, j’en aurais été très surpris. Je sais, il s’agit d’une situation anormale. Nous devons vraiment nous demander quelle est la situation actuelle de l’Eglise.
Une œuvre au service de l’Eglise
Jamais, jamais je ne voudrais faire une chose contraire à l’Eglise ! Toute ma vie a été à son service : durant 50 ans de sacerdoce, dont 33 en tant qu’évêque, je n’ai rien fait d’autre que servir l’Eglise, comme missionnaire, comme évêque en France, comme supérieur général de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit et comme évêque missionnaire. Les jeunes séminaristes et prêtres, que vous pouvez voir ici avec moi, représentent une petite partie de tous ceux qui se trouvent maintenant dans mes cinq séminaires.

Il y a dix ans j’ai fondé cette œuvre – la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X – toujours dans l’intention de vouloir servir l’Eglise. Pourquoi alors le cardinal Cé, patriarche de Venise, n’est-il pas content de ma venue et n’en comprend-il pas la raison ? Que puis-je vous dire ? Evidemment il n’est pas content que je continue l’œuvre menée depuis le jour de mon ordination sacerdotale. Je n’ai jamais rien changé, quand j’ai fondé de nouveaux séminaires en Afrique, quand j’ai visité, comme délégué apostolique de Sa Sainteté le pape Pie XII, les 64 diocèses de l’Afrique francophone durant onze ans. J’ai visité tous les séminaires, fixant aussi pour les évêques diocésains les normes pour les nouvelles fondations.

Je n’ai jamais changé. J’ai prêché et fait ce que l’Eglise a toujours enseigné. Ce que l’Eglise a dit au concile de Trente et au premier concile du Vatican, je ne l’ai jamais changé. Alors, qui a changé ? Moi ou le cardinal Cé ? Je ne sais pas, mais je pense en considérant comment vont les choses, c’est-à-dire les fruits du changement survenu dans l’Eglise à partir du concile Vatican II, qu’on peut le constater de nos yeux de catholiques. Vous pouvez le voir.

Comment vont aujourd’hui les choses dans l’Eglise ? Demandez-le à Mgr Pintonello, ancien évêque aux armées, qui a fait un rapport détaillé sur les conditions actuelles des séminaires italiens : une catastrophe !

Une vraie catastrophe. Combien de séminaires vendus ou fermés ! Le séminaire de Turin, 300 places, est vide. Et combien d’autres ont été fermés dans votre diocèse ? Alors vraiment, quelque chose dans l’Eglise ne va pas parce que, s’il n’y a plus de séminaires, dans l’avenir il n’y aura plus de prêtres, il n’y aura plus de sacrifice de la messe. Qu’adviendra-t-il de l’Eglise ? Tout cela est impossible. Ils ont changé, oui, ils ont changé, mais pourquoi ?

Ils l’ont fait certainement dans l’idée de sauver l’Eglise, de faire quelque chose de nouveau. Avant le Concile, il y avait vraiment une diminution de la ferveur ; alors ils ont pensé qu’en changeant, l’Eglise deviendrait peut-être plus vivante. Mais on ne peut pas changer ce que Jésus-Christ a institué.

Le sacrifice de la messe, les sacrements, le Credo, notre catéchisme, l’Ecriture Sainte, tout cela vient de Jésus-Christ. Changer cela c’est changer l’institution de Jésus-Christ. Impossible. On ne peut pas dire que l’Eglise se trompe ; si quelque chose ne va pas, il faut chercher ailleurs, mais pas dans l’Eglise. Ils ont dit aussi que l’Eglise devait changer, de même que change l’homme moderne : étant donné que les hommes ont un autre mode de vie, l’Eglise doit avoir une autre doctrine, une nouvelle messe, de nouveaux sacrements, un nouveau catéchisme, de nouveaux séminaires… et ainsi tout est allé à la ruine, tout a été détruit !
Les adversaires viennent de l’intérieur même de l’Eglise
L’Eglise n’est pas responsable. Ce n’est pas l’Eglise mais les prêtres qui sont responsables du déclin du catholicisme. Je fais appel à saint Pie X, votre saint patriarche de Venise. Dans les premières pages de son encyclique Pascendi il écrit que, de son temps déjà, les erreurs et les adversaires ne venaient pas de l’extérieur mais de l’intérieur même de l’Eglise ; à l’intérieur et pas seulement parmi les laïques, mais – il le précise – parmi les prêtres. Saint Pie X l’a vu au début de ce siècle. Aujourd’hui nous pouvons ajouter que, si saint Pie X était encore vivant, il ne le verrait pas seulement parmi les prêtres, mais aussi parmi les évêques et les cardinaux. Et bien sûr, malheureusement, même des cardinaux défendent des erreurs.

D’où venait le catéchisme hollandais ? Non pas du catéchisme catholique, bien qu’il ait été approuvé par des cardinaux et des évêques. Pourtant les catéchismes français et italien (que je connais) contiennent des erreurs : ce n’est plus la vraie doctrine catholique telle qu’elle a toujours été enseignée. Il s’agit d’une situation très grave qui perdure.

Dans le monde entier – et je peux le dire car j’ai voyagé dans le monde entier – j’ai vu des groupes de catholiques comme vous se demander : « Qu’est-il arrivé à l’Eglise ? » On ne sait plus ce qu’est l’Eglise catholique aujourd’hui. Les cérémonies, le culte mi-protestant mi-catholique, c’est du théâtre ; ce n’est plus un mystère, le mystère du Sacrifice de la Messe, grand mystère, mystère sublime et céleste. Il n’y a plus rien de surnaturel dans la messe et, si on y assiste, on éprouve un sentiment de vide, on ne sait plus si on a pris part à une cérémonie catholique ou à une cérémonie profane.

C’est une situation inadmissible. Les fidèles, les gens simples et bons, s’y opposent parce qu’ils ont l’intuition qu’il y a quelque chose de mauvais dans cette réforme. Ils voient les séminaires vides ; les noviciats des instituts religieux, présents dans le monde entier, vides. Cela aussi est inadmissible. Pour le bien de l’Eglise, nous devons résister, sans être contre celui qui détient l’autorité. Jamais.
Je ne veux pas qu’on change la foi
J’ai toujours eu un grand respect pour le Saint-Père, pour les évêques et pour les cardinaux ; je ne puis prononcer des paroles indignes vis-à-vis de votre cardinal, Mgr Cé, mais cela ne m’empêche pas d’affirmer la doctrine catholique parce que je veux demeurer catholique.

Lorsque j’ai été baptisé, le prêtre a demandé à mes parrain et marraine : « Que demande cet enfant à l’Eglise ? » Ils ont répondu : « La foi. Il demande à l’Eglise la foi ». Et moi, aujourd’hui encore, je demande à l’Eglise la foi et jusqu’à ma mort je demanderai à l’Eglise la foi, la foi catholique. Pourquoi les parrain et marraine demandent-ils la foi pour l’enfant ? Pour qu’il obtienne la vie éternelle. Si la foi procure la vie éternelle, je veux cette foi et je ne veux pas qu’on la change !

La foi catholique est la foi catholique. Le Credo est le Credo. On ne peut pas en changer. On ne peut pas changer le catéchisme ; on ne peut pas changer la messe, en la transformant en repas comme les protestants.

La messe est un sacrifice, le sacrifice de la Croix et, comme le dit le concile de Trente, c’est le sacrifice même du Calvaire, avec pour seule différence que l’un est sanglant et l’autre non, mais tout est pareil : le même prêtre, Jésus-Christ, et la même victime, Jésus-Christ.

Si la victime est vraiment Jésus-Christ-Dieu, notre Créateur et notre Rédempteur, qui a versé tout son sang pour nos âmes, il est impossible de le prendre dans nos mains comme un morceau de pain ordinaire. Et donc il est impossible pour un catholique de ne pas montrer respect et adoration s’il croit vraiment que dans le Très Saint-Sacrement c’est Jésus-Christ, Dieu lui-même, le Créateur, notre Juge qui viendra dans les nuées du Ciel pour juger le monde entier.

Moi aussi, comme vous, je suis scandalisé, je suis triste et cela me blesse au cœur de voir – on le montre même à la télévision – un cardinal ou un évêque s’approcher de l’Eucharistie sans une génuflexion ou un autre signe de respect envers le Saint-Sacrement, rien. Encore une fois, c’est inadmissible et ne reflète pas l’attitude de l’Eglise catholique. Nous devons conserver la foi dans cette tempête que traverse l’Eglise… tempête qui dure depuis longtemps et que nous voulons voir se terminer bientôt afin que l’Eglise redevienne comme lorsqu’elle avait la foi. Il faut avoir un peu de patience.

Je vais à Rome cinq ou six fois par an pour supplier les cardinaux, le pape lui-même, de revenir à la Tradition pour rendre à l’Eglise sa vie catholique. Je cite encore saint Pie X : où sont les amis du peuple ? « Les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires, ni novateurs, mais traditionalistes. » Ce sont les mots de saint Pie X aux évêques français [NDLR : Lettre Notre Charge apostolique, 10 août 1910]. Tous les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires, ni novateurs – et ce sont justement les novateurs que saint Pie X condamne – mais traditionalistes. Nous voulons être dans le même esprit que saint Pie X, c’est pourquoi je l’ai choisi comme patron de la Fraternité, reconnue par l’Eglise.
L’injuste condamnation de la Fraternité Saint-Pie X
Ma Fraternité, en effet, a été reconnue officiellement il y a dix ans par Rome et par l’évêque de Fribourg, en Suisse, diocèse dans lequel elle a été fondée. Ensuite, les évêques progressistes et modernistes ont vu dans mes séminaires un danger pour leurs théories ; ils se sont fâchés contre moi et se sont dit : il faut détruire ces séminaires, il faut en finir avec Ecône et l’œuvre de Mgr Lefebvre car c’est un danger pour notre plan progressiste et révolutionnaire. Ils se sont exprimés à Rome sur ce ton et Rome a été d’accord avec eux.

Mais comme je l’ai dit à Sa Sainteté Jean-Paul II, la suppression a été accomplie de façon contraire au Droit canon ; même les Soviets ne portent pas de jugements comme l’ont fait les cardinaux à Rome à l’encontre de mon œuvre. Les Soviets ont un tribunal, une sorte de tribunal, pour condamner quelqu’un ; mais je n’ai même pas eu ce tribunal, rien. J’ai été condamné sans avoir rien reçu, pas même un préavis, une convocation… rien. Un beau jour est arrivée une lettre pour me dire que le séminaire devait être fermé.

J’ai répété au Saint-Père que les Soviets eux-mêmes ne se comportent pas ainsi. Et je lui ai dit que je continuerai parce que l’Eglise n’agit pas de cette façon, mais que c’est l’ennemi de l’Eglise qui veut que les séminaires soient fermés. L’Eglise catholique ne peut annuler sa Tradition, c’est impossible. C’est l’ennemi – comme le dit saint Pie X – qui agit à l’intérieur de l’Eglise parce qu’il veut en finir avec la Tradition, parce qu’il est furieux contre la Tradition.

Pour toutes ces raisons nous demeurons tranquilles et patients ; nous prions et, sans vouloir susciter de polémique, nous continuons à demander cela à nos évêques, à nos cardinaux et à l’Eglise. Je veux la foi, la foi de toujours. Comme lorsque j’étais enfant et recevais le baptême, je demande : je veux la foi catholique. Voilà, tout le problème est dans ce mot. Est-ce que je demande trop ?

A vous de juger les faits. Dans mes séminaires il y a 200 à 210 séminaristes et de nombreuses vocations religieuses. Dès que l’on ouvre une maison, aussitôt il y a de nouvelles vocations. Pourquoi ? Parce que cette jeunesse sait y trouver l’Eglise, la Tradition. Où il y a la tradition de l’Eglise, il y a l’Eglise. Pour un prêtre, tout son idéal, tout son cœur est dans le Sacrifice de la Messe. Aller à l’autel, offrir le sacrifice de la messe et donner Jésus-Christ aux âmes, mais le vrai Jésus-Christ, la vraie Victime, aux âmes. Voilà tout le sacerdoce et tout le prêtre. Mes séminaristes savent qu’à Ecône ils se préparent au sacerdoce sur ces bases.

Je félicite et remercie ceux qui m’ont invité. Par ma venue je pense avoir encouragé les catholiques à maintenir l’Eglise de toujours, l’Eglise catholique. A Rome on m’a dit que, si je n’avais pas fait autre chose que freiner le progressisme dans l’Eglise, j’aurais déjà fait une œuvre magnifique. Seulement cela : freiner au moins la ruine de l’Eglise. Ce n’est pas notre unique but. Nous ne voulons pas seulement freiner cette ruine, mais nous voulons aussi construire l’Eglise, une Eglise vivante. Dans ce but je prêche une croisade de tous les catholiques désireux de maintenir la foi, afin qu’ils se réunissent autour de bons prêtres qui veulent conserver la foi pour assurer la vie de l’Eglise.

Je termine en vous demandant à tous de rester unis autour de l’autel, du véritable autel, avec un vrai prêtre, pour perpétuer le Sacrifice de la Messe. Nous prions aussi pour vos enfants car c’est une grande peine de voir qu’ils ne savent plus rien de la religion catholique. Ils ne savent plus rien, même ceux qui fréquentent des écoles catholiques. Les parents en souffrent. C’est aussi pour ces enfants que nous devons conserver la Tradition. Nous demandons l’aide de votre patriarche de Venise, saint Pie X, dernier saint pape, qui a été assez saint pour prévoir l’avenir.

Et alors dans cette messe demandons à la Bienheureuse Marie toujours Vierge – pour qui nous devons avoir une dévotion complète, infinie, l’invoquant par le saint Rosaire – que cesse cette crise dans l’Eglise et que revienne la paix dans la grâce de Dieu.

Mgr Marcel Lefebvre

Venise, le 7 avril 1980
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Traduction française : Le Rocher c'est le Christ, Bulletin romand du district de Suisse, n°109