30 septembre 2018

[Confraternité Saint-Pierre - FSSP] Il est nécessaire qu'il y ait des scandales, mais malheur à celui par lequel le scandale arrive.

SOURCE -  Confraternité Saint-Pierre - FSSP - octobre 2018

Il est nécessaire qu'il y ait des scandales, mais malheur à celui par lequel le scandale arrive.
     
Bien chers membres de la Confraternité,

Nous avons pour la plupart d'entre nous cet été lu ou entendu diverses informations quant à la culpabilité de tel ou tel homme d'Eglise dans des affaires de moeurs, et quand à la complicité apparente de tels autres. Et il semble qu'il n'y ait désormais pas de mois sans que nous apprenions de nouvelles histoires à donner la nausée mettant en cause des membres du clergé.

Comment réagir ? Comme dans tous les temps difficiles qu'a pu traverser l'Eglise dans le passé : c'est à dire tout d'abord avec beaucoup d'humilité car cette Eglise, c'est la nôtre et les péchés d'un membre touchent toujours les autres membres d'un même corps ; puis bien sûr en tâchant de nous sanctifier et de prier davantage car il est un mal qui ne se chasse que par la prière et la pénitence.

Nous pouvons ici penser à la prière apprise aux enfants de Fatima, Mon Dieu je crois, j'adore j'espère et je vous aime et je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas et qui n'espèrent pas.

Chaque nouveau scandale révélé doit nous rappeler d'une part la réalité du péché originel et de ses conséquences - et ici, nous sommes tous touchés et tous fragiles-, et de l'autre que nous nous trouvons au coeur d'une crise sans précédent dans l'Eglise depuis déjà plusieurs décennies ; crise touchant tous les domaines (à commencer par celui de la foi qui entraînera tous les autres) et se manifestant dans des fruits visibles (chute vertigineuse de la pratique, tarissement des vocations, fermeture de séminaires, couvents, maisons religieuses).

Et aujourd'hui commencent à apparaître au grand jour ces autres fruits que sont les abus opérés par une frange du clergé. Si nous devons bien sûr rappeler qu'ils ne touchent heureusement qu'une minorité de celui-ci, il reste vrai cependant que les cas sont beaucoup trop nombreux pour ne pas être extrêmement préoccupants. Sans oublier qu'ils touchent parfois des personnes dans des positions élevées, ou très élevées dans l'Eglise.

Mais devons-nous être véritablement étonnés si l'on songe au "mai 68" qu'a connu l'Eglise ?

On pensait au lendemain du Concile montrer un visage de l'Eglise plus accueillant et moins sévère qu'auparavant ; on affirmait que dorénavant on allait voir ce qu'on allait voir, et qu'en s'habillant comme tout le monde et en abandonnant les usages antiques de l'Eglise considérés comme surannés, on rapprocherait les âmes de celle-ci. Il fallait renouveler le visage de cette institution jugée sclérosée, lui ôter ses vieilles peaux, assouplir sa morale et sa liturgie et alors, les catholiques, trop souvent enfants muets et passifs se rendant à l'église le dimanche par obligation sans vraiment savoir pourquoi, deviendraient enfin des adultes engagés librement et vivant leur foi. Et gare à celui qui ne voulait pas emboiter le pas dans ces réformes. Et cela dura des dizaines d'années.

Bilan aujourd'hui : une pratique religieuse quasi-nulle dans nos anciens pays chrétiens; un manque de repères évident se traduisant par des avis contraires sur des questions de foi ou de moeurs aux plus hauts niveaux ; et une image de l'Eglise qui, à la lumière des scandales répétitifs, n'a jamais été aussi négative.

Loin de nous décourager d'une situation ecclésiale confuse, continuons humblement à croire fermement en la sainteté de l'Eglise, et essayons de manifester cette sainteté au monde par nos vies vécues sous l'influence de la grâce. Nous devons être des exemples pour ceux qui nous entourent et montrer par notre fidélité et par notre charité qu'il est toujours bon de servir Dieu.

L'évangile de la tempête déchaînée où les apôtres, tant affolés par la vigueur de la mer et du vent, crurent qu'ils allaient périr, nous rappelle que le Seigneur peut d'un seul geste apaiser les vagues et les flots. A nous de le supplier humblement d'avoir pitié de nous, car nous ne méritons rien.

Dans l'histoire de l'Eglise, les temps de crises diverses ont toujours vu se lever des saints qui, par leurs vies édifiantes et par leur zèle, sont parvenus faire triompher le bien du mal.

Que nos familles soient donc de belles familles chrétiennes où fleurissent les vertus. Que nos prêtres soient de saints prêtres, humbles avant toute chose, et zélés pour la gloire de Dieu et le salut des âmes car l'heure n'est pas à la médiocrité.

La Fraternité saint-Pierre n'est pas "meilleure" que les autres ni "immunisée" par avance quant aux péchés dont nous entendons parler.

C'est pourquoi nous vous remercions une nouvelle fois pour vos prières quotidiennes comme nous vous remercions aussi pour le bel exemple et le bel encouragement que vous nous donnez par votre fidélité à Dieu au sein d'un monde qui ne l'est pas.

Prions pour rester humblement dans la main de Dieu car si sans lui nous ne pouvons rien faire; avec lui par contre, la victoire est déjà acquise.

La Messe du mois d'octobre sera célébrée le 8 octobre.

Bon et saint mois du Rosaire!
     
Nouvelles de la Fraternité
     
Et de quatre! Loin (très loin car ils en sont à plusieurs dizaines) derrière les Etats-Unis, l'Europe connait sa quatrième paroisse personnelle "FSSP". Après Rome, Thalwil (Suisse), et Amsterdam, c'est au tour de l'Angleterre avec notre apostolat de Reading érigé en paroisse par la grâce de son archevêque. Deo gratias.

Plus de 500 fidèles assistèrent le 14 septembre dernier à la Messe solennelle célébrée dans notre nouvel apostolat de Philadelphie aux USA.

Des rentrées prometteuses: vingt-quatre jeunes gens franchissent pour la première fois les portes de Wigratzbad ces jours-ci. Parmi eux neuf Français. Quinze autres séminaristes ont fait leur rentrée dans notre séminaire américain.

Le 20 octobre, 11 séminaristes de deuxième année recevront la soutane et seront tonsurés à Wigratzbad.

Une nouvelle fois, une petite vidéo via EWTN aux Etats-Unis vous montre en espagnol ou en anglais le travail de la "Mission St François Xavier" réalisé chaque été au Pérou.

[ICRSP - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs] "22 jeunes gens de tous pays, dont six français, se sont retrouvés le 10 septembre dernier pour une semaine de retraite"

SOURCE - ICRSP - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs - septembre 2018

Chers amis, c’est au couvent des Côtes, perdu dans les montagnes du Jura Suisse, que 22 jeunes gens de tous pays, dont six français, se sont retrouvés le 10 septembre dernier pour une semaine de retraite dans le silence des alpages, où l’on n’entend guère que le tintement des cloches et l’écho paisible des offices grégoriens. Après ces jours de prière et de recueillement chez les sœurs adoratrices, ils nous ont rejoints au séminaire et se préparent dès aujourd’hui, avec la grâce de Dieu, à gravir un jour les marches de l’autel. Nous avons eu la grâce de pouvoir accueillir chaleureusement nos nouveaux confrères, dans un séminaire désormais magnifique, les façades et les toitures ayant été entièrement rénovées, grâce à votre aide généreuse qui ne nous a jamais fait défaut depuis 10 ans. Merci de tout cœur! 
     
Plus particulièrement, nous vous remercions pour vos prières, rien de durable ne pouvant être entrepris sans le recours à Dieu. « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire » a dit Notre-Seigneur dans son Évangile. La primauté de la grâce sur nos pauvres forces humaines doit nous porter à prier sans cesse, et à donner au Bon Dieu la place qui lui revient dans notre vie et dans chacune de nos journées, c’est-à-dire la première ! La Divine Providence nous y porte, au séminaire, où toutes nos actions se veulent, avant tout, tournées vers le Seigneur. La Sainte Messe est le « centre et sommet » de chaque jour à Gricigliano. Silence, Offices, méditation, études ou travaux manuels : tout doit y tendre et en découler, afin de porter de bons fruits, dans et par la Charité. 
     
Prions la Très Sainte Vierge Marie, afin qu’elle nous obtienne les grâces dont nous sommes si nécessiteux pour devenir des prêtres selon le cœur de son Fils. Soyez assurés que nous lui confions vos intentions lors du chapelet que nous récitons en communauté. Notre-Dame du Sacerdoce, priez pour nous!

Les séminaristes de Gricigliano

[Lettre des dominicains d’Avrillé] Les fruits du Saint-Esprit


SOURCE - Lettre des dominicains d’Avrillé (n°87) - septembre 2018

Saint Paul énumère douze fruits du Saint-Esprit dans son épître aux Galates (5, 22-23). Trois d’entre eux concernent nos rapports avec Dieu : la charité, la joie, la paix. — Six autres concernent nos rapports avec le prochain : la patience, la longanimité, la douceur, pour nous aider à supporter le mal ; la bonté, la bénignité, la fidélité (ou la foi), pour nous aider à lui faire du bien. — Enfin, trois de ces fruits nous aident à régler notre propre comportement : la modestie, la continence, la chasteté.

On appelle fruit ce qui est produit par une plante parvenue à maturité, et qui a en soi une certaine douceur. Les « fruits du Saint-Esprit » seront des actes des vertus mais de vertus déjà parvenues à une certaine perfection, et qui nous procurent une certaine satisfaction, une saveur. 
     
Notre âme possède naturellement des puissances qui nous permettent de faire le bien ou le mal. Lorsque nous produisons des actes bons, ces puissances sont perfectionnées par de bonnes habitudes qu’on appelle des vertus. Et lorsque le bon Dieu nous donne la vie de la grâce, il infuse en même temps dans notre âme les vertus surnaturelles.
     
Prenons un exemple. Au baptême nous avons reçu avec la grâce la vertu de chasteté qui nous aide à garder plus facilement la pureté. Quand cette vertu a atteint une certaine maturité, non seulement nous produisons les bons actes avec facilité, mais même avec un certain plaisir, une certaine joie. C’est pourquoi la chasteté est aussi nommée par saint Paul parmi les fruits de l’Esprit.
       
Et finalement, quand la vertu a atteint toute sa perfection, ses actes ne nous donnent pas seulement de la joie : ils nous procurent un avant-goût du ciel. Alors, on ne les appelle plus des fruits, mais des béatitudes. Ainsi, la chasteté correspond à la sixième béatitude (Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu)  : la chasteté parfaite purifie non seulement notre cœur, mais aussi notre esprit et le rend capable de mieux connaître Dieu, ce qui est un avant-goût du ciel. 
     
Ainsi, les fruits du Saint-Esprit sont des actes des vertus que nous produisons facilement et avec plaisir, et qui nous préparent à la béatitude. Ils nous sont donc très utiles. Comment les acquérir ? 
     
Un moyen de les acquérir facilement est la vraie dévotion à la sainte Vierge. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort compare la dévotion à la sainte Vierge à l’arbre de vie évoqué dans l’Apocalypse : 
Si le Saint-Esprit a planté dans votre âme le véritable Arbre de vie, qui est la vraie dévotion à la sainte Vierge, il faut que vous apportiez tous vos soins à le cultiver, afin qu’il donne son fruit en son temps. 
Pour produire les fruits du Saint-Esprit, nous devons apporter tout notre soin à cultiver le véritable Arbre de vie, qui est la vraie dévotion à la sainte Vierge. Ainsi, par la sainte Vierge, avec elle et en elle, nous produirons facilement ces douze fruits. 
     
Cela n’est pas étonnant, car la sainte Vierge a produit parfaitement tous les fruits du Saint-Esprit. Ils sont comme les fleurons de sa couronne, les douze étoiles que saint Jean a vues sur la tête de la Femme dans le ciel. 
Et un grand signe parut dans le Ciel : une Femme revêtue du soleil, et qui avait la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. 
La sainte Vierge non seulement a produit de manière exquise les fruits du Saint-Esprit, mais elle veut et elle peut nous les faire produire. Demandons lui cette grâce en méditant les mystères du saint Rosaire, notamment en ce mois d’octobre qui lui est consacré.

[Mitis et Humilis - FSSPX] Entretien avec M. l'abbé Alain Marc Nély, nouveau prieur de Sierre (Suisse)

SOURCE - Mitis et Humilis - Bulletin des chapelles de Sion et Sierre - 30 septembre 2018

Depuis le 15 août, notre prieuré a un nouveau prieur en la personne de M. l’abbé Alain Marc Nély. Faisons un peu connaissance avec lui.
Le fidèle : Monsieur l’abbé, vous voilà de retour au Valais?
M. l’abbé Nély : Effectivement, je suis de retour puisque c’est au séminaire d’Ecône, où je suis entré en 1979, que j’ai été formé – avec deux années à Albano – et c’est sur la prairie d’Ecône que j’ai reçu l’ordination sacerdotale le 29 juin 1985 des mains de Mgr Marcel Lefebvre, notre vénéré fondateur.
Quel a été votre premier ministère?
En raison d’une urgence pastorale, j’ai été nommé en novembre 1984, encore séminariste, à l’école Saint-Joseph des Carmes, à Montréal de l’Aude, près de Carcassonne (France), pour y seconder le nouveau directeur et y enseigner la philosophie. Ordonné prêtre en juin suivant, je suis revenu à cette école où je suis resté en tout dix ans.
Après ce ministère, vous avez également été prieur?
En août 1994, j’ai été nommé prieur du prieuré Saint-Férréol à Marseille et doyen de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. A cette occasion, j’ai eu la joie de pouvoir travailler dans une maison qui desservait plusieurs centres de messes et à laquelle était attachée une petite école. Il m’a été donné aussi de veiller sur les prêtres du doyenné et de répondre au désir de notre fondateur d’accueillir dans nos maisons des prêtres fidèles âgés ou infirmes.
Avez-vous un souvenir particulier?
Le souvenir de Mgr Paul Grasselli (1899-2000), ancien curé de Sainte Agnès à Berkane (Maroc Oriental), prélat du diocèse de Fort-de-France, chapelain de Sa Sainteté depuis 1988, poète à ses heures et qui portait fièrement ses décorations, fut un moment fabuleux dans ma vie sacerdotale. Le contact avec les prêtres qui ont connu la vie de l’Eglise avant les réformes concilaires est très enrichissant.
N’avez-vous pas encore été également supérieur de district?
Après dix nouvelles années, j’ai été nommé à Albano, près de Rome, à la tête du district d’Italie. Comme le disent nos statuts : « C’est tout un pays qui est confié à l’apostolat d’un supérieur de district. » Telle est la différence essentielle avec la mission d’un prieur, comme je l’ai été à Marseille, et, plus encore, avec celle d’un collaborateur, comme je le fus à Saint-Joseph des Carmes. Etre responsable d’un pays entier, c’est se consacrer moins à l’apostolat direct qu’à tout ce qui rend possible et fructueux l’apostolat, c’est-à-dire les hommes, les lieux et les instruments matériels.
Vous n’avez pu y travailler que deux années, il me semble?
Effectivement, je n’ai assumé la charge de supérieur de district que deux ans, de 2004 à 2006, puisque le 3ème Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X me choisit comme deuxième Assistant du Supérieur Général, Mgr Bernard Fellay qui fut pour sa part élu pour un second mandat. Il me fallut alors déménager à Menzingen et me consacrer encore moins à l’apostolat direct pour m’occuper des prêtres, des religieux et religieuses, dans le monde entier.
En quoi consistait votre fonction d’assistant du Supérieur général?
Nos statuts le disent clairement et, de tout mon cœur, j’ai cherché à y être fidèle :

« Le Supérieur Général et ses deux Assistants feront tout ce qu’ils jugeront utile pour préserver entretenir et augmenter dans les cœurs de tous ceux qui ont des fonctions et de tous les membres de la Fraternité une grande générosité, un profond esprit de foi, un zèle ardent au service de l’Eglise et des âmes. A cet effet, ils organiseront et dirigeront des exercices spirituels, des réunions qui aideront la Fraternité à ne pas tomber dans la tiédeur, dans les compromissions avec l’esprit du monde. Ils manifesteront dans leur attitude et leur vie quotidienne l’exemple des vertus sacerdotales. »
La fonction d’assistant vous a donc amené à beaucoup voyager?
Oui, justement pour manifester à tous les membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X – présente dans 37 pays et desservant 35 autres pays, soit un nombre de 72 contrées (avril 2018) – cette sollicitude voulue par notre fondateur. Avec le Supérieur général et le 1er Assistant, nous avons prêché de nombreuses retraites, non seulement pour nos membres mais encore pour les communautés amies, donné des conférences aux prêtres, aux fidèles, et cela dans de nombreuses langues. Il m’a fallu pour cela, en plus de l’anglais et de l’italien, apprendre l’espagnol.
Pouvez-vous nous raconter des rencontres originales faites au cours de vos déplacements?
Il y a, certes, des rencontres étonnantes dans les avions ou les aéroports. Le costume ecclésiastique que je porte permet à ceux que je croise de savoir à qui ils s’adressent. Il m’est arrivé quelquefois – je me souviens précisément de l’aéroport de Tokyo ou de celui de Zurich – de rencontrer des évêques, qui réagissent plus ou moins bien, ou des prêtres qui viennent me voir, ont envie de discuter, veulent connaître la Fraternité. Mais nous passons de l’aéroport au prieuré et du prieuré à l’aéroport dans des délais courts, qui ne laissent pas beaucoup de place aux entrevues inopinées. Une rencontre faite au cours d’un voyage au Vanuatu, au mois de février 2017, me revient à l’esprit.

Nous venions d’ouvrir là-bas une mission dans un village et je voulais rencontrer l’évêque du lieu pour faire sa connaissance. J’arrive donc dans la cour de l’évêché avec l’abbé Louis Bochkoltz, qui s’occupait du Vanuatu, de la Nouvelle-Calédonie et de la Nouvelle Zélande. J’aperçois un monsieur corpulent en maillot bleu, pieds nus dans des sandalettes. Je lui dis que je suis de la Fraternité Saint-Pie X et que j’aimerais rencontrer l’évêque. « Ah non ! Il n’a rien à faire avec vous, me répond-il, vous êtes hors de l’Eglise… » « Mais qui êtes-vous ? » lui dis-je alors. « Je suis l’évêque… » « Monseigneur, je suis désolé, je suis l’abbé Nély, deuxième Assistant, etc. » « Mais vous venez dans mon diocèse mettre la pagaille », me répond-il. « J’ai rencontré le Saint-Père il y a quelques jours, il a été beaucoup plus agréable que vous ! » lui ai-je rétorqué. Je lui montre une photo sur laquelle je suis avec le pape François. Changeant alors complètement d’attitude, il m’a dit à ce moment-là qu’il nous tolérait, et nous nous sommes quittés là-dessus. Je lui ai alors promis de lui envoyer un petit mot de Rome lors de mon prochain séjour…
La fonction d’assistant vous a donc aussi amené à avoir des contacts avec les autorités romaines?
Nous avons été associés aux contacts que le Supérieur Général avait avec Rome. Il y a eu des moments très difficiles, comme ceux qu’a connus notre fondateur en 1987-1988, juste avant les sacres épiscopaux. Mais ce qui avait changé, c’est le rôle néfaste d’internet : les propos du moindre prédicateur étaient connus du monde entier en quelques minutes…

A propos de ces contacts avez-vous senti, après les avancées du pape François (à propos des confessions, des mariages…), un changement d’attitude des évêques?

Plusieurs évêques en France ont transmis tout pouvoir pour les mariages à la Fraternité : Mgr Alain Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon et Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg (et co-consécrateur de Mgr Jean-Marie Lovey). Un évêque en Nouvelle Zélande l’a fait également, et le nonce en Argentine a écrit à tous les évêques pour leur demander de laisser à la Fraternité les coudées franches. Et bien d’autres…
L’évêque de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey, n’a-t-il pas agit de même?
Dans un premier temps oui, il déclara à M. l’abbé Pascal Schreiber qu’il donnerait sans difficulté la délégation à tous les prêtres de la Fraternité mais qu’il souhaitait que les mariages aient lieu dans nos églises ou chapelles (juin 2017). Puis il promulga un décret rendant « obligatoire l’utilisation des documents officiels de l’Eglise diocésaine » (17 août 2017). Comme les formulaires diocésains divergent sur quelques points des nôtres (qui reprennent en général les formulaires diocésains d’avant le Concile Vatican II), en ce qui regarde notamment l’ordre des finalités du mariage, nous souhaitions pouvoir conserver les nôtres. De plus, il nous était demandé d’inscrire nos mariages dans les registres paroissiaux (décembre 2017). Par ce procédé, Mgr Jean-Marie Lovey veut faire des mariages célébrés par les prêtres de la Fraternité des mariages diocésains. Cela nous semble contraire à ce qu’a voulu nous accorder le pape.
Une dernière question pour terminer : connaissez-vous déjà vos collaborateurs?
J’ai connu l’abbé Pierre-Marie Maret au séminaire puisqu’il a été ordonné deux ans après moi. De plus, séminariste, je donnais des cours de catéchisme à Martigny et l’actuel abbé Claude Pellouchoud a été mon élève. Je ne connais pas encore beaucoup le frère Michel, mais je suis soulagé de constater qu’il parle un peu le français. L’allemand est une langue que je n’ai malheureusement pas eu le temps d’apprendre…
Nous vous souhaitons la bienvenue et espérons que les fidèles sauront profiter de toute votre expérience pour «ne pas tomber dans la tiédeur, dans les compromissions avec l’esprit du monde».
Vous pouvez compter sur moi pour faire tout mon possible, avec la grâce de Dieu et l’aide de mes précieux collaborateurs, « pour préserver entretenir et augmenter dans les cœurs de tous une grande générosité, un profond esprit de foi, un zèle ardent au service de l’Eglise et des âmes. » Avec mes collaborateurs, nous nous recommandons par contre à vos ferventes prières. Avec ma bénédiction sacerdotale.

[Marco Tosatti - La Nuova Bussola Quotidiana] Hollande, le chant du cygne de l'évêque d'Utrecht

SOURCE - Marco Tosatti - La Nuova Bussola Quotidiana - original en italien - 30 septembre 2018

L'archevêque d'Utrecht, le cardinal Wim Ejik, brosse un tableau dramatique de la disparition de l'Église catholique aux Pays-Bas. À partir de sa ville, où, sur les 280 églises dans lesquelles l’Eucharistie est célébrée, il en restera moins de 15 dans les dix prochaines années. "Chaque fois que je ferme une église, un couteau me transperce le cœur, mais les églises qui pratiquent la liturgie de la tradition sont toujours vivantes."
L'archevêque d'Utrecht, le cardinal Wim Ejik, brosse un tableau dramatique de la disparition de l'Église catholique aux Pays-Bas. À partir de sa ville, où, sur les 280 églises dans lesquelles l’Eucharistie est célébrée, il en restera moins de 15 dans les dix prochaines années. La disparition a deux principaux facteurs: l’augmentation de l’âge de la population et le déclin rapide du nombre de personnes se rendant à l’église, de 5% chaque année.

Selon Ejik, l'Eglise "ne sera pas fermée par les personnes qui continuent à venir, ni par moi, mais par celles qui restent éloignées et ne contribuent plus". Actuellement, les catholiques aux Pays-Bas sont au nombre de trois millions et demi et, selon l'Institut Kaski de Nimègue, environ 173.500 personnes fréquentent l'Église. Les coûts d’entretien des lieux de culte sont élevés; et cela entraîne la fermeture des églises et des paroisses qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. Selon le cardinal, une paroisse sur dix à Utrecht est en faillite. En 2014, Ejik avait prévu qu'en 2028, il y aurait une trentaine de paroisses ouvertes. Maintenant, les prévisions sont beaucoup plus pessimistes.

"J'aimerais faire revivre les gens, mais ce n'est pas si facile", confesse le cardinal. "Nous avons une culture contre, la culture de l'hyperindividualisme. Dans les années 1960, la prospérité a fortement augmenté et les gens ont été soudainement capables de prendre soin de eux-mêmes et de devenir plus indépendants des autres. Je suis né en 1953, j'ai connu l'époque où on vivait très modestement et où les gens faisaient beaucoup de choses ensemble. Mais les associations ont disparu et les gens sont partis de leur côté. Avec un choix de leur propre philosophie de vie. Chacun veut se distinguer des autres".

Selon le cardinal, le problème ne réside pas uniquement dans les découvertes scientifiques: "Darwin est arrivé avec ses publications dès le XIXe siècle, mais nous voyons que la laïcisation des catholiques a commencé dans les années 1960. Les catholiques n’ont aucun problème avec la discussion entre foi et science. Vous n'avez pas à prendre littéralement la Bible de la première à la dernière page. Les Saintes Écritures ont une structure qui ne diffère pas tellement de l'évolution: d'abord la lumière du soleil et du monde, ensuite la vie.Vous pouvez la trouver dans la théorie de l'évolution. La question est: quel est le mécanisme derrière cela? Est-ce une coïncidence? Ou y a-t-il un Créateur derrière cela? Une personne?"

Sur la fermeture des églises: "J'aurais aimé garder toutes les églises. Chaque fois que je dois signer un décret pour retirer un édifice religieux du culte, je sens une lame traverser l'âme. Je comprends très bien les sentiments des gens. Mais il ne peut en être autrement. On dit: cet évêque parle toujours d'argent. L'argent est une condition pour la pastorale. Si vous ne pouvez pas payer vos factures, les huissiers de justice [interviennent]".

Le cardinal, qui aura 75 ans en 2028 et devra démissionner, voit un avenir avec toujours moins d'églises. "Je voudrais crier des toits combien il est beau de constater que vous êtes entre les mains de Dieu et que, par le Christ, Dieu nous donne un avenir éternel. Mais beaucoup de gens n'écoutent pas. L’église n’est pas fermée par des gens qui viennent ou viennent de moi, mais par ceux qui sont partis et ne contribuent plus ".

L'intervieweur suggère de desserrer un peu la doctrine et de rendre le message plus populaire. "Oubliez ça. Cela n'aide pas du tout. C'est une illusion. À partir des années 60, les gens ont essayé de mettre de l'eau dans le vin et de faciliter la transmission du message afin qu'il passe plus facilement. Mais nous voyons que les paroisses qui explosent sont celles qui sont explicites dans la catéchèse et pratiquent une bonne liturgie, selon la Tradition de l'Église; ce sont précisément les paroisses les plus fréquentées. Point. Vous ne pouvez pas le faire avec des images fantaisistes et une liturgie expérimentale. La grâce de Dieu ne brille que sur les routes qu'il nous a montrées et non sur d'autres routes. Je n'ai pas de recette pour que les églises soient pleines demain. Mais la recette pour amener les gens à Christ est une catéchèse explicite. Et pour cela, nous ferons circuler nos prêtres avec des volontaires bien formés. Bientôt, nous n’aurons plus d’argent pour les pasteurs rémunérés".

[FSSPX Actualités] Prises d’habit et professions religieuses à Flavigny

SOURCE - FSSPX Actualités - 30 septembre 2018

Le 28 septembre 2018, l’abbé Patrick Troadec, directeur du Séminaire Saint-Curé d’Ars, a remis l’habit à trois postulants français. Il était assisté à l’autel des abbés Patrick Verdet et Nicolas Jaquemet. Cette cérémonie marque pour les trois nouveaux frères le début de l’année de noviciat qui doit les conduire à la profession religieuse.

Le lendemain, 29 septembre, en la fête de saint Michel Archange, deux novices, un Français et un Italien, ont fait leur première profession, tandis que trois autres frères renouvelaient leurs vœux et que le frère François-Joseph Rederstorff, en poste à la Maison de district à Suresnes, prononçait ses vœux perpétuels. Le directeur du séminaire était entouré pour cette cérémonie des abbés Louis Sentagne, supérieur du district d’Italie, et Loïc de Fraissinette.
Qu’est-ce qu’un frère de la Fraternité Saint-Pie X ?
C’est un religieux qui consacre sa vie à Dieu par le moyen des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. Il s’engage dans un état de vie à part entière qui le voue corps et âme à la Sainte Trinité et lui fait embrasser le genre de vie que Notre-Seigneur lui-même a voulu pratiquer.

Mgr Marcel Lefebvre expliquait : « La vocation, ce n’est pas le fait d’un appel miraculeux ou extraordinaire, mais c’est l’épanouissement d’une âme chrétienne qui s’attache à son Créateur et Sauveur Jésus-Christ d’un amour exclusif, et qui partage sa soif de sauver les âmes ».
S’attacher à son Créateur et Sauveur Jésus-Christ d’un amour exclusif.
Cet attachement, cet amour exclusif pour Notre-Seigneur suppose un détachement de tout ce qui s’y oppose. C’est la raison d’être des conseils évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance. Ils sont l’antidote à la triple concupiscence qui demeure, suite au péché originel.
Partager la soif de Notre-Seigneur pour sauver les âmes.
Le religieux voit tous les détachements qui lui sont demandés comme des occasions de participer au mystère de la Croix et de collaborer à l’application des mérites de la Rédemption. Pour les frères de la Fraternité, cette soif de sauver les âmes avec Notre-Seigneur se réalise tout spécialement à l’autel, par l’assistance au saint sacrifice de la messe. En effet, comme membres d’une fraternité sacerdotale, les frères envisagent leur consécration comme une consécration au sacerdoce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui se continue dans ses ministres et sur l’autel. A la messe, ils renouvellent donc leur consécration, s’offrent chaque jour eux-mêmes en union avec Notre-Seigneur, pour la sanctification des prêtres et pour le salut de toutes les âmes.

Cette soif d’aider Notre-Seigneur à sauver les âmes se concrétise aussi par l’aide que les frères apportent aux prêtres dans tout leur ministère. C’est leur but spécifique : non pas remplacer le prêtre dans les fonctions proprement sacerdotales, comme la célébration de la messe ou des sacrements, mais leur faciliter l’apostolat. Soit en les déchargeant des tâches matérielles dans les prieurés et les séminaires, que ce soit le jardinage, la cuisine, l’entretien des bâtiments, le secrétariat, la comptabilité. Soit en participant plus directement à l’apostolat en s’occupant de la sacristie, en formant les servants de messes, en dirigeant la chorale, en faisant le catéchisme, en enseignant dans les écoles. Le témoignage de leur vie religieuse est pour tous, prêtres et fidèles, un encouragement à pratiquer l’esprit des conseils évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance.

29 septembre 2018

[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Prévoyance Suédoise

SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 29 septembre 2018

Qu’on s’y prenne aujourd’hui : prévoir n’est pas coûteux.
Mais si l’on tarde trop, tout se fera ruineux.

“En cas de crise ou de guerre”, tel est le titre d’un livret de 19 pages publiée en mai dernier par l’État suédois à l’intention de tous les ménages de la Suède, “pour nous aider à mieux nous préparer à toute éventualité, qu’il s’agisse d’accidents graves, de grosses perturbations atmosphériques, de cyber attaques ou de conflits militaires” . . . . Nombreuses sont les personnes qui s’inquiètent de l’insécurité environnante.” Une page intéressante de la brochure énumère de façon pertinente les quatre besoins naturels les plus importants de tout ménage en cas d’urgence nationale : l’ eau, la nourriture, la chaleur et l’information.

L’État suédois n’est évidemment pas le seul à observer une forte tension dans le monde qui nous entoure. Tout Etat est un rassemblement d’êtres humains qui viennent tous de Dieu. Chacun a reçu la vie en partage ; il doit en faire bon usage afin de pouvoir rejoindre Dieu après la mort. Mais l’ensemble de l’humanité vit aujourd’hui dans une totale indifférence envers Dieu, voire en état de révolte ouverte contre Lui. Il se peut que beaucoup d’hommes ne soient pas athées, qu’ils croient même que Dieu existe, mais ils ne Le prennent pas au sérieux car, pour eux, la science et la technologie semblent pouvoir Le remplacer. La politique et l’économie modernes ne nous garantissent-elles pas désormais la vie bonne ? On transfère à son aise les personnes âgées dans une maison de retraite et ils meurent a l’hôpital. Mais, bien sûr, Dieu existe : Il n’a jamais cessé d’exister. Et plus que jamais Il se soucie de voir toujours plus d’âmes tomber en enfer à cause de leurs péchés. Voilà pourquoi notre monde se trouve dans cet état de tension sans précédent : il vit délibérément à l’encontre du plan de son Créateur. Une crise énorme est à prévoir.

Puisque le problème est radicalement religieux, il va sans dire que la meilleure solution est religieuse aussi. Si, dans un foyer, toute la famille récite le chapelet régulièrement, ce foyer a souscrit la meilleure police d’assurance qui soit pour assurer sa protection. Ah ! comme le diable doit haïr le chapelet ! Mais en attendant, les suggestions pratiques que donne le petit fascicule suédois constituent un bon point de départ pour tout ménage qui n’aurait pas encore songé à prendre des mesures naturelles pour parer aux éventuels problèmes à venir. En voici quelques-unes (voir à l’Internet dinsäkerhet.se) –

EAU – Une eau pure potable est une nécessité vitale. Comptez au moins trois litres par jour et par adulte. Si vous êtes incertain de la qualité de l’eau, vous devez pouvoir la faire bouillir. Ayez des bouteilles, des sceaux à couvercle, des bouteilles en plastique pour y congeler de l’eau. Ayez aussi des jerrycans remplis d’eau, de préférence avec robinet.

ALIMENTATION – Prévoyez à la maison des aliments en réserve qui fournissent suffisamment de calories. Utilisez des aliments non périssables qui peuvent être préparés rapidement, qui nécessitent peu d’eau et qui peuvent se consommer sans préparation : par exemple, pain de longue conservation, préparations pour tartiner, lait en poudre, huile de cuisson, pâtes, lentilles, boîtes de sardines, de raviolis, viande en conserve, soupe, miel, noix, graines (la brochure contient plusieurs autres exemples).

CHALEUR – Dans une maison froide, sans électricité, groupez-vous dans une seule pièce, accrochez des couvertures aux fenêtres, couvrez le sol de tapis et construisez un petit réduit habitable sous une table pour garder la chaleur. Éteignez toutes les bougies et les chauffages d’appoint avant de vous endormir. Aérez régulièrement la pièce pour faire entrer de l’oxygène. Ayez des vêtements en laine, des matelas de camping et des sacs de couchage, des briquets, un chauffage d’appoint.

COMMUNICATIONS – En cas de crise, vous devez être en mesure de recevoir des nouvelles officielles, d’entrer en relation avec des amis et des parents, de contacter les services d’urgence. Ayez donc une radio à piles, ou à cellules solaires ou un récepteur radio avec bobinage ; ayez aussi un autoradio et un chargeur de téléphone portable qui fonctionne dans une voiture, des piles de rechange, etc.

Le livret donne encore quelques conseils supplémentaires : avoir de l’argent liquide, une armoire à pharmacie, de l’essence dans le réservoir. Aujourd’hui, tout cela coûte relativement peu cher, mais si une crise dangereuse se profile à l’horizon, ces choses risquent de devenir subitement beaucoup plus rares et plus coûteuses, si tant est qu’on puisse encore se les procurer. “Ayez confiance en Dieu ! » ; certes, mais il y a le proverbe : « Aide-toi, le ciel t’aidera ! ».

Kyrie eleison.

[Abbé Jurgen Wegner, fsspx - sspx.org] FSSPX: La crise des abus a des racines plus profondes que Vatican II

SOURCE - Abbé Jurgen Wegner, fsspx - sspx.org - original en anglais, version française via le FC - 29 septembre 2018

Chers fidèles,

Je vous écris le cœur gros. Au cours des derniers mois, de nouvelles révélations sur des abus sexuels et des dissimulations ont été rapportées par des sources ecclésiastiques, juridiques et médiatiques dans le monde entier. La démission du cardinal Theodore McCarrick suite à des allégations crédibles selon lesquelles il aurait maltraité des mineurs et des séminaristes pendant des décennies a rapidement été suivie du témoignage étonnant de Mgr Carlo Maria Viganò qui implique le Saint-Père lui-même dans la dissimulation des crimes indicibles de McCarrick. En outre, des enquêtes judiciaires et indépendantes continuent de fournir de nouvelles preuves que la crise des abus sexuels qui a secoué l'Église catholique il y a plus de dix ans est loin d'être terminée.

C’est dans ce contexte douloureux que je tiens à réaffirmer que la Fraternité Saint-Pie X (SSPX) prend au sérieux tous les rapports faisant état de comportements illicites et illégaux de la part de son clergé, de ses religieux, de ses employés et de ses bénévoles. Chaque rapport est soumis à une enquête approfondie par les autorités compétentes au sein de la Société et une coopération totale est donnée à tous les organismes chargés de l'application de la loi et des enquêtes officielles concernés, en particulier lorsque les rapports concernent des mineurs. En outre, tout prêtre ou religieux de la FSSPX reconnu coupable d'immoralité est passible de sanctions en vertu du droit canonique, incluant la perte de l'état clérical et la laïcisation.

Afin de prévenir la propagation du péché dans ses rangs, la FSSPX respecte l’interdiction prudente de longue date de l’Église d’admettre des hommes attirés par le même sexe ou ayant d’autres attraits sexuels non naturels dans les séminaires, y compris le séminaire Saint-Thomas d’Aquin (Virginie). Si, après avoir été admis au séminaire ou aux ordres sacrés, on trouve des preuves crédibles d'inclinaisons immorales ou d'actes immoraux commis par un individu, celui-ci est immédiatement expulsé du séminaire et / ou de la Société. Et, si les preuves le justifient, l'affaire est immédiatement portée devant les autorités ecclésiastiques et laïques.

Je comprends que dans cette période de confusion et de crise, la tentation est de chercher des réponses faciles et une simple chaîne de causalité pour expliquer la corruption dans l'Église. Faites attention. Bien que nous ne puissions ignorer les effets négatifs du Concile Vatican II et de ses conséquences sur le Corps mystique du Christ, je crains que les racines de la crise des abus sexuels ne soient plus profondes. Pour le moment, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour défendre les principes de la loi divine et naturelle dans notre vie quotidienne tout en œuvrant à la rediffusion de l'Évangile dans un monde qui a oublié que ce dont il a le plus besoin, avant tout, c'est de Dieu.

Je vous prie de prier la reine des cieux, la Bienheureuse Vierge Marie et tous les saints, en particulier saint Michel Archange, de nous prêter ici l'assistance spirituelle dont nous avons besoin pour affronter cette tempête. Priez aussi pour les prêtres, les religieux et les séminaristes de la FSSPX, ainsi que pour ceux qui sont chargés de leur formation. Priez pour que nous ayons la sagesse et le discernement nécessaires pour former des clercs sacrés voués au service de Jésus-Christ par l'administration des rites sacramentels traditionnels et la promulgation d'une solide catéchèse.

Avec des bénédictions dans le Seigneur,

Abbé Jurgen Wegner

[Abbé Patrick Troadec, fsspx - LAB du séminaire St-Curé-d'Ars] La famille catholique, source des vocations


SOURCE - Abbé Patrick Troadec, fsspx - LAB du séminaire St-Curé-d'Ars - 29 septembre 2018

Chers amis et bienfaiteurs,

Les Lettres aux Amis et Bienfaiteurs n° 43, 50, 64, 80, 88 et 94 du séminaire ont traité des moyens à prendre pour favoriser l'éclosion de nombreuses et saintes vocations sacerdotales et religieuses. Néanmoins, je reprends ce thème tant il me paraît fondamental. « Le but de la Fraternité Saint-Pie X est le sacerdoce et tout ce qui s'y rapporte et rien que ce qui le concerne. » « La formation sacerdotale est le premier et principal but de la Fraternité. » Ces extraits des statuts de la Fraternité montrent clairement la préoccupation dominante des prêtres de la Fraternité qui est de former de saints prêtres pour remédier à la crise que traverse l'Église depuis plus de 50 ans.

En tant que directeur du séminaire de Flavigny, j'ai pour mission de sélectionner et de former les séminaristes et les frères. Depuis 1996, 700 jeunes gens se posant la question de la vocation se sont présentés au séminaire et parmi eux, j'en ai admis plus de 450. J'ai vu des séminaristes s'engager dans la voie du sacerdoce ou de la vie religieuse, mais j'ai aussi été témoin du départ d'un grand nombre. Ayant réfléchi aux difficultés rencontrées par beaucoup de jeunes gens pour se donner à Dieu et persévérer, il me semble utile de transmettre aux familles le fruit de mes pensées.

En effet, les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Ils ont donc pour mission de transmettre à leur progéniture les vertus chrétiennes. Aussi n'est-il pas étonnant de constater que la plupart des séminaristes ont leur mère au foyer ; ils ont été formés dans des écoles traditionnelles et sont issus, en moyenne, de famille de six enfants. Une éducation dispensée par de bons parents et éducateurs produit des fruits merveilleux. Beaucoup de séminaristes et de frères sont très équilibrés. Ils sont pieux, studieux, généreux, dociles, aimables, agréables en société, heureux dans leur vocation : Merci mon Dieu ! et merci aux parents et aux autres éducateurs à qui ils doivent en grande partie leurs belles dispositions.

Je constate cependant aujourd'hui dans le comportement de certains jeunes des évolutions liées à celles de la société. Même si les parents cherchent à mettre en garde leurs enfants contre les pièges du monde moderne, ceux-ci sont quand même marqués par l'atmosphère qu'ils respirent en dehors de la maison, de l'école et de l'église. Aussi, je voudrais dans cette lettre attirer l'attention des parents sur ce qui me semble prioritaire pour que leurs enfants gardent la foi et la transmettent à leur tour aux générations futures.
Le sens de l'autorité
Vu que la société est imprégnée des principes de la Révolution, la jeunesse traditionnelle n'en est pas épargnée. Il y a aussi hélas ! dans notre milieu un esprit d'indépendance lié à une perte du sens de l'autorité.

L'épître de la messe votive de la Passion renferme ce passage du prophète Zacharie : « Frappe le pasteur, et le troupeau sera dispersé. » (Za 13, 7) Au cours de sa Passion, Jésus-Christ a été frappé et les apôtres se sont dispersés. Actuellement, nous vivons la Passion de l'Église et le pape semble lui aussi frappé d'aveuglement si bien que le troupeau est dispersé. Nous traversons une période de grande confusion. C'est l'autorité qui est garante de l'unité de la société ; aussi, ses défaillances entraînent-elles un éclatement, une désagrégation à tous les échelons inférieurs. On retrouve ce désordre dans la société civile.

Pour rétablir l'ordre, il est nécessaire de se fonder sur la famille. Comme le disait le pape Pie XII, « l'Église forme des familles réellement chrétiennes où la fidélité, la paix pleine d'affection, règnent entre les époux, où les enfants sont élevés dans la crainte filiale de Dieu, dans le respect de l'autorité légitime (1) ».

Le pape parle de « paix pleine d'affection entre les époux ». La paix étant la tranquillité de l'ordre, il importe que chaque membre de la famille soit à sa place. L'homme en tant que chef de famille a pour mission de veiller au bien commun de la microsociété qu'il dirige, c'est-à-dire au vrai bien de sa femme et de ses enfants. La première autorité qu'un enfant rencontre en ce monde est le père. C'est lui qui fixe le permis et l'interdit en conformité avec la loi naturelle et l'Évangile, c'est lui qui fait comprendre que la liberté humaine a des limites et que, si on les dépasse, on sombre dans l'esclavage du vice. Notre-Seigneur l'a dit : « Celui qui commet le péché est esclave du péché. » (Jn 8, 34)

Cinq ans avant Pie XII, André Charlier disait aux parents d'élèves de l'École des Roches qu'il dirigeait : « Vous avez trop souvent méconnu le principe d'autorité. Vous traitez vos fils comme de vieux camarades, vous les consultez à tout propos, et vous n'osez même presque jamais leur imposer l'obéissance sans discussion. […]

Pourtant je vous assure qu'il faut commander ferme et sans faiblesse si on veut en faire des hommes, c'est la source du respect. […] Votre faiblesse à leur égard est cause qu'ils ne vous respectent pas assez (2) . »

Déjà en 1905, le pape saint Pie X invitait les catholiques à « rétablir le principe de l'autorité humaine comme représentant celle de Dieu… (3) ». Celui qui l'apprend dès le plus jeune âge aura beaucoup plus de facilité à obéir que celui qui s'arrête aux défauts de ceux qui exercent l'autorité. Malheureusement, le Français étant très critique a beaucoup de mal à voir Dieu à travers ses supérieurs. Les maux décrits par le saint pape, aggravés depuis mai 68, touchent aussi notre milieu.

Pour remédier au manque du sens de l'autorité, il importe que les parents donnent à leurs enfants des ordres clairs, précis, sensés, et que ceux-ci comprennent que ce n'est pas négociable. Le Français aime discuter, remettre en question les ordres reçus, il réclame que l'autorité justifie chacune de ses décisions… Il est également élémentaire que les parents évitent de critiquer les autorités à qui ils confient leurs enfants, notamment les enseignants et les prêtres de leur prieuré, car sinon, ils sapent leur propre autorité. Il importe enfin de ne pas contredire son conjoint devant les enfants. L'autorité étant le fondement de l'unité de toute société, il est essentiel de respecter l'ordre naturel, sous peine de sombrer dans l'anarchie.
La nature du véritable amour
Dans le discours cité plus haut, Pie XII dit que l'Église forme des « familles où les enfants sont élevés dans la pureté ». Si dans une famille l'homme incarne l'autorité, la femme représente l'amour. Elle a pour mission de montrer par son exemple et ses exhortations la nature du véritable amour.

Ici-bas, il y a deux formes d'amour : l'amour de concupiscence, par lequel on cherche à s'accaparer l'autre pour son plaisir, on ramène la chose ou la personne aimée à soi, et l'amour de bienveillance qui recherche le vrai bien de l'autre. L'égoïste se recherche dans les rapports avec les autres. Malheureusement, tout être humain à la naissance est égoïste. Il y a donc un travail d'ascèse à développer tout au long de la vie pour devenir charité. Voilà pourquoi, ici-bas, il n'y a pas d'amour vrai sans sacrifice. Il est donc important d'apprendre aux enfants à renoncer à leurs petites envies, à leurs caprices, pour qu'ils deviennent des âmes bien trempées. Mgr Lefebvre disait : « La notion de sacrifice est une notion profondément chrétienne et profondément catholique. Notre vie ne peut pas se passer du sacrifice dès lors que Notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu lui-même, a voulu prendre un corps comme le nôtre et nous dire : "Prenez votre croix et suivez-moi, si vous voulez être sauvés" (Mt 10, 38), et qu'il nous a donné l'exemple de la mort sur la Croix, qu'il a répandu son sang. Oserions-nous, nous ses pauvres créatures, pécheurs que nous sommes, ne pas suivre Notre-Seigneur ? Suivre Notre-Seigneur en portant sa Croix, voilà tout le mystère de la civilisation chrétienne (4) . »

Si nous ne luttons pas contre nos tendances blessées et pécheresses, au lieu d'aimer notre prochain d'un amour de charité en recherchant son vrai bien, nous tombons dans le piège de l'amour captatif. Lorsque l'amour cesse d'être oblatif, il devient captatif. La mère qui l'a compris s'oublie pour penser aux autres. En recherchant le vrai bien de ses enfants, elle leur fait entrevoir la nature du véritable amour et les aide en conséquence à rester purs. L'amour que la femme manifeste à l'égard de ses enfants doit se retrouver entre les conjoints, c'est pourquoi le pape Pie XII invite les conjoints à pratiquer la chasteté. Le mot chasteté a la même racine que châtier. Il s'agit d'éteindre le foyer déréglé de concupiscence pour que l'amour conjugal reste dans la ligne de la vertu.

Mais quel que soit le degré de vertus des parents, chaque enfant doit lutter contre ses mauvaises tendances. Or comme le disait le Padre Pio, « c'est au foyer familial que l'on s'entraîne le plus au renoncement 5 . » La famille est une école de renoncement car on y apprend à s'oublier pour penser aux autres et à participer aux tâches communes. Ce renoncement favorise l'exercice de la charité mais aussi de la force et de la pureté.

Aujourd'hui, les difficultés que les adolescents ont toujours éprouvées dans le domaine de la pureté sont décuplées par les nouveaux outils numériques. L'addiction à internet, au portable, la vue de films renfermant des passages contraires à la belle vertu produisent hélas ! des désastres et malheureusement notre jeunesse est en partie touchée.

Il est important que les parents prennent les moyens pour détourner leurs enfants de tout ce qui peut souiller leur âme. Pour éviter les dérapages, le choix des amis est décisif. Il importe également de fuir les occasions dangereuses, de veiller à mortifier ses sens, notamment la vue et l'ouïe, de développer la dévotion à la sainte Vierge.

Dans une plaquette sur L'Écran, drogue sournoise, l'abbé Boubée écrit : « Parents, soyez sérieux ! Vérifiez-vous de manière inopinée et fréquente les heures d'allumage de l'ordinateur… d'autant plus si vous l'aviez interdit ? […] Quelle est la dernière fois que vous les avez contrôlés à l'improviste – même si votre enfant vous paraît jeune et pur ? Apprenez à le faire, et faites-le très souvent. Si vous perdez le droit de connaître le contenu et l'usage du téléphone de votre enfant, vous avez abdiqué dans une matière gravement coupable, et dont Dieu vous demandera des comptes. » (pp. 29-30)
Le saint sacrifice de la messe
La messe, en nous plaçant à l'ombre de la Croix, nous donne le sens de l'autorité, Notre-Seigneur s'étant fait « obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la Croix » (Ph 2, 8), et elle nous donne aussi le sens du véritable amour puisque « personne ne peut avoir de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15, 12) La vue du Christ en croix, le corps lacéré par les fouets, nous fait comprendre en outre la gravité des péchés d'impureté. Le monde actuel traversant à la fois une crise de l'autorité et souffrant d'une perte du véritable amour, c'est spécialement en restaurant ces deux points fondamentaux dans leur famille que les parents coopèrent le mieux au rétablissement d'un ordre chrétien et à l'éclosion de vocations sacerdotales et religieuses.

Soyez remerciés, chers Amis et Bienfaiteurs, pour votre soutien régulier par vos prières et vos dons, qui permettent au séminaire de tourner financièrement, et soyez assurés des prières reconnaissantes de toute la communauté. Le chapelet quotidien est récité à vos intentions.

Abbé Patrick Troadec, Directeur
Le 29 septembre 2018, en la fête de saint Michel archange

28 septembre 2018

[La Porte Latine] Entretien exclusif de M. l'abbé Benoît de Jorna

SOURCE - La Porte Latine - 28 septembre 2018

Monsieur l’abbé, vous êtes depuis le 15 août dernier à la tête de l’important District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Pouvez-vous d’abord nous retracer votre itinéraire personnel préalable à vos nouvelles et lourdes responsabilités?

Après 22 ans passés à Ecône, j’arrive à Suresnes. Un lieu qui ne m’est heureusement pas inconnu puisque j’ai déjà occupé les fonctions de Supérieur de ce même district de 1994 à 1996. Il s’agit pourtant d’un vrai changement.

Qu’est-ce que vous retenez principalement de vos longues années de directeur du séminaire international d’Ecône?

La formation sacerdotale reste la fonction principale de la Fraternité et j’ai été très heureux de pouvoir contribuer à l’éclosion de nombreux prêtres que je retrouve en fonction avec grand plaisir. Et puis à Ecône on vit dans le berceau de notre chère société !  Mais c’est loin d’être une forme d’infantilisme : au contraire on vit quasi exclusivement de principes, l’étude et la prière sont les deux activités principales qui accaparent tout le temps. Et c’est bien juste : la formation doctrinale intègre et la perfection morale des jeunes lévites importe par-dessus tout. Ce fut donc pour moi une véritable joie de conduire sous l’égide de saint Thomas ces jeunes gens et de les voir quitter Ecône forts de cette formation. Quelle situation paradoxale! Je me suis réjoui chaque année le 29 juin, jour des ordinations, du départ de ceux avec qui on a vécu en amitié pendant cinq années!  Mais ma joie aujourd’hui est de les retrouver à l’œuvre et quelle œuvre, considérable.

Au total, combien avez-vous de prêtres et de maisons dans le District?

Une cinquantaine de prieurés ou écoles, pas loin de 200 prêtres et aussi une trentaine de frères, particulièrement appréciés dans nos écoles.

Votre prédécesseur, M. l’abbé Christian Bouchacourt – aujourd’hui second assistant général – a mis l’accent sur les écoles et a ouvert de nouveaux prieurés. Quelles seront vos priorités?

La responsabilité est grande : il faut conduire tous et chacun vers la béatitude éternelle et la voie est rude : c’est un combat de chaque jour dit l’Ecriture. Il est peu probable que je puisse travailler en extension car les prêtres manquent et c’est un souci majeur. Le zèle pour le Christ Roi doit demeurer la préoccupation constante de tous et chacun : que le Christ règne sur chacun, mais aussi sur les familles pour qu’il règne sur les sociétés. Et la situation actuelle ne va guère dans ce sens. Il est étonnant que ce zèle pour le Christ Roi n’enflamme pas davantage la jeunesse aujourd’hui. Et pourtant quel combat exaltant surtout à l’époque que nous vivons de déchristianisation organisée et de «déconstruction» systématique.

Vous venez d'évoquer les vocations en parlant du zèle qui devrait enflammer les jeunes aujourd'hui. Quel état des lieux peut-on faire concernant ce domaine essentiel, vital pour l’apostolat et la transmission de la Foi?

L’appel des vocations est une préoccupation très importante d’autant plus que c’est un des buts de la Fraternité. On s’étonne que si peu de jeunes gens aient le zèle du salut des âmes et la flamme missionnaire qui animait notre fondateur. Monseigneur Lefebvre avait cette charité ardente qui lui donnait la force d’affronter tous les périls mais toujours dans la mansuétude. N’est-on pas trop installé dans son confort ?

Depuis les sacres de 1988 les Instituts relevant de la Commission Ecclesia Dei ont prospéré sur une injuste condamnation de la FSSPX. Quelle est votre point de vue sur ces anciens «alliés» que d’aucuns appellent les «ralliés»?

Pour ceux qui ont « rallié » est-ce que les « motu proprio » successifs et les communautés Ecclesia Dei ramollissent tellement les intelligences et les volontés qu'ils ne voient plus guère que la Fraternité, providentiellement, est toujours la seule à maintenir l’intégrité doctrinale? Celle-ci en effet ne se réduit pas à une messe saint Pie V le dimanche. Encore une fois il s’agit du règne du Christ Roi sur tout et tous.  

Les rapports avec les Ordinaires locaux, à quelques exceptions près, sont inexistants, voire parfois «tendus». Quelle sera la politique du nouveau Supérieur du District de France dans ce domaine?

La déconfiture de l’Eglise en France n’a pas besoin d’être démontrée et les évêques ne peuvent plus la cacher. C’est pourquoi les rapports que nous pouvons avoir avec l’un ou l’autre n’ont plus guère le caractère d’hostilité farouche d’antan. Quoique la fausse doctrine du concile aveugle encore et toujours, il n’en reste pas moins que la possibilité «d’occuper le terrain» est moins difficile : ici ou là, des églises, devraient pouvoir nous être concédées pour notre usage exclusif.

Que pensez-vous du développement d'internet?

Si les moyens électroniques restent des moyens et ne ramollissent pas les cœurs alors je ne doute pas que la conquête du Christ Roi soit encore le combat de tous comme il le fut de Saint Martin, de saint Louis et de sainte Jeanne d’Arc.

Que demandez-vous, en priorité, aux fidèles de votre District et aux milliers de lecteurs quotidiens de La Porte Latine?

Je leur demande une fidélité à toute épreuve mais aussi qu’ils ne contentent pas des apparences liturgiques qu’on peut leur concéder ici ou là...

Merci, Monsieur le Supérieur, d’avoir accordé cet entretien au site officiel du District de France.

[Abbé Pierre-Marie Berthe, fsspx - La lettre de Saint Florent] Pourquoi faut-il des prêtres?

SOURCE - Abbé Pierre-Marie Berthe, fsspx - La lettre de Saint Florent - via FSSPX Actualités - 28 septembre 2018

Chaque année, au mois de juin, des prêtres sont ordonnés au service de l’Église pour « sacrifier, bénir, présider, prêcher, baptiser » (Pontifical romain). Loin de ne concerner qu’un petit nombre de fidèles et un cercle restreint de familles, les cérémonies d’ordination qui accompagnent la vie de l’Église impliquent tous les hommes, car le salut du monde dépend du sacerdoce. Configuré au Christ médiateur et pontife, le prêtre a la mission d’enseigner la vérité, de dispenser la grâce et de guider les âmes vers Dieu.
Prophète de la vérité
Ambassadeur de Dieu, ministre du Christ et de l’Église, le prêtre met à la disposition des hommes le trésor de la vérité. Il fait connaître la Parole de Dieu et les enseignements de la Tradition catholique.

Dans sa prédication, le prêtre expose les vérités hautes et profondes que la raison ne peut découvrir par elle-même. Il dévoile les mystères cachés révélés par le Christ et relate les évènements de l’histoire du salut, spécialement le mystère de la mort et de la résurrection du Sauveur. Surtout, il apporte des réponses claires aux multiples interrogations des hommes sur le sens de la vie, la raison du mal et le secret du bonheur.

Serviteur désintéressé de la vérité, le prêtre ne cherche pas à flatter. Comme le Seigneur son maître, il propose un idéal élevé et enthousiasmant, mais toujours exigeant. Il apporte un message de sainteté qui dérange les hommes épris des biens de ce monde. Sans cacher les austérités qu’implique l’Évangile, le prêtre montre que la grâce divine est une perle de grand prix dont la réception vaut bien quelque sacrifice.

Prophète vigilant qui démasque les mensonges, le prêtre réfute les doctrines fausses qui entraînent les âmes dans des impasses, voire des gouffres profonds. Face aux idéologies trompeuses, le prêtre alerte, avertit, met en garde. Refusant de cautionner les demi-vérités, injustices et scandales, il appelle à résister au mal, sous ses formes variées.
Dispensateur de la grâce
En vertu du caractère sacerdotal imprimé dans son âme depuis le jour de son ordination, le prêtre peut consacrer le corps et le sang du Seigneur à la messe, ainsi que donner certains sacrements.

L’acte essentiel du sacerdoce est la célébration de la sainte messe qui répand mystérieusement dans les cœurs les grâces surabondantes du sacrifice de la Croix. Agissant à l’autel en la personne du Christ, le prêtre renouvelle sous un mode non sanglant l’unique sacrifice du Calvaire. En union avec toute l’Église, il offre à Dieu un sacrifice d’adoration, d’action de grâce, de propitiation et d’impétration pour les vivants et pour les morts. Glorifiant la sainte Trinité, il apporte aux hommes la grâce divine qui élève et qui soigne. Toutes les bénédictions que donne le prêtre au fil de son ministère préparent et accompagnent l’œuvre de la grâce dans les cœurs.

En conférant le sacrement de baptême, le prêtre applique de manière individuelle aux âmes les grâces de la Rédemption. Lorsqu’il baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, le prêtre fait passer les âmes des ténèbres du péché à la lumière de la grâce. En même temps, il les introduit dans l’Église et les intègre à la communion des saints. En distribuant le Pain de vie, le prêtre unit les âmes au Dieu fort qui donne à chacun le courage et l’énergie nécessaires pour s’acquitter de ses devoirs.

Ministre du sacrement de pénitence, le prêtre absout inlassablement les pécheurs. Dispensateur de la miséricorde du Christ, il permet aux hommes d’apaiser leur conscience et de mettre en fuite Satan. Grâce au prêtre, tout pécheur contrit et pénitent peut se convertir jusqu’au soir de sa vie. Par ailleurs, le prêtre apporte le remède de l’onction des malades aux fidèles du Christ qui se trouvent en péril de mort.
Pasteur des âmes
Le prêtre aide les hommes à réaliser la volonté du Seigneur, telle qu’elle se manifeste dans la loi et les évènements de la vie. Sagement, il tente d’appliquer les principes de l’Évangile à la singularité des personnes et des situations. Tel est le rôle de la pastorale.

Médiateur, le prêtre rapproche les âmes de leur Sauveur, pour qu’elles puissent entrer un jour dans la joie de leur Maître. De plus, il encourage les chrétiens à se dévouer au service de l’Église et à œuvrer au bien commun de leur pays. Pour ce faire, le prêtre invite au discernement et à la prudence. Il stimule les énergies et réveille les cœurs endormis.

Instrument de miséricorde, le prêtre apporte la consolation du Seigneur aux personnes éprouvées dans leur corps et leur âme. Face aux drames de la vie, il recommande courage et confiance. Il exhorte à la prière persévérante et à l’action, en invitant chacun à prendre les bons moyens pour atteindre sa fin.

Artisan de paix, le prêtre cherche à réconcilier ceux qui sont divisés. Il aide les familles à conserver l’unité et à la restaurer, aussi souvent que nécessaire. Face aux situations de conflit qui accompagnent la vie, le prêtre agit en médiateur pour trouver des solutions justes mues par la charité.

Si l’Église ne peut se passer du ministère des prêtres pour remplir sa mission de salut, la question du recrutement sacerdotal s’avère décisive. Sur ce point, deux recommandations s’imposent. D’abord, il importe de demander au « maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Lc 10, 2). En outre, il revient à chacun – aux parents spécialement – d’accompagner l’action du Saint-Esprit dans les cœurs, en montrant aux plus jeunes « la haute dignité, la beauté, l’utilité et le grand mérite » du sacerdoce (Pie XII, Exhortation Menti nostrae, 1950).

Abbé Pierre-Marie BERTHE

[Wigratzbad (blog) - FSSPX] Première messe solennelle de l'abbé Dimitri Artifoni

SOURCE - Wigratzbad (blog) - FSSPX - 28 septembre 2018


L'abbé Dimitri Artifoni fait partie des nouveaux prêtres de la FSSP ordonnés le 23 juin dernier. Affecté à notre paroisse de Rome (église de la Trinité des pèlerins), il en est remonté le 14 septembre, pour célébrer sa première messe solennelle à Bergame, sa ville natale, en Lombardie.

27 septembre 2018

[Paix Liturgique] Pourquoi nous contenterions nous du plus commun, quand nous possédons le plus beau et le plus grand?

SOURCE - Paix Liturgique - lettre 662 - 27 septembre 2018

Dans son bulletin de septembre/octobre 2018 (A Crucetta n°118), l’abbé Hervé Mercury, célébrant de lamesse traditionnelle en Corse, a livré un intéressant éditorial portant sur le sens de l’expression « forme extraordinaire » [du rite romain] choisie par le pape Benoît XVI depuis 2007 pour qualifier la liturgie traditionnelle latine et grégorienne de l’Église. Avec son aimable autorisation nous vous proposons cette semaine ce texte, suivi des réflexions qu’il nous inspire.

I - FORMES DU RITE ROMAIN
(éditorial de M. l’abbé Mercury, bulletin A Crucetta n°118) 
À partir de ce mois de septembre [2018], par décision de Mgr de Germay, la Messe traditionnelle, dite dans la forme extraordinaire, sera célébrée deux dimanches par mois à Bastia. Nous nous réjouissons de cette décision sans cacher, pour autant, les oppositions larvées à la mise en place de telles célébrations.

Le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI mettaient les curés eux-mêmes dans l’obligation de répondre aux demandes de leurs paroissiens, sans même que l’autorité épiscopale n’ait à se prononcer. Sauf qu’il y a toujours la nécessité de vérifier qu’une telle pratique n’entraînera pas de désordres et ne portera pas atteinte à la communion ecclésiale, ce qui ressort du rôle de l’évêque. La communion ecclésiale est supposée se faire principalement autour de la Nouvelle Messe, dite dans la forme ordinaire.

Forme ordinaire / forme extraordinaire. Ces deux expressions peuvent être entendues différemment. La forme ordinaire peut désigner le rite habituellement célébré dans l’Église aujourd’hui. La forme extraordinaire revêtirait donc un caractère exceptionnel. Elle devrait être célébrée rarement, un peu comme une relique insigne qu’on sort de temps en temps et qui finit par sentir le renfermé ou le formol.

Cette interprétation se heurte toutefois à la lettre du motu proprio puisque l’obligation des Curés s’étend non seulement à la Messe dominicale, mais aussi à celle des jours de semaine. À ce compte, si les Pasteurs avaient obtempéré en 2007, la célébration extraordinaire serait maintenant tout aussi habituelle que l’ordinaire.

C’est pourquoi il faut comprendre autrement la catégorisation de Benoît XVI. Le Pape parlait des richesses de la Messe traditionnelle par rapport à la nouvelle. L’épithète « extraordinaire » s’entend alors de quelque chose de sublime, qui s’écarte du niveau moyen et plus commun. C’est le sentiment de beaucoup de prêtres qui découvrent la forme extraordinaire : un trésor inestimable.
D’où la question : pourquoi nous contenterions-nous à toute force du plus commun quand on possède le plus beau et le plus grand ? L’Église gagnerait à mettre en valeur son meilleur patrimoine. D’autant que ce choix est sans doute une des solutions à la crise actuelle des vocations. 
Abbé H. Mercury
II – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1) Le motif de l’éditorial de l’abbé Mercury est la célébration désormais bimensuelle de la messe dominicale à Bastia. Jusqu’ici, ne ménageant pas sa peine, l’abbé Mercury desservait chaque dimanche après-midi Lumio, près de Calvi, et chaque dimanche matin Ajaccio. Grâce à un confrère, il peut désormais ajouter le 1er et le 3ème dimanche du mois la messe en l’église Notre-Dame-de-Lourdes de Bastia. L’abbé Mercury vient de la Fraternité Saint-Pie X dont on connaît l'esprit missionnaire, largement partagé par d’autres groupes et fraternités dont les prêtres couvrent souvent de longues distances pour célébrer la messe d'un apostolat à l'autre. Chaque mois, sur les sinueuses routes corses, l’abbé Mercury parcourt ainsi environ 2000 kilomètres pour assurer catéchisme, récollections et sacrements sur toute l’île.

2) « Oppositions larvées » : oui, aujourd’hui, onze ans après l’entrée en vigueur du motu proprio de Benoît XVI, il demeure des oppositions à la diffusion de la forme extraordinaire du rite romain. Mais bien peu sont ouvertes et violentes comme elles l’étaient hélas souvent avant 2007. Ce qui frappe aujourd’hui, au-delà des dernières ruades d’un clergé progressiste vieillissant, c’est l’ignorance de nombreux pasteurs quant aux dispositions du motu proprio de Benoît XVI et à la parfaite licéité de la liturgie traditionnelle. Un jeune prêtre désireux de célébrer dans son diocèse nous a récemment confié que son évêque ne savait rien du cadre juridique entourant l’ancienne liturgie romaine, prenant le motu proprio Summorum Pontificum pour une décision abrupte de Benoît XVI sans savoir qu’elle était l’aboutissement d’un processus commencé en 1984 par l’indult Quattuor abhinc annos et poursuivi par le motu proprio Ecclesia Dei adflicta de 1988. Quand son jeune prêtre lui eut retracé ce parcours, l’évêque lui dit quelque chose comme : « Je ne connaissais pas l’existence de ces normes et ne vois aucune raison de m’opposer à leur application. » Comme nous l’ont illustré les résultats de notre sondage à Saint-Germain-en-Laye (voir notre lettre 658), la connaissance du motu proprio tend à diminuer peu à peu. Tout travail d’information, de formation et de promotion de la liturgie traditionnelle n’en est que plus nécessaire.

3) « Extraordinaire » dans le sens de rare, c’est en effet l’une des interprétations que les opposants au motu proprio de Benoît XVI donnent à la formule inventée par Benoît XVI pour désigner ce que l’on appelait auparavant la liturgie « tridentine » ou « traditionnelle ». Et l’abbé Mercury fait bien de la refuser pour la rapprocher de ce terme de « trésor », qui rappelle ces lignes de Benoît XVI en introduction du motu proprio, évoquant la figure de saint Grégoire le Grand, « attentif à transmettre aux nouveaux peuples de l’Europe tant la foi catholique que les trésors du culte et de la culture accumulés par les Romains au cours des siècles précédents ». C’est d’ailleurs sans doute ce que l’histoire retiendra de Benoît XVI qui, par le motu proprio, aura lui aussi redonné « leur juste place » aux « richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Église » (lettre aux évêques du 7 juillet 2007).

4) Enfin, nous ne pouvons que souscrire pleinement à la conclusion de l’abbé Mercury : « L’Église gagnerait à mettre en valeur son meilleur patrimoine. D’autant que ce choix est sans doute une des solutions à la crise actuelle des vocations. »

25 septembre 2018

[Abbé Pivert (blog)] Les vices d'un certain clergé: causes et conséquences

SOURCE - Abbé Pivert (blog) - 25 septembre 2018

Vous connaissez le grand scandale des prêtres américains dont les mœurs contre nature – hélas ! – viennent d’être dénoncées par Mgr Vigano.

J’ai refusé de m’en faire l’écho jusqu’à maintenant, car ce n’est pas ainsi qu’on restaurera l’Église. Tout d’abord, il faut ne pas confondre causes et conséquences. Ensuite, nos ennemis profitent du scandale pour désorienter les esprits. La passion est toujours mauvaise conseillère.

Voici le témoignage intéressant d’un jésuite ayant vécu aux États-Unis, le père Jean-François THOMAS, s.j.[1] Après cela je donnerai quelques observations complémentaires.
Père J.-F. Thomas – Ce scandale est trop rapidement réduit à un problème moral. Il me semble que le fondement du problème n’est pas moral parce que, dans l’Église, en effet, il y a toujours eu des cas [de péché]. La nature de l’homme est pécheresse depuis les origines, donc les hommes d’Église sont également des pécheurs. En revanche ce qui est nouveau dans l’Église, c’est que le fondement doctrinal et liturgique s’est depuis les dernières décennies complètement écroulé. 
Le journaliste – Vous faites un rapport entre les deux ? 
Père Thomas – Oui, je fais un rapport entre les deux parce que ce qui a été abîmé à cause de cet écroulement doctrinal et liturgique, c’est le rôle de l’autorité [doctrinale]. Dans un pays comme les États-Unis, c’était flagrant. J’ai vécu quelques années aux États-Unis comme jeune jésuite à la fin des années 80. La culture des lobbies au sein même des congrégations religieuses et des diocèses était effrayante parce que l’autorité n’avait plus son mot à dire ou bien ne faisait pas son travail. Il n’y avait donc absolument plus aucune base pour faire la part des choses entre ce qui était bien et ce qui était mal, l’Église ayant fait le choix depuis quelques dizaines d’années d’épouser le monde ; or, à l’époque, tout était permis dans un pays comme les États-Unis et dans les pays anglo-saxons. Et donc on voit bien que s’il y a eu une perte de crédibilité de l’Église, ce sont les pays anglo-saxons qui sont les plus touchés. On ne peut pas dire que la situation est la même entre les États-Unis et la France. Non. Bien évidemment qu’en France, il y a des problèmes, mais ils ne sont pas sur la même échelle qu’aux États-Unis, qu’en Irlande, qu’en Australie ou dans les pays anglo-saxons – et qu’en Amérique latine, mais là c’est encore totalement sous le boisseau. 
Le journaliste – Quand vous dites que les lobbies étaient en activité au sein des congrégations religieuses, vous avez quelques exemples que à nous dire? 
Père Thomas – Oui. Par exemple, j’appartenais à une très grande communauté jésuite puisque c’était celle du scolasticat de la côte Est à Cambridge près de Boston. Or, dans les réunions de communauté, l’habitude des jeunes jésuites américains lorsqu’ils se présentaient – ceci en présence des supérieurs et des jésuites plus âgés qui faisaient la même chose – c’était toujours de dire quelle était leur préférence sexuelle. 
Le journaliste – Ah oui, c’était clairement affiché ? 
Père Thomas – C’était clairement affiché. Il ne fallait donc pas s’étonner qu’il y ait ensuite des débordements qui aillent au-delà de la théorie, que cela aille jusqu’à la pratique bien évidemment. Donc il était très difficile pour un jeune religieux de résister à cet esprit, qui venait du monde en fait, puisque dans la société américaine de l’époque, c’était la manière de faire.»
Voici mes observations.

Ce témoignage illustre clairement que c’est la doctrine qui guide la pratique. Car la doctrine, c’est la vérité, c’est-à-dire la sagesse de Dieu. C’est le puritanisme qui met la morale au-dessus de la vérité et cette morale, étant aveugle, ne tient pas longtemps.

Ce n’est pas l’Église qu’il faut attaquer et condamner – comme le font nos ennemis – mais la secte conciliaire qui a prétendu prendre la place de l’Église.

On met toujours en avant les fautes des chrétiens, et particulièrement celles de prêtres, pour dénigrer la sainteté de l’Évangile et l’œuvre de Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais l’argument ne vaut pas, car, justement, l’Évangile condamne ces fautes et l’Église rejette ces pécheurs. Elle les rejette puisqu’elle ne les admet plus à la communion. Si elle les accueille, c’est uniquement en passant par le confessionnal. Au contraire, les fautes commises dans toutes les fausses « religions » révèlent la malice de celles-ci puisqu’elles sont commises avec leur accord. Et ces fausses « religions » ont la plupart du temps été créées pour favoriser ces fautes et leur donner une apparence de légitimité. Un des premiers actes de Luther n’a-t-il pas été de permettre le divorce aux princes allemands ? Ne parlons pas des horreurs du bouddhisme avec son culte phallique et encore moins de la religion des droits de l’homme qui a pour but de valider toute révolte, qui est le culte de la révolte contre Dieu.

Alors, quand on constate que ce sont les « prêtres » de la religion des droits de l’Homme, les procureurs de Pennsylvanie, les francs-maçons, les journalistes achetés par eux, qui font un procès à l’Église pour des vices qu’ils encouragent et qu’ils prétendent justifier chez eux-mêmes, qu’ils justifient pas leurs propres lois ! Ils reprochent à l’Église le vice contre nature de certains de ses prêtres, mais ils lui interdisent de s’y opposer sous prétexte d’homophobie ! On sent le rire triomphant de Satan dans ces attaques. Rire d’autant plus triomphant qu’il a obtenu que les hommes d’Église épousent le monde, c’est-à-dire l’épousent lui, Satan, ce qui est bien le pire de tous les vices contre nature.

Abbé François Pivert
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[1] Témoignage durant l’émission L’Homme Nouveau, Club des hommes en noir à 16 mn 45. Mais je vous déconseille de perdre votre temps à écouter cette émission de libéraux.

24 septembre 2018

[Wigratzbad (blog) - FSSP] Première messe solennelle de l'abbé Kegelin

SOURCE - Wigratzbad (blog) - FSSP - 24 septembre 2018

Ordonné prêtre le 23 juin dernier, l'abbé Jean-Antoine Kegelin a célébré sa première messe solennelle le 6 juillet à Ebersmunster en Alsace, sa région d'origine. Le prêtre assistant était son propre frère, l'abbé Louis-Dominique Kegelin, prêtre depuis neuf ans et responsable de notre apostolat de Saint-Etienne. Depuis lors notre nouveau prêtre a rejoint sa première affectation, la maison du district de France, à Bourges.