9 septembre 2018

[Alexandre Pauze - Le Progrès] Les catholiques traditionalistes font messe à part

SOURCE - Alexandre Pauze - Le Progrès - 9 septembre 2018

Les fidèles de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X communient chaque dimanche, en fin d’après-midi à Guitard. En 2019, ils se retrouveront à la chapelle de la Visitation au Puy que la mouvance vient d’acquérir.

C’est sur les hauteurs de Guitard qu’une vingtaine de fidèles altiligériens de la FSSPX (Fraternité sacerdotale Saint-Pie X) viennent communier, chaque dimanche, dans une grande bâtisse.

Cette mouvance, fondée par Monseigneur Lefebvre, en 1970, en opposition avec le modernisme et la liberté religieuse exprimés par le concile Vatican II (1962-1965) n’est plus, depuis 1975, une œuvre de l’Église catholique romaine. C’est pourquoi ses membres ne fréquentent plus les messes « officielles » car « il y a un manque de richesse spirituelle », note un retraité de Dunières à fin du service.
L’œcuménisme n’y est pas en odeur de sainteté
Officiant ce jour-là à Guitard, l’abbé Gendron va plus loin : « La messe doit être un sacrifice que l’on offre à Dieu. Or, c’est devenu un repas, l’autel est devenu une table à manger, comme l’ont toujours fait les protestants. On protestantise la messe. »

L’œcuménisme n’est pas en odeur de sainteté à la FSSPX : « Depuis Vatican II, on a donné le droit à toutes les religions d’exister que ce soit l’islam, le protestantisme ou le judaïsme alors que nous, on ne va pas chez eux. On peut les tolérer tant qu’elles ne viennent pas déranger la foi catholique mais ça doit s’arrêter là », argumente le prêtre.

L’année prochaine, les célébrations de l’abbé Gendron seront moins confidentielles. La FSSPX est en passe d’acquérir la chapelle de la Visitation en vieille ville du Puy. L’occasion d’attirer de nouveaux fidèles ? « C’est possible, espère-t-il. De plus en plus de gens assistent à nos messes car ils se posent beaucoup de questions par rapport à l’Église officielle qui vit une crise. »
« Une secte catholique »
Laurent Johany, élu d’opposition de gauche au Puy-en-Velay, dénonce ce conservatisme ainsi que l’installation dans la cité ponote de « cette organisation qui refuse les dialogues interreligieux, revendiquant sa liturgie comme seule vérité ».

Il n’hésite pas à qualifier la FSSPX de « secte catholique intégriste », dénonçant notamment sa « sympathie » pour le maréchal Pétain, ou l’aide accordée par ses prêtres au vichyste Paul Touvier quand il était recherché pour crimes contre l’humanité

La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) n’a, à ce jour, reçu « aucun signalement de dérives de nature sectaire avérée ». Mais son service communication assure que la FSSPX « fait régulièrement l’objet d’interrogations ».

Alexandre Pauze