31 janvier 2008

[Abbé Philippe Laguérie - IBP] Nouvelles de l’IBP

SOURCE - Abbé Philippe Laguérie, ibp - 31 janvier 2008

Cher monsieur l’abbé,

Vous ne nous donnez que très peu de nouvelles de l’Institut. On dirait qu’il ne s’y passe (presque) rien et c’est par les amis que nous apprenons les choses. On sait les femmes curieuses, il est vrai, mais n’est-ce pas exacerber ce défaut que de ne nous donner aucune nouvelle ? Vous savez combien votre œuvre jeune et dynamique nous tient à cœur ! C’est comme le fer de lance de notre espoir pour l’Eglise et nous voudrions tellement qu’elle prospère. Pardonnez mon impatience et, s’il vous plait, ne laissez pas aux autres un soin qui vous revient.

France Housset - Bois Colombes

Chère madame,

Il est vrai que je ne prends pas le temps de dire à nos amis les nombreuses nouvelles de notre jeune Institut et puisque que vous me rappelez si justement et si gentiment à l’ordre, je m’exécute. Merci à vous. D’autant qu’il se passe tellement de choses que je ne sais pas par quoi commencer. D’où le caractère décousu de mes réponses que la logique (féminine en l’occurrence) voudra bien me pardonner. Car ce n’est pas parce qu’il ne se passe rien, ou pas assez, que nous n’avons pas le cœur à communiquer ; c’est parce qu’il se passe tellement de choses que nous n’en n’avons pas le temps. Par où commencer ?

Tout d’abord, je vous invite aux ordinations du samedi 16 février en l’église paroissiale de Courtalain (9h30) que son Exc. Mgr Pansard a bien voulu mettre à notre disposition pour l’occasion. Comme d’ailleurs ce valeureux évêque (de Chartres) nous la prête tous les dimanches et jours de fête par convention signée entre lui et le directeur du séminaire, notre célèbre Abbé Christophe Héry. Merci à l’évêque de Chartres pour sa compréhension et sa bienveillance.

Ce jour-là, c’est son Exc. Mgr Madec, Archevêque émérite de Toulon, qui conférera la tonsure, les ordres mineurs et 6 sous-diaconats à 23 de nos séminaristes. Quelle joie en perspective. Bravo à tous mes confrères du séminaire qui réalisent un travail gigantesque et démontrent la grâce de Dieu sur notre Institut qui, dois-je vous le rappeler, n’a pas encore un an et demi ! Merci aux abbés Héry, Forestier, Krolikowsky et Vella. Merci à tous les professeurs qui se succèdent sans relâche, au premier rang desquels notre jeune et brillant docteur en Sorbonne, l’abbé de Tanoüarn, responsable des théologiens.

Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises, chère madame. Le 23 février, huit jours plus tard donc, 4 de nos séminaristes recevront le diaconat des mains de son Exc. Mgr de Magistris et seront, par le fait même, incardinés dans le Bon Pasteur. Où donc ? A Rome s’il vous plait. En quelle église ? Allez-vous me croire ? En la cathédrale du Pape, la Mère et la Maîtresse de toutes les églises, la première et la plus vénérable de la chrétienté : Saint Jean de Latran ! Merci à notre valeureux abbé Fournié, notre représentant en la ville éternelle ; merci au cardinal Ruini, vicaire du Pape, qui donne cette autorisation. Merci à tous les acteurs de ce geste éminemment symbolique et fort de la bienveillance du Pontife Romain sur notre modeste Institut. On trouve des billets d’avion pour 50 Euros aller-retour, sur certaines compagnies (j’ai fait ce voyage pour 27 Euros au mois de novembre) alors, si le cœur vous en dit…

En France, on avance, quoiqu’on en dise. Deux églises ont été accordées par leurs ordinaires respectifs : l’église de Courtalain dans le diocèse de Chartres et celle de Rolleboise dans celui de Versailles. Merci encore aux deux évêques qui nous accordent leur confiance : Mgr Pansard, évêque de Chartres et Mgr Aûmonier, évêque de Versailles. Ce sont nos prêtres du séminaire qui desservent Courtalain et M. l’abbé Aulagnier qui assure Rolleboise. Ces deux réalisations manifestent hautement, après la belle réussite de Saint Eloi, que la collaboration est possible, souhaitable et fructueuse. Quel gage décisif pour la paix de l’Eglise qui est en France!

M. l’abbé Roch Perrel est à la veille de s’embarquer pour Sao Paulo, au Brésil, et prendre la direction de notre séminaire sud-américain. Il est facile de comprendre que notre cher abbé Navas, supérieur de district de l’Amérique du sud ne peut plus gérer nos quatre maisons là-bas et assurer la télé-direction de ce séminaire prometteur. Il faut des énergies nouvelles et résidentes. Et quelle énergie que celle de l’abbé Roch Perrel, dont le seul rire suffit à démontrer le zèle apostolique qu’il est susceptible de déployer. Un mélange de prudence, de régularité et de sérieux, de joie continuelle et communicative : ce n’est pas de gaité de cœur que nous le regardons partir si loin. Mais l’enjeu est considérable aussi : des dizaines, des centaines de vocations sont là, sans la Tradition et ses trésors doctrinaux et liturgiques et bien souvent livrées aux caprices idéologiques encore tenaces. Il faut le Bon Pasteur pour rassembler ces brebis éparses et jamais prêtre n’aura porté si bien les couleurs de son institut que cet exceptionnel confrère. Mais attention aux nouveaux venus. Un cadeau lui sera fait et vous êtes priés d’envoyer vos dons à M. l’abbé Julien. (1 rue saint Eloi, 33000 Bordeaux).

Lequel abbé Julien vient d’être nommé, sur ma présentation, vicaire officiel de saint Eloi par son Eminence le Cardinal Ricard en remplacement de l’abbé Héry. Merci au Cardinal qui, en outre, donne les pouvoirs de confesser aux 5 prêtres ordonnés à Bordeaux le 22 septembre dernier et les maintient à notre prestigieux abbé Héry désormais à la tête de notre séminaire.

Nous avons encore d’autres contacts très positifs avec quelques évêques de France, avec une bienveillance particulière ça et là. Mais vous comprendrez, chère madame, qu’il serait très désagréable à ces prélats (et je les comprends) de trouver ici l’étalage public de négociations privées et là doit forcément se borner votre légitime curiosité. Ce sera donc un autre épisode.

Sachez tout de même que le Bon Pasteur compte 19 prêtres incardinés, une bonne dizaine de prêtres associés, 35 séminaristes (il en arrive chaque semaine, surtout en ce moment) dont, s’il plait à Dieu, 4 au moins devraient être prêtres cette année.

Aussi, vous promettant désormais de vous tenir informée plus fréquemment et quoiqu’il m’en coûte de devoir ne vous dire que cela (si vous saviez ! je suis cruel) je vous invite à vous joindre à notre action de grâces envers la Providence qui, sans nous ménager pourtant les épreuves de toute sorte, manifeste si clairement que c’est bien « dans la faiblesse que se déploie la force » comme nous le rappelait si justement l’Apôtre des Nations dimanche dernier.

[Paix Liturgique] Rome s'adresse aux Scouts d'Europe

SOURCE - Lettre de Paix Liturgique n°82 - 31 Janvier 2008

La Lettre de Paix liturgique
31 Janvier 2008 - Numéro 82
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Rome s'adresse aux Scouts d'Europe

L'hostilité de L'Association Française des Guides et Scouts d'Europe au Motu Proprio Summorum Pontificum et son refus de le voir appliqué au sein du mouvement a provoqué une réaction à Rome.

Le Cardinal Hoyos, président de la Commission Ecclesia Dei, a envoyé le 14 janvier un courrierau Président de l''AGSE, Jean-Marie Nessi, lui demandant explicitement de revenir sur sa position de refuser la célébration de la forme extraordinaire lors des activités du mouvement.

"Dernièrement sont arrivés à la Commission Pontificale "Ecclesia Dei" de nombreuses lettres au sujet de la Déclaration que vous avez fait au nom des Guides et Scouts d'Europe, qui porte le titre « Place au Scoutisme » et la date du 17 novembre 2007.

Dans cette Déclaration vous vous exprimez sur l''impossibilité de faire usage de la forme extraordinaire du Rite Romain pendant des activités de votre mouvement, comme par exemple des camps.

Comme vous le savez, cette matière a été réglée par le Motu proprio « Summorum Pontificum » du Souverain Pontife Benoit XVI entré en vigueur le 14 septembre 2007, lequel a donné à la Commission la charge de veiller sur l'application de ce Motu proprio.

Les lettres, qui nous sont arrivées, proviennent de la part de nombreux prêtres, - dont 61 ont signé une pétition explicite adressée à cette Commission Pontificale, - et aussi de la part des laïcs membres de votre mouvement : toutes expriment la même préoccupation que cette interdiction de l'usage de l'usage extraordinaire ne soit pas conforme au Motu proprio et devrait causer de grands problèmes dans plusieurs sections des Scouts d'Europe.

Après avoir fait une profonde réflexion sur la matière, je me vois dans l'obligation de vous inviter à reconsidérer cette normative ; un nouvelle réglementation de votre part devrait prendre acte de ce qui suit :

Les prêtres membres d'un Mouvement de l'Eglise ont le droit de célébrer selon la forme extraordinaire, comme tous les autres prêtres ; ils ne peuvent, certes, imposer cette forme à tout leur mouvement ; d'autre part, les Dirigeants de telles Associations et Mouvements ne peuvent, ni imposer ni empêcher cette forme de la célébration dans leur Mouvement.

Je vous saurais donc gré, Monsieur le président, si vous pouviez en informer le comité des Scouts d'Europe lors de la réunion annuelle des Conseillers religieux prévue pour le 14 janvier 2008.

Signé : Dario Card. Castrillon Hoyos"


Malgré cela, le président du conseil d''Administration de l''AGSE a refusé de communiquer ce courrier et a envoyé le communiqué trompeur suivant:

Les commissaires généraux ont informé les commissaires de province que le président de la commission pontificale Ecclesia Dei m'avait adressé en tant que président de l'AGSE une lettre par fax le 14 février 2008 concernant le communiqué « Place au scoutisme » du 17 novembre 2007. Cette information a également été donnée aux conseillers religieux présents lors du colloque, comme le demandait son auteur.

Cette question, si elle nous intéresse au premier chef, dépasse le cadre des Guides et Scouts d'Europe. Elle nécessite notamment des échanges entre le Siège Apostolique, les évêques de France et les dirigeants de l'Association, dans le respect des procédures prévues.

Il nous a donc été demandé d'être patients et discrets en attendant les résultats des échanges en cours afin d'éviter une communication prématurée.

Je ne peux vous donner par lettre davantage d'informations et considère avoir répondu aux demandes de diffusion de ce document émanant de certains administrateurs.

Jean-Marie Nessi


Devant une telle mauvaise volonté, la Commission Ecclesia Dei s''est vue dans l''obligation de communiquer elle-même ce texte par internet aux administrateurs.

Que cette lamentable histoire nous serve de leçon et nous invite enfin à mettre en oeuvre des mesures apaisantes d''unité et de charité.
Sylvie Mimpontel

Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l'Eglise.

Le 3 février messe à Lisieux- Calvados
Dans le cadre de l''application du Motu Proprio, Mgr. Lagoutte, recteur de la Basilique de Lisieux, célébrera la messe St.Pie V, le dimanche 3 Février, à 9H00, à la Chapelle de l''Adoration de la crypte de la Basilique de Lisieux.

Merci de priez à cette intention ou de venir nous retrouver à Lisieux

Contact :
Anne-Marie Le Gall
annemarie.le.gall@cegetel.net

Une plaisanterie de mauvais gout à Louveciennes ? Yvelines

Louveciennes une paroisse des Yvelines ou plus de 100 fideles participeraient demain à la messe selon la forme extraordinaire du rite latin est devenu un lieu d’interrogation …

Cette paroisse étant actuellement sans curé titulaire, est administré par le le Père Leborgne , vicaire général du diocèse de Versailles. Aux fideles qui l’ont sollicité pour que soit célébrée une messe hebdomadaire, et qui dans un souci de conciliation avait été jusqu''à accepté que dans un premier temps cette mese soit seulement mensuelle voire trimestrielle il leur fut été répondu qu’il devrait voir cela l’année prochaine avec leur futur curé… c''est-à-dire un renvoi aux calendes grecques !

Comment un nouveau curé pourrait-il agir autrement que le vicaire général du diocèse ? C’est pourquoi de nouveau les fideles s’organisent pour qu’au moins une expérience de célébration soit tenté à Louveciennes avant l’été

Contact :
info@motuproprio78.com

Nouvelle demande Is sur till – Cote d’Or
Un groupe de fidèles de la région d’Is sur tille à 30 km de Dijon a entrepris depuis plus d’un trimestre d’obtenir la célébration d’une selon la forme extraordianire du rite latin, merci de les rejoindre et de les aider dans leur démarches.

Nouvelle demande à Bayonne – Pyrénées atlantiques

Des fidèles s’organisent pour demander la célébration régulière d’une messe selon la forme extraordinaire du rite latin à Bayonne. Merci de les aider ou de les rejoindre.

Contact : bevalexis@hotmail.fr

Nouvelle demande en Seine et Marne

Des fideles de St Georges de Couilly Pont aux Dames, et de Saint Germain sur Morin en Seine et Marne sollicite la célébration d’une messe selon la forme extraordinaire du rite latin dans l’une de ces deux églises. Merci de les soutenir ou de les rejoindre.

Contact : d.m.bataille@free.fr

Dialogue avec nos lecteurs

DE JMM

Je reçois vos messages depuis quelques mois. Il me semble que leur contenu dément assez régulièrement le titre "Paix liturgique". De sorte que la polémique "liturgique" paraît assez misérable face aux problèmes de l''Eglise et du monde. J''essaie de travailler au service de l''Eglise, comme beaucoup de personnes autour de moi, sachant que peu de prêtres sont disponibles pour ce service. Peut-être n''avez-vous pas l''expérience du manque de prêtres et êtes-vous tentés par la suffisance des gens riches. N''avez-vous rien de mieux à faire que de vous adonner à ce genre de "combat" ? Est-ce que les premiers disciples du Christ s''y reconnaîtraient ?

J.M. M.
Cher Monsieur,

Merci pour votre message.

Nous avons certainement beaucoup à apprendre de vous, de votre engagement au service de l''Eglise et de votre dévouement. Permettez-nous de n''être que ce que nous sommes, de simples pères et mères de familles de base qui n''ont d''autres prétentions que de faire de leur mieux pour élever leurs enfants dans la foi de l''Eglise et se sanctifier eux mêmes. Cela, nous le faisons avec nos pauvretés, nos faiblesses et nos défauts. Peut être y a-t-il des maladresses, des erreurs mêmes. Cet engagement aussi imparfait soit il ne mérite-t-il pas également un minimum de respect ? Sans soute n''avez vous pas remarqué que depuis 40 ans, les fidèles et les prêtres attachés à la liturgie traditionnelle de l''Eglise sont traités dans les diocèses de France comme des chrétiens de seconde catégorie. Dans cette perspective, l''expérience du manque de prêtres est d''autant plus intolérable que de nombreux jeunes prêtres issus des communauts traditionnelles (reconnues par Rome) n''ont aujourd''hui pas de réels apostolats puisqu''on continue à préférer des églises vides que des églises avec un clergé jugé par "trop classique". Quoi qu''il en soit nous sommes parfaitement d''accord avec vous, la polémique liturgique est assez misérable car de polémique il ne devrait y avoir puisque le Pape a parlé. Si seulement cela était suivi dans les faits en France, de nombreux chrétiens n''ayant plus à se soucier de leurs propres survies, pourraient oeuvrer avec vous et d''autres à d''autres tâches dans l''Eglise.

Cordialement,

PL

[Cardinal Hoyos - Forum Catholique] Lettre du cardinal Hoyos au Président des Scouts d'Europe

SOURCE - mis en ligne par leforumcatholique.org - Janvier 2008

Monsieur le Président,

Dernièrement sont arrivés à la Commission Pontificale “Ecclesia Dei” de nombreuses lettres au sujet de la Déclaration que vous avez fait au nom des Guides et Scouts d’Europe, qui porte le titre « Place au Scoutisme » et la date du 17 novembre 2007.

Dans cette Déclaration vous vous exprimez sur la possibilité de faire usage de la forme extraordinaire du Rite Romain pendant des activités de votre mouvement, comme par exemple des camps.

Comme vous le savez, cette matière a été réglée par le Motu proprio « Summorum Pontificum » du Souverain Pontife Benoit XVI entré en vigueur le 14.9.2007, lequel a donné à la Commission la charge de veiller sur l’application de ce Motu proprio.

Les lettres, qui nous sont arrivées, proviennent de la part de nombreux prêtres, - dont 61 ont signé une pétition explicite adressée à cette Commission Pontificale, - et aussi de la part des laïcs membres de votre mouvement : toutes expriment la même préoccupation que cette interdiction de l’usage de l’usage extraordinaire ne soit pas conforme au Motu proprio et devrait causer de grands problèmes dans plusieurs sections des Scouts d’Europe.

Après avoir fait une profonde réflexion sur la matière, je me vois dans l’obligation de vous inviter à reconsidérer cette normative ; un nouvelle réglementation de votre part devrait prendre acte de ce qui suit :

Les prêtres membres d’un Mouvement de l’Eglise ont le droit de célébrer selon la forme extraordinaire, comme tous les autres prêtres ; ils ne peuvent, certes, imposer cette forme à tout leur mouvement ; d’autre part, les Dirigeants de telles Associations et Mouvements ne peuvent, ni imposer ni empêcher cette forme de la célébration dans leur Mouvement.

Je vous saurais donc gré, Monsieur le président, si vous pouviez en informer le comité des Scouts d’Europe lors de la réunion annuelle des Conseillers religieux prévue pour le 14 janvier.

Signé : Dario Card. Castrillon Hoyos

25 janvier 2008

[Paix Liturgique] La Croix replie les bannières

SOURCE - Paix liturgique n°81 - 25 janvier 2008

La Croix replie les bannières

Il ne faut pas s’y tromper, l’article d’Isabelle de Gaulmyn, dans La Croix, que nous reproduisons ci-dessous – un rapport objectif, une analyse détachée –, fait partie des « signes des temps ». Elle constate simplement : « Depuis la nomination du nouveau cérémoniaire, Mgr Guido Marini, les célébrations pontificales donnent un espace de plus en plus large aux traditions liturgiques préconciliaires ». Et elle conclut impavidement : « Le motu proprio de juillet 2007 visait ainsi non seulement à libéraliser la messe en rite tridentin, mais aussi à ce que l’ancien rite puisse influencer le rite de Paul VI ». On a bien lu. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est La Croix ! Lorsque l’on sait, par ailleurs, que La Croix a délégué Nicolas Senèze pour suivre attentivement le bouillonnement des demandes de messes en paroisse selon la « forme extraordinaire », que la direction du journal prépare ses munitions informatives pour couvrir avant ses confrères « bien informés », Sophie de Ravinel, Henri Tincq, les événements que présagent à l’évidence les frémissements de plus en plus importants du côté de la Fraternité Saint Pie X, point n’est besoin de regarder le baromètre : la dépression s’est installée sur la France jadis « progressiste ». S’il s’agissait d’une guerre – mais la métaphore serait vraiment inconvenante ! – on dirait qu’une des armées en présence s’apprête à l’éventualité d’une retraite en bon ordre.

Voici l’article :

Benoît XVI a célébré une messe « dos au peuple »

Le pape entend montrer, en utilisant des éléments de la tradition liturgique préconciliaire, que Vatican II et le nouveau Missel ne s''inscrivent pas en rupture mais dans la continuité de l'ancien rite.

Benoît XVI a-t-il célébré hier en rite tridentin ?


Non, mais pour la première fois, hier, dans la chapelle Sixtine, le pape a publiquement célébré la messe dos au peuple, face à l''autel, suivant donc la tradition préconciliaire. Pour cette célébration, où, comme chaque année, le pape baptise des enfants, on a donc utilisé l''ancien autel de la chapelle, qui se trouve contre le mur, sous la fresque du jugement dernier de Michel-Ange. Durant tout le pontificat de Jean-Paul II, et les premières années de celui de Benoît XVI, les responsables de la célébration avaient recours à un autel mobile en bois, placé au milieu du choeur.

Pourquoi une messe dos au peuple ?


Une note rendue publique par le Bureau des célébrations liturgiques pontificales donne une explication esthétique : il s''agit « de ne pas altérer la beauté et l''harmonie de ce joyau architectural, en préservant sa structure du point de vue de la célébration ». Le Bureau des célébrations précise que, pour le reste, la messe s''est déroulée « selon le Missel ordinaire, introduit par Paul VI, après le concile Vatican II ». En réalité, depuis la nomination du nouveau cérémoniaire, Mgr Guido Marini, les célébrations pontificales donnent un espace de plus en plus large aux traditions liturgiques préconciliaires. L''ancien trône pontifical a été ressorti pour les célébrations, et se trouve sur le côté droit et non plus au centre. D''autres éléments, chandeliers, crucifix posés sur l''autel, ont aussi été réintroduits, tout comme les vêtements liturgiques, empruntés à une tradition plus ancienne.

Quel est l''objectif poursuivi par Benoît XVI ?


Le pape veut montrer la voie pour une évolution liturgique. Selon Benoît XVI, en effet, Vatican II n''a pas introduit de rupture dans la liturgie. Le motu proprio de juillet 2007 visait ainsi non seulement à libéraliser la messe en rite tridentin, mais aussi à ce que l''ancien rite puisse influencer le rite de Paul VI. Dans l''esprit du pape, cela devrait permettre de préserver la liturgie d''innovations qu''il juge excessives. Dans la lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio, il estimait que « les deux formes d''usage du rite romain peuvent s''enrichir réciproquement ». « Dans la célébration de la messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l''a été souvent fait jusqu''à présent cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. » Car « il n''y a aucune contradiction entre l''une et l''autre édition du Missale Romanum : l''histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l''improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. »

ISABELLE DE GAULMYN
La Croix, 14 janvier 2008
Sylvie Mimpontel

Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Eglise.

Saint-Michel d’Andaines – Orne (Suite)

Nous étions à la messe de l'abbé Talbot à Saint-Michel des Andaines (entre Bagnoles de l''Orne et Domfront), en présence du père Philippe Pottier, vicaire épiscopal du diocèse de Séez. Nous avons pu assister à une très belle messe chantée. L''église était pleine (aux alentours de 130 personnes), réunissant des personnes attachées à la forme extraordinaire du rite de toute la région aux villageois manifestement heureux de la réouverture hebdomadaire de leur église pour la messe dominicale car elle n''était jusque-là utilisée que trois fois par an mais très bien entretenue par des sacristains fidèles. Il s''agit là d''un formidable témoignage d''une réouverture d''église. La messe a lieu tous les dimanches à 11h30.

Contact : motuproprio61@neuf.fr

Les Scouts d'Europe et le Motu Proprio

On nous informe que la Commission Ecclesia Dei est intervenue afin de demander la révision de l''application du Motu Proprio Summorum Pontificum par la branche française de la Fédération Scouts d''Europe alors que les conseillers religieux de l''Association Française des Guides et Scouts d''Europe étaient réunis récemment pour leur colloque annuel. Le Cardinal Castrillon Hoyos a en effet écrit au Président de l’AGSE. Avant d’apprendre l’existence de cette lettre, les commissaires généraux et Mgr Rivière avaient précisé que si Rome se prononçait, ils obéiraient bien évidemment à ce qui leur serait demandé.

Bientôt une messe à Rueil-Malmaison ? – Hauts-de-Seine

De très nombreuses familles de Rueil-Malmaison et de ses environs se regroupent pour que soit célébrée dans leur ville une messe selon la forme extraordinaire du rite latin.

Renseignements auprès de Brigitte et Bernard Puntis :

bernard.puntis@wanadoo.fr

Urgence à Morlaix (Finistère)

Des fidèles s’organisent à Morlaix dans le Finistère pour solliciter la célébration d’une messe selon la forme extraordinaire du rite latin.

Les personnes qui désirent se joindre à ce groupe pourront contacter:

info@motuproprio29.com

Vers un groupe stable à Dax et Mont-de-Marsan – Landes

Des fidèles de la région de Dax et Mont-de-Marsan se regroupent actuellement pour former un groupe stable qui pourrait bénéficier d’une célébration hebdomadaire de la forme extraordinaire du rite latin.

Les familles intéressées peuvent contacter:

info@motuproprio40.com

Una Voce recrute... des bénévoles

Una Voce (Association pour la sauvegarde et le développement de la liturgie latine, du chant grégorien et de l''art sacré dans le sein de l''Eglise catholique romaine) cherche bénévoles – un jour par semaine – pour son siège parisien de la rue de la Procession, Paris XVe. Métro Pasteur ou Volontaires. Travaux de secrétariat très variés.

Ecrire à : unavoce@orange.fr ou appeler le : 01 30 40 02 89

Pour en savoir plus, consultez le site de Paix Liturgique : paixliturgique.com

24 janvier 2008

[Abbé Lorber, fsspx] Réponses à des questions récurrentes concernant la Fraternité St-Pie X - abbé Lorber

SOURCE - Abbé Lorber, fsspx - amiens-catholiques-sdf.com - 24 janvier 2008

Quelle est la réalité du "schisme"? Sommes-nous excommuniés? Refusons-nous le concile Vatican II?  Pouvons-nous invoquer le Motu proprio du pape Benoît XVI?

Autant de questions qui nous sont posées de façon récurrente et auxquelles nous donnons réponse par ce document.


Est-il vrai que « La Fraternité St-Pie X est née du schisme entre Mgr Lefebvre et le Saint Siège en 1988. »?
La Fraternité St-Pie X a été fondée en 1970 et ses statuts ont été approuvés le 1er novembre de cette même année par Mgr Charrière, évêque de Fribourg en Suisse. Comme toute congrégation, la Fraternité St-Pie X a débuté en tant que congrégation de droit diocésain. Sa fondation ne date pas de 1988 et n’est entachée d’aucun soupçon d’illégalité.

En raison de son développement sur les 5 continents, elle devrait jouir aujourd’hui du statut de droit pontifical; ce n’est pas le cas. C’est précisément l’objet des pourparlers avec Rome depuis 2001.
Reconnaissez-vous le pape?
Nous avons toujours reconnu le pape, de Paul VI à Benoît XVI. Le fait de soulever des contradictions sur certains points par rapport à l’enseignement de toujours de l’Eglise, ne signifie pas un rejet de l’autorité ou de la fonction pontificale – ou alors il faudrait affirmer qu’une bonne partie de l’épiscopat français et allemand est schismatique, pour ne pas toujours épouser la vision des choses du pape. Certains évêques français ne sont-ils pas allés à Rome pour s’opposer à la volonté du pape Benoît XVI voulant libéraliser la messe traditionnelle? Certains évêques d’Allemagne n’ont-ils pas publié un document justifiant l’accès à l’eucharistie pour les divorcés remariés, et ce contre la volonté du pape? Le pape Jean-Paul II a demandé aux prêtres et religieux de remettre l’habit religieux, il n’a pas été suivi. Et nous pourrions citer bien des cas de désobéissance factuelle qui n’implique pas pour autant un rejet de la fonction pontificale.

Le schisme consiste à réprouver l’autorité du pape et à créer sa propre Eglise. Dans notre cas, il n’en est rien. Nos prêtres nomment le pape chaque jour au canon de la messe, ainsi que l’évêque du diocèse dans lequel ils se trouvent. Nous prions publiquement pour le pape à chaque Salut du St-Sacrement. D’ailleurs les membres de la Fraternité St-Pie X qui ne reconnaîtraient pas Benoît XVI (et ses prédécesseurs) comme pape sont exclus de la congrégation.
Mais pourquoi dit-on alors de vous que vous êtes schismatiques?
C’est une épithète dans la bouche de ceux qui ne nous veulent pas forcément du bien. Elle n’est cependant pas fondée, la réalité des faits la dénie, puisque nous n’avons pas créé d’Eglise parallèle. D’ailleurs, Rome le reconnaît et ne nous accuse pas d’être schismatique. Seule la méconnaissance du dossier à notre sujet pousse à une telle affirmation.
Donc tout va bien? Pourtant vous avez bien été excommuniés!
L’excommunication n’est pas synonyme de schisme. Ce sont des termes juridiques précis qu’il convient de ne pas mélanger. Le schismatique est celui qui rejette l’autorité et la fonction pontificale, l’excommunié est un puni pour avoir enfreint une règle importante du droit canon.

De fait, le pape Jean-Paul II a usé de l’excommunication une fois dans sa vie, en 1988, à l’égard de Mgr Lefebvre, Mgr Castro Mayer et les quatre évêques consacrés. Ce sont donc six personnes qui ont été excommuniées. Par contre, les prêtres et les fidèles ne le sont pas.

Évidemment on pourrait se poser la question de l’opportunité d’user de cette mesure répressive, alors que depuis 30 ans, dans l’Eglise, certains évêques et des prêtres ont enseigné bien des hérésies, se sont permis des choses parfois contraires à la foi sans jamais avoir été inquiétés.
Estimez-vous que l’excommunication de ces 6 évêques soit injuste?
Considérons le droit canon: l’excommunication pour un évêque qui consacrerait un autre évêque sans mandat pontifical est une mesure relativement récente dans l’histoire de l’Eglise, elle date du pape Pie XII (1938-1959). Suite à la création de l’Eglise patriotique chinoise – à la solde du gouvernement communiste – le pape Pie XII a voulu mettre une barrière pour éviter la création d’autres Eglises nationales, d’où cette mesure répressive lourde. Voilà l’intention du législateur et donc l’esprit de cette loi.

Or, chez Mgr Lefebvre, il n’a jamais été question de créer une Eglise parallèle. Il n’a sacré les quatre évêques que dans le but de préserver le sacerdoce ainsi que la messe traditionnelle, devançant en cela la volonté du pape qui vient de reconnaître sa pleine légitimité et sa nécessité pour féconder le nouveau rite.

En 1988, vu l’hostilité dont la Fraternité était l’objet, aucun évêque n’était prêt à ordonner les 250 séminaristes qui se préparaient au sacerdoce dans les 6 séminaires de la congrégation. Les évêques de la Fraternité n’ont aucune juridiction, ils ont comme fonction de donner les sacrements, là s’arrête leur mission canonique; ils sont soumis au supérieur général, lequel est élu de façon régulière suivant les statuts de la congrégation approuvés officiellement par l’Eglise.

Cette absence de volonté schismatique dont la Fraternité St-Pie X a fait la preuve en 20 ans a été reconnue par Romequi évoque aujourd’hui la question de la levée de cette excommunication.
Mgr Bouilleret cite le P. Jean-Paul Durand lequel semble dire que vous êtes schismatiques. Le Père Durand est une voix « autorisée »; que répondez-vous?
Vous dites bien qu’il « semble dire », car la citation est tronquée et relativement incompréhensible; mais globalement, il semble dire que nous sommes schismatiques. Le Père Durand est consulteur du Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs. On pourrait lui opposer d’autres affirmations en provenance de personnes plus autorisées que lui, c’est-à-dire ayant des postes de responsabilité plus importants. A titre d’exemple:

  • Dans un entretien accordé au journal italien 30 jours, en septembre 2005, le cardinal Hoyos, alors encore préfet de la Congrégation pour le Clergé (aujourd’hui, président de la Commission Ecclesia Dei), affirmait: « Mgr Lefebvre a maintenu sa décision de consacrer des évêques et cela a donc créé cette situation de détachement, même s’il ne s’agit pas formellement d’un schisme. » Le 13 novembre de la même année, devant la télévision italienne TV Canal 5, il renchérit: « Nous ne sommes pas face à une hérésie. On ne peut pas dire en termes corrects, exacts, précis qu’il y ait un schisme. (…) Ils sont à l’intérieur de l’Eglise. Il y a seulement ce fait qu’il manque une pleine, une plus parfaite communion, parce que la communion existe. »


  • Le 28 juin 1993, le Vatican a renversé le décret du 1er juillet 1988 et a déclaré que l’accusation de schisme à l’égard de la Fraternité St-Pie X est sans fondement (déclaration officielle nº 10311 de Mgr Cacciavillan, Nonce apostolique aux Etats-Unis, de la part du Cardinal Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi). Les faits: aux Etats-Unis, des fidèles avaient fait appel à un des évêques sacrés par Mgr Lefebvre pour l’administration du sacrement de la confirmation. L’évêque du lieu, après une monition canonique, excommunia les 6 fidèles. Rome, par la bouche du Nonce apostolique, et sur demande du Préfet de la doctrine de la foi, annula l’acte de l’évêque arguant que le motif de schisme n’était pas valable.


  • Dans une lettre datée du 3 mai 1994, le Cardinal Cassidy, président du Conseil Pontifical pour l’Unité des chrétiens, écrit à un correspondant étranger: « En ce qui concerne votre demande, je voudrais faire remarquer tout de suite que le Dicastère sur l’Oecuménisme n’est pas concerné par la Fraternité Saint-Pie X. La situation des membres de cette Société est une affaire interne de l’Eglise catholique. La Fraternité St-Pie X n’est pas une autre Eglise ou une Communauté ecclésiale dans le sens qu’utilise ce Dicastère. Bien sûr, la messe et les sacrements administrés par les prêtres de la Fraternité St-Pie X sont valides. (…)»


  • «L’examen des circonstances dans lesquelles l’archevêque Lefebvre a procédé à des consécrations épiscopales à la lumière des canons 1321, 1323 et 1324 élève pour le moins un doute significatif sinon une certitude raisonnable contre la validité de la déclaration d’excommunication prononcée par la Congrégation des Evêques. » Telle est la conclusion d’une thèse de droit canonique soutenue à Rome en 1995 (Université Grégorienne) par le Père Gerald E. Murray avec félicitations du jury. Le Père Gerald E. Murray n’est pas un prêtre de la Fraternité St-Pie X. Il exerce son ministère dans l’archidiocèse de New-York.


  • Nous pourrions continuer la liste et citer bien des faits; ce serait quelque peu fastidieux. Un dernier: à la demande d’un évêque du Gabon, s’il fallait noter les mariages célébrés par les prêtres de la Fraternité St-Pie X dans les registres des paroisses, la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements a répondu par l’affirmative.

Le pape peut-il se tromper quand il porte une excommunication à l’encontre d’un membre de l’Eglise?
Une excommunication est un acte disciplinaire, qui par nature ne peut être revêtu de l’infaillibilité. Que Rome puisse porter un jugement erroné dans un cas circonstancié, voilà une chose qui est arrivée dans l’histoire de l’Eglise. Le cas de Mgr Lefebvre n’est pas le premier. Saint Athanase, évêque d’Alexandrie (IVe siècle) et Docteur de l’Eglise fut excommunié a cinq reprises par le Pape Honorius. La grande sainte Thérèse d’Avila, la réformatrice et véritable mystique, fut excommuniée par son évêque.

Cette discussion sur le pseudo-schisme et l’excommunication est aujourd’hui, en 2008, ringarde. En 20 ans, Rome a eu le temps de se rendre compte de la fausseté des accusations faites en 1988 à l’égard de la Fraternité St-Pie X. Aujourd’hui, nous sommes à l’heure de la levée des sanctions et de la prise de conscience qu’il n’est plus envisageable d’ignorer les forces vives de l’Eglise que constitue le mouvement traditionnel.
Venons-en au Concile. On vous accuse de refuser Vatican II, qu’en est-il?
Nous ne refusons pas le concile Vatican II en bloc; nous souscrivons à tous les schémas qui s’inscrivent dans la continuité du Magistère et des 20 conciles précédents. Il est inconcevable que l’Eglise et le Magistère renient leur passé.

Nous sommes par exemple ceux qui suivent le plus fidèlement le schéma sur la liturgie, où tous les éléments de la liturgie de l’Eglise sont rappelés, comme par exemple le latin comme langue officielle de la liturgie de l’Eglise… Les liturgies novatrices et fantaisistes de l’après-concile – et d’aujourd’hui, car ce n’est malheureusement pas fini – sont en contradiction avec le concile. Les Pères du concile n’auraient jamais imaginé en rédigeant ce schéma, qu’on en viendrait un jour, par exemple, à confier les cérémonies de funérailles à des laïcs. C’est contre Vatican II. On fait dire à Vatican II des choses qu’il n’a jamais dites, au nom du fameux « esprit du concile ».

Les schémas sur le ministère et la vie des prêtres, sur la formation des prêtres, la vie religieuse, l’apostolat des laïcs, l’éducation chrétienne, autant de schémas qui sont de bons rappels du Magistère et un essai d’adaptation aux circonstances du monde moderne.

Par ailleurs, il est vrai que le concept de la Révélation tel qu’il est formulé dans Dei Verbum – et repris de la nouvelle théologie d’un P. de Lubac – le concept de liberté religieuse tel qu’il est formulé dans Dignitatis humanae, la réalité de l’œcuménisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, le subsistit in dans Lumen gentium, sont des nouveautés théologiques qui font problème; nous demandons à Rome de pouvoir aborder ces problèmes dans le cadre de discussions théologiques.
Vous pensez vraiment pouvoir remettre ces points en question?
Aujourd’hui, tout est remis en question. Le moindre théologien qui publie une étude remet bien des choses en question. Depuis 40 ans, tout a été remis en question: la messe, tous les sacrements, les traductions de la bible, l’exégèse, la pastorale, le passé de l’Eglise, l’annonce de l’Evangile, la place des prêtres et des laïcs, etc…

Les églises ont été vidées, le mobilier vendu, les ornements relégués voire détruits, et voilà qu’on lance des cris d’orfraie parce que nous nous permettons d’évoquer certains points – nouveaux – du concile qui posent problème? A-t-on vraiment mesuré la disproportion entre la complaisance vis-à-vis de tout ce qui est novateur, voire liquidateur d’une Tradition qui a sanctifié des générations de catholiques et le régime d’exclusion qu’on fait subir à ceux qui ne hurlent pas avec les loups?
Revenons sur la situation à Amiens. A lire l’évêque, vous refusez de le voir, vous refusez ses propositions. Qu’en est-il?
Il nous est pénible de devoir répondre à cette question ici, car nous ne souhaitons pas entamer une querelle de personnes; mais étant donné que cette question nous est posée souvent et que certaines affirmations ont été faites, nous ne pouvons l’éluder.

La réalité est que Mgr Bouilleret a toujours refusé de recevoir les prêtres de la Fraternité St-Pie X. Le supérieur du district de France de notre Fraternité lui a écrit à deux reprises; l’évêque a répondu la première fois par une fin de non-recevoir, la seconde fois par l’ignorance. Le dialogue que nous demandons n’a toujours pas été instauré.
Est-il vrai que vous auriez refusé une proposition de salle?
Nous n’avons jamais reçu de proposition concrète de salle; la seule avancée dans ce sens fut: « Adressez-vous au service de location de salles de la commune. »

Nous n’avons jamais eu l’intention de nous adresser à ce service pour la simple raison qu’il n’est plus envisageable, depuis que le pape Benoît XVI a redonné au rite extraordinaire de la messe la place qui lui est due, de se réfugier dans une salle profane pour célébrer un culte légitime et légitimé par l’autorité du pape. Les églises de France ont été construites pour ce culte, il serait absurde de les laisser vides et de se cantonner dans des salles, comme si nous faisions des choses privées, selon nos goûts, voire interdites.
Ne faites-vous pas erreur sur votre situation en invoquant le Motu proprio de Benoît XVI?
Notre demande ne s’appuie pas sur un droit concédé par le Motu proprio. Nous avons demandé à l’évêque un toit pour passer l’hiver, en clair, nous demandons la charité. Il dispose de 750 églises dont la plupart sont vides, nous ne pensons pas demander le bout du monde.

Nous avons reconnu d’emblée ne pas tomber sous la lettre du Motu proprio. Par contre, on ne pourra nous dénier que nous tombons sous l’esprit du Motu proprio, lequel libéralise la messe traditionnelle et correspond à une volonté d’apaisement et de réconciliation du pape. Il est regrettable que cette volonté du pape ne trouve pas d’application sur le terrain, car les solutions pratiques dans un cas comme le nôtre existent. Évidemment, elles supposent un peu d’esprit d’ouverture et de bonne volonté.
Mgr l’évêque d’Amiens se plaint de calomnies et de violences verbales; viennent-elles de votre part?
Les propos outranciers et blessants sont toujours regrettables et à réprouver, peu importe l’intention et l’identité des auteurs. Nous regrettons vivement que Mgr Bouilleret ait pu être l’objet de propos malveillants ou agressifs. Pour notre part, nous avons toujours veillé à garder le juste ton; notre site en est la meilleure preuve. De même, nos fidèles d’Amiens vivent cette situation dans un esprit pacifique, avec persévérance et dignité, malgré l’épreuve du froid et surtout le fait de se sentir rejetés. Notre situation commence à être connue dans la France entière; j’ignore qui écrit à l’évêque et la forme des propos tenus.
On vous qualifie facilement d’être «d’extrême-droite». Qu’en est-il?
La Fraternité St-Pie X est une congrégation de prêtres qui a une mission dans l’ordre du spirituel et non du temporel. Dans notre enseignement, nous reprenons la doctrine sociale de l’Eglise à travers les documents et les encycliques des papes, de la distinction des pouvoirs par Boniface VIII à des documents plus récents.

Quant à la politique des partis, nous ne descendons pas dans l’arène, nous ne donnons aucune consigne de vote, ni en public, ni même en privé; nous estimons nos fidèles suffisamment adultes pour assumer leurs responsabilités de citoyens. Nous qualifier d’extrême-droite est par conséquent un amalgame dont le but est de nous estampiller et nous disqualifier, et qui trouve son origine dans l’ignorance de ce que nous sommes et faisons.
Et la suite?
L’avenir appartient à Dieu. Mais comme le dit l’adage: « Aide-toi et le ciel t’aidera », nous continuons notre travail; il s’oriente vers une proposition de réhabilitation d’une église, projet que nous allons soumettre aux responsables des collectivités locales. La Fraternité St-Pie X a déjà signé des conventions avec une dizaine de communes en France, indépendamment et au-delà des étiquettes politiques (Marseille, Tours, St-Malo, Bordeaux, Compiègne, Toulon, Thouars, etc…), à la satisfaction des différentes parties. Nous avons donc dans ce domaine une expérience et des moyens dont pourront bénéficier d'autres communes dans l'avenir.

De façon générale, l’avenir des églises de France est incertain voire préoccupant. 30.000 églises demandent un travail de rénovation ou de restauration. Beaucoup de communes ont déjà investi des sommes importantes. Mais le problème n’est pas là; les élus locaux ne rechignent pas à entretenir le patrimoine religieux et culturel. Par contre ils se posent la question de l’intérêt d’un tel poste de dépense quand l’église n’est quasiment pas utilisée, ce qui est le cas de 4 églises sur 5. Dans 10 ans, la France comptera à peine 7000 prêtres; statistiquement, dans 10 ans, un certain nombre de diocèses auront déjà fait faillite.

C’est pourquoi cette exclusion des communautés traditionnelles est un combat d’arrière-garde qui, non seulement discrédite leurs auteurs, mais en plus n’a pas d’avenir, et d’une certaine façon compromet le travail de mission de l’Eglise.

Aujourd’hui, Rome prend conscience de la vitalité des communautés traditionnelles (beaucoup de vocations, de jeunes gens, de jeunes familles nombreuses) et souhaite les intégrer dans le paysage de l’Eglise missionnaire. C’est une vague montante que les évêques n’arrêteront plus.
Janvier 2008

21 janvier 2008

[Mehdi Gherdane - Le Parisien] Des traditionalistes convoitent l'église

SOURCE - Mehdi Gherdane - Le Parisien - 21 janvier 2008

Des catholiques du Mantois adeptes de la messe en latin souhaitent investir la petite église du village qui ne sert presque plus.

APRÈS leur propre école, inaugurée ce week-end, ils veulent ouvrir « leur » église. Depuis plusieurs semaines, des catholiques réunis sous le rite traditionaliste ambitionnent de récupérer l'église de Fontenay-Mauvoisin, une commune proche de Mantes-la-Jolie.

Selon ces croyants, qui ont inauguré samedi une école privée dans la commune, cette église très peu fréquentée pourrait reprendre vie grâce aux visites hebdomadaires d'une centaine de fidèles traditionalistes.

Ce mouvement prône un retour à la liturgie ancienne : la messe est donnée en latin, le prêtre tourne le dos à l'assistance, le carême est scrupuleusement respecté, les relations hors mariage et la contraception bannies, et l'exorcisme originel encore pratiqué.

Il existe plusieurs milliers de ces catholiques dans les Yvelines, fidèles aux rites antérieurs au concile Vatican II (1962-1965). On peut les croiser à la sortie des messes du Port-Marly, d'une des églises de Versailles ou de Saint-Martin-de-Bréthencourt, quelques-uns des 400 lieux de culte traditionaliste connus en France.

Mais, la plupart du temps, ils doivent se contenter de chapelles artisanales. « Dans les prochains mois, nous aurons normalement notre petite chapelle, collée à l'école. Mais l'idéal, évidemment, c'est l'église », confie Roger Hédouin, président de l'association Famille catholique de tradition. « Nous constatons un regain autour de notre mouvement. De plus en plus de croyants souhaitent vivre leur foi sereinement sans tomber dans le matérialisme forcené. A Goussonville, où nous prions habituellement, nous sommes déjà 130 », justifie l'abbé Aulagnier.

Localement, c'est l'évêque de Versailles qui devrait trancher. Lui seul peut décider d'ouvrir les portes de l'église de Fontenay-Mauvoisin aux traditionalistes. Au service communication de l'évêché de Versailles, on confirme avoir reçu une demande : « L'évêque l'étudie avec les curés des paroisses environnantes », confie-t-on dans l'entourage de Mgr Aumonier.

Les traditionnalistes espèrent que leur salut viendra du Vatican. Le 13 janvier, le pape Benoît XVI a offert des gages au mouvement en prononçant, à Rome, une messe dos aux fidèles.

20 janvier 2008

[Ennemond - Le Forum Catholique] Rome, la FSSPX et la modification des textes du Vendredi Saint

SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 20 janvier 2008
Les choses semblent se préciser. Toute la presse nationale vient de se faire l'écho de ce qui se prépare à Rome. On veut supprimer ou modifier le passage qui parle du voile recouvrant les yeux du peuple juif aveuglé puisqu'il ne reçoit pas le Christ. Il ne reconnaît pas la lumière du monde venu éclairer toute âme. Et cette réalité devrait être cachée. S'il s'agit d'éviter des traductions provoquantes soit, s'il s'agit de cacher la vérité, en l'occurence, celle du salut qui ne peut se faire que par le Christ, rien ne va plus.

La prière « pour les juifs, afin que Dieu notre Seigneur enlève le voile qui couvre leurs coeurs » sera un pieux souvenir.

Cette réaction est parfaitement démesurée car, au delà du fait qu'elle réponde aux injonctions d'une personne extérieure à notre religion, le grand rabin d'Israël, elle démontre que ce qui guide l'esprit de cette réforme assez symbolique, c'est ce que peuvent penser de nous les personnes de religion juive ou quelques progressistes qui font de l'oecuménisme la nouvelle vérité. On est là dans la droite lignée des démarches si ambiguës de feu le cardinal Lustiger. Il y a là un manque de charité chrétienne vis à vis des juifs auxquels nous sommes en devoir d'apporter la vérité, c'est à dire le Christ et son Evangile et non un flou dogmatique.

D'autre part, comment cette réforme sera-t-elle reçue dans les milieux traditionalistes ? A Rome, ils savent bien que la FSSPX n'est pas prompte à des modifications de la liturgie qui viendraient mettre à mal les principes d'une réconciliation. L'abbé de Cacqueray a récemment insisté sur la nécessité de ne pas entamer ce processus dans la précipitation :

"Et puisque la messe traditionnelle est l'expression par excellence de la Tradition de l'Église, il est du devoir de la Fraternité de continuer son œuvre en faveur de la pérennité de la messe. Une réappropriation de ce trésor par un grand nombre de prêtres - aussi souhaitable et légitime qu’elle puisse être - ne doit pas être accompagnée de la pratique fort dommageable qui a pourtant prévalu ces dernières décennies, et qui consiste à altérer les règles liturgiques au gré des commodités et des aspirations des communautés. Notre œuvre doit donc maintenir un foyer de rectitude liturgique tout autant que de droiture doctrinale. Sur ce plan également, la doctrine traditionnelle doit être rendue à l'Église avant que la liturgie ne soit livrée à un processus évolutif."

Voici un exemple où les liens que les catholiques devraient nouer entre eux sont mis à mal par un dialogue interreligieux qui finit par primer sur la vérité.

Quand est-ce que Rome demandera la mutilation de la cathédrale de Strasbourg et de la célèbre statue aux yeux bandées qui s'appelle : "la synagogue" ?

[Aletheia n°119] Le nouveau "pape noir": le R.P. Adolfo Nicolas

Le nouveau "pape noir": le R.P. Adolfo Nicolas
Le samedi 19 janvier, en fin de matinée, la 35e Congrégation Générale de la Compagnie de Jésus réunie à Rome, a élu un successeur au R.P. Kolvenbach, Préposé Général démissionnaire pour raison de santé. La Congrégation, qui n’a pas achevé ses travaux, a réuni, autour du P. Kolvenbach, 225 délégués.
L’origine de ces 225 délégués montre bien que le centre de gravité de la Compagnie de Jésus a basculé hors d’Europe : 18 délégués viennent d’Afrique, 40 d’Amérique Latine, 64 d’Asie et d’Australie, 69 d’Europe et 34 des Etats-Unis.
Les Européens ne représentent plus qu’environ un quart des 22.000 Jésuites que compte la Compagnie (elle comptait 35.000 membres au début des années 1960). La Province de France, dirigée par le P. Dumortier, rassemble 27 petites communautés en France métropolitaine et 7 communautés extérieures (une au Maroc, trois en Algérie, une en Grèce, une sur l’île Maurice et une à La Réunion) rattachées à la Province de France. On est loin de l’époque où les Jésuites de France étaient répartis en six Provinces. Le noviciat de l’unique Province française, désormais situé à Saint-Didier-du-Mont-d’Or, près de Lyon, compte six novices (dont une fille, car le noviciat est mixte).
Sans en faire la seule caractéristique de la Compagnie de Jésus, on rappellera que ces dernières années, trois théologiens jésuites ont fait l’objet de notifications de la Congrégation pour la doctrine de la Foi pour leurs écrits erronés en matière de christologie (le P. Jacques Dupuis en 2001, le P. Roger Haight en 2004, le P. Jon Sobrino en 2006) et qu’un quatrième, le P. Peter C. Phan, a reçu, en 2006, de la part de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et, en 2007, de la part de la Commission doctrinale de la Conférence épiscopale américaine, des exhortations à s’expliquer sur plusieurs points litigieux de ses écrits.
Sans que leurs noms soient cités, la tendance hétérodoxe qu’ils représentent suscite de l’inquiétude. Les deux interventions solennelles du Saint-Siège et de Benoît XVI lui-même, avant l’élection du nouveau Préposé Général, y ont fait allusion.
Deux exhortations solennelles

La 35e Congrégation Générale (la « CG 35 » comme on dit chez les Jésuites, « GC 35 » chez les Américains) s’est ouverte, le 7 janvier dernier, dans un climat d’interrogation sur l’identité et la mission des Jésuites dans le monde.
Le cardinal Franc Rodé, qui n’est pas jésuite mais Préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, a prononcé lors de la messe d’ouverture, une homélie dans laquelle il a exprimé deux fois son « inquiétude » : face à l’« éloignement croissant de la Hiérarchie » qui se manifeste dans la Compagnie, et face à « la séparation toujours croissante entre foi et culture, séparation qui est un empêchement grave pour l’évangélisation ».
Le cardinal Rodé a demandé aux Jésuites « de présenter aux fidèles et au monde l’authentique vérité révélée dans l’Ecriture et la tradition ». Il a demandé aussi aux censeurs jésuites plus de vigilance – et comment ne pas voir ici une allusion aux quatre théologiens cités plus haut : « Ceux qui, selon votre législation, doivent veiller sur la doctrine de vos revues, de vos publications, qu’ils le fassent à la lumière et selon les ”règles pour sentire cum Ecclesia” avec amour et respect. »
Trois jours après l’homélie du cardinal Rodé, Benoît XVI a adressé une lettre au R.P. Kolvenbach, pour lui exprimer sa « gratitude ». Il a voulu aussi faire « quelques considérations » pour « encourager » et « stimuler » les Jésuites « à réaliser toujours mieux l’idéal de la Compagnie ». Il a demandé à la Compagnie de rester fidèle au « vœu d’obéissance directe au successeur de Pierre, perinde ac cadaver ». Il a rappelé qu’ « il est indispensable […] que la vie des membres de la Compagnie de Jésus, ainsi que leur recherche doctrinale, soient toujours animées par un vrai esprit de foi et de communion ”en harmonie avec les indications du Magistère” ». Il a aussi souhaité « vivement » que « tous les Jésuites » soient « encouragés à promouvoir la vraie et saine doctrine catholique.
Si ces exhortations ne sont pas nouvelles – Benoît XVI a repris certaines recommandations faites par Jean-Paul II lors de la précédente Congrégation Générale, en 1995 –, la demande qui suit est plus inattendue. En effet, quittant les directives générales, Benoît XVI a demandé à la Congrégation Générale de faire une profession de foi sur différents points et doctrines qui ont conduit notamment aux mises en garde et condamnations citées ci-dessus. « Il pourrait être fort utile, a dit le Pape, que la Congrégation Générale réaffirme, dans l’esprit de saint Ignace, son adhésion totale à la doctrine catholique, en particulier sur des points névralgiques fortement attaqués aujourd’hui dans la culture séculière, comme par exemple le rapport entre le Christ et les religions, certains aspects de la théologie de la libération, et divers points de la morale sexuelle, surtout pour ce qui regarde l’indissolubilité du mariage et la pastorale des personnes homosexuelles. »
Depuis longtemps on n’avait pas entendu un Pape se montrer aussi directif envers les Jésuites.
Le 29eme successeur de saint Ignace
Le P. Adolfo Nicolas, élu le 19 janvier dernier Préposé Général, est âgé de 71 ans. Né à Palencia, en Espagne, en 1936, il est entré au noviciat à dix-sept ans. Il a commencé ses études de philosophie à Alcala de Hénarès, avant de poursuivre celles de théologie au Japon où il a été ordonné prêtre en 1967. Il a accompli toute sa carrière ecclésiastique en Asie où il a été successivement professeur de théologie à l’université jésuite de Tokyo, directeur de l’Institut Pastoral de Manille, aux Philippines, recteur du scolasticat de Tokyo, Provincial du Japon avant d’être, depuis 2004, Modérateur de la Conférence jésuite d’Asie orientale et Océanie. Il est l’auteur d’une étude sur les directives spirituelles de saint Ignace dans sa correspondance (1960), d’un essai sur la Théologie du Progrès (1972) et de réflexions sur la vie religieuse, intitulée L’horizon de l’espérance (1978).
Le 29e successeur de saint Ignace n’apparaît pas comme un conservateur, certains vaticanistes le qualifient même de « très progressiste ». Mais les pronostics des vaticanistes sont souvent démentis par les faits et leurs analyses parfois simplificatrices.
Pour avoir une idée plus précise de la vision du nouveau Préposé Général, on peut se reporter aux réponses qu’il a données, à la fin du mois de décembre dernier, au site des Jésuites américains. Invité à s’exprimer sur ce qu’il attendait de la 35e Congrégation Générale, il avait répondu par six questions : Can we be realistic ? Can we be transparent ? Can we be accompanied ? Can we be creative ? Can we be practical ? Can we be short ?
Il ne souhaitait pas une CG trop longue, qui multiplie les textes. Il espérait qu’elle serait l’occasion d’une prise de conscience : « dans quelles mauvaises directions sommes-nous allés, ce qui a manqué dans nos vies, ce qui a été déformé ou blessé dans notre esprit, ce qui nécessite conversion, renouveau ou réforme radicale. »

19 janvier 2008

[Mathieu Perreault - La Presse] Image des juifs: le pape adoucit le ton

SOURCE - Mathieu Perreault - La Presse - 19 janvier 2008

Le pape Benoît XVI supprimera de la messe en latin un passage controversé qui affirme que les juifs font preuve d'«aveuglement», selon un quotidien milanais. La messe en latin de rite tridentin, interdite depuis 1965, avait été autorisée de nouveau par le pape l'été dernier, une décision qui avait fait des vagues tant chez les catholiques «progressistes» que chez les associations hébraïques.

La messe tridentine a mauvaise presse parce qu'elle est associée à des églises catholiques quasi schismatiques qui rejettent les évolutions amenées par le concile Vatican II. Elle rappelle aussi le temps où les prêtres jouaient un rôle très important dans la vie politique et sociale.

L'été dernier, de nombreux médias avaient fait état d'un passage de la messe du Vendredi saint en latin qui qualifiait les juifs de «perfides». En fait, ce passage avait été supprimé par le pape Jean XXIII en 1959. Le dernier missel officiel en latin, publié en 1962, évoquait toutefois encore l'«aveuglement» des juifs dans sa messe du Vendredi saint. Cette allusion avait été effacée du missel de 1970 - qui n'était toutefois plus en latin. En restaurant la messe tridentine, Benoît XVI remettait donc en vigueur le missel de 1962 et «l'aveuglement» des juifs.

Déjà, en 1939, le pape Pie XII avait expliqué que le terme «peuple perfide» signifiait simplement que les juifs «n'avaient pas la foi».

Donald Tremblay, un prêtre du diocèse de Saint-Jérôme, affirme que le geste de Benoît XVI est «une bonne chose». «Il exprime une sensibilité envers le peuple juif, un profond respect, et une reconnaissance de la contribution qu'ils apportent. Il les reconnaît pour ce qu'ils sont, nos frères dans la foi. Ça démontre une grande ouverture. On disait à son élection qu'il allait être conservateur. Mais il incarne quand même un conservatisme ouvert au monde moderne.»

Détail intéressant, lors de la première utilisation du missel de 1962 pour la messe du Vendredi saint de 1963 au Vatican, l'officiant avait pris par erreur l'ancien texte. Le pape Jean XXIII avait alors décidé de poser le geste très inhabituel d'interrompre la messe et de recommencer cette portion du début.
PASSAGE CONTROVERSÉ

> Dans le missel latin de 1962, la prière du Vendredi saint invitait l'assistance à intercéder «pour les juifs, afin que Dieu notre Seigneur enlève le voile qui couvre leurs coeurs». Deux pages plus loin, les juifs sont qualifiés de «peuple aveugle».

> Fait à noter, l'expression «enlève le voile qui couvre leurs coeurs», adoptée tant par la traduction française qu'anglaise, avait été rendue en italien par «soustraire ce peuple à ses ténèbres», une phrase au ton beaucoup plus négatif.

> Selon le quotidien milanais Il Giornale, le passage évoquant le «voile» restera en vigueur, mais celui qui évoque l'«aveuglement» sera dorénavant supprimé.

16 janvier 2008

[Paix Liturgique] Il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !

SOURCE - La Lettre de Paix liturgique n°80 - 16 janvier 2008

Il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !

Souvenez-vous, le jour même de l’entrée en vigueur du Motu Proprio Summorum Pontificum, La Croix titrait « le Motu proprio ne fait pas recette » minimisant ainsi l’importance de ce texte prophétique.

Depuis le mois de septembre, l’organe officiellement officieux et officieusement officiel de l’épiscopat français a tranché : il n’y a pas – ou quasiment pas – de demandes de célébrations de messes traditionnelles, la faible demande est déjà largement couverte par la « bienveillance » bien connue des évêques de France… circulez, il n’y a rien à voir.

On aurait pu penser que le dogme épiscopal de l’absence de demande avait pris un sérieux coup dans l’aile à la suite des milliers de lettres qui ont déjà été adressées aux curés depuis le mois de septembre.

A en croire le Figaro, l’aveuglement est encore d’actualité à la Conférence épiscopale de France qui, telle les derniers apparatchiks d’un univers en train de disparaître, ne réalise pas que le monde qui l’entoure a changé, que son système est en faillite complète et que ses schémas idéologiques sont usés jusqu’à la corde.

En effet, dans un article étonnant, Sophie de Ravinel évoque notamment la ligne officielle du Parti au sujet des « demandes ».
Voici l’article :

Prudence à la conférence des évêques de France, satisfaction chez les partisans de l’ancien rite

Sophie de Ravinel - LE FIGARO - lundi 14 janvier 2008 - p.9

Le président de la conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, par le biais de son entourage, ne souhaitait pas, hier, donner d’écho particulier à la messe célébrée vers l’Orient par Benoît XVI. Tout juste convenait-on que le choix de Benoît XVI manifeste « une certaine souplesse » vis-à-vis du rite latin. « C’est un non-événement, ajoutait-on. Il s’agit d’un simple geste pratique, lié à la configuration de la chapelle Sixtine dans laquelle l’autel a été construit pour cette ancienne messe. »

L’attention épiscopale, hier, était plutôt centrée sur les propos tenus par le Pape, lors de son angélus, en faveur de l’accueil « sympathique » devant être réservé aux jeunes immigrés.
Même prudente réserve sur le dossier du Motu Proprio qui a « libéralisé » l’ancienne messe. Au siège de la Conférence, on fait état d’un « calme plat » depuis son entrée en vigueur en septembre. « Il y a eu quelques demandes », dit-on simplement, sans être en mesure de donner des chiffres au niveau national, mais précisant toutefois que les évêques « feront un point sur cette question » d’ici à leur prochaine assemblée, début avril.

Les traditionalistes, eux, espèrent que l’épiscopat va prêter une oreille plus attentive à leurs demandes. Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, l’abbé Philippe Laguérie affirme haut et clair : « On ne peut pas parler de calme plat ! De nombreux évêques ont sur leur bureau des centaines, voire des milliers de signatures de fidèles qui sont en attente d’une réaction. » L’abbé, qui se félicite du geste liturgique du Pape, « d’une importance capitale », cite – comme gage de succès – le diocèse de Laval où, depuis la rentrée, « plus de 700 personnes » bénéficient de l’ancien rite. À Versailles, on évoque une vingtaine de demandes de groupes transmises à l’évêque, Mgr Aumonier. Le diocèse de Paris pourrait prochainement augmenter le nombre de paroisses – aujourd’hui quatre – autorisées à célébrer selon le « rite extraordinaire ». A Amiens, où la Fraternité lefebvriste Saint-Pie X invoque le Motu Proprio pour tenter d’obtenir un lieu de culte, la situation est plus compliquée. Le maire ne fera rien avant les élections. L’évêque, lui, attend l’éventuelle réconciliation avec Rome de ces catholiques séparés.

Sophie de Ravinel
Les Commentaires de Paix Liturgique

1/ Merci pour cette belle tranche de rire : « C’est un non-événement (ndlr : la célébration de la messe par le Saint-Père tourné vers le Seigneur, « dos au peuple »)… « Il s’agit d’un simple geste pratique, lié à la configuration de la chapelle Sixtine dans laquelle l’autel a été construit pour cette ancienne messe. » Comme c’est amusant ! Mais alors, si le Saint-Père a célébré la forme ordinaire du rite romain dos au peuple simplement pour des raisons pratiques, pourquoi cette forme ordinaire n’est-elle jamais célébrée comme cela dans les paroisses de France (à une dizaine d’exceptions près) dans lesquelles, pour leur écrasante majorité, « l’autel a été construit pour cette ancienne messe. » Cette affirmation ridicule en dit long sur la « bonne foi » des personnes qui osent la faire…

2/ A son modeste niveau, l’Association Paix Liturgique reçoit chaque jour des copies de lettres adressées par des fidèles à leurs curés ou à leurs évêques pour bénéficier du Motu Proprio. Chaque jour, l’Association Paix Liturgique est informée de la création de groupes de fidèles ici et là. Chaque jour, l’Association Paix Liturgique met des dizaines de personnes qui le souhaitent en contact en vue de faire des demandes. Bien évidemment, cette remontée d’information n’est rien par rapport à l’ensemble des demandes qui remontent effectivement dans les presbytères et les évêchés. Nous n’adressons notre lettre électronique qu’à 250 000 personnes et sommes bien loin d’avoir une connaissance exhaustive de la situation. Simplement, une chose est claire : les demandes de bénéfice du Motu Proprio sont extrêmement nombreuses. Malgré les pressions terribles qui sont souvent faites sur les courageux fidèles qui s’adressent à leurs curés, la lame de fond des demandes se développe d’une manière continue. Nous connaissons aujourd’hui plus de 150 demandes officielles et plus de 200 autres en gestation…

3/ En réalité, le « calme plat » de l’entrée en vigueur de septembre, l’actuel « il y a eu quelques demandes » présentés par la Conférence épiscopale sont des paroles incantatoires sans consistance qui ne reflètent pas la réalité mais qui ne font que traduire un aveuglement idéologique.

Les demandes sont nombreuses mais elles sont mal reçues. Ainsi des fidèles de Quimper se voient répondre par leur curé : « Nous préférons attendre l’arrivée de notre nouvel évêque », d’autres de Louveciennes : « Adressez-vous à votre prochain curé qui sera nommé en Septembre », d’autres encore d’Issy-les-Moulineaux : « Nous avons décidé, c’est non », de Paris : « La situation doit mûrir, revenez me voir dans six mois », de Boulogne Billancourt : « il a été convenu entre les curés du diocèse de Nanterre, que ces demandes doivent êtres formulées auprès du Vicaire épiscopal »… Nous avons aujourd’hui des centaines d’exemples comme cela. Oui il y a une volonté de casser, de décourager et de nier les demandes. Disons-le tout net : il y a dans une grande partie du clergé français, une volonté de nuire aux fidèles désireux de mettre en place dans les paroisses la coexistence pacifique des deux formes de l’unique rite romain.

4/ A côté de ces demandes mal reçues qui sont majoritaires, quand des prêtres courageux acceptent de tenter honnêtement l’expérience, le dogme épiscopal de l’absence de demande éclate en morceaux.

Le curé de Rambouillet (78) en a donné un nouvel exemple dimanche dernier 13 janvier en célébrant la messe dans sa forme extraordinaire dans son église Saint Lubin devant plus de 450 personnes !

Quand le Père Anglarès, curé de Notre-Dame de Pentecôte (La Défense - 92), permet aimablement qu’une messe traditionnelle soit célébrée le vendredi 21 décembre dernier pour les professionnels, une centaine de personnes est présente.

De même quand le Père Philippe Blin, curé de Sèvres (92), organise le 29 septembre 2007 une réunion pour présenter le Motu Proprio et mesurer la demande, ce ne sont pas moins de 80 personnes représentant au moins 50 familles essentiellement de Sèvres qui se déplacent.

Toutes les expériences qui ont été menées de bonne foi par les curés ont été des succès.

Alors plutôt que d’affirmer bêtement qu’il n’y a pas de demandes, nos pasteurs ne devraient-ils pas se mettre à l’écoute de leurs fidèles pour mesurer leurs besoins ?

Pourtant, en pratique, c’est un véritable mur de la honte qui s’établit afin de pouvoir continuer à dire tranquillement qu’il n’y a pas de demande.

5/ Pour conclure, si la responsabilité pleine et entière de cette situation folle incombe à des pères qui refusent d’accepter leurs enfants comme ils sont, avec leurs faiblesses et leurs défauts, il incombe également aux fidèles de relever leurs manches et de prendre avec courage leurs responsabilités, en allant voir, même si parfois il y a des risques d’exclusion ou de rejet, leurs curés et leurs évêques.

Ainsi, ils pourront, à temps et à contre temps, leur faire savoir qu’ils désirent bénéficier dans leurs diocèses ou leurs zones pastorales – et non à 30 ou 80 km comme à Rodez – tous les dimanches des mesures généreuses proposées par le Saint-Père dans son Motu Proprio du 7 juillet 2007.

Pour plus de détail voir notre site www.paixliturgique.com où chaque jour s’ajoutent de nouvelles demandes !

Sylvie Mimpontel

Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Eglise.

Te deum pour Rambouillet – Yvelines

Il y a une semaine nous annoncions la célébration d’une première messe « expérimentale » dans l’église Saint Lubin de Rambouillet.

Grâce soit rendu à l’évêque de Versailles, Monseigneur Aumônier et au père curé de Saint Lubin d’avoir permis à plus de 450 personnes heureuses et joyeuses (Le curé de saint Lubin affirme avoir distribué près de 400 communions !) de se joindre à ce magnifique témoignage de la réconciliation.

Prions pour que cette expérience se poursuive dans la joie et la charité en une célébration hebdomadaire !

Renseignements : d.vannini@orange.fr

Le 20 janvier première messe à Saint-Michel des Andaines – Orne

Le 20 janvier à 11h30 sera célébrée pour la première fois dans la forme extraordinaire une messe dans l’église de Saint-Michel des Andaines dans l’Orne.

Merci de vous unir par votre présence ou votre prière à cette « première » célébrée grâce à la bonté de l’évêque de Sées et du Père Philippe Pottier curé de la paroisse : qu’ils en soient vivement remerciés.

Renseignements : 06 24 14 64 11 (soir et week-end) ou auprès de motuproprio61@neuf.fr

Réunion le 16 février à Saint-Maur pour les familles du Val-de-Marne

L''association FIDES SAINT MAUR organise dans la salle polyvalente de la Maison de Quartier de la Pie, quai de la PIE 94100 Saint-Maur-des-Fossés une conférence sur le MOTU PROPRIO le samedi 16 février 2008 à 20h30.

Les intervenants seront notamment l''abbé de Tanouarn de l''Institut du Bon Pasteur, le Père Argouac''h du prieuré de Sainte Croix de Riaumont.

A l''issue de cette conférence, nous aurons le plaisir de nous retrouver autour d’un rafraîchissement, permettant à tous et à toutes de faire plus ample connaissance, et ainsi de terminer ce rendez-vous agréablement.

La situation de notre demande de célébrations selon la forme extraordinaire dans le diocèse de Créteil sera évoquée en introduction à cette conférence mais nous remercions par avance Mgr SANTIER, évêque de CRETEIL qui a accepté de nous rencontrer le vendredi 8 février 2008.

Merci, si possible de nous annoncer votre participation par courrier électronique à fidessaintmaur@free.fr  ou par téléphone au 06 37 88 87 81.

http://www.fidessaintmaur.com

Messe à Dunkerque – Pas-de-Calais

Une seconde messe selon la forme extraordinaire du rite latin sera célébrée le dimanche 20 janvier à 10h30 la chapelle Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque.

Soyez nombreux à vous unir par la prière à cette sainte messe.

Renseignements : alexandretriquet@aol.com

Une nouvelle demande à Blaye (Gironde)

Un groupe de fidèles de Blaye sollicite son curé pour que soit mis en place la célébration d’une messe selon la forme extraordinaire du rite latin dans cette sous-préfecture de la Gironde.

Les personnes intéressées pourront contacter Louis-Marie Riglet louis.riglet@wanadoo.fr  ou 06 7762 70 26.

Une nouvelle demande à Châtellerault – Indre

Après la consultation de plus d''une centaine de catholiques au sujet de leur désir de participer à une messe de saint Pie V, un groupe va faire, avant la fin du mois de janvier, une demande officielle auprès de monsieur le Curé de Châtellerault pour l’établissement hebdomadaire de cette messe dans notre ville.

Renseignements : grangeon.jean@wanadoo.fr

Vers un groupe sable à Verdun ?

Des fidèles de la région de Verdun se regroupent actuellement pour former un groupe stable qui pourrait bénéficier d’une célébration hebdomadaire de la forme extraordinaire du rite latin.

Les familles intéressées peuvent contacter info@motuproprio55.com

Amiens : l''église Notre-Dame des Vents sur tous les parvis !

Après plus de deux mois de messes dominicales dans le froid, on nous demande de façon répétée, où nous en sommes. "Votre affaire avance?", phrase entendue des centaines de fois, ces semaines-ci.

Oui, les choses avancent, à leur manière, pas toujours comme l''homme les souhaitent. En fait, notre grand malheur est d''exister; certains préfèrent nous oublier ou nous ignorer. En d''autres temps, on ne sait ce qu''ils auraient fait…

Aujourd''hui, ceux qui dérangent, on les ignore. Avec les autres, on dialogue.
Alors nous sommes là, tous les dimanches, et nous serons encore là pour longtemps, si l''ignorance devient aussi abyssale qu''au prétendu Moyen-Age.

Malgré tout, les choses avancent, et notre communauté, paisible et unie, n''a aucunement l''intention de reculer. D''ailleurs, on ne lui laisse d''autre possibilité. Alors, nous continuons, nous frappons à la porte et demandons un peu d''humanité.

Nous avançons plus que jamais, car tous les dimanches, notre paroisse Notre Dame des Vents ne désemplit pas. On aurait pu croire qu''après Noël, la fatigue, la lassitude s''installent. Il n''en est rien. Nous sommes toujours là.

Notre communauté s''attire une sympathie universelle : catholiques ou non-catholiques, traditionalistes ou non, pour tous l''affaire est entendue : "Ils ne demandent qu''un toit, mais on les laisse dans le froid !".

Pendant ce temps, à St-Jacques, à St-Roch, au Sacré-Cœur, à St-Rémy, à St-Germain, de messe, il n''y en a pas.

Tous les jours, 700 visiteurs en moyenne se rendent sur notre site. Les messages de sympathie continuent d''affluer, et nous rendons grâce à Dieu qui a donné le bon sens aux pauvres en esprit et la richesse de cœur aux petits.

"Alors, ça avance?" Oui, cela avance. Au départ, nous étions un petit ruisseau; aujourd''hui, nous sommes une large rivière; et le flot s''intensifie. Bientôt nous serons un fleuve… qui risque d''emporter ceux qui, assis confortablement à distance, feignent de nous ignorer.

L''affaire d''Amiens continue plus que jamais. Dans les prochaines semaines, elle nous donnera l''occasion de visiter tous les parvis…

Rendez-vous dimanche prochain, à 10h00, à St-Leu, grands et petits !

Pour en savoir plus, consultez le site de Paix Liturgique : www.paixliturgique.com

[Capreolus - AgoraVox] A quoi Benoît XVI a-t-il tourné le dos ?

SOURCE - Capreolus - AgoraVox - 16 janvier 2008

"Les gens qui n’sont pas comme nous Ca nous dérange", fredonne France Gall, en échos à Brassens: "Non, les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux..."... Quelle route suit donc le pape?

On a pu lire sur ce respectable site, édition du 14 janvier que Benoît XVI avait, sans demander la permission à M. Lenoir, chef de rédaction pourtant du Monde des Religions, célébré une Messe en la chapelle sixtine "selon le rite traditionnel ou tridentin." Au delà du fait que c’est inexact (le rite était celui de Paul VI qui n’interdit ni de la dire en latin, ni de la dire face au peuple), on peut s’étonner du remous provoqué par cette orientation, jusque dans les rang des anticléricaux et laïcs intégristes de tous poils, qui pourraient (qui leur en tiendrait rigueur ?) se dire qu’il s’en moquent.

Où va le pape ? Revient-il, par crispation identitaire, à un rite révolu par la grâce du dernier concile ?

Le concile de Vatican II ne dit rien de l’orientation de l’autel "face au peuple", c’est en réalité un texte plus tardif, l’Institutio generalis Missalis Romani, l’Introduction générale au nouveau Missel romain de 1969 où, au numéro 262, on lit : « Le grand autel doit être construit détaché du mur, de sorte que l’on puisse facilement tourner autour de lui et célébrer, dessus, vers le peuple [versus populum] ». L’introduction à la nouvelle édition du Missel romain de 2002 a repris ce texte à la lettre, mais il a ajouté à la fin cette remarque : « c’est souhaitable là où c’est possible ».

Commençons par deux remarques : D’abord la question de l’orientation reste, en principe, libre. Autrement dit, si le prêtre considère qu’il en a assez d’avoir devant lui une foule de personnes qui suivent plus ou moins ce qu’il fait, il a bien le droit de changer de sens.

Ensuite, le sens a lui même une signification : les chrétiens à la Messe sont-ils tous tournés vers l’Est, cad vers le soleil levant, c’est à dire vers le Christ (symboliquement, bien sûr), ou bien forment-ils une communauté fermée sur elle-même qui s’autocélèbre dans l’admiration béate de sa propre créativité ?

Dans la préface qu’il a rédigé pour le livre d’Uwe Michael Lang “Conversi ad Dominum”, le cardinal Ratzinger écrit :

L’orientation physique devrait - dit la Congrégation pour le Culte divin - être distincte de l’orientation spirituelle. Quand le prêtre célèbre versus populum, son orientation spirituelle devrait toujours être, de toute façon, versus Deum per Iesum Christum [vers Dieu à travers Jésus-Christ]. Comme les rites, les signes, les symboles et les mots ne peuvent jamais épuiser la réalité ultime du mystère du salut, il faut éviter dans ce domaine les positions unilatérales et érigées en absolu.

Ce n’est pas au peuple que le prêtre tourne le dos, mais avec le peuple il est une communauté ouverte tournée vers Dieu.

On dira, et on aura raison, qu’après tout cela regarde les catholiques. Oui, mais alors pourquoi ce raidissement médiatique, qui voudrait que même le pape soit soumis au magistère suprême de la bien-pensance laïque ?

Une dernière remarque... Au moment où le pape pose ce geste dont on ne consteste pas la valeur symbolique (parce qu’il adresse aux catholiques un message clair : arrêtez de vous regarder le nombril, tournez vos célébrations vers Dieu), il n’est pas un jour sans que de vraies bombes explosent et tuent vraiment des vrais gens. Proportionnellement, reconnaissons que l’indignation s’est émoussée par rapport à ces faits qui pourraient finir par nous sembler relever de la "banalité du mal".

En se tournant vers Dieu, le catholique ne se détourne pas des hommes, au contraire. Mais peut-être qu’en voulant qu’il se tourne vers les hommes, on souhaite secrètement qu’il se détourne de Dieu...

15 janvier 2008

[Zenit] Retour à la pleine communion de certains groupes traditionalistes - Entretien avec le cardinal Castrillón Hoyos

zenit.org - Zenit - 15 janvier 2008
ROME, Mardi 15 janvier 2008 (ZENIT.org) - Six mois après la publication de la Lettre apostolique de Benoît XVI sur l'extension de l'utilisation du missel de 1962, le Vatican constate des fruits de réconciliation parmi les catholiques qui avaient rejeté la réforme liturgique du Concile Vatican II.

La Lettre « Summorum Pontificum », facilite la célébration de la messe en latin selon le missel pré-conciliaire, qualifiant ce rite de « forme extraordinaire ». Publiée comme « motu proprio » (c'est-à-dire à l'initiative personnelle du pape), la Lettre a attiré l'attention sur la situation de groupes schismatiques tels que la Société de saint Pie X, qui refuse de célébrer la messe selon le « Novus Ordo » établi par le Concile Vatican II.

Dans un entretien à ZENIT, le cardinal Darío Castrillón Hoyos, précise que depuis la publication du Motu proprio de Benoît XVI le 7 juin 2007, un groupe schismatique a déjà demandé le retour dans la pleine communion de l'Eglise.

En tant que président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le cardinal Castrillón Hoyos est officiellement chargé par le Vatican de favoriser le retour à la pleine communion de personnes liées à la Société de saint Pie X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre.

« Nous avons déjà reçu des réponses [à la Lettre] », déclare le cardinal. « Ici à Rome, nous avons une communauté qui a demandé de revenir et nous avons déjà entamé une médiation pour leur retour complet ».

Des demandes arrivent du monde entier, précise-t-il. « De nombreux fidèles nous ont contactés, par écrit ou par téléphone, en disant qu'ils veulent la pleine communion ».

Le cardinal Castrillón Hoyos a clarifié le statut actuel des membres de la Société de saint Pie X suite aux excommunications par le Vatican de membres du groupe, en 1988, en raison du geste schismatique de Mgr Lefebvre qui avait ordonné quatre évêques de manière illicite en disant : « L'excommunication pour une consécration faite sans la permission du pape n'affecte que les évêques qui ont réalisé cette consécration et les évêques qui ont reçu l'ordination épiscopale sous cette forme illicite dans l'Eglise, mais elle n'affecte pas les prêtres ou les fidèles. Seuls ces évêques sont excommuniés ».

Selon le cardinal, ce qu'il faut maintenant c'est « recoudre le tissu ecclésial, car nos frères - je les connais, je connais même mieux certains évêques - sont tous des personnes de bonne volonté, des personnes qui veulent être des disciples de Jésus ».

« En ce moment, a-t-il expliqué, avec un peu d'humilité, avec un peu de générosité, nous pouvons revenir à la pleine communion. Et c'est ce que veulent les fidèles car ils ne veulent pas participer aux célébrations si le prêtre est suspendu parce que l'Eglise ne lui permet pas de célébrer la messe et de remettre les péchés - les fidèles veulent donc ce retour complet ».

Le cardinal Castrillón Hoyos souhaite que toutes les personnes impliquées continuent « à travailler avec le Saint-Père pour recoudre cette unité afin que ces personnes de bonne volonté puissent avoir la plénitude de la sainteté qui vient de l'union avec l'unique Eglise du Christ fondée sur Pierre et ses successeurs ».

Mary Shovlain