En célébrant hier dans la chapelle Sixtine une messe dos aux fidèles, mais en italien, le Pape entendait affirmer sa conception d'une liturgie davantage respectueuse de l'ancien rite.
Dire la messe «dos au peuple» comme autrefois, aucun pape ne l'avait fait en public depuis des décennies. Hier, à l'occasion de la traditionnelle cérémonie des baptêmes dans la chapelle Sixtine, Benoît XVI a réhabilité l'un des aspects rituels les plus emblématiques de la messe d'avant Vatican II. Il s'agit de l'expression la plus manifeste de sa volonté, affichée depuis plusieurs mois, de voir réformée et «perfectionnée» la messe contemporaine en y intégrant certains aspects de l'ancienne liturgie.
Samedi, le service du Vatican chargé d'organiser les messes pontificales et de traduire en la matière les volontés du Pape, avait créé l'événement en annonçant que, cette année, cette cérémonie des baptêmes aurait un caractère particulier. La note expliquait que l'autel contemporain en bois, normalement utilisé dans la célèbre chapelle, ne serait pas installé dans son chœur et que la messe serait dite à l'ancien autel, installé de toute éternité sous la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange. Lors de l'élection d'un pape, c'est sur cet autel qu'est déposée l'urne.
Les raisons invoquées étaient tant esthétiques que liturgiques. Benoît XVI ne voulait plus voir «altérées la beauté et l'harmonie de ce joyau de l'architecture» et souhaitait «préserver sa structure du point de vue de la célébration». Le Souverain Pontife devait donc se trouver «le dos tourné au peuple et le regard fixant la croix, orientant ainsi l'attention et la disposition de toute l'assemblée».
Benoît XVI a donc dit la messe à l'ancienne, sans regarder les fidèles, mais en italien, en utilisant le rite ordinaire (le missel du pape Paul VI) et des vêtements et parements liturgiques ayant appartenu à Jean-Paul II, ainsi que les fonts baptismaux contemporains en bronze. Si chaque matin, dans sa chapelle privée, le Pape célèbre sa messe à l'autel installé contre le mur, il ne l'avait jamais fait publiquement.
Par ce mélange des genres, Benoît XVI souhaite renforcer «la sacralité» de la messe post-conciliaire. Il l'avait écrit en juillet dernier dans la lettre qu'il avait adressée aux évêques en publiant le décret libéralisant l'usage de la messe tridentine: les rites d'avant et d'après le Concile Vatican II (1962-1965) «peuvent s'enrichir réciproquement» et il ne doit pas y avoir de rupture entre eux.
«Une réforme de la réforme»
Avant même son élection à la tête de l'Église, il avait expliqué que la réforme devait passer, entre autres, par la place de l'autel et de la position du célébrant. Pour lui, le Concile n'a pas imposé de mettre les autels au centre des églises au risque de transformer la messe en one-man-show du prêtre.
Par ce geste, le Pape confirme que, depuis quelques mois, il est passé à l'action. Avec la nomination de Mgr Guido Marini au poste de maître des cérémonies, d'anciennes pratiques sont venues s'agréger aux nouvelles, du mobilier et des vêtements liturgiques anciens ont été réintroduits, le latin est davantage utilisé lors des célébrations pontificales désormais plus sobres.
Si Benoît XVI veut faire «une réforme de la réforme» et a célébré la messe «dos au peuple» en public, il n'a pas encore dit la messe préconciliaire. Une telle cérémonie pontificale, qui demande une lourde organisation, n'est pas à l'ordre du jour, mais n'est pas à exclure.
Ainsi, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État du Saint-Siège, a annoncé que devant les réactions «désordonnées» qu'a suscitées la réhabilitation de la messe tridentine, le Vatican devait publier prochainement une instruction rappelant les volontés pontificales.
Samedi, le service du Vatican chargé d'organiser les messes pontificales et de traduire en la matière les volontés du Pape, avait créé l'événement en annonçant que, cette année, cette cérémonie des baptêmes aurait un caractère particulier. La note expliquait que l'autel contemporain en bois, normalement utilisé dans la célèbre chapelle, ne serait pas installé dans son chœur et que la messe serait dite à l'ancien autel, installé de toute éternité sous la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange. Lors de l'élection d'un pape, c'est sur cet autel qu'est déposée l'urne.
Les raisons invoquées étaient tant esthétiques que liturgiques. Benoît XVI ne voulait plus voir «altérées la beauté et l'harmonie de ce joyau de l'architecture» et souhaitait «préserver sa structure du point de vue de la célébration». Le Souverain Pontife devait donc se trouver «le dos tourné au peuple et le regard fixant la croix, orientant ainsi l'attention et la disposition de toute l'assemblée».
Benoît XVI a donc dit la messe à l'ancienne, sans regarder les fidèles, mais en italien, en utilisant le rite ordinaire (le missel du pape Paul VI) et des vêtements et parements liturgiques ayant appartenu à Jean-Paul II, ainsi que les fonts baptismaux contemporains en bronze. Si chaque matin, dans sa chapelle privée, le Pape célèbre sa messe à l'autel installé contre le mur, il ne l'avait jamais fait publiquement.
Par ce mélange des genres, Benoît XVI souhaite renforcer «la sacralité» de la messe post-conciliaire. Il l'avait écrit en juillet dernier dans la lettre qu'il avait adressée aux évêques en publiant le décret libéralisant l'usage de la messe tridentine: les rites d'avant et d'après le Concile Vatican II (1962-1965) «peuvent s'enrichir réciproquement» et il ne doit pas y avoir de rupture entre eux.
«Une réforme de la réforme»
Avant même son élection à la tête de l'Église, il avait expliqué que la réforme devait passer, entre autres, par la place de l'autel et de la position du célébrant. Pour lui, le Concile n'a pas imposé de mettre les autels au centre des églises au risque de transformer la messe en one-man-show du prêtre.
Par ce geste, le Pape confirme que, depuis quelques mois, il est passé à l'action. Avec la nomination de Mgr Guido Marini au poste de maître des cérémonies, d'anciennes pratiques sont venues s'agréger aux nouvelles, du mobilier et des vêtements liturgiques anciens ont été réintroduits, le latin est davantage utilisé lors des célébrations pontificales désormais plus sobres.
Si Benoît XVI veut faire «une réforme de la réforme» et a célébré la messe «dos au peuple» en public, il n'a pas encore dit la messe préconciliaire. Une telle cérémonie pontificale, qui demande une lourde organisation, n'est pas à l'ordre du jour, mais n'est pas à exclure.
Ainsi, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État du Saint-Siège, a annoncé que devant les réactions «désordonnées» qu'a suscitées la réhabilitation de la messe tridentine, le Vatican devait publier prochainement une instruction rappelant les volontés pontificales.