31 octobre 2009

[Mgr Williamson] Des évêques valides?

SOURCE - Mgr Williamson - 31 octobre 2009

ELEISON COMMENTS CXXI (31 Octobre, 2009): DES EVEQUES VALIDES ?

La semaine dernière le « Courrier de Tychique », bulletin d'un Gaulois combattant, a apporté peut-être une remarquable confirmation de la position équilibrée de la Fraternité Saint-Pie X sur la validité des sacrements dans la Nouvelle Eglise. Une « source fiable » y révèle que la franc-maçonnerie, antique ennemi de l'Eglise, a pris des dispositions dans ses plans pour la Révolution Conciliaire pour qu'elle invalidât les sacrements Catholiques, non pas en altérant leur Forme sacramentelle, ce qui les aurait rendus invalides sur le champ, mais en faisant en sorte que le Ministre perdît  à la longue son indispensable Intention sacramentelle.

Cette « source fiable » est un Français qui a eu de nombreuses conversations avec un vénérable prêtre lillois qui confessa le Cardinal Liénart sur son lit de mort. Redoutant sans doute les flammes de l'Enfer, le Cardinal, à l'agonie, demanda à ce prêtre de révéler au monde ce qu'il lui confessait, le déliant ainsi du secret de la Confession. Ce  prêtre resta néanmoins très discret en public, mais il s'avéra plus disert en privé, notamment sur ce que le Cardinal lui avait dévoilé à propos du plan en trois points de la franc-maçonnerie pour détruire l'Eglise. Que le Cardinal Liénart soit entré ou non dans la maçonnerie à l'âge précoce de 17 ans, de toute façon il lui rendit un service insigne lorsqu'au deuxième jour du Concile, prenant la parole sans permission, il demanda que les documents soigneusement préparés dans les Commissions préparatoires fussent tous rejetés sur le champ.

D'après la confession du Cardinal, le premier objectif de la franc-maçonnerie dans ce Concile était de rompre la Sainte Messe en altérant le Rite de telle manière qu'à la longue l'Intention du célébrant « de faire ce que fait l'Eglise» finirait par se perdre. Petit à petit  le Rite devait mener les prêtres et les fidèles à voir en la Messe plutôt un « mémorial » ou  « repas sacré » qu'un sacrifice propitiatoire. Le second objectif était de rompre la Succession Apostolique par un nouveau Rite de consécration épiscopale qui finirait par enlever aux évêques la validité de leur consécration. La nouvelle Forme n'y serait pas invalide en soi, mais elle serait suffisamment ambiguë pour semer le doute, et surtout le nouveau Rite dans son ensemble serait de nature à dissoudre à la longue l'Intention sacramentelle de l'Evêque consécrateur. Aussi la Succession Apostolique se romprait-elle si doucement que personne ne s'en apercevrait. N'est-ce pas exactement  ce que craignent beaucoup de Catholiques croyants aujourd'hui?

Quoi qu'il en soit du témoignage de ce vieux prêtre et du fidèle auquel il a parlé, force est de constater que les Rites du Novus Ordo pour la Messe et pour la Consécration épiscopale correspondent très précisément à ce plan maçonnique que le Cardinal Liénart dévoila  à sa mort (15 février 1973). Depuis que ces nouveaux Rites ont été introduits à la fin des années 1960 et au début des années 1970, beaucoup de Catholiques sérieux ont incriminé leur validité. Hélas, ces rites ne sont pas invalides en soi - ce  serait trop simple ! Ils sont bien pires ! Leur Forme sacramentelle est suffisamment Catholique pour rassurer maint célébrant sur leur validité, mais dans leur ensemble on les a rendus tellement ambigus et tellement propices à une interprétation non Catholique qu'à la longue ils invalideront l'Intention de tout célébrant  trop « obéissant » ou qui ne prie et ne veille pas assez.

Des Rites ainsi modifiés de manière à paraître assez valides dans un premier temps pour être acceptés par le grand nombre des Catholiques, mais qui sont à tel point ambigus qu'à long terme ils invalident les sacrements, constituent un piège d'une subtilité vraiment satanique !  Pour l'éviter, le Catholique doit d'une part rompre tout contact avec ces Rites nouveaux, mais d'autre part il ne doit pas laisser discréditer ses bons instincts catholiques en portant des accusations théologiques exagérées qui rompent avec la bonne Doctrine catholique. C'est un équilibre pas toujours facile à garder.

Kyrie eleison.
Londres, Angleterre

[summorum-pontificum.fr] Le cardinal Cañizares celèbre ce dimanche et pontificalement la Messe traditionnelle à Rome

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 30 octobre 2009
Le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, célèbre ce dimanche 1er novembre, en la fête de la Toussaint, une Messe solennelle pontificale en l’église Ss. Trinità dei Pelligrini, à 10 h 30.

Cette église est le siège de la paroisse personnelle que le Saint Père, en qualité d’évêque de Rome, a accordée à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre.

[summorum-pontificum.fr] La commission romaine : Mgr Luis F. Ladaria Ferrer

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 31 octobre 2009
Terminons notre présentation des membres de la commission romaine de discussion avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, en évoquant Mgr Luis F. Ladaria Ferrer. Étrangement, c’est un nom peu cité, comme s’il était une « pièce » peu importante du dispositif romain. C’est un tort !
Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer est né le 19 avril 1944, sur l’île de Majorque (Espagne). Après des études de droit à l’université de Madrid, il est entré dans la Compagnie de Jésus le 17 octobre 1966. Il a suivi ses études de philosophie et de théologie à l’université pontificale Comillas de Madrid et à la Philosophisch-theologische Hochschule Sankt Georgen de Francfort-sur-le-Main, en Allemagne. Il a été ordonné prêtre le 29 juillet 1973.
Comme il se doit, vu son profil, il s’est rendu à Rome pour décrocher son doctorat de théologie à la Grégorienne, en 1975. Sujet de sa thèse ? Le Saint-Esprit chez Hilaire de Poitiers. Pendant plusieurs années, il assuma la charge de professeur de théologie dogmatique à l’Université Comillas de Madrid avant d’occuper le même poste, à partir de 1984, à la Grégorienne. Deux ans plus tard, il devenait le vice-recteur de cette prestigieuse université et il le restera juqu’en 1994. Deux ans auparavant, il a été nommé également membre de la Commission théologique internationale, et ce jusqu’en 1997. En mars 2004, Jean-Paul II le nommait pourtant secrétaire général de cette commission et, c’est à ce titre, qu’il conduira le document sur les limbes en 2006. Le document de la dite commission sera contesté dans les milieux traditionnels. Mgr Luis F. Ladaria Ferrer participera également aux travaux sur la loi naturelle.
Consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la foi depuis 1995, Mgr Luis F. Ladaria Ferrer a été nommé par Benoît XVI, le 9 juillet 2008, secrétaire de ce dicastère et élevé au rang d’archevêque. Il remplace à ce poste le fidèle Mgr Amato, devenu entre-temps préfet de la Congrégation de la cause des saints. C’est le 26 juillet 2008 que Mgr Luis F. Ladaria Ferrer a été ordonné évêque par… le cardinal Bertone, lui-même ancien secrétaire du Saint-Office, sous la présidence du cardinal Joseph Ratzinger. Les deux évêques co-consécrateurs étaient l’actuel préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Levada et Mgr Vincenzo Paglia. Quelques mois après cette ordination, Mgr Luis F. Ladaria Ferrer devenait aussi consulteur auprès de la congrégation des évêques (13 novembre 2008), puis auprès du Conseil pontifical pour l’Unité des chrétiens (31 janvier 2009). Sans aucun doute possible, il appartient au dispositif de Benoît XVI, d’autant plus qu’il est perçu comme étant théologiquement conservateur. Le 22 avril 2009, il était remplacé comme secrétaire de la Commission théologique internationale par un certain Père Morerod, qu’il retrouve dans la commission romaine.
Sa présence à la tête de cette commission, avec Mgr Pozzo, démontre une fois de plus que le cardinal Levada est davantage une référence symbolique en tant que préfet du Saint-Office que directement engagé dans le dialogue avec la Fraternité Saint-Pie X, au contraire de l’action de Joseph Ratzinger quand il occupait le même poste.
Mgr Luis F. Ladaria Ferrer est un habitué des commissions de discussion « doctrinales ». Fin 2008, il participait à la première rencontre entre musulmans et catholiques et ouvrait le feu des discussions en présentant les fondements spirituels de l’amour de Dieu et du prochain pour les chrétiens.

[Abbé Pierre Barrère, fsspx] Pourquoi les discussions doctrinales avec Rome sont elles nécessaires ?

SOURCE - Bulletin Sainte Anne n°213 - 30 novembre 2009

Chers fidèles vous l’avez appris récemment, enfin Rome accepte d’étudier avec la Fraternité le problème réel, le problème de fond qui est-  retenez-le bien - doctrinal et non canonique.
 
En effet,  une reconnaissance canonique de la Fraternité par l’Eglise conciliaire est actuellement très problématique car nous combattons depuis la fondation de notre Fraternité (1970) les erreurs doctrinales du concile, erreurs qui ne sont pas si différentes des erreurs du passé et qui ont été maintes fois condamnées par le Magistère de Rome au 19ème  et 20ème  siècle. Si, à tout hasard, une reconnaissance canonique de la FSSPX devait arriver plus tôt que prévue par la Rome actuelle cela signifierait qu’elle accepterait une sorte « de guerre civile » dans son sein car la doctrine moderniste et la doctrine traditionnelle s’opposent de manière irréductible.
 
Comme toutes les guerres civiles cela se terminera toujours, tôt ou tard, par un vainqueur et un vaincu ou, si vous préférez,  quelqu’un qui expulse et l’autre qui est expulsé. A moins qu’il y ait conversion réelle à la vraie foi de ceux qui sont dans l’erreur :  ce qui n’est pas pour nous déplaire car nous savons que le Christ a promis la victoire à son Eglise qui seule est vraie et sainte.
 
Jusqu’ici on nous disait et répétait « obéissez d’abord  on verra ensuite pour vous donner une légitimité à vous aussi comme aux autres ralliés». Nous avons toujours dit : Ce n’est pas la bonne méthode car le problème est doctrinal. Rome a enfin compris notre point de vue en acceptant ces débats sur les textes mêmes du concile. Il est souhaitable que cet exemple de Rome fasse que les évêques de France se penchent eux aussi sur le problème de la doctrine, alors la solution des difficultés en sera facilité.
 
Pourquoi obéir d’abord,  c’est-à-dire avant la levée des difficultés doctrinales, n’était pas bon ? Tout le monde sait pourtant que l’obéissance est bonne, surtout dans la Sainte Eglise qui est une Société divine hiérarchique et autoritaire. C’est vrai, l’obéissance est bonne, très bonne même. Insistons encore davantage et ajoutons qu’elle est toujours bonne car c’est une vertu et une vertu n’est jamais mauvaise. Cependant il ne faut pas manquer d’ajouter,  l’obéissance est certes toujours bonne mais elle n’est pas systématiquement bonne. Il y a des cas exceptionnels où obéir n’est pas vertueux, et dans la Sainte Eglise le manque de vertu fait désordre car l’Eglise est une Société divine qui est chargée aussi de nous inculquer le discernement pour agir saintement. L’Eglise ne canonisera jamais des robots très obéissants. En fait c’est une simple question de morale. Tout le monde comprend qu’un enfant doit toujours obéir à son père mais cependant dans certains cas bien précis et gravement peccamineux il doit résister (et cette résistance n’est pas manquer à l’obéissance parce que ce n’est jamais la vertu d’obéissance qui peut nous obliger à faire le péché).
 
Pour nous, depuis le début de la controverse (1974), il est  impossible d’obéir en conscience à l’Eglise conciliaire puisque ce que l’on nous demande va contre la foi, contre la doctrine catholique. Encore une fois c’est un problème doctrinal (cela touche à la foi) et non canonique ( d’ordre disciplinaire). Nous disons : il y a dans le Concile Vatican II des erreurs qui vont contre la foi, des erreurs qui diminuent l’expression de la foi ou des erreurs dont les conséquences ultimes anéantissent la foi. Voilà pourquoi les sacres de Mgr Lefebvre de 1988 n’avaient pas besoin d’une approbation canonique des conciliaires car il ne s’agissait pas là aussi d’un problème d’ordre canonique comme le reconnaît maintenant (et enfin) Benoît XVI, mais doctrinal.
 
En fait, c’est une déformation  que l’on remarque chez les évêques aujourd’hui et qui est un résultat de la collégialité : l’Eglise conciliaire est une  organisation qui est trop penchée sur l’aspect canonique des choses et elle  n’est pas suffisamment  versée dans la doctrine (1). Son principe fondamental peut s’exprimer de la sorte « Tout ce qui est canonique est légitime », donc les messes-clowns (en certains endroits cela se pratique avec la complaisance de l’évêque) sont légitimes, les funérailles faites par les laïcs sont légitimes, la communion donnée par les laïcs pareil….etc. Pour la FSSPX ce qui compte c’est la doctrine d’abord. Tout ce qui est juridique, canonique n’est légitime que si premièrement la doctrine est vraie, pure et sainte. Ainsi notre principe à nous peut se résumer « Tout ce qui est canonique est légitime dans la mesure où il n’y a pas d’erreur doctrinale à la base » : Le problème est doctrinal dit maintenant le Pape Benoît XVI et nous aussi depuis toujours. Il faut savoir que dans les années soixante la méthode de gouvernement de la hiérarchie a changé. L’obéissance à son évêque est devenu le dernier mot d’une quelconque affaire pour la simple raison qu’il possède l’autorité canonique. Mais pour qu’une telle chose soit recevable il faut, chers fidèles, que la doctrine de l’évêque soit irréprochable car le légitime ce n’est pas uniquement ce qui est permis et voulu par l’autorité légitime. Ce serait la porte ouverte à tous les abus. Il faut en plus le respect de la doctrine de toujours. Sinon l’obéissance devient la reine des vertus, supérieure à la vertu de foi et c’est encore une énorme bizarrerie : une vertu morale est devenue supérieure à une vertu théologale. Un exemple va vous faire comprendre cette vérité. Pourquoi sommes-nous prêts à obéir à Jésus-Christ aveuglément ? Parce qu’il est le Fils de Dieu et  nous le croyons fermement (nous avons la vraie doctrine c’est-à-dire la grâce de la foi qui nous fait admettre les réalités surnaturelles), mais nous ne croyons pas en la divinité Jésus-Christ par obéissance à notre évêque ou aux Papes: ce serait pure folie.

Au bout de quarante ans, à Rome on s’en aperçoit et on commence à comprendre le malentendu, donc on progresse : réjouissons-nous!
 
Comprenez : si nous nous avions dit  « il n’y a pas de problème doctrinal dans Vatican II », alors nous aurions dû comme les fraternités ralliées accepter au moins en principe  la nouvelle messe, accepter au moins en principe que l’on prêche dans nos églises la valeur pour le salut  de toutes les religions. Un tel libéralisme est impossible car il a été moult fois condamné dans les encycliques des Papes. Sachez-le : Il y a des erreurs doctrinales inadmissibles dans le concile Vatican II  :  c’est ce qui sera démontré dans les mois à venir à Rome dans les bureaux du Saint Office où sont partis toutes les condamnations magnifiques des hérésies protestantes, modernistes et libérales qui perdent les âmes.
 
Fasse que la vérité touche non seulement les intelligences de tous mais aussi les cœurs, il y va du salut éternel d’un très grand nombre.
 
Abbé Pierre Barrère, Le Sainte Anne n° 213 de novembre 2009
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(1) Un Cardinal  a bien dit au sujet de «  l’affaire Lefebvre » : « Je préfère avoir tort avec le Pape que raison contre le Pape ». Quant à nous nous préférons avoir raison contre le Pape même s’il est très vrai que nous préférons encore davantage avoir raison avec lui et avec tous les évêques (et même sous leur autorité).      

[Abbé Lorans - DICI] Edito - Un monologue de sourd

SOURCE - Abbé Lorans - DICI - 31 octobre 2009

Dans un entretien accordé par le cardinal André Vingt-Trois, sur Radio Notre-Dame, à la veille de l’ouverture des entretiens théologiques entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X, on apprend ce que l’archevêque de Paris attend de cette réunion. « Il faut espérer, dit-il, que l’Esprit-Saint donnera suffisamment de largeur d’esprit aux protagonistes pour qu’ils acceptent de ne pas rester sur la ligne où ils étaient jusqu’à présent qui était de dire : ‘Nous voulons bien discuter pour que l’Eglise adopte notre avis’, c’est-à-dire pour que nous devenions les maîtres du jeu ».

Mgr Vingt-Trois prête ces propos aux prêtres de la Fraternité Saint-Pie X ; nous lui en laissons l’entière responsabilité. On perçoit sans peine le ‘moi’ surdimensionné dont il affuble ces prêtres qui n’aspireraient, selon lui, qu’à devenir « les maîtres du jeu ». Là où le ‘je’ règne en maître !

Mais, plus simplement, ne conviendrait-il pas d’écouter ce qu’ils disent plutôt que de chercher à parler à leur place ? On sait l’impasse où mène le dialogue de sourds. Et lorsque dans ce dialogue un seul fait les questions et les réponses, on risque fort de tomber dans un monologue de sourd. C’est ce qu’on souhaite éviter à Rome, mais pas encore à Paris.

Abbé Alain Lorans

29 octobre 2009

[DICI] France : Le pèlerinage du Christ-Roi à Lourdes

SOURCE - DICI Documentation  Information  Catholiques  Internationales - 29 octobre 2009
Ils étaient près de 7.000 fidèles à Lourdes pour le pèlerinage annuel du Christ-Roi, organisé par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. « C’est une belle retombée après l’effort qui a été consenti par la Tradition l’an passé », nous a confié son organisateur en chef, l’abbé Nicolas Pinaud, directeur de l’école Saint-Michel-Garicoïts à Domezain (Pyrénées-Atlantiques). Evidemment, « ce n’est jamais satisfaisant, tous les fidèles devraient venir à Lourdes pour honorer la Très Sainte Vierge au moment du Christ-Roi », mais à n’en pas douter l’année 2009 restera « une belle réussite. Cela montre que ce pèlerinage qui est parti d’un millier de personnes il y a 10 ans, est devenu une institution, indépendamment des anniversaires ou des jubilés », ajoute ce solide Breton. Il faut dire que Lourdes est « la capitale mariale de la France », rappelle l’abbé Jacques Laguérie, et que les trois jours de pèlerinage sont la source de grâces particulièrement fécondes.

Les cérémonies ont commencé samedi en début d’après-midi par un rassemblement autour de la Vierge couronnée sur l’esplanade du Sanctuaire, suivi par le chemin de croix. Au pied de la Montagne Sainte, nous croisons Alix, venue de Paris avec ses frères et ses cousins. « Comme la Vierge Marie nous l’a demandé, nous faisons pénitence ». « C’est aussi l’occasion de préparer sa confession », suggère paternellement l’abbé Pinaud.

Plusieurs mètres plus haut, l’abbé Christophe Beaublat, prieur à Grenoble, est entouré de nombreux fidèles tournés vers la Croix du Calvaire. Il est le prédicateur du grand chemin de croix des Espélugues : « Plutôt que de nous instruire, nous allons nous occuper à compatir avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, souffrir avec Lui. Ne pensons qu’à Jésus, aux souffrances de son corps, de son cœur, de son âme et remontons jusqu’à la source de ses souffrances : son amour. Voyons combien Il nous a aimé, jusqu’à quel point et à quel prix ! »

Le chemin de croix est suivi par une messe solennelle dans la basilique souterraine Saint-Pie X, célébrée par l’abbé Xavier Beauvais, prieur de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Cinq mille fidèles s’y retrouvent. « Avec les années, nous avons réussi à obtenir bien des avantages ou des activités », nous précise l’abbé Pinaud. Ainsi la procession aux flambeaux du samedi soir. Vers 20h, les pèlerins se réunissent devant la grotte. Avant d’entamer le parcours, on récite un chapelet, un cierge à la main. Dos au lieu des apparitions, dans la légère obscurité du début de soirée, l’abbé Jacques Laguérie évoque alors le Curé d’Ars : « N’ayez crainte de demander, chers pèlerins, tout ce que vous désirez de bon, même ce que vous croyez ne pas pouvoir obtenir. Voilà ce que disait le saint Curé et nous pouvons le croire : ‘J’ai si souvent puisé à cette source qu’il n’y resterait rien depuis longtemps, si elle n’était pas inépuisable’. »

Parmi les pèlerins, près de 150 malades ont fait le déplacement, sans doute au prix de gros efforts. Certains ne peuvent même pas parler, la plupart est en fauteuil roulant. Bernadette en fait partie. « Infirme moteur cérébral » depuis sa naissance, elle est venue spécialement de Laval avec l’aide précieuse des Petites Sœurs de Saint-Jean-Baptiste de Notre-Dame du Rafflay (Loire-Atlantique). Après la vibrante procession, scandée par l’Ave Maria de Lourdes ( »Je veux qu’ici même en procession, le peuple qui m’aime invoque mon nom »), nous retrouvons Bernadette à l’Accueil Notre-Dame, véritable petit hôpital de circonstance. Elle nous explique alors combien il est consolant de revenir à Lourdes « auprès de notre Maman du ciel », chaque année. « La 7ème fois » nous dit-elle, non sans fierté.

Au milieu des personnes chargées de veiller sur les malades, nous rencontrons Marie-Jeanne venue spécialement des Alpes. Pour cette jeune infirmière de profession, ces trois jours de peine et de dévouement sont un grand moment : « C’est tellement difficile pour les malades. On voit des gens qui souffrent mais qui ne se plaignent pas. C’est vraiment un bel exemple pour nous ».

Le lendemain, la pluie survient. La procession eucharistique en l’honneur du Christ-Roi, prévue l’après-midi, est annulée. Mais la messe de 11h est, pour la première fois à Lourdes, une messe pontificale. Célébrée par Mgr Bernard Tissier de Mallerais, elle réunit près de 7.000 fidèles. « On craignait de ne remplir qu’une moitié de la basilique », nous avoue alors l’abbé Nicolas Pinaud. Mais force est de constater que l’affluence est de taille et que des fidèles de tous horizons ont assisté à la cérémonie. « J’ai confessé des Espagnols et des Italiens qui semblaient ne pas bien connaître le sacrement de pénitence » nous racontera par la suite l’abbé Dominique Lagneau, vaillant prédicateur de retraites à Gastines (Maine-et-Loire). Ces fidèles, sans doute extérieurs à la Tradition, ont dû écouter avec attention le sermon de Mgr Tissier de Mallerais. En cette fête du Christ-Roi, il a notamment rappelé l’enjeu de la Croisade du Rosaire qui se poursuivra jusqu’en mars 2010 : « Pour appartenir à Jésus-Christ, tous les Etats étaient consacrés à la Vierge Marie (…) Eh bien ! c’est ce que la Sainte Vierge demande aujourd’hui : ‘Que l’on consacre la Russie à mon Cœur Immaculé’. Pourquoi la Russie ? Parce que la Russie (soviétique) c’est la proclamation intégrale de la laïcité, de l’Etat sans Dieu, de l’Etat indifférent à Jésus-Christ. C’est pourquoi la Sainte Vierge demande la consécration de la Russie, comme emblème d’un Etat athée qui doit lui appartenir (…) Ne croyons pas que la Russie soit convertie aujourd’hui. Elle continue de répandre ses erreurs : la Chine entière est communiste, elle persécute l’Eglise catholique. Et l’orthodoxie, cette religion fausse, continue hélas à exister en Russie. Voilà la raison de notre croisade du Rosaire qui a entrepris dans nos âmes cette dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie que la Sainte Vierge a demandée à sœur Lucie. »

Après la messe et un rapide déjeuner, les pèlerins se réunissent une nouvelle fois dans la Basilique Saint-Pie X afin d’assister aux Vêpres solennelles de Jésus-Christ Roi et à la Bénédiction des malades. Pour l’abbé Nicolas Pinaud, « les malades marquent aujourd’hui notre pèlerinage. La bénédiction, c’est une tradition à Lourdes car Notre-Dame multiplie les miracles de guérison corporelle qui sont bien réels et qui sont sans doute le rappel de toutes ces guérisons spirituelles, encore plus nombreuses… » Durant la cérémonie et alors que l’assemblée entonne un vibrant Christus vincit – Christus regnat – Christus imperat, nous nous rapprochons d’Olivier. Epaulé par son épouse, ce Breton atteint d’un cancer a le visage marqué par les séances de chimiothérapie. Assis dignement dans son fauteuil roulant, son visage se fige à l’approche du Très Saint Sacrement. Les yeux clos, la tête inclinée, il reçoit cette bénédiction exceptionnelle de l’abbé Régis de Cacqueray.

Plus tard, dans sa chambre de l’Accueil Notre Dame, nous retrouvons un autre fidèle, Sylvain. Ce Vosgien de naissance, victime d’une sclérose en plaque nous dit combien fut riche ce moment : « C’est quand même le Bon Dieu qui se penche sur nous », montrant ainsi à quel point Il aime les pauvres et les malades, ceux qui souffrent.

Après la nuit du dimanche à lundi, toute dédiée à l’adoration du Saint Sacrement, et une messe solennelle suivie d’un chapelet le lundi matin, Bernadette nous fit depuis le lit de sa chambre une dernière confidence : « Moi, je ne veux pas penser qu’à moi. J’ai tant prié durant ces trois jours pour l’Eglise, le pape, les évêques et nos prêtres. » Nul doute que la Très Sainte Vierge entendra ses prières ! (DICI n°204 – 31/10/09 )

[Golias] Quels pourparlers ?

SOURCE - Golias - 29 octobre 2009
La discussion s’est ouverte, dans la confidentialité. Une délégation de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X rencontre trois théologiens désignés par Benoît XVI.

Derrière l’argument de la réconciliation et de la communion retrouvée, c’est bien une vision d’ensemble de l’Eglise, et du christianisme lui-même, qui se trouve en jeu. Le rejet de Vatican II du côté intégriste pourrait sans doute compromettre toute issue positive aux pourparlers. Tant le clivage est grand.

L’intention profonde du pape et de son entourage s’étend bien au-delà d’un simple rabibochage. Il s’agit - mais doit-on encore le répéter ? - de restaurer un modèle d’Eglise, intransigeant. A cet égard, le pape et les lefebvristes se trouvent proches. Malgré tout. Même si l’issue la plus probable des discussions en cours ne sera peut-être pas celle espérée d’une communion totalement retrouvée, le point de vue conservateur pourra en sortir renforcé.

Alors que s’ouvrent ces pourparlers, un nombre assez important de dissidents de l’anglicanisme se rapprochent de Rome. Dans une Constitution Apostolique, toute proche, le pape précisera les modalités de cette réintégration pleine et entière. La coïncidence est riche de sens. En décalage, sinon en rupture, avec l’esprit du dernier Concile, l’unité des chrétiens est conçue non sur le modèle d’un pluralisme assumé, dans une communion plus large, au travers d’une reconnaissance mutuelle, mais sur celui d’un retour et d’une sujétion - même assouplie - à l’autoritarisme romain et à son Magistère, souvent moralisateur.

En définitive, les pourparlers qui s’engagent s’inscrivent bien sur le même horizon que celui qui a présidé à ce retour des dissidents anglicans. A savoir une opposition intransigeante aux avancées de la modernité. Une volonté de défendre un type de christianisme bien particulier, aux accents fondamentalistes et intégralistes. Tournant définitivement le dos à la volonté de dialogue avec le monde d’aujourd’hui, et de demain. Vatican II, c’est bien fini.

[Golias] Rome-Lefebvristes : un dialogue qui a failli « capoter »

SOURCE - Romano Libero - Golias - 29 octobre 2009

La Prochaine étape du dialogue doctrinal entre Rome et les traditionalistes, dont la première s’est tenue le 26 octobre à Rome, aura lieu en janvier prochain. C’est en effet au mois de janvier 2010 que se retrouveront, à Rome, les experts de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » et ceux de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X afin de poursuivre les discussions doctrinales entamées le 26 octobre. L’annonce de ce calendrier confirme que la première rencontre, a indiqué peu après le Saint-Siège, s’est déroulée “dans un climat cordial, respectueux et constructif“. Ou du moins que l’entreprise n’a pas encore avorté...


Un changement de cadence très bizarre !



Par erreur, le Bureau de presse du Saint-Siège a annoncé, peu après la première rencontre de travail entre Rome et la Fraternité traditionaliste, que les échanges se poursuivraient “à une cadence probablement bimensuelle". En fait, depuis, le Père Federico Lombardi, a tenu à préciser que le rythme des réunions serait en fait bimestriel et non bimensuel. Ce qui trahit tout-de-même la complexité des discussions en cours, et la difficulté de parvenir à un consensus satisfaisant pour toutes les parties. Et, sans doute, malgré - officiellement - le climat relativement positif de la première rencontre, la persistance d’un certain antagonisme récurrent ou même émergent.
En tout cas, selon le quotidien italien « La Repubblica », une “polémique“ serait survenue dès les premières discussions entre Rome et les traditionalistes. Polémique confirmée par nos informations, selon lesquelles les experts envoyés par la Fraternité Saint-Pie X auraient particulièrement relevé les “dangers“ liés à la liberté religieuse voulue par le Concile Vatican II et “l’erreur“ que représente le choix de comparer la religion catholique aux autres religions. Ce qui ne prélude pas d’un consensus facile à trouver.
Ce même 26 octobre, peu après la première rencontre de travail organisée dans le palais du Saint-Office, au Vatican, la Commission pontificale Ecclesia Dei a précisé que “les principales questions à caractère doctrinal qui seront traitées et discutées au cours des échanges“ ont été mieux cernées. Sans accord pour le moment.


Les théologiens du pape furieux après les intégristes


Ainsi, lors des prochaines rencontres, les théologiens de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » et les experts nommés par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X évoqueront les questions relatives “au concept de Tradition, au Missel de Paul VI, à l’interprétation du Concile Vatican II en continuité avec la Tradition doctrinale catholique“, mais aussi “aux thèmes de l’unité de l’Eglise et des principes catholiques de l’œcuménisme, du rapport entre le christianisme et les religions non chrétiennes et de la liberté religieuse“.

Selon d’autres informations que nous avons pu recueillir, les difficultés ne viennent pas seulement de la surenchère intégriste, dont les partenaires romains estiment qu’il s’agit d’abord d’une posture, mais de l’irritation des théologiens conservateurs, mais conciliaires - désignés par le pape pour les négociations avec les Lefebvristes - ils estiment en définitive que la conception intégriste n’est pas catholique. C’est pourquoi Benoît XVI devra se garder de son parti lui-même. Parfois, on n’a pire ennemi que ceux dont on est frère.

[osservatore-vaticano.org] Forces et faiblesses de la diplomatie de Mgr Fellay

SOURCE - Osservatore Vaticano - 29 octobre 2009

Nul n’ignore que l’issue des discussions entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie-X est suspendue à la volonté de Mgr Bernard Fellay. Tout laisse penser qu’il veut parvenir à un accord, sans doute d’abord provisoire vers l’été prochain avant même la conclusion des conversations doctrinales, ensuite définitif sous la forme du statut proposé par le Saint-Siège, à savoir une prélature personnelle sui generis qui garantirait à sa communauté une indépendance vis-à-vis des évêques locaux (ordinations et autres sacrements) en même temps que la reconnaissance du caractère « respectueusement » discutable des questions brûlantes. 

Toute la difficulté est que, si le pouvoir de Bernard Fellay est grand sur sa Fraternité, il est loin d’être absolu. De la même manière que le Pape doit compter avec une « opinion publique » épiscopale, Mgr Fellay doit compter avec l’« opinion publique » de ses troupes. Or, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas directement les questions doctrinales pures qui motivent les « anti-accordistes », mais le risque encouru par les troupes anticonciliaires : les accords sont vus comme la sortie du château fort doctrinal et liturgique pour se risquer en rase campagne moderniste (« Voyez ce qui est arrivé aux ralliés ! »). 

La force de la diplomatie de Mgr Fellay tient en trois points, dont le troisième est incertain:
1) D’abord, c’est le Saint-Siège qui est en position de demandeur de la cessation de la « rupture » plus que l’inverse. En effet, en raison des blessures (liturgie, doctrine), les vocations affluent dans la FSSPX (et plus largement dans les autres instituts traditionnels, car l’osmose morale existe quoi qu’on en ait) et l’on sait que le nombre des fidèles traditionnels, actuellement incompressible, est potentiellement très extensible.

2) Ensuite, la lenteur helvétique de Mgr Fellay lui a permis d’obtenir que sa « feuille de route » soit, de fait, avalisée par le saint-siège (libéralisation de la messe traditionnelle ; levée des excommunications ; ouverture de discussions doctrinales).

3) Enfin, il a su adopter progressivement un langage mesuré, qui fait oublier ses déclarations en tous sens du passé, comme les discours agressifs des autres évêques de la FSSPX, et qui enlève des armes à l’« opinion publique » épiscopale (en Allemagne par exemple) cherchant à barrer la bonne volonté du Pape. 


Ce troisième point – décisif car il n’y a pas de négociation sans donnant-donnant – montre ses capacités diplomatiques, en même temps que la faiblesse de sa marge de manœuvre.

Je prends un exemple : après la levée des excommunications, il a envoyé par fax dans tous les prieurés du monde une « lettre aux fidèles » (24 janvier 2009), contenant la citation de sa propre lettre au cardinal Castrillón (15 décembre 2008) qui avait permis la levée des censures : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet desquels nous émettons des réserves ». Cette formulation provoqua une telle levée de boucliers que quelques jours plus tard, une nouvelle version de cette lettre du 24 janvier citait ainsi la lettre au cardinal : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui etc. »


C’est bien entendu la première version qu’a reçue le cardinal Castrillón. La seconde version n’est pas à proprement parler un faux : c’est une traduction à l’usage de l’opinion publique de la FSSPX. Au reste, dans les deux versions le principe de la critique du Concile est posé.

Mais cette malléabilité – audacieuse ! – d’un discours qui reste identique sur les principes, a des allures de pis-aller de dernière minute qui cache une faiblesse dans la communication. Car il y a belle lurette que Mgr Fellay aurait désarmé toute opposition s’il avait su expliquer que, dans le contexte du pontificat de Benoît XVI, l’acceptation des mirobolantes propositions du cardinal Castrillón, non seulement n’enterrait pas la critique du Concile, mais lui donnait un « droit de cité » institutionnel par le seul fait qu’elle permettait l’officialisation d’une Fraternité dont l’essence même restait, volens nolens, la critique de ce concile...

[Valeurs Actuelles] Le grand jeu du Vatican - par Laurent Dandrieu

SOURCE - Valeurs Actuelles - Laurent Dandrieu - 29 octobre 2009

[Aletheia] Benoît XVI en dialogue avec les « trois cercles concentriques » - par Yves Chiron

SOURCE - Aletheia n°147 - Yves Chiron - 29 octobre 2009

Paul VI, dans sa première encyclique, Ecclesiam suam (6 août 1964), avait fait la théorie du « dialogue » que l’Église doit engager avec tous les hommes pour mener à bien sa mission : annoncer l’Évangile et conduire, ceux qui le veulent, au salut. « L’Église du Christ Jésus a été voulue par son Fondateur comme mère aimante de tous les hommes et dispensatrice du salut » disait le Pape aux premières lignes de son encyclique.
Paul VI décrivait ce dialogue, nécessaire et toujours inachevé, « comme autant de cercles concentriques autour du centre où la main de Dieu Nous a placé ».
Le premier cercle, le plus éloigné, « immense cercle » disait Paul VI, est celui de « l’humanité comme telle, le monde », marqué largement par l’athéisme ou par l’indifférence à l’égard de la religion (c’est-à-dire de la relation avec Dieu).
Le deuxième cercle, « autre cercle immense », mais « moins éloigné » du Siège de Pierre, est celui « des hommes qui adorent le Dieu unique et souverain ». Paul VI faisait référence explicitement aux religions juive, musulmane et aussi « aux fidèles des grandes religions afro-asiatiques ». Il faut rappeler que Paul VI récusait le relativisme et l’indifférentisme en matière de dialogue inter-religieux : « Nous ne pouvons évidemment partager ces différentes expressions religieuses comme si elles s’équivalaient toutes, chacune à sa manière, et comme si elles dispensaient leurs fidèles de chercher si Dieu lui-même n’a pas révélé la forme exempte d’erreur, parfaite et définitive, sous laquelle il veut être connu, aimé et servi ».
Le troisième cercle, « le plus voisin de Nous », est celui du dialogue « oecuménique » avec les « frères chrétiens, encore séparés de nous ». Paul VI y fondait de grands espoirs et avait la conviction que l’Église catholique était à un moment favorable pour « recomposer l’unique bercail du Christ ».
Paul VI n’oubliait pas le dialogue ad intra, même s’il n’en faisait pas un quatrième cercle : les contestataires catholiques. Le Pape ne nommait personne, mais il visait à la fois, – d’autres discours de cette période le montrent –, ceux qu’on appelait alors les « progressistes » et les « intégristes ». Mais, pour « ce dialogue de famille », disait-il, il attendait d’abord une « obéissance en forme de dialogue ». Cette obéissance devait s’exprimer par « l’observation des normes canoniques » et « la soumission respectueuse au gouvernement du supérieur légitime ».
Quelques mois après cette encyclique, la constitution conciliaire Lumen Gentium (promulguée le 21 novembre 1964), distinguait elle aussi, mais de manière différente, une hiérarchie de ceux à qui s’adresse l’Église : « en premier lieu » les fidèles catholiques ; puis les chrétiens non-catholiques et, enfin, tous « ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile » : les Juifs, les Musulmans et les membres des autres religions « qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent » (LG, § 14-16).
Dans sa volonté de dialogue en vue d’établir ou de rétablir l’unité du peuple de Dieu, Benoît XVI est l’héritier à la fois de la théorie des cercles concentriques de Paul VI et de la distinction, en partie différente, établie par Lumen Gentium. Il l’a dit à plusieurs reprises. En 2006, par exemple, faisant le bilan de son voyage apostolique en Turquie, il évoque « trois ”cercles concentriques” » : « Dans le cercle plus intérieur, le successeur de Pierre confirme dans la foi les catholiques ; dans le cercle médian les autres chrétiens ; dans le cercle le plus extérieur il s’adresse aux non chrétiens et à toute l’humanité » (audience générale du 6 décembre 2006).
Benoît XVI ne cesse de « dialoguer » en vue de l’unité du peuple de Dieu. Le dialogue avec « le cercle le plus extérieur » a été marqué, notamment, par des discours et des initiatives en direction du monde musulman. L’année 2006 fut, à cet égard, emblématique : le discours de Ratisbonne (le 12 septembre 2006 mais il ne concernait qu’en partie l’Islam) et surtout la rencontre de Castelgandolfo (le 25 septembre suivant) et le voyage apostolique en Turquie (du 28 novembre au 1er décembre de la même année). Bien sûr, le dialogue avec l’Islam ne s’est pas arrêté en 2006. En témoigne, par exemple, le Forum catholique-musulman, organisé au Vatican les 4-6 novembre 2008, et marqué, le dernier jour, par un discours de Benoît XVI.
Le dialogue en vue de l’unité avec « le cercle médian », c’est-à-dire avec les chrétiens non-catholiques, prend, avec Benoît XVI, deux directions dominantes : avec les orthodoxes et avec les anglicans. On n’y insistera pas ici. La publication prochaine d’une constitution apostolique pour fixer le cadre canonique et les conditions d’un retour à l’unité catholique des anglicans sera un des événements ecclésiaux de 2009.
Cette publication va intervenir au moment où commence le dialogue doctrinal avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, c’est-à-dire, pour reprendre la distinction de Benoît XVI, le dialogue avec un des éléments du « cercle le plus intérieur ».

Quel objectif ?

Je ne répèterai pas ce qui a déjà été dit sur cette première rencontre doctrinale, qui a eu lieu le 26 octobre dernier. Je ne relève que trois points.
• Sept thèmes principaux de discussion ont été retenus :
– la notion de Tradition,
– l’autorité et les formulations du missel de Paul VI,
– l’interprétation du Concile Vatican II,
– l’unité de l’Église et l’oecuménisme,
– le dialogue avec les religions non-chrétiennes,
– la question de la liberté religieuse.
• Encore une fois, on voit que ce n’est pas le concile Vatican II tout entier que rejette la FSSPX. Mgr Fellay le disait clairement, il y a quelques mois, dans une lettre au cardinal Castrillón Hoyos, alors président de la commission Ecclesia Dei : « Nous ne refusons pas le concile en bloc. Ce qui est repris du Magistère constant de l’Église nous l’acceptons, mais nous refusons les nouveautés – et surtout un certain esprit – qui sont contraires au Magistère de l’Église » (lettre, inédite, du 15 décembre 2008).
• La durée de ces discussions doctrinales n’est pas fixée : « plusieurs années » estime Mgr de Galaretta, un des trois représentants de la FSSPX au sein de la Commission, « pas beaucoup plus d’une année » espère-t-on du côté romain.
Un point très important reste encore à déterminer, le plus important peut-être. Si un accord doctrinal est trouvé, quelle forme prendra-t-il ? Prendra-t-il simplement la forme d’une déclaration commune des deux parties, comme il en existe plusieurs avec la Commission internationale anglicane catholique (ARCIC), avec la Commission mixte catholique-romaine et évangélique luthérienne, et avec d’autres commissions ? Ou cela aboutira-t-il à un acte magistériel, solennel et contraignant pour la foi ?
C’est justement parce que le but final des discussions Saint-Siège-FSSPX n’est pas défini, qu’un théologien romain, éminent, qui avait été pressenti pour être un des représentants du Saint-Siège dans la Commission, a refusé. Je tiens cette information de l’intéressé (cf. Aletheia n° 140, 8.4.2009).

[Aletheia n°147] Benoît XVI en dialogue avec les « trois cercles concentriques » - par Yves Chiron

Aletheia n°147 - 29 octobre 2009 
Benoît XVI en dialogue avec les « trois cercles concentriques » - par Yves Chiron 

Paul VI, dans sa première encyclique, Ecclesiam suam (6 août 1964), avait fait la théorie du « dialogue » que l’Église doit engager avec tous les hommes pour mener à bien sa mission : annoncer l’Évangile et conduire, ceux qui le veulent, au salut. « L’Église du Christ Jésus a été voulue par son Fondateur comme mère aimante de tous les hommes et dispensatrice du salut » disait le Pape aux premières lignes de son encyclique.
Paul VI décrivait ce dialogue, nécessaire et toujours inachevé, « comme autant de cercles concentriques autour du centre où la main de Dieu Nous a placé ».
Le premier cercle, le plus éloigné, « immense cercle » disait Paul VI, est celui de « l’humanité comme telle, le monde », marqué largement par l’athéisme ou par l’indifférence à l’égard de la religion (c’est-à-dire de la relation avec Dieu).
Le deuxième cercle, « autre cercle immense », mais « moins éloigné » du Siège de Pierre, est celui « des hommes qui adorent le Dieu unique et souverain ». Paul VI faisait référence explicitement aux religions juive, musulmane et aussi « aux fidèles des grandes religions afro-asiatiques ». Il faut rappeler que Paul VI récusait le relativisme et l’indifférentisme en matière de dialogue inter-religieux : « Nous ne pouvons évidemment partager ces différentes expressions religieuses comme si elles s’équivalaient toutes, chacune à sa manière, et comme si elles dispensaient leurs fidèles de chercher si Dieu lui-même n’a pas révélé la forme exempte d’erreur, parfaite et définitive, sous laquelle il veut être connu, aimé et servi ».
Le troisième cercle, « le plus voisin de Nous », est celui du dialogue « oecuménique » avec les « frères chrétiens, encore séparés de nous ». Paul VI y fondait de grands espoirs et avait la conviction que l’Église catholique était à un moment favorable pour « recomposer l’unique bercail du Christ ».
Paul VI n’oubliait pas le dialogue ad intra, même s’il n’en faisait pas un quatrième cercle : les contestataires catholiques. Le Pape ne nommait personne, mais il visait à la fois, – d’autres discours de cette période le montrent –, ceux qu’on appelait alors les « progressistes » et les « intégristes ». Mais, pour « ce dialogue de famille », disait-il, il attendait d’abord une « obéissance en forme de dialogue ». Cette obéissance devait s’exprimer par « l’observation des normes canoniques » et « la soumission respectueuse au gouvernement du supérieur légitime ».
Quelques mois après cette encyclique, la constitution conciliaire Lumen Gentium (promulguée le 21 novembre 1964), distinguait elle aussi, mais de manière différente, une hiérarchie de ceux à qui s’adresse l’Église : « en premier lieu » les fidèles catholiques ; puis les chrétiens non-catholiques et, enfin, tous « ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile » : les Juifs, les Musulmans et les membres des autres religions « qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent » (LG, § 14-16).
Dans sa volonté de dialogue en vue d’établir ou de rétablir l’unité du peuple de Dieu, Benoît XVI est l’héritier à la fois de la théorie des cercles concentriques de Paul VI et de la distinction, en partie différente, établie par Lumen Gentium. Il l’a dit à plusieurs reprises. En 2006, par exemple, faisant le bilan de son voyage apostolique en Turquie, il évoque « trois ”cercles concentriques” » : « Dans le cercle plus intérieur, le successeur de Pierre confirme dans la foi les catholiques ; dans le cercle médian les autres chrétiens ; dans le cercle le plus extérieur il s’adresse aux non chrétiens et à toute l’humanité » (audience générale du 6 décembre 2006).
Benoît XVI ne cesse de « dialoguer » en vue de l’unité du peuple de Dieu. Le dialogue avec « le cercle le plus extérieur » a été marqué, notamment, par des discours et des initiatives en direction du monde musulman. L’année 2006 fut, à cet égard, emblématique : le discours de Ratisbonne (le 12 septembre 2006 mais il ne concernait qu’en partie l’Islam) et surtout la rencontre de Castelgandolfo (le 25 septembre suivant) et le voyage apostolique en Turquie (du 28 novembre au 1er décembre de la même année). Bien sûr, le dialogue avec l’Islam ne s’est pas arrêté en 2006. En témoigne, par exemple, le Forum catholique-musulman, organisé au Vatican les 4-6 novembre 2008, et marqué, le dernier jour, par un discours de Benoît XVI.
Le dialogue en vue de l’unité avec « le cercle médian », c’est-à-dire avec les chrétiens non-catholiques, prend, avec Benoît XVI, deux directions dominantes : avec les orthodoxes et avec les anglicans. On n’y insistera pas ici. La publication prochaine d’une constitution apostolique pour fixer le cadre canonique et les conditions d’un retour à l’unité catholique des anglicans sera un des événements ecclésiaux de 2009.
Cette publication va intervenir au moment où commence le dialogue doctrinal avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, c’est-à-dire, pour reprendre la distinction de Benoît XVI, le dialogue avec un des éléments du « cercle le plus intérieur ».

Quel objectif ?

Je ne répèterai pas ce qui a déjà été dit sur cette première rencontre doctrinale, qui a eu lieu le 26 octobre dernier. Je ne relève que trois points.
• Sept thèmes principaux de discussion ont été retenus :
– la notion de Tradition,
– l’autorité et les formulations du missel de Paul VI,
– l’interprétation du Concile Vatican II,
– l’unité de l’Église et l’oecuménisme,
– le dialogue avec les religions non-chrétiennes,
– la question de la liberté religieuse.
• Encore une fois, on voit que ce n’est pas le concile Vatican II tout entier que rejette la FSSPX. Mgr Fellay le disait clairement, il y a quelques mois, dans une lettre au cardinal Castrillón Hoyos, alors président de la commission Ecclesia Dei : « Nous ne refusons pas le concile en bloc. Ce qui est repris du Magistère constant de l’Église nous l’acceptons, mais nous refusons les nouveautés – et surtout un certain esprit – qui sont contraires au Magistère de l’Église » (lettre, inédite, du 15 décembre 2008).
• La durée de ces discussions doctrinales n’est pas fixée : « plusieurs années » estime Mgr de Galaretta, un des trois représentants de la FSSPX au sein de la Commission, « pas beaucoup plus d’une année » espère-t-on du côté romain.
Un point très important reste encore à déterminer, le plus important peut-être. Si un accord doctrinal est trouvé, quelle forme prendra-t-il ? Prendra-t-il simplement la forme d’une déclaration commune des deux parties, comme il en existe plusieurs avec la Commission internationale anglicane catholique (ARCIC), avec la Commission mixte catholique-romaine et évangélique luthérienne, et avec d’autres commissions ? Ou cela aboutira-t-il à un acte magistériel, solennel et contraignant pour la foi ?
C’est justement parce que le but final des discussions Saint-Siège-FSSPX n’est pas défini, qu’un théologien romain, éminent, qui avait été pressenti pour être un des représentants du Saint-Siège dans la Commission, a refusé. Je tiens cette information de l’intéressé (cf. Aletheia n° 140, 8.4.2009).

[DICI] Ouverture des discussions doctrinales entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X

SOURCE - DICI/FSSPX - 29 octobre 2009

Le lundi 26 octobre, de 9h30 à 12h30, au Palais du Saint-Office, a eu lieu la première rencontre doctrinale entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie X. En fin de matinée, le Bureau de presse du Vatican a fait paraître un communiqué, et un peu plus tard un rectificatif sur le rythme bimestriel des prochaines réunions, et non bimensuel comme annoncé par erreur précédemment (voir le texte intégral dans nos Documents). Dans le communiqué, on peut noter que la liste des « questions de caractère doctrinal qui doivent être traitées et discutées » n’omet aucun des problèmes théologiques qui font difficulté : « la notion de Tradition, le Missel de Paul VI, l’interprétation du Concile Vatican II en continuité avec la Tradition doctrinale catholique, les thèmes de l’unité de l’Église et des principes catholiques de l’œcuménisme, du rapport entre le Christianisme et les religions non chrétiennes et de la liberté religieuse ».

Un point d’entente entre les deux parties est déjà acquis, c’est celui d’observer une entière discrétion sur ces travaux qui ne sauraient être menés dans l’agitation qu’affectionnent les médias. De fait, à l’issue de la réunion les participants sont allés déjeuner sans faire de déclaration à la dizaine de journalistes postés dehors. La seule « révélation » exclusive, rapportée par le vaticaniste d’Il Giornale, Andrea Tornielli, est que les théologiens allaient désormais « travailler activement, en utilisant Internet pour échanger leurs points de vue », jusqu’à la prochaine rencontre prévue après la période des fêtes de Noël. De même, La Repubblica croit tenir en « scoop » en révélant qu’il a été question, au cours de cette première rencontre, de la critique que la Fraternité Saint-Pie X fait de la liberté religieuse et des rapports de l’Eglise avec les religions non-chrétiennes, depuis plus de 40 ans.

Rencontrant les journalistes en milieu de journée, le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a déclaré : « Des personnes compétentes et autorisées ont enfin discuté de questions doctrinales ». A ses yeux, cette première réunion et les prochaines sont guidées par « un esprit de confiance ». (DICI n°204 – 31/10/09 – Sources : vatican,va/ Il Giornale/La Repubblica/IMedia/sources privées)

Brève revue de presse

Faute d’informations directes, les journalistes en sont réduits à conjecturer, à supputer, voire à imaginer… Certains font preuve d’une créativité intéressante.

L’ex-journaliste du Monde, Henri Tincq, voit déjà venir le crépuscule des traditionalistes : « Personne n’ignore l’état d’émiettement dans lequel se trouve aujourd’hui le milieu catholique intégriste. (…) Au fil des ans, la dissidence intégriste est devenue la pitoyable victime des déviations familières à tout groupuscule sectaire. » (Slate.fr du 25 octobre 2009). Il oublie seulement qu’il écrivait le contraire l’an dernier : « Les « tradis » sont toujours là. Largement français à ses débuts – en raison de la nationalité de Mgr Lefebvre et des crispations dans l’Hexagone sur la liturgie moderne -, le phénomène s’est mondialisé. (…) Les séminaires de la Fraternité saint-Pie X, noyau dur du schisme, ont essaimé en Allemagne, en Australie, aux Etats-Unis dans le Minnesota, en Amérique latine. Les générations de prêtres (près de 500) qui en sortent et de fidèles (600 000, de source vaticane) héritiers de cette dissidence se sont renouvelées. Elles sont installées dans plus de trente pays. Typiquement européen, ce modèle d’une Eglise autoritaire, intransigeante, anti-œcuménique et anti-moderne, dominée par la figure du saint prêtre en charge du sacré, s’est exporté. » (Le Monde, 2 juillet 2008)

L’agence suisse Apic parle de discussions doctrinales qui pourraient durer des années voire un siècle : « Confirmant une impression largement répandue au sein de la curie romaine, le supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, Mgr Bernard Fellay, a récemment confié, pour sa part, que ces discussions seraient longues, qu´elles prendraient « peut-être même un siècle » » (Apic du 15 octobre, repris dans le n° du 23 octobre, sous le titre « Des années voire un siècle de discussions ? ») . Cette citation tirée de son contexte se trouve dans l’entretien accordé par Mgr Fellay à Roodepoort en Afrique du sud, le 15 septembre dernier : « Il faut rester réaliste. Le retour, la restauration de l’Église va prendre du temps. La crise qui frappe l’Église a touché tous les aspects de la vie chrétienne. Sortir de cette situation prendra plus d’une génération d’efforts constants dans la bonne direction. Peut-être un siècle ». Il n’est pas question ici des entretiens théologiques, mais de la résolution de la crise qui secoue l’Eglise dont le cardinal Ratzinger reconnaissait, un peu avant son élection, qu’elle était « comme une barque qui prend l’eau de toutes parts ». – A propos de la durée des discussions proprement dites, Mgr Fellay, dans le même entretien, se contentait de répondre : « Je n’ai pas la moindre idée du temps que vont prendre ces discussions. Cela va certainement aussi dépendre des attentes de Rome. Elles peuvent prendre un temps assez long. Et ce, parce que les sujets sont vastes ». (voir le texte intégral de cet entretien dans DICI n° 203 du 17 octobre 2009, pp. 9-11)

Mieux informé, le spécialiste religieux du Figaro, Jean-Marie Guénois, rappelle les points que la Fraternité veut voir traités au cours de ces discussions et indique les principes qui vont guider les experts romains : « De quoi vont-ils concrètement parler ? Il y a trois semaines, en Afrique du Sud, Mgr Fellay qui visitait les implantations de la Fraternité a résumé les points qui font ‘difficulté’ : ‘La liberté religieuse, l’œcuménisme, la collégialité’ et ‘l’influence de la philosophie moderne, les nouveautés liturgiques, l’esprit du monde et son influence sur la pensée moderne qui sévit dans l’Église.’ Vaste programme qui n’effraye pas les interlocuteurs romains. De ce côté-là, on se réjouit – ‘enfin’, il n’y a eu aucun échange officiel de ce type depuis 1988 – de pouvoir connaître « la position officielle » de la Fraternité Saint-Pie X sur toutes ces questions issues du concile Vatican II, et non plus à travers les multiples points de vue, formulés par tel ou tel.

« On ajoute, toujours de très bonnes sources, que trois principes vont guider les conversations. Le premier touche ‘l’herméneutique de la continuité’ et non de ‘rupture’ avec la tradition, voulue par Benoît XVI pour l’interprétation de Vatican II. Et il y a là une ‘convergence’ sur cette volonté de réconciliation de l’Église avec son passé. Le second principe est plus problématique : Rome tient le dépôt de la foi ‘comme un tout’. Il n’accepte pas un choix, à la carte, des enseignements du dernier concile. Le troisième principe sera certainement décisif. Il s’agit de ‘revenir à la lettre du concile Vatican II et non à sa vulgate’. En clair, aux textes originaux et non à leurs interprétations, ou simplifications… Une sorte de relecture du concile donc, où les spécialistes clarifieraient des ‘questions de langage’ ou les ‘ambiguïtés’ souvent incriminées par les lefebvristes ».  (Le Figaro, 20 octobre 2009)

[summorum-pontificum.fr] Madiran : le doute augmente

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 29 octobre 2009

Nous avons déjà fait allusion au doute soulevé par Jean Madiran dans un article du quotidien Présent concernant l'absence d'évocation du problème de la messe dans la correspondance Journet/Maritain, en son volume six et dernier. Dans Présent de demain vendredi 30 octobre, Jean Madiran revient sur le sujet et l'on voit que le doute, effectivement, ne diminue pas. Extrait de cet article à lire dans Présent dans son intégralité:

« L’annexe 14, qui est la dernière pièce du volume VI, est encore plus suspecte que nous ne l’avions pensé d’abord (Présent du 16 octobre). Dans le propos attribué à Journet figure en effet ce passage :
« Dans le psaume que je lisais ce matin dans le train, Dieu dit : Pourquoi, quand vous avez un agneau aveugle, me l’offrez-vous en sacrifice ? Est-ce que vous donneriez un agneau aveugle au chef de la tribu ? Et vous osez me le présenter ! à Moi qui suis Dieu ! »
Un lecteur plus attentif (ça existe) et en tout cas plus savant que moi me signale que, fût-il « lu ce matin », « il n’y a aucun verset de psaume qui ressemble à cela, de près ou de loin ». C’est en réalité une citation approximative de Malachie (1,8) :
« Si vous offrez une bête aveugle pour le sacrifice, n’est-ce pas mal ? Et si vous offrez une bête boiteuse et malade, n’est-ce pas mal ? Offre-la à ton patron, en sera-t-il content, seras-tu bien reçu, dit le Seigneur des armées. »
Mon correspondant observe avec sagacité :
« Le cardinal Journet lisait le bréviaire depuis des décennies. Il ne pouvait donc pas confondre un verset du psautier qu’il disait chaque semaine avec un verset de Malachie ne figurant nulle part dans la liturgie. D’autres avant moi ont sûrement remarqué cette anomalie, mais ils n’ont rien dit. »
Le propos du cardinal Journet était d’indiquer qu’il convenait de faire le sacrifice de la messe traditionnelle bien qu’elle fût excellente. Il l’avait tenu, paraît-il, à ses élèves du Centre universitaire catholique de Genève, le 29 novembre 1969, parce que le lendemain, il allait se rallier « par obéissance » à la messe nouvelle de Paul VI. Ce propos avait fait l’objet d’une publication posthume, en 1977, par celui qui avait pris la succession de Journet à la direction de sa revue Nova et Vetera : Georges Cottier, depuis lors créé cardinal (de la même veine, semble-t-il, que le cardinal Congar et le cardinal de Lubac). Cette publication avait alors une intention explicitement polémique : contre Mgr Lefebvre. Elle a disparu de l’annexe 14, signée par le même Cottier, devenu cardinal. Cette fois l’intention explicitement polémique est dirigée contre le cardinal Ottaviani, par la reprise d’une misérable calomnie qui ne peut plus couvrir de honte que lui-même.
Le mystère du tome VI, c’est l’absence, accidentelle ou artificielle, du moindre échange sur la messe entre Maritain et Journet à partir de 1969. Ce mystère est aggravé par un doute grave sur l’exactitude – voire sur l’authenticité – du texte posthume de Journet reproduit par l’annexe 14.
L’hypothèse vraisemblable est que l’on nous cache les considérations sans doute sévères et désolées que Maritain et Journet n’ont pas pu ne pas s’exprimer l’un  à l’autre sur la nouvelle messe ; considérations probablement plus raides encore chez Maritain que chez Journet.
Tout de même, dans le propos posthume de Journet, il y a au moins une phrase qui plaide en faveur de l’authenticité :
« Tout le monde n’a pas le goût de la laideur, de la platitude ou de la vulgarité ! »
Le contexte est impitoyable. Il indique, sans hésitation possible, que cette phrase concerne la messe de Paul VI. »

28 octobre 2009

[Abbé Basilio Méramo] La grande tragédie qui passe inaperçue

SOURCE - Abbé Basilio Méramo - version française de l'original espagnol - 28 octobre 2009

Bien peu sont ceux qui se rendent compte de ce piège qu’est la nouvelle manœuvre de dissolution et réabsorption de la Tradition exercée par le modernisme apostat de la Nouvelle Eglise postconciliaire.
Cette grande tragédie passe pratiquement inaperçue de tous. C’est la chute de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X aux mains de la Rome apostate. Celle qui est l’ultime contrefort organisé et d’envergure mondiale conduit ainsi à la désactivation du combat pour la résistance contre le modernisme conquérant et donc au démembrement de la Tradition.

Après le Motu proprio et la levée du décret des excommunications comme préalables nécessaires à l’établissement d’un dialogue avec les modernistes qui occupent Rome, ceux-là mêmes qui sont les principaux responsables de la crise de la Foi et les pires ennemis de la Tradition Catholique, ils en arrivent au sophisme des dialogues doctrinaux. Lentement et par étapes. Ces dialogues ne servent qu’à masquer la fausse voie sur laquelle on s’engage.

Et puis de quels dialogues s’agit-il ? Monseigneur Fellay lui-même déclarait il y a 8 ans qu’il acceptait 95 % de Vatican II, ce concile atypique et irrégulier qui se déclare œcuménique et non infaillible. Il s’agit d’une contradiction essentielle et conceptuelle, comme un cercle carré ou un triangle bilatéral.

Tout concile œcuménique vrai et légitime est par définition infaillible. Et cela non par la volonté du Souverain Pontife, pas plus que par celle des évêques. Car l’Église qui est d’institution divine ne peut pas se permettre le luxe d’errer en matière de Foi en sa fonction magistérielle extraordinaire et solennelle, ce qui est le cas de tout vrai, authentique et légitime Concile Œcuménique de l’Église divine. Car elle est incapable de tomber dans l’erreur puisqu’elle est divine.
Si elle commettait des erreurs en matière de foi elle ne serait pas divine mais purement humaine. Or ceci est contraire à la Foi, au dogme de Foi qui dit et proclame que l’Église Catholique est infaillible car divine.

Tout l’effort du combat de la Tradition Catholique, qui par définition est Tradition divine, face au Modernisme novateur qui est lui en flagrante rupture avec l’Église Catholique, a été dévitalisé par l’habile manœuvre de pseudo restauration conservatrice de Benoît XVI. Action caractéristique de la part d’un pseudo prophète, car au nom de Dieu il contredit Dieu, au nom du Christ il détruit le Christ, il le dissout, le dilue…Au nom de l’Église il construit la contre-Église remise au goût du jour, « aggiornada ». C’est à dire qu’en connivence avec le Monde et la Révolution Antichrétienne, l’inversion dialectique est totale. La religion est invertie. Elle ne relie plus l’homme à Dieu mais au monde !

Tout l’effort du combat et de la résistance héroïque est ainsi abandonné, falsifié par l’action réductrice et la nouvelle orientation prise par Mgr Fellay dialoguant avec la Rome moderniste, se cherchant un coin dans le Panthéon des fausses religions, là où cohabitent, en pacifique harmonie, toutes les croyances sans dogmes qui divisent, dans le plus pur syncrétisme oecuméniste.
Comment, sans faire fausse route ni trahir, concilier les anciennes déclarations de Monseigneur Lefebvre et les actuelles actions et déclarations de Mgr Fellay ?

Monseigneur Lefebvre a dit :
Il nous faut tenir, absolument tenir, tenir envers et contre tout.
Et alors, maintenant, j’en arrive à ce qui vous intéresse sans doute davantage ; mais moi, je dis : Rome a perdu la foi, mes chers amis. Rome est dans l’apostasie. Ce ne sont pas des paroles, ce ne sont pas des mots en l’air que je vous dis. C’est la vérité. Rome est dans l’apostasie. On ne peut plus avoir confiance dans ce monde-là, il a quitté l’Église, ils ont quitté l’Église, ils quittent l’Église. C’est sûr ; sûr, sûr.

Je l’ai résumé au cardinal Ratzinger en quelques mots, n’est-ce pas, parce que c’est difficile de résumer toute cette situation ; mais je lui ai dit : « Éminence, voyez, même si vous nous accordez un évêque, même si vous nous accordez une certaine autonomie par rapport aux évêques, même si vous nous accordez toute la liturgie de 1962, si vous nous accordez de continuer les séminaires et la Fraternité, comme nous le faisons maintenant, nous ne pourrons pas collaborer, c’est impossible, impossible, parce que nous travaillons dans deux directions diamétralement opposées : vous, vous travaillez à la déchristianisation de la société, de la personne humaine et de l’Église, et nous, nous travaillons à la christianisation. On ne peut pas s’entendre. »
(…) Voilà. On ne peut pas s’entendre. Et c’est cela, je vous assure, c’est le résumé. On ne peut pas suivre ces gens-là.
C’est l’apostasie. Ils ne croient plus à la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui doit régner. Pourquoi ? Parce que cela va contre l’oecuménisme. Voilà. Cela va contre la liberté religieuse et contre l’oecuménisme. La liberté religieuse, l’oecuménisme, cela se touche, c’est la même chose.
(...) Alors, du fait de cette déchristianisation, je pense que l’on peut dire que ces personnes qui occupent Rome aujourd’hui sont des anti-Christ. Je ne dis pas Antéchrist, je dis anti-Christ, comme le dit saint Jean. « Déjà, l’anti-Christ sévit de notre temps », dit saint Jean dans sa première lettre. L’anti-Christ, des anti-Christ.
Ils sont anti-Christ, c’est sûr, absolument certain. Alors, devant une situation comme celle-là, je crois que nous n’avons pas à nous préoccuper des réactions de ces gens-là, qui, nécessairement, sont contre nous. Comme je l’ai dit au cardinal.
Nous sommes tout pour le Christ et eux, ils sont contre le Christ. Comment voulez-vous que l’on puisse s’entendre ?
Alors, eux nous condamnent parce qu’on ne veut pas les suivre.
Donc, on peut résumer la situation en disant :
« Si vous faites des évêques, vous serez excommunié. »
Oui, je serai excommunié. Mais excommunié par qui et pourquoi ?
Excommunié par ceux qui sont des anti-Christ, qui n’ont plus l’esprit catholique.
Et nous sommes condamnés pourquoi ?
Parce que nous voulons rester catholiques. C’est vraiment la raison pour laquelle nous sommes poursuivis, c’est parce que nous voulons rester catholiques. Nous sommes poursuivis parce que nous voulons garder la messe catholique, parce que nous voulons garder la foi catholique, parce que nous voulons garder le sacerdoce catholique. Nous sommes poursuivis à cause de cela.
Si Monseigneur Lefebvre a bien dit cela au cours de la retraite sacerdotale à Écône le 4 septembre 1987, comment, sans s’égarer ni trahir, le faire concorder avec ce que déclare et fait aujourd’hui Mgr Fellay ?
Pour lui Benoît XVI est un conservateur, favorable à la Tradition, presque un ‘traditionaliste’, bien disposé, dans lequel il a grande confiance et met de grandes espérances.
C’est inconcevable ! Et plus encore alors que Benoît XVI lui-même réaffirme et re-confirme son obstination dans l’erreur et l’hérésie du Concile Vatican II qu’il veut irréversible. Il est évident que nous, tous les fidèles de la Tradition, sommes trahis. Même si les effets ne s’en sont pas encore manifestés.
C’est la raison pour laquelle il leur faut faire durer les dialogues, car le temps qui passe tend à amollir et affaiblir toute possible réaction.

Abbé Basilio Méramo
28 octobre 2009.

[summorum-pontificum.fr] Entretiens Rome/FSSPX : toutes les deux semaines ou tous les deux mois ?

SOURCE - Christophe Saint-Placide - summorum-pontificum.fr - 28 octobre 2009

Le vaticaniste du quotidien italien Il Giornale, Andrea Tornielli, a consacré hier un court article intitulé « Lefebvriani riaccolti in Vaticano, l’incontro del disgelo dopo 21 anni » (ICI) et consacré à la première rencontre de travail qui s’est donc déroulée de 9 h 30 à 12h30 et a été suivie d’un déjeuner réunissant tous les participants.

L’intérêt de l’articulet de Tornielli est d’avoir réussi obtenir des « confidences” » de l’une des personnalités ayant participé à ce colloque initial. Les voici : « Tout s’est bien passé, les difficultés sont là (…) mais c’est un bon début (…) Il est impossible de prévoir combien de temps dureront ces discussions – poursuit la source vaticane –, mais nous avons décidé d’une fréquence bimestrielle [bimestrale], nous devrions donc nous revoir juste après Noël. »

Contrairement donc à ce que nous avons écrit sur la foi du communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège du 26 octobre, évoquant la probable « cadence bimensuelle » de ces réunions, fréquence reprise par toute la presse, notamment anglo-saxone, il semble donc que ces colloques se tiendront tous les deux mois.

27 octobre 2009

[Golias] Prélature personnelle pour les lefebvristes ?

SOURCE - Romano Libero - Golias - 27 octobre 2009

Alors que viennent de s’ouvrir les tractations entre le Vatican et la Fraternité St Pie X, la rumeur s’intensifie à Rome de l’intention présumée de Benoît XVI d’accorder - du moins en cas d’issue positive des pourparlers - l’habit canonique de la Prélature personnelle. Très avantageux, et accordant une véritable indépendance aux traditionalistes. Ce qu’ils désirent bien entendu.
 
Sur un point cependant Rome pourrait se montrer intransigeante : il ne semble décemment pas possible de désigner comme chef de la prélature, avec rang d’évêque, l’un des évêques sacrés en 1988. Non pas tant en raison de cette transgression d’alors, en définitive effacée par la levée récente de l’excommunication mais à cause des propos réitérés, encore il y a peu, au sujet du Concile Vatican II, rejeté en bloc. Y compris de la part du plus « modéré » des quatre, Mgr Bernard Fellay, un suisse de 51 ans.
 
Parmi les ecclesiastiques pressentis pour prendre la tête de cette prélature intégriste, certains citent le nom de l’archevêque de Colombo, Mgr Ranjith. Ce dernier, longtemps en poste à la Curie devrait d’ailleurs coiffer assez rapidement la barrette cardinalice. Il est proche des traditionalistes en matière de liturgie. Certains parlent de Mgr Raymond Burke, le préfet de la Signature Apostolique. Mais d’autres personnalités sont évoquées : un jeune évêque du Kazahkstan, Mgr Athanasius Schneider, 48 ans, défenseur lui aussi aussi de l’ancienne liturgie et pourfendeur de la communion dans la main ou l’évêque d’Albenga, Mgr Mario Oliveri, 65 ans, héritier de la vieille droite romaine. D’autres hypothèses restent possibles, y compris celle de Mgr Guido Pozzo, 58 ans, actuelle cheville ouvrière des négociations.
 
Mgr Fellay il est vrai, a négocié au cours de ces dernières années diverses hypothèses de réconciliation, de connivence avec le cardinal Dario Castrillon Hoyos. Dans un entretien récent à un journal chilien, il se montre le plus conciliant de son bord : « Il y a des problèmes, mais ces problèmes ne signifient pas que nous ayons perdu cette relation de soumission à l’autorité du Saint Père ». Le chef de file des traditionalistes affirme qu’il n’y a jamais eu de séparation avec Rome : « Jamais il y a eu une déclaration de schisme de la part de l’Eglise envers nous. On a parlé durant un temps de l’excommunication des évêques (de la Fraternité Saint-Pie X, ndr), mais jamais d’une séparation ».
 
Mais l’arrogance n’est jamais loin : pour Mgr Fellay, le problème n’est pas à chercher du côté des traditionalistes, car « nous ne sommes que quelque chose comme l’indice qu’il y a un problème au sein de l’Eglise (…), une sorte de thermomètre ». S’il y a une séparation réelle, bien que non définitive, c’est bien entre ceux qu’on appelle « progressistes » et les « conservateurs », estime-t-il. « Le pape actuel lui-même, Benoît XVI, a condamné l’opinion que le Concile Vatican II et la réforme qui lui a succédé constitueraient une rupture avec le passé, que l’Eglise devrait changer ».
 
Ce clin d’oeil lancé aux conservateurs du côté romain pourrait inciter ces derniers à la compréhension. Paradoxalement c’est l’éventualité de concéder à la fraternité un statut de prélature personnelle qui pourrait soulever des réticences et ralentir les négociations. On sait que l’Opus Dei, seul organisme dans l’Eglise catholique à jouir d’un tel privilège n’est pas ravi d’une telle perspective. Partager la faveur qui lui a été faite en 1983 par Jean-Paul II ne suscite guère son enthousiasme. Or, l’un des trois experts de la délégation vaticane dans les actuels pourparlers, Mgr Fernando Ocariz, 65 ans, est non seulement membre de la Prélature de l’Oeuvre et, qui plus est, le probable successeur du Prélat actuel, Mgr Echeverria, atteint par la limite d’âge, d’ici quelques mois ou même quelques semaines. Il pourrait être refroidi dans ses ardeurs réconciliatrices !