SOURCE - DICI Documentation Information Catholiques Internationales - 29 octobre 2009
Ils étaient près de 7.000 fidèles à Lourdes pour le pèlerinage annuel du Christ-Roi, organisé par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. « C’est une belle retombée après l’effort qui a été consenti par la Tradition l’an passé », nous a confié son organisateur en chef, l’abbé Nicolas Pinaud, directeur de l’école Saint-Michel-Garicoïts à Domezain (Pyrénées-Atlantiques). Evidemment, « ce n’est jamais satisfaisant, tous les fidèles devraient venir à Lourdes pour honorer la Très Sainte Vierge au moment du Christ-Roi », mais à n’en pas douter l’année 2009 restera « une belle réussite. Cela montre que ce pèlerinage qui est parti d’un millier de personnes il y a 10 ans, est devenu une institution, indépendamment des anniversaires ou des jubilés », ajoute ce solide Breton. Il faut dire que Lourdes est « la capitale mariale de la France », rappelle l’abbé Jacques Laguérie, et que les trois jours de pèlerinage sont la source de grâces particulièrement fécondes.
Ils étaient près de 7.000 fidèles à Lourdes pour le pèlerinage annuel du Christ-Roi, organisé par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. « C’est une belle retombée après l’effort qui a été consenti par la Tradition l’an passé », nous a confié son organisateur en chef, l’abbé Nicolas Pinaud, directeur de l’école Saint-Michel-Garicoïts à Domezain (Pyrénées-Atlantiques). Evidemment, « ce n’est jamais satisfaisant, tous les fidèles devraient venir à Lourdes pour honorer la Très Sainte Vierge au moment du Christ-Roi », mais à n’en pas douter l’année 2009 restera « une belle réussite. Cela montre que ce pèlerinage qui est parti d’un millier de personnes il y a 10 ans, est devenu une institution, indépendamment des anniversaires ou des jubilés », ajoute ce solide Breton. Il faut dire que Lourdes est « la capitale mariale de la France », rappelle l’abbé Jacques Laguérie, et que les trois jours de pèlerinage sont la source de grâces particulièrement fécondes.
Les cérémonies ont commencé samedi en début d’après-midi par un rassemblement autour de la Vierge couronnée sur l’esplanade du Sanctuaire, suivi par le chemin de croix. Au pied de la Montagne Sainte, nous croisons Alix, venue de Paris avec ses frères et ses cousins. « Comme la Vierge Marie nous l’a demandé, nous faisons pénitence ». « C’est aussi l’occasion de préparer sa confession », suggère paternellement l’abbé Pinaud.
Plusieurs mètres plus haut, l’abbé Christophe Beaublat, prieur à Grenoble, est entouré de nombreux fidèles tournés vers la Croix du Calvaire. Il est le prédicateur du grand chemin de croix des Espélugues : « Plutôt que de nous instruire, nous allons nous occuper à compatir avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, souffrir avec Lui. Ne pensons qu’à Jésus, aux souffrances de son corps, de son cœur, de son âme et remontons jusqu’à la source de ses souffrances : son amour. Voyons combien Il nous a aimé, jusqu’à quel point et à quel prix ! »
Le chemin de croix est suivi par une messe solennelle dans la basilique souterraine Saint-Pie X, célébrée par l’abbé Xavier Beauvais, prieur de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Cinq mille fidèles s’y retrouvent. « Avec les années, nous avons réussi à obtenir bien des avantages ou des activités », nous précise l’abbé Pinaud. Ainsi la procession aux flambeaux du samedi soir. Vers 20h, les pèlerins se réunissent devant la grotte. Avant d’entamer le parcours, on récite un chapelet, un cierge à la main. Dos au lieu des apparitions, dans la légère obscurité du début de soirée, l’abbé Jacques Laguérie évoque alors le Curé d’Ars : « N’ayez crainte de demander, chers pèlerins, tout ce que vous désirez de bon, même ce que vous croyez ne pas pouvoir obtenir. Voilà ce que disait le saint Curé et nous pouvons le croire : ‘J’ai si souvent puisé à cette source qu’il n’y resterait rien depuis longtemps, si elle n’était pas inépuisable’. »
Parmi les pèlerins, près de 150 malades ont fait le déplacement, sans doute au prix de gros efforts. Certains ne peuvent même pas parler, la plupart est en fauteuil roulant. Bernadette en fait partie. « Infirme moteur cérébral » depuis sa naissance, elle est venue spécialement de Laval avec l’aide précieuse des Petites Sœurs de Saint-Jean-Baptiste de Notre-Dame du Rafflay (Loire-Atlantique). Après la vibrante procession, scandée par l’Ave Maria de Lourdes ( »Je veux qu’ici même en procession, le peuple qui m’aime invoque mon nom »), nous retrouvons Bernadette à l’Accueil Notre-Dame, véritable petit hôpital de circonstance. Elle nous explique alors combien il est consolant de revenir à Lourdes « auprès de notre Maman du ciel », chaque année. « La 7ème fois » nous dit-elle, non sans fierté.
Au milieu des personnes chargées de veiller sur les malades, nous rencontrons Marie-Jeanne venue spécialement des Alpes. Pour cette jeune infirmière de profession, ces trois jours de peine et de dévouement sont un grand moment : « C’est tellement difficile pour les malades. On voit des gens qui souffrent mais qui ne se plaignent pas. C’est vraiment un bel exemple pour nous ».
Le lendemain, la pluie survient. La procession eucharistique en l’honneur du Christ-Roi, prévue l’après-midi, est annulée. Mais la messe de 11h est, pour la première fois à Lourdes, une messe pontificale. Célébrée par Mgr Bernard Tissier de Mallerais, elle réunit près de 7.000 fidèles. « On craignait de ne remplir qu’une moitié de la basilique », nous avoue alors l’abbé Nicolas Pinaud. Mais force est de constater que l’affluence est de taille et que des fidèles de tous horizons ont assisté à la cérémonie. « J’ai confessé des Espagnols et des Italiens qui semblaient ne pas bien connaître le sacrement de pénitence » nous racontera par la suite l’abbé Dominique Lagneau, vaillant prédicateur de retraites à Gastines (Maine-et-Loire). Ces fidèles, sans doute extérieurs à la Tradition, ont dû écouter avec attention le sermon de Mgr Tissier de Mallerais. En cette fête du Christ-Roi, il a notamment rappelé l’enjeu de la Croisade du Rosaire qui se poursuivra jusqu’en mars 2010 : « Pour appartenir à Jésus-Christ, tous les Etats étaient consacrés à la Vierge Marie (…) Eh bien ! c’est ce que la Sainte Vierge demande aujourd’hui : ‘Que l’on consacre la Russie à mon Cœur Immaculé’. Pourquoi la Russie ? Parce que la Russie (soviétique) c’est la proclamation intégrale de la laïcité, de l’Etat sans Dieu, de l’Etat indifférent à Jésus-Christ. C’est pourquoi la Sainte Vierge demande la consécration de la Russie, comme emblème d’un Etat athée qui doit lui appartenir (…) Ne croyons pas que la Russie soit convertie aujourd’hui. Elle continue de répandre ses erreurs : la Chine entière est communiste, elle persécute l’Eglise catholique. Et l’orthodoxie, cette religion fausse, continue hélas à exister en Russie. Voilà la raison de notre croisade du Rosaire qui a entrepris dans nos âmes cette dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie que la Sainte Vierge a demandée à sœur Lucie. »
Après la messe et un rapide déjeuner, les pèlerins se réunissent une nouvelle fois dans la Basilique Saint-Pie X afin d’assister aux Vêpres solennelles de Jésus-Christ Roi et à la Bénédiction des malades. Pour l’abbé Nicolas Pinaud, « les malades marquent aujourd’hui notre pèlerinage. La bénédiction, c’est une tradition à Lourdes car Notre-Dame multiplie les miracles de guérison corporelle qui sont bien réels et qui sont sans doute le rappel de toutes ces guérisons spirituelles, encore plus nombreuses… » Durant la cérémonie et alors que l’assemblée entonne un vibrant Christus vincit – Christus regnat – Christus imperat, nous nous rapprochons d’Olivier. Epaulé par son épouse, ce Breton atteint d’un cancer a le visage marqué par les séances de chimiothérapie. Assis dignement dans son fauteuil roulant, son visage se fige à l’approche du Très Saint Sacrement. Les yeux clos, la tête inclinée, il reçoit cette bénédiction exceptionnelle de l’abbé Régis de Cacqueray.
Plus tard, dans sa chambre de l’Accueil Notre Dame, nous retrouvons un autre fidèle, Sylvain. Ce Vosgien de naissance, victime d’une sclérose en plaque nous dit combien fut riche ce moment : « C’est quand même le Bon Dieu qui se penche sur nous », montrant ainsi à quel point Il aime les pauvres et les malades, ceux qui souffrent.
Après la nuit du dimanche à lundi, toute dédiée à l’adoration du Saint Sacrement, et une messe solennelle suivie d’un chapelet le lundi matin, Bernadette nous fit depuis le lit de sa chambre une dernière confidence : « Moi, je ne veux pas penser qu’à moi. J’ai tant prié durant ces trois jours pour l’Eglise, le pape, les évêques et nos prêtres. » Nul doute que la Très Sainte Vierge entendra ses prières ! (DICI n°204 – 31/10/09 )