30 septembre 2018

[Lettre des dominicains d’Avrillé] Les fruits du Saint-Esprit


SOURCE - Lettre des dominicains d’Avrillé (n°87) - septembre 2018

Saint Paul énumère douze fruits du Saint-Esprit dans son épître aux Galates (5, 22-23). Trois d’entre eux concernent nos rapports avec Dieu : la charité, la joie, la paix. — Six autres concernent nos rapports avec le prochain : la patience, la longanimité, la douceur, pour nous aider à supporter le mal ; la bonté, la bénignité, la fidélité (ou la foi), pour nous aider à lui faire du bien. — Enfin, trois de ces fruits nous aident à régler notre propre comportement : la modestie, la continence, la chasteté.

On appelle fruit ce qui est produit par une plante parvenue à maturité, et qui a en soi une certaine douceur. Les « fruits du Saint-Esprit » seront des actes des vertus mais de vertus déjà parvenues à une certaine perfection, et qui nous procurent une certaine satisfaction, une saveur. 
     
Notre âme possède naturellement des puissances qui nous permettent de faire le bien ou le mal. Lorsque nous produisons des actes bons, ces puissances sont perfectionnées par de bonnes habitudes qu’on appelle des vertus. Et lorsque le bon Dieu nous donne la vie de la grâce, il infuse en même temps dans notre âme les vertus surnaturelles.
     
Prenons un exemple. Au baptême nous avons reçu avec la grâce la vertu de chasteté qui nous aide à garder plus facilement la pureté. Quand cette vertu a atteint une certaine maturité, non seulement nous produisons les bons actes avec facilité, mais même avec un certain plaisir, une certaine joie. C’est pourquoi la chasteté est aussi nommée par saint Paul parmi les fruits de l’Esprit.
       
Et finalement, quand la vertu a atteint toute sa perfection, ses actes ne nous donnent pas seulement de la joie : ils nous procurent un avant-goût du ciel. Alors, on ne les appelle plus des fruits, mais des béatitudes. Ainsi, la chasteté correspond à la sixième béatitude (Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu)  : la chasteté parfaite purifie non seulement notre cœur, mais aussi notre esprit et le rend capable de mieux connaître Dieu, ce qui est un avant-goût du ciel. 
     
Ainsi, les fruits du Saint-Esprit sont des actes des vertus que nous produisons facilement et avec plaisir, et qui nous préparent à la béatitude. Ils nous sont donc très utiles. Comment les acquérir ? 
     
Un moyen de les acquérir facilement est la vraie dévotion à la sainte Vierge. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort compare la dévotion à la sainte Vierge à l’arbre de vie évoqué dans l’Apocalypse : 
Si le Saint-Esprit a planté dans votre âme le véritable Arbre de vie, qui est la vraie dévotion à la sainte Vierge, il faut que vous apportiez tous vos soins à le cultiver, afin qu’il donne son fruit en son temps. 
Pour produire les fruits du Saint-Esprit, nous devons apporter tout notre soin à cultiver le véritable Arbre de vie, qui est la vraie dévotion à la sainte Vierge. Ainsi, par la sainte Vierge, avec elle et en elle, nous produirons facilement ces douze fruits. 
     
Cela n’est pas étonnant, car la sainte Vierge a produit parfaitement tous les fruits du Saint-Esprit. Ils sont comme les fleurons de sa couronne, les douze étoiles que saint Jean a vues sur la tête de la Femme dans le ciel. 
Et un grand signe parut dans le Ciel : une Femme revêtue du soleil, et qui avait la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. 
La sainte Vierge non seulement a produit de manière exquise les fruits du Saint-Esprit, mais elle veut et elle peut nous les faire produire. Demandons lui cette grâce en méditant les mystères du saint Rosaire, notamment en ce mois d’octobre qui lui est consacré.