Ayant examiné attentivement le Novus Ordo Missae, qui doit entrer en vigueur le 30 novembre prochain, après avoir beaucoup prié et réfléchi, j'ai jugé de mon devoir, comme prêtre et évêque, de présenter à Votre Sainteté, mon angoisse de conscience, et formuler, avec la pitié et la confiance filiales que je dois au Vicaire de Jésus-Christ, une supplique.
Le Novus Ordo Missae, tant par les omissions et changements introduits dans l'Ordinaire de la Messe, que par un grand nombre de ses normes générales indiquant le concept et la nature du nouveau Missel, n'exprime pas, dans ses points essentiels, comme il le devrait, la Théologie du Saint Sacrifice Eucharistique, établie par le Sacré Concile de Trente, dans sa session XXIIe. Fait, que le simple catéchisme ne parvient pas à contrebalancer. En annexe, je joins les raisons qui, je le pense, justifient cette conclusion.
Les raisons d'ordre pastoral qui, éventuellement, pourraient être invoquées en faveur de la nouvelle structure de la Messe, en premier lieu, ne peuvent arriver à faire oublier les arguments d'ordre dogmatique qui militent en sens contraire. De plus, ils ne paraissent pas conséquents. Les changements qui ont précédé et préparé le Novus Ordo n'ont pas contribué à augmenter la Foi et la piété des fidèles. Au contraire, ils nous ont laissés remplis d’appréhension, appréhension que le Novus Ordo a augmentée. Par voie de conséquence, a été favorisée l'idée qu’il n’y a rien d’immuable dans la Sainte Église, pas même le Très Saint Sacrifice de la Messe.
En outre, comme je le signale dans les annexes ci-jointes, le Novus Ordo non seulement n'inspire pas la ferveur, mais encore il exténue la foi dans les vérités centrales de la vie catholique, telle la présence réelle de Jésus dans le Très Saint Sacrement, la réalité du sacrifice propitiatoire, le sacerdoce hiérarchique.
J'accomplis ainsi un impérieux devoir de conscience, demandant humblement et respectueusement à Votre Sainteté qu’Elle daigne, par un acte positif qui élimine tout doute, nous autoriser à continuer à user de l’Ordo Missae de S. Pie V, dont l’efficacité dans le développement de la Sainte Église et l’accroissement de la ferveur des prêtres et des fidèles, est rappelée, avec tant d'onction, par Votre Sainteté.
Je suis sûr que la Bienveillance Paternelle de Votre Sainteté ne laissera pas d'éloigner les perplexités que j'ai dans mon coeur de prêtre et d’évêque.
Prosterné aux pieds de Votre Sainteté, avec obéissance humble et pitié filial, j'implore la Bénédiction Apostolique.