Le 8 décembre dernier, en la fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, se terminait solennellement le concile Vatican II. Au cours des années pendant lesquelles se sont déroulés les travaux de ce Concile, vous avez pu dans une certaine mesure être témoins de l’élaboration des textes conciliaires, grâce aux moyens actuels de diffusion des idées.
Mais pour bien profiter de l’oeuvre réelle du Concile, du résultat de ses travaux, qui seul compte en définitive, nous devons nous mettre à l’étude des textes, avec une réelle dévotion, c’est-à-dire un désir sincère de recevoir la lumière qui s’y trouve pour nos intelligences et la grâce de sanctification pour nos âmes en même temps que les directives nécessaires à l’orientation de notre activité personnelle et pastorale.
Ce que nous avons à faire individuellement, la Congrégation doit le faire sur le plan et dans le domaine qui est le sien.
C’est pourquoi, au retour du Concile, nous nous sommes entretenus au Conseil général des moyens de donner à la Congrégation la possibilité de goûter et de profiter des fruits spirituels du Concile conformément à la Constitutions n° 77.
L’Union des Supérieurs généraux de Rome, en accord avec la Congrégation des Religieux, nous a déjà transmis quelques suggestions, qui correspondent à ce que le Conseil général désirait.
Voici dans les grandes lignes la méthode qui nous apparaît la plus efficace pour arriver à bon terme, c’est-à-dire une vraie rénovation de la Congrégation, comme l’indique le décret Perfectæ Caritatis.
En premier lieu, les Supérieurs provinciaux et principaux veilleront à procurer, faire connaître et étudier les textes conciliaires par les membres de la Province ou du District, en particulier ceux des Religieux, des Missions, de la Vie sacerdotale, des Séminaires, et à leur en faciliter l’étude dans les réunions de doyennés ou de secteurs.
Puis dans chaque Province ou District le Supérieur majeur invitera les membres de la Province ou du District à envoyer au Conseil leurs suggestions se rapportant aux divers textes du Concile, ou au texte de nos Constitutions et coutumier. Le Supérieur en son conseil confiera le travail de synthèse de ces suggestions à un père ou à une commission compétente. Le Conseil, élargi des pères qui ont effectué les travaux de synthèse, se réunit alors et rédige définitivement l’étude à transmettre au Conseil général.
Nous pensons que ces premières étapes demandent au moins une année. Le résultat de ces travaux pourrait donc nous parvenir en fin d’année au plus tard.
Le travail qui s’est effectué à l’échelon des Conseils provinciaux et des Districts devra se faire au niveau du Conseil général. Le travail du Conseil général terminé, augmenté des directives venues à ce moment du Saint- Siège, sera transmis de nouveau aux Provinces et Districts en même temps qu’il sera procédé à l’élection des pères délégués au Chapitre général administratif, qui aura lieu à Rome.
Nous verrons comment s’effectuent les opérations préparatoires au Chapitre général. C’est alors que nous pourrons décider définitivement de sa date.
Nous comptons beaucoup sur le zèle et la sagesse des Supérieurs majeurs et de leur Conseil pour mener les travaux à bien, dans un esprit de large compréhension, mais aussi de grand bon sens et de foi profonde, conformément à nos vieilles traditions spiritaines, pleines d’équilibre et de sens du surnaturel. Tout en orientant les recherches pour aider les confrères et faciliter le travail de synthèse, les Supérieurs veilleront aussi à préserver la liberté d’expression des confrères.
Qu’en toute cette préparation se manifeste un esprit de simplicité, d’objectivité, de réalisme, un esprit de paix et de désir sincère de parvenir à une plus parfaite imitation de Notre Seigneur.
Demandons à l’Esprit Saint par l’intercession du Coeur Immaculé de Marie de nous aider à profiter largement des grâces du Concile et à nous soumettre parfaitement à la Sainte Volonté de Dieu qui se manifeste dans tous les documents qui en émanent.