| BORDEAUX. --     L'ordination de cinq prêtres, samedi matin en l'église Saint-Eloi en présence     de Mgr Ricard, témoigne de la réintégration des chrétiens «     traditionalistes » dans l'Eglise catholique romaine     Cinq ordinations et un retour dans l'Eglise Guy Lacquement     Plusieurs centaines de fidèles massés dans la petite église Saint-Eloi;     un écran géant barrant la rue Buhan et retransmettant chacun des gestes     des célébrants; de fortes délégations venues de l'Hexagone et au-delà;     mais surtout la présence d'un pontife romain auprès du président de la     Conférence des évêques de France : voilà des signes qui donnaient à la     quintuple ordination de samedi matin, à l'ombre de la Grosse Cloche, la     pleine mesure symbolique de l'événement.
 Les cardinaux Castrillon Hoyos, président de la     commission Ecclesia Dei à Rome, et Jean-Pierre Ricard, archevêque de     Bordeaux, présidaient la cérémonie à laquelle assistaient entre 350 et     500 fidèles selon les sources.
 Le retour de la messe en latin. Le     cardinal Castrillon Hoyos a célébré l'ordination des abbés René-Sébastien     Fournié, Jean-Pierre Gaillard, Louis-Numa Julien, Régis de Saint-Rémy et     Régis Spinoza. Ces nouveaux prêtres ne font pas mystère de leur     attachement au rite tridentin cher à feu monseigneur Lefebvre, évêque de     Tulle et créateur du séminaire d'Ecône en Suisse. Un rite que leurs liens     avec l'Institut du Bon Pasteur leur font obligation de suivre. Un rite que     tous les fidèles peuvent désormais demander à leur curé.
 La commission Ecclesia Dei a été instituée en     1988 par Jean-Paul II pour « s'occuper des traditionalistes ». La portée     emblématique de la cérémonie tenait donc au fait qu'il s'agit d'une des     premières manifestations concrètes et publiques du retour dans le giron de     l'Eglise catholique des chrétiens autrefois qualifiés d'« intégristes ».
 Ce retour voulu par les deux derniers papes a été     effectivement acté par Benoît XVI qui autorise largement « la messe en     latin ». En septembre 2006, l'actuel souverain pontife a érigé au rang     d'institut de droit pontifical l'Institut du Bon Pasteur. Celui-là même     qui, dans les Ecritures, rassemble toutes les brebis.
 Et le cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux, a     confié la paroisse Saint-Eloi à l'abbé Philippe Laguérie, président de     l'Institut du Bon Pasteur. L'église bordelaise est ainsi le siège de     l'organisation qui compte une vingtaine de prêtres et une quarantaine de séminaristes     à Courtalain, près de Chartres.
 Les trois heures de l'ordination, l'allure des vêtements     sacerdotaux, les chants, la dévotion manifeste des fidèles, donnaient à     cette célébration une ferveur démonstrative traduisant éloquemment la     satisfaction des brebis d'être revenues au bercail. Par la grande porte.
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