| Notre nouvel     archevêque Mgr Armand Maillard - par     Yves Chiron Le 11 septembre dernier, Benoît XVI a nommé Mgr Armand     Maillard archevêque de Bourges. Il remplace Mgr Hubert Barbier,     démissionnaire pour raison d’âge. Mgr Maillard était, depuis 1996, évêque de Laval     (Mayenne). Né en 1943er dans les Vosges, il a gardé de ses origines     rurales, une simplicité et un abord facile qui ont permis son intégration     rapide dans ce diocèse rural. Les Mayennais l’appelaient « le père     Maillard », non pas en vertu de la mode datant des années 70 qui fait     appeler « père » tout prêtre ou évêque, mais par une     familiarité affectueuse qui leur faisait reconnaître en ce rural un des     leurs, convive sans manière, à la conversation sans affectation. Licencié en allemand à l’université de Nancy,     licencié en théologie à la Faculté (d’Etat) de Strasbourg, il avait     engagé une thèse de doctorat (qui n’a pas été poursuivie et soutenue)     sur la notion de post-chrétienté chez Emmanuel Mounier. Ordonné prêtre en juin 1970, il a accompli la première     partie de sa carrière ecclésiastique dans son diocèse natal de Saint-Dié     où, vicaire épiscopal de Mgr Guillaume, il a été promu, sans s’y     attendre, évêque de Laval en août 1996. À Laval, il restera, notamment, comme l’évêque qui,     en 1997, – faute de prêtres en nombre suffisant mais aussi, on l’oublie     trop souvent, faute de fidèles en nombre suffisant – a dû réduire le     nombre des paroisses de son diocèse : elles sont passées d’une     centaine à 31 ! En onze d’épiscopat, il aura ordonné 4 prêtres  .Il restera aussi comme l’évêque de l’ « affaire     de Niafles », affaire qui n’a aucun lien avec sa promotion à l’archevêché     de Bourges. On ne reviendra pas sur cette affaire où les passions     partisanes n’ont pas été absentes. Par exemple, il a été dit que     depuis la mort du curé de Niafles, il n’y avait plus « aucune messe     traditionnelle autorisée par l’évêque dans le diocèse ». Ce qui     est faux, puisque les religieux de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier,     établis à Chémeré-le-Roi, célèbrent chaque dimanche une messe     traditionnelle « autorisée ». On retiendra simplement la triple conclusion     bienheureuse de cette « affaire de Niafles », conclusion     que la promulgation du Motu proprio de Benoît XVI a grandement     facilitée :          aux Cordeliers, paroisse située au centre ville de         Laval, une messe « dans la forme ancienne du missel de         1962 » est célébrée chaque dimanche. Il est à signaler que         dans cette église, depuis la réorganisation paroissiale évoquée, il         n’y avait plus de messe.         Dans le sud du diocèse, alternativement (un mois sur         deux) à la Selle-Craonnais et à la Roë, une autre messe « dans         la forme ancienne du missel de 1962 » est célébrée le dimanche.         Mgr Maillard a célébré lui-même la messe selon le         rite traditionnel le 2 septembre 2007, en l’église des Cordeliers.
 Ainsi, par une coïncidence notable, Mgr Maillard aura     été, sauf erreur de notre part, le premier évêque de France, depuis le     motu proprio de Benoît XVI, à donner l’exemple de la célébration selon     le rite ancien (rite qu’il n’avait jamais célébré puisque ordonné en     juin 1970) et la double autorisation qu’il a accordée le 8 septembre     dernier aura été le dernier acte important de son épiscopat à Laval. L’archidiocèse de Bourges Le diocèse dont Mgr Maillard va prendre possession     canoniquement le 14 octobre prochain est vaste. Il couvre deux     départements : le Cher et l’Indre. C’était, sous l’Ancien     Régime, le plus grand diocèse du royaume. Il a compté, au XVIIIe siècle,     jusqu’à 800 paroisses. Comme dans la Mayenne, exode rural et déchristianisation     ont progressé en même temps au XIXe et au XXe siècle. En 1970, le     diocèse de Bourges comptait 537 communes et 507 paroisses. Aujourd’hui,     on ne compte plus que 64 paroisses et 137 prêtres (dont 22 en retraite et     28 en « ministère de disponibilité »). Le paradoxe est que diocèse est riche en communautés     traditionnelles :          il y a, bien sûr, la célèbre abbaye bénédictine         de Fontgombault, fondée en 1091, restaurée par Solesmes en 1948,         abbaye-mère de Randol (Puy-de-Dôme), de Triors (Drôme), de Gaussan         (Aude), de Clear Creek (U.S.A.), ce qui atteste suffisamment de sa         vitalité. La messe traditionnelle y est célébrée tous les jours de         la semaine et tous les dimanches .         comment ne pas y ajouter, les Petites Sœurs         Disciples de l’Agneau, au Blanc ? Seule communauté religieuse de         France qui accueille des religieuses trisomiques, elle a été fondée         en 1985 avec les encouragements du professeur Lejeune. Soutenue aujourd’hui         par la fondation Jérôme Lejeune, cette communauté admirable a trouvé         dans l’abbaye de Fontgombault un soutien spirituel indéfectible.         comment ne pas compter aussi dans ce diocèse les         communautés fondées par la Fraternité Saint-Pie X ou soutenues par la         Fraterniré Saint-Pie X dans le diocèse ? Il y en a rien moins que         quatre :
            l’Ecole Saint-Michel, à Niherne, de la sixième           à la terminale, 150 élèves en moyenne. Une ou deux messes le           dimanche dans la chapelle de l’Ecole et une messe à La Chapelle d’Angillon           tous les dimanches.           le noviciat Notre-Dame de Compassion à           Ruffec-le-Château, noviciat des Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X           où une messe traditionnelle est célébrée tous les jours.           l’abbaye saint-Michel, à Saint-Michel-en-Brenne,           maison-mère des Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X où une messe           traditionnelle est célébrée tous les dimanches.           la Fraternité de la Transfiguration, à Mérigny,           où deux messes traditionnelles sont célébrées chaque dimanche           (plus d’autres messes dans des églises environnantes).
 Mgr Maillard, dans un diocèse qui compte un prêtre pour     6.000 habitants,  saura-t-il entrer en relations avec ces     communautés et faire appel à elles ? 
 [1]     Ordonnance et décret de Mgr Armand Maillard, évêque de Laval, créant des     paroisses nouvelles, Evêché de Laval, 1997. [2]     Jean-Christophe Gruau, Laval infos, octobre 2007 (à paraître). [3]     L’autre messe traditionnelle « autorisée » dans le diocèse a     lieu, un dimanche sur deux, à la Chapelle des Sœurs de Marie Immaculée à     Bourges. |