| Benoit XVI autorise désormais que les messes soient dites     selon la liturgie qui avait été anbandonnée il y a 40 ans. Il y a peu de     demande, car les messes en latin se celebrent déja un peu partout.      La messe en latin ne     fait pas recette     Brassens serait-il content, lui, qui avec une bonne dose d'ironie, chantait     que sans le latin, la messe était fort ennuyeuse ? En tout cas, Benoît XVI     a publié le 7 juillet un décret qui permettra à tout groupe de fidèles     le souhaitant d'obtenir que des messes soient dites en latin. Les évêques     vont organiser ces demandes à partir d'aujourd'hui. Mais il n'y a pas de     grande pression. Sans doute parce que des messes en latin sont déjà dites,     notamment dans la région, par les adeptes de Mgr Marcel Lefèbvre, de la     Fraternité Saint-Pie X. Une dizaine d'églises à travers la région     suivent ce rite traditionaliste : à la Chapelle du Sacré-cœur à Castres     (81), à Fanjeaux, Montréal d'Aude et à Narbonne dans l'Aude, au Prieuré     des Cœurs de Jésus et Marie à Lourdes (65), à Leyritz-Moncassin en     Lot-et-Garonne, au couvent de Castelnau d'Arbieu dans le Gers, à Caussade     (82) à Saint-Georges de Luzençon dans l'Aveyron, et en Haute Garonne, à     la Chapelle du Férétra et au prieuré Saint Dominique de Gragnague.
 
 En dehors de cette branche de catholiques intégristes,     la messe est dite en latin dans d'autres lieux. Ainsi, à Salsac, dans le     vallon de Marcillac en Aveyron. Dans le Lot, 3 paroisses ont des offices en     latin organisée par la communauté du Christ Roi Souverain à Baladou,     Mechmont et Gluges. En Ariège, une messe en latin sera dite le dimanche à     9 heures à l'église de Celle. À Montauban, c'est le dimanche matin à     l'Immaculée Conception. Une messe est célébrée en latin, le dimanche     soir à 18 heures, à la maison diocésaine à Tarbes. Mgr Perrier, évêque     de Tarbes et Lourdes, fait savoir « qu'aucune demande n'a été formulée     par des prêtres et des paroissiens afin que d'autres célébrations du même     type aient lieu dans le département ». Messe latine aussi dans dans l'Aude     dans les abbayes de Lagrasse et Gaussan et à l'Annonciade à Narbonne. Dans     le Gers, une célébration à Auch le dimanche à 10 h 30. « Il faut comprendre la démarche de Benoît XVI,     explique Mgr Pierre Debergé, recteur de l'Institut catholique de Toulouse.     Il veut que chacun puisse retrouver sa place au sein de la communauté des     chrétiens ». Mais «il ne faut pas qu'il y ait deux Églises parallèles»,     l'une célébrant la messe de Vatican II et l'autre la messe en latin,     estime pour sa part Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse et président     de la Commission épiscopale pour la liturgie. Avec nos rédactions départementales 
 Pour : « J'ai toujours célébré la messe en     latin et je continuerai »
 
 Abbé Richard de la Rocque, prieur de Notre-Dame de Férétra,     responsable de la Fraternité de Saint-Pie X à Gragnague (31). « C'est vraiment une joie. Cela fait longtemps qu'on     attendait ça. La Fraternité de Saint-Pie X, au niveau mondial, en a fait     la demande en 2001. Il a fallu le temps que Sa Sainteté réfléchisse et     mette en place son décret. Il a surtout fallu préparer les changements de     mentalité. J'ai réalisé un DVD pour l'apprentissage de la messe     traditionnelle. 20 % des prêtres de moins de 55 ans l'ont commandé. Ils     sont beaucoup moins après 55 ans. Je suis très attaché à la messe     traditionnelle. Toutes les prières sont comme un écrin, une œuvre d'art     forgée à travers les siècles. En 30 minutes, l'ancien rite nous aide à     aimer l'eucharistie et à la vivre. On l'a mis de côté en 1969 pour     aboutir à une création sans saveur. J'ai toujours célébré la messe en     latin et je continuerai à le faire. En France, un prêtre ordonné sur cinq     depuis 5-10 ans fait une messe traditionnelle. » 
 Contre : « Les paroissiens doivent comprendre ce     qui est dit à la messe »
 
 Abbé Jean-Christophe Cabanis, curé des paroisses     Sainte-Germaine et Sainte-Marie des Anges à Toulouse. « La décision a été prise il y a quarante ans. Il ne     faut pas revenir sur ce choix. Et là, c'est tout le contraire qui se passe.     Le latin est devenu une langue désuète. Je ne dirai pas une messe en latin, même si les     paroissiens le demandent. Je renverrai la demande à l'évêché. Mais je     sais que mes paroissiens ne sont pas forcément favorables à cette messe en     latin, à quelques rares exceptions. Une messe dite en français, c'est l'essentiel. Il faut     que les paroissiens comprennent ce qui est dit. La langue française répond     à cette attente. Je regrette la décision qui a été prise par Sa Sainteté.     Il cherche, par ce décret personnel, à se rapprocher des intégristes.     S'il y a des prêtres spécialisés à ce genre de pratique, et bien qu'ils     s'en chargent. » Recueilli par Julien Billy |