| La messe en latin revient par la grande     porte     Hier matin, une centaine de fidèles ont assisté au second office     religieux, donné en l'église de La Roë, selon le rite tridentin. 
 « C'est un peu le retour de la grande famille », glissait un     fidèle, juste avant l'office d'hier matin, à La Roë. Voilà deux semaines     que Monseigneur Maillard, en application du récent décret du pape Benoît     XVI, fait de nouveau rentrer la messe en latin en Sud-Mayenne par la grande     porte. Plus précisément, celles des églises de La Roë et de La     Selle-Craonnaise. Un mois au sein de la paroisse Sainte-Thérèse et     Cardinal-Suhard ; un mois à Saint-Clément-du-Craonnais.
 « Nous sommes ravis »
 Il y a une semaine, 300 personnes environ avaient convergé vers La Roë     pour la première messe selon le rite tridentin, depuis l'affaire niaflaise.     Dimanche matin, elles étaient une centaine. Tout s'est déroulé dans le     calme. L'abbé Philippe Laurensou, prêtre coordinateur récemment nommé     par l'évêché lavallois, assurait l'office. « Cette église était     fermée depuis des années. L'ancien prêtre avait pris sa retraite. Mis à     part pour les mariages, baptêmes et enterrements, on ne célébrait plus la     messe dans cette église. Même si tout n'est pas gagné, nous sommes ravis.     Les élus ont intercédé en notre faveur », assure cette habitante de     la Roë, fidèle de la messe en latin.
 Ce n'est pas ce que dit Fernand Grimault, maire de la Roë (250     habitants). « La fraternité Saint-Pierre nous avait fait une demande     officielle. Elle sollicitait une mise à disposition de l'église pour une     messe dominicale (en latin). Cette décision n'est pas du ressort du maire,     rappelle Fernand Grimault. L'autorité du maire en la matière ne concerne     que les cas où la sécurité publique est mise en cause. »
 Les élus prennent acte
 Le 22 juin, le conseil municipal a rendu une délibération on ne     peut plus claire. « Concernant la demande de la fraternité     Saint-Pierre, sur le principe que la commune est propriétaire du bâtiment,     mais qu'il appartient à la paroisse d'en définir son usage, le conseil     municipal laisse au prêtre affectataire, ou à l'évêque, le soin d'en     orienter la destination. » En bref, si la municipalité est bien     propriétaire du bâtiment, ce qui s'y passe est du ressort de l'évêché.
 « Notre boulot d'élu est de fédérer tout cela pour que les     choses se passent bien », poursuit, pragmatique, le maire de La Roë     (250 habitants). Fernand Grimault avait suivi avec grande attention ce qui     c'était passé à Niafles. Histoire de ne pas tomber dans une situation     similaire. « Loin de moi l'idée de vouloir m'investir dans les     affaires du clergé. Nous avons pris acte de la décision de l'évêque de     Laval. » Le mois prochain, la messe en latin sera célébrée à La     Selle-Craonnaise. En novembre, retour à La Roë.
 Mikaël PICHARD.
 Ouest-France
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