| La messe en latin ne déchaîne plus les passions     Le retour de la messe ancienne en latin, autorisé par un récent décret     du pape Benoît XVI, commence aujourd’hui. Désormais les « groupes de     fidèles » qui le souhaitent pourront obtenir des célébrations régulières     de messes en latin. Mais cette possibilité intervient dans un climat dépassionné. En France, plusieurs évêques affirment n’avoir aucune demande pour     que soient célébrées des messes en latin. « Il n’y a pas d’agitation     » sur ce sujet, résume l’un d’eux. Ils font valoir généralement que     des messes en latin étaient déjà régulièrement autorisées dans leur     diocèse et que le « motu proprio » (décret papal) n’a rien changé. 25     départements français n’ont aucun diocèse proposant des messes en     latin, selon le site traditionaliste Salve-Regina. Pour les autres, les     Bouches-du-Rhône arrivent en tête avec cinq lieux de culte où est régulièrement     célébrée la messe traditionnelle, dite tridentine (appelé e ainsi en référence     au concile de Trente au XVI e siècle) . Suivent la Sarthe et le     Val-d’Oise qui en comptent quatre.
 Tentative de réconciliation avec les intégristes     Plusieurs diocèses ont bien été saisis de demandes mais elles étaient     individuelles, alors que c’est à un « groupe » de demander une messe     traditionnelle, stipule le motu proprio sans préciser à partir de combien     de paroissiens on parle de « groupe ». La fièvre qui avait entouré     l’annonce du décret papal sur la messe en latin en octobre 2006, puis sa     publication effective en juillet 2007, paraît donc retombée.
 Les évêques semblent avoir tout fait pour tranquilliser les catholiques     vaticanistes, qui craignaient une remise en cause plus profonde des travaux     du concile Vatican II (qui avait notamment remplacé le latin par la langue     vernaculaire). Les traditionalistes sont évidemment satisfaits de la décision     du pape. Ainsi, la Fraternité Saint Pie X (traditionaliste, fondée par Mgr     Lefebvre) assure que dans les diocèses de l’Hérault, de l’Aude et des     Pyrénées-Orientales, « plus d’une cinquantaine de prêtres ne célèbrent     la messe qu’en latin ». Elle propose d’envoyer gratuitement aux prêtres     qui le souhaitent son DVD d’apprentissage à la célébration de la messe     traditionnelle. Le pape avait libéralisé la messe en latin pour faciliter     la réconciliation avec les intégristes. Ces derniers répondaient alors     que la messe en latin n’était qu’un motif secondaire de leur rupture     avec Rome, moins important que leur refus de l’œcuménisme, de la collégialité,     et de l’ouverture au monde moderne. Dans trois ans, le clergé catholique     dans son ensemble fera avec le Vatican le point sur cette décision qui en     France a trouvé plus d’opposants parmi les catholiques pratiquants (65 %)     que de satisfaits (29 %) (*)
 *Sondage Tns-Sofrès-Pèlerin réalisé en juillet.
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