29 mai 2008

[François-Xavier Peron - Christus Imperat] Pourquoi la Fraternité est cette dernière cartouche

SOURCE - François-Xavier Peron - Christus Imperat - 29 mai 2008



Pourquoi la Fraternité est cette dernière cartouche
 
Il y a quelques semaines, le 24 avril 2008, l’abbé de Cacqueray-Valménier, supérieur du district de France de la FSSPX, nous donnait à méditer un texte intitulé  « Apologues de la dernière cartouche ».

Que n’a pas encore déclenché ce texte, entre pluies de critiques acides et de mauvaise foi. Pourtant à lire et relire cette petite parabole, on n’y trouve rien qu’une représentation de la réalité, cette réalité sans laquelle on ne peut rien construire, même si l’on tente de s’y référer tout en la couvrant quelque peu.

Loin de toute affirmation pleine d’orgueil, comme certains le crient haut et fort, l’abbé de Cacqueray précise bien « Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible ». Est-il interdit de vouloir comprendre les desseins de la Providence ? Cette attitude n’est-elle pas au contraire le signe d’une écoute attentive et soumise aux desseins de celle-ci ? Et sur le fond, maintenant que nous avons le recul de quarante longues années d’agonie de l’Eglise, ne peut-on sérieusement envisager qu’ « autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, il semble que  la dernière cartouche qui doive être tirée sur l'hydre moderniste soit la Fraternité Saint-Pie X » ?

Qui dira le contraire ? Au-delà de la FSSPX, y-a-il une autre société capable aujourd’hui de résister à l’hydre moderniste ? Certainement pas les congrégations et autres instituts qui sont engagées dans le giron conciliaire. Mais pas non plus celles et ceux qui ont troqué la doctrine catholique contre un droit à la liturgie traditionnelle qu’ils avaient déjà. Et aucune autre qui voudrait aujourd’hui rejoindre le combat si elle n’a pas d’évêque capable de transmettre les vrais sacrements.

Certains ont conservé la liturgie ou d’autres l’ont retrouvé. Certes leurs cérémonies sont belles, et c’est bien normal parce que la liturgie catholique romaine est effectivement belle, mais ils ne disent pas la vérité ou ne la proclament que trop timidement. Le modernisme n’est pas une liturgie, ce n’est pas une variante mauvaise dans l’expression de la doctrine catholique, mais c’est une perversion de la doctrine, c’est une hérésie. Et une hérésie se combat par l’affirmation pleine et entière de la vérité.

Mais ces sociétés font du bien diront certains ! En effet, elles font un certain bien, puisque, par la messe et la liturgie, la foi se transmet. Mais elles pêchent gravement par omission par le bien qu’elles ne font pas, par les erreurs qu’elles ne dénoncent pas et par la vérité qu’elles n’affirment pas.

Que mon propos ne soit pas déformé : des âmes et de nombreuses âmes se sanctifient en dehors de la FSSPX, progressent dans la sainteté en dehors d’elle. Et l’abbé de Cacqueray ne jette l’opprobre sur personne, il donne une vue sur ce qu’on peut apercevoir du rôle que Dieu semble réserver à cette Fraternité dans la crise actuelle ! Il n’est pas question ici de juger ou de préjuger de la disposition de l’ensemble des catholiques et des prêtres de l’Eglise, mais de discerner de façon globale les acteurs qui interviennent dans cette crise terrible qui semble ne pas finir, et du rôle essentiel que joue la FSSPX.

Alors il n’est pas faux de dire que seule la FSSPX et par elle, les autres instituts qui lui sont rattachés, combat encore le modernisme, et effectivement, « autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, il semble que  la dernière cartouche qui doive être tirée sur l'hydre moderniste soit la Fraternité Saint-Pie X. »

« Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, si cette dernière cartouche n’est jamais tirée, la bête ne sera pas tuée et finira par étouffer l’Eglise.
« Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, si cette dernière cartouche est mal tirée, la bête ne sera pas tuée et finira par étouffer l’Eglise. »

Voici donc que l’abbé de Cacqueray nierait l’indéfectibilité de l’Eglise ! Et si la Sainte Vierge avait répondu « non » à l’archange Gabriel ? Les plans de Dieu sont arrêtés de toute éternité, mais alors que Dieu sait et agit, Il n’entrave pas la liberté de l’homme. C’est un grand mystère qui fait partie de notre foi !

Dieu savait de toute éternité qu’Il allait s’incarner. Et pourtant Il n’a pas forcé la Vierge Marie. Il lui a envoyé son messager pour recevoir son « fiat ». Dieu savait, mais la mère de Dieu est restée libre dans sa réponse, c’est toute la beauté du mystère de l’incarnation et une démonstration magnifique de l’amour de Dieu.

Il semble en être de même dans la crise qui se déroule sous nos yeux : rien ne semble vouloir arrêter la déchéance de l’Eglise ; à vue humaine celle-ci est condamnée, et pourtant, nous savons tous, de par notre foi, que Dieu a prévu de toute éternité le moyen par lequel Il sauvera son épouse, et ce, tout en respectant la liberté de l’instrument qu’Il aura choisi.

« Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, la Fraternité Saint-Pie X est  cette dernière cartouche qui sera tirée, depuis le bon affût et à l’instant convenable, et elle tuera la bête. »

Les faits semblent, à mesure que les années passent, montrer que c’est la réalité. La FSSPX est, par son histoire et par le pouvoir de ses évêques, le fer de lance de la Tradition. En réalité la balle mortelle a déjà été tirée, c’était en 1988. Ce jour là, l’hydre moderniste a été touchée au cœur, et d’un coup mortel. C’est parce que ce coup a été mortel  qu’il va permettre d’en porter un deuxième, qui sera le coup de grâce qui la fera définitivement tomber.

Pour autant est-ce de l’orgueil qu’un supérieur de la FSSPX puisse dire cela ? Bien au contraire, il s’agit là d’un appel à tous les prêtres de cette Fraternité à demeurer fidèles à leur devoir sacerdotal, et à garder l’humilité et la soumission à leur hiérarchie.

Serait-ce à dire que le « Magnificat » a été un acte d’orgueil de la Sainte Vierge ? Non, bien au contraire, c’est un acte de reconnaissance et d’humilité de Marie qui reconnaissait les grands desseins que Dieu accomplissait par elle. Dieu semble réserver un rôle particulier à la FSSPX, il est bien normal, juste et même nécessaire qu’elle en soit consciente, avec toute l’humilité et la soumission que cela exige. L’abbé de Cacqueray ne fait que le rappeler en images à ses prêtres.

« Chasseurs ! Si vous les croyez justes, donnez tous vos conseils de chasseur à votre champion mais prenez garde cependant de ne pas l’accabler ! Il vous est évidemment difficile de remettre votre vie entre les mains de l’un des vôtres mais souvenez-vous -c’est ainsi- qu’une cartouche n’est jamais tirée que par un seul homme. »

Catholiques baptisés, nous sommes tous enfants de l’Eglise. Catholiques confirmés, nous sommes tous les soldats du Christ !

Nous sommes tous des chasseurs. Ce texte s’adresse à nous tous. Nous avons tous à nous battre. Et les prêtres de la FSSPX sont en première ligne. C’est à eux que s’adresse en premier lieu ce texte, et par ricochet à nous. Ils ont un supérieur général, qui, comme tout homme, a ses défauts et ses qualités. Il n’en reste tout de même pas moins le supérieur général avec les grâces d’état exceptionnelles pour guider la FSSPX dans ce rôle si particulier qu’elle joue dans la crise de l’Eglise. Et à ce titre, il faut lui rester soumis.
Il n’est pas seul face à l’hydre moderniste, parce que qu’il a besoin du soutien indéfectible de ses pairs. Mais il est le seul à tirer, parce qu’il a été choisi comme le meilleur pour le faire. Et par-dessus toutes les dissensions qui peuvent exister, ce qui importe c’est de tuer l’erreur, parce que la vie de tous en dépend. Alors peut importe le reste, l’objectif de tous est d’abattre le monstre moderniste, et pour ce faire, nous devons soutenir le tireur, quels qu’en soient les éventuelles vexations.

Il y a vingt ans, Monseigneur Lefebvre engageait « l’opération survie ». Nous pouvons juger cette opération réussie, car vingt ans après, l’œuvre de ce grand prélat a formé des prêtres capables de tenir debout dans la tempête. Aujourd’hui, l’Eglise universelle commence à recueillir les fruits de ce combat.

La reconnaissance envers Dieu d’abord, et envers ces prêtres ensuite, devrait être de mise. A la place de cela, l’acidité des critiques et les attaques amères de certains ne cessent de pleuvoir. Merci à Monseigneur Fellay qui nous guide si bien au milieu de tant de périls, merci à l’abbé de Cacqueray qui nous rappelle si bien le devoir de chacun dans cette adversité si éprouvante, merci à tous ces prêtres de la FSSPX qui subissent l’opprobre pour l’affirmation de la vérité.

Vraiment, nous pouvons tous conclure avec l’abbé de Cacqueray, le cœur plein de reconnaissance envers Dieu et plein d’humilité :

« Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, il semble que  la dernière cartouche qui doive être tirée sur l'hydre moderniste soit la Fraternité Saint-Pie X.
Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, si cette dernière cartouche n’est jamais tirée, la bête ne sera pas tuée et finira par étouffer l’Eglise.
Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, si cette dernière cartouche est mal tirée, la bête ne sera pas tuée et finira par étouffer l’Eglise.
Autant que le plan de Dieu nous apparaisse visible, la Fraternité Saint-Pie X est  cette dernière cartouche qui sera tirée, depuis le bon affût et à l’instant convenable, et elle tuera la bête.
C'est à la lumière de telles considérations sur la Providence que nous avons donné notre confiance à la Fraternité. »

François-Xavier Peron