SOURCE - Abbé Bouchacourt, fsspx - Le Chardonnet - mai 2001
Un jour, une personne arriva dans mon bureau le teint pâle, les traits tirés et la mine défaite. Impressionné par tant d’inquiétude, je lui demandais de m’expliquer la cause de son tourment. « Ah, Monsieur l’abbé, s’exclama-t-elle, je sors de chez Mademoiselle X, démoralisée. Je viens d’apprendre que le châtiment est imminent et que les persécutions approchent… » Il me fallut un certain temps pour la rassurer et elle repartit ragaillardie.
Ce genre de fait n’est pas isolé et il est fréquent de voir circuler sous le manteau certaines révélations privées sur la crise, sur l’importance de telle dévotion qu’il faut surtout cacher au clergé de la paroisse qui ne les comprendrait pas. Il convient de remettre quelques pendules à l’heure ! Comme nous l’avons appris, Dieu nous a parlé par le Verbe, deuxième Personne de la Sainte Trinité, qui s’est incarné et est mort pour nous. Notre Seigneur a prouvé la divinité de sa mission et de son enseignement par les nombreux miracles qu’Il effectue ici-bas.
Comme vous le savez, la foi est une vertu surnaturelle qui nous fait croire fermement, à cause de la véracité divine, toutes les vérités que Dieu nous a révélées et qu’Il nous enseigne par son Eglise. Ainsi on péchera contre la foi en niant ou en refusant certaines vérités parce qu’elle nous dépassent ou, au contraire, en croyant tout et n’importe quoi, en recherchant des signes sensibles, des consolations, des révélations en tout genre pour s’assurer que l’on se trouve sur la bonne voie. Je voudrais m’arrêter sur ce deuxième cas. L’attrait inconsidéré du merveilleux est un manque de foi. Nous devons croire sans voir, parce que Dieu nous l’a dit. Seulement dans l’autre monde nous verrons. La Sainte Ecriture, la Tradition, l’enseignement constant de l’Eglise, le conseil de prêtres éclairés doivent nous suffire pour guider nos âmes ; nous n’avons pas besoin d’autres choses. La course au sensationnel ramène la foi à un sentimentalisme religieux débridé.
Dieu a accordé à de saintes âmes le don des miracles pais seulement après les avoir éprouvées et il en sera ainsi jusqu’à la fin des temps. A un religieux qui enviait saint Jean Bosco de pouvoir faire des miracles, le saint répondit vertement : « Tu ne sais pas ce qu’il m’en coûte ! » L’attrait désordonné du merveilleux touche à la superstition. Le dernier concile a désacralisé la liturgie, le sacerdoce, la doctrine, et beaucoup de fidèles désorientés ont perdu la foi mais ils ont gardé en eux un sentiment naturel religieux frustré. Les sectes ont alors pullulées et rencontré un succès incontestable. La charismatique au sein même de l’Eglise connaît un essor considérable. Les communautés de l’Emmanuel, du Lion de Judas, des béatitudes, du Chemin Neuf, se développent de façon tout à fait étonnante, et l’on notera d’ailleurs que les sanctuaires français sont repris les uns après les autres par ces communautés charismatiques qui entretiennent chez leurs adeptes une foi sensible dangereuse. Ainsi, leur liturgie sera très gestuelle, les séances de guérison se multiplieront, et draineront des foules assoiffées qui ne trouvent plus dans la liturgie conciliaire la nourriture nécessaire pour leurs âmes. Ils ont besoin de sentir, ils ont besoin de merveilleux, et ne supportent pas l’aridité de la foi qui la rend si méritoire. Ils veulent sentir pour croire, et voir pour être rassuré.
La course aux pèlerinages non reconnus ou condamnés par l’Eglise est tout à fait malsaine et touche aussi nos milieux : Dozulé, Medjugorje, Garabandal, etc. pourquoi courir vers ces lieux alors que nous avons : La Salette, la Rue du Bac à Paris, Lourdes, Fatima, l’Île Bouchard… qui ont reçu l’approbation de l’Eglise et sont source de tant de grâces ? Ayons présente à l’esprit la mise en garde du Christ contre les faux prophètes : « Ils feront de grands signes et des prodiges capable de séduire, si c’était possible, même les élus. » (Mat. XXIV, 24).
Les ouvrages écrits par des âmes dites « privilégiées » peuvent être aussi dangereux pour notre foi car ils sont empreints d’un sentimentalisme malsain et de nombreuses erreurs théologiques y fourmillent. Que dire de ceux qui, refermant les Evangiles trop arides à leur goût, lisent les œuvres de Maria Valtorta qui relatent une vie totalement romancée du Christ. Il faut également condamner ceux qui veulent connaître le sort des âmes dans l’au-delà en allant consulter Maria Simma et ses œuvres et négligent de faire célébrer des messes pour leurs défunts. Ces « saintes femmes » ont pris le pas sur les apôtres et l’Eglise elle-même. Plus besoin de prêtres pour être éclairé et guidé, les voyantes sont là ! leurs écrits sont aussi crédibles que la presse à sensation que l’on peut lire dans les salles d’attente des dentistes avant de se faire arracher une dent !..
De grâce, gardons une foi éclairée, ferme et simple. Conservons le bon sens et sachons demander conseil au prêtre avant de nous lancer dans de telles illusions. Il nous fait étudier notre religion et lire la Sainte Ecriture qui est, selon saint Jean Chrysostome : « le livre des savants et des ignorants, le livre du prêtre, du prédicateur, du religieux, de l’homme du monde et du petit enfant ; chaque syllabe enferme un trésor. Quand nous le lisons, ce n’est pas avec un sage que nous avons commerce, c’est avec l’Esprit de Dieu Lui-même […] c’est le Verbe de Dieu s’introduisant en nous. »
Abbé Christian BOUCHACOURT
Un jour, une personne arriva dans mon bureau le teint pâle, les traits tirés et la mine défaite. Impressionné par tant d’inquiétude, je lui demandais de m’expliquer la cause de son tourment. « Ah, Monsieur l’abbé, s’exclama-t-elle, je sors de chez Mademoiselle X, démoralisée. Je viens d’apprendre que le châtiment est imminent et que les persécutions approchent… » Il me fallut un certain temps pour la rassurer et elle repartit ragaillardie.
Ce genre de fait n’est pas isolé et il est fréquent de voir circuler sous le manteau certaines révélations privées sur la crise, sur l’importance de telle dévotion qu’il faut surtout cacher au clergé de la paroisse qui ne les comprendrait pas. Il convient de remettre quelques pendules à l’heure ! Comme nous l’avons appris, Dieu nous a parlé par le Verbe, deuxième Personne de la Sainte Trinité, qui s’est incarné et est mort pour nous. Notre Seigneur a prouvé la divinité de sa mission et de son enseignement par les nombreux miracles qu’Il effectue ici-bas.
Comme vous le savez, la foi est une vertu surnaturelle qui nous fait croire fermement, à cause de la véracité divine, toutes les vérités que Dieu nous a révélées et qu’Il nous enseigne par son Eglise. Ainsi on péchera contre la foi en niant ou en refusant certaines vérités parce qu’elle nous dépassent ou, au contraire, en croyant tout et n’importe quoi, en recherchant des signes sensibles, des consolations, des révélations en tout genre pour s’assurer que l’on se trouve sur la bonne voie. Je voudrais m’arrêter sur ce deuxième cas. L’attrait inconsidéré du merveilleux est un manque de foi. Nous devons croire sans voir, parce que Dieu nous l’a dit. Seulement dans l’autre monde nous verrons. La Sainte Ecriture, la Tradition, l’enseignement constant de l’Eglise, le conseil de prêtres éclairés doivent nous suffire pour guider nos âmes ; nous n’avons pas besoin d’autres choses. La course au sensationnel ramène la foi à un sentimentalisme religieux débridé.
Dieu a accordé à de saintes âmes le don des miracles pais seulement après les avoir éprouvées et il en sera ainsi jusqu’à la fin des temps. A un religieux qui enviait saint Jean Bosco de pouvoir faire des miracles, le saint répondit vertement : « Tu ne sais pas ce qu’il m’en coûte ! » L’attrait désordonné du merveilleux touche à la superstition. Le dernier concile a désacralisé la liturgie, le sacerdoce, la doctrine, et beaucoup de fidèles désorientés ont perdu la foi mais ils ont gardé en eux un sentiment naturel religieux frustré. Les sectes ont alors pullulées et rencontré un succès incontestable. La charismatique au sein même de l’Eglise connaît un essor considérable. Les communautés de l’Emmanuel, du Lion de Judas, des béatitudes, du Chemin Neuf, se développent de façon tout à fait étonnante, et l’on notera d’ailleurs que les sanctuaires français sont repris les uns après les autres par ces communautés charismatiques qui entretiennent chez leurs adeptes une foi sensible dangereuse. Ainsi, leur liturgie sera très gestuelle, les séances de guérison se multiplieront, et draineront des foules assoiffées qui ne trouvent plus dans la liturgie conciliaire la nourriture nécessaire pour leurs âmes. Ils ont besoin de sentir, ils ont besoin de merveilleux, et ne supportent pas l’aridité de la foi qui la rend si méritoire. Ils veulent sentir pour croire, et voir pour être rassuré.
La course aux pèlerinages non reconnus ou condamnés par l’Eglise est tout à fait malsaine et touche aussi nos milieux : Dozulé, Medjugorje, Garabandal, etc. pourquoi courir vers ces lieux alors que nous avons : La Salette, la Rue du Bac à Paris, Lourdes, Fatima, l’Île Bouchard… qui ont reçu l’approbation de l’Eglise et sont source de tant de grâces ? Ayons présente à l’esprit la mise en garde du Christ contre les faux prophètes : « Ils feront de grands signes et des prodiges capable de séduire, si c’était possible, même les élus. » (Mat. XXIV, 24).
Les ouvrages écrits par des âmes dites « privilégiées » peuvent être aussi dangereux pour notre foi car ils sont empreints d’un sentimentalisme malsain et de nombreuses erreurs théologiques y fourmillent. Que dire de ceux qui, refermant les Evangiles trop arides à leur goût, lisent les œuvres de Maria Valtorta qui relatent une vie totalement romancée du Christ. Il faut également condamner ceux qui veulent connaître le sort des âmes dans l’au-delà en allant consulter Maria Simma et ses œuvres et négligent de faire célébrer des messes pour leurs défunts. Ces « saintes femmes » ont pris le pas sur les apôtres et l’Eglise elle-même. Plus besoin de prêtres pour être éclairé et guidé, les voyantes sont là ! leurs écrits sont aussi crédibles que la presse à sensation que l’on peut lire dans les salles d’attente des dentistes avant de se faire arracher une dent !..
De grâce, gardons une foi éclairée, ferme et simple. Conservons le bon sens et sachons demander conseil au prêtre avant de nous lancer dans de telles illusions. Il nous fait étudier notre religion et lire la Sainte Ecriture qui est, selon saint Jean Chrysostome : « le livre des savants et des ignorants, le livre du prêtre, du prédicateur, du religieux, de l’homme du monde et du petit enfant ; chaque syllabe enferme un trésor. Quand nous le lisons, ce n’est pas avec un sage que nous avons commerce, c’est avec l’Esprit de Dieu Lui-même […] c’est le Verbe de Dieu s’introduisant en nous. »
Abbé Christian BOUCHACOURT