SOURCE - DICI - 20 novembre 2015
Dans la soirée du dimanche 15
novembre 2015, le pape François a visité le temple évangélique luthérien de
Rome, comme ses prédécesseurs :Jean-Paul
II, en 1983, et Benoît XVI, en 2010.
Accueilli par le pasteur Jens-Martin
Kruse, il a mis de côté son texte écrit et prononcé un discours
entièrement improvisé qu’il a conclu sur ces paroles : bien que les
dogmes luthériens et catholiques soient « différents, l’heure de la
diversité réconciliée est arrivée ».
Au début de cette
visite, François avait été invité à répondre librement à trois questions posées
par des fidèles présents dans l’assistance. La deuxième émanait d’une
luthérienne mariée à un catholique, qui lui a demandé ce qu’elle pouvait faire
pour pouvoir communier avec son époux. Le pape a d’abord répondu par une
boutade suscitant les rires de l’assemblée : « Il m’est très
difficile de répondre, surtout devant un théologien comme le cardinal Kasper
(présent à la rencontre, ndlr), j’ai peur ! ». « N’avons-nous pas le
même baptême ? », s’est-il ensuite interrogé. « Et si nous avons le
même baptême, nous devons cheminer ensemble ». « C’est une question à
laquelle chacun doit répondre personnellement, en étant sincère avec lui-même »,
a-t-il déclaré.
Sur son blog, le 16
novembre, Jeanne Smits se
demande fort justement : « Tout serait-il question de conscience ? Et
donc de libre examen ? (…) A cette femme qui dit sa ‘douleur’ de ne pas
pouvoir communier en même temps que son mari, le pape François a fait la
réponse suivante (…) : ‘A votre question, je réponds seulement par une
question. Comment puis-je faire avec mon mari pour que la Cène du Seigneur
m’accompagne sur ma route ? C’est un problème auquel chacun doit répondre.
Un pasteur, ami, me disait : ‘Mais nous croyons que le Seigneur est
présent là. Il est présent. Vous, vous croyez que le Seigneur est présent.
Quelle est la différence ?’ – ‘Ce sont les explications, les
interprétations…’
« La vie est
plus grande que les explications, les interprétations. Faites toujours
référence au baptême. Une foi, un baptême, un Seigneur ! C’est ce que nous
dit Paul ; et à partir de là, tirez les conséquences. Moi, je n’oserais
jamais vous donner la permission de faire cette chose parce que ce n’est pas de
ma compétence. Un baptême, un Seigneur, une foi : parlez avec le Seigneur,
et allez de l’avant. Je n’ose pas, je n’ose pas dire davantage.’ »
Et la journaliste
française de faire part de sa perplexité : « Savoir ce qu’est
l’Eucharistie, selon la doctrine catholique, serait-ce donc une question à
laquelle seuls les théologiens sauraient répondre ? La ‘présence’ est-elle
la même ? Alors que les luthériens professent la ‘consubstantiation’, et
que pour eux le pain et le vin restent du pain et du vin ?
« Demander
simplement pardon de ses fautes à Dieu aurait-il la même valeur, la même
efficacité que la confession au prêtre, et l’absolution que celui-ci
donne ?
Suffit-il de
répondre à la question de la communion en se fondant sur l’idée que catholiques
et luthériens ont ‘un même baptême, une même foi, un même Seigneur’, et
enseignent ‘la même chose’ dans des langues différentes ? Subjectivisme de
la conscience, confusion quant au contenu de la foi : il est difficile de
voir autre chose dans le discours du pape. »
Commentaire : Le 21 novembre
prochain sera l’anniversaire de la déclaration que fit Mgr Marcel Lefebvre, en 1974. Les propos tenus par le pape François au
temple luthérien de Rome montrent que cette déclaration conserve une actualité
intacte, 41 ans après.
« Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. (…)
« La seule attitude de fidélité à l’Eglise et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme.
« C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Eglise Catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures.
« C’est pourquoi nous nous en tenons fermement à tout ce qui a été cru et pratiqué dans la foi, les mœurs, le culte, l’enseignement du catéchisme, la formation du prêtre, l’institution de l’Eglise, par l’Eglise de toujours et codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du concile en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle.
« Ce faisant, avec la grâce de Dieu, le secours de la Vierge Marie, de saint Joseph, de saint Pie X, nous sommes convaincus de demeurer fidèles à l’Eglise Catholique et Romaine, à tous les successeurs de Pierre, et d’être les ‘fideles dispensatores mysteriorum Domini Nostri Jesu Christi in Spiritu Sancto’. Amen. »
(Sources :
apic/imedia/blog J.Smits/fsspx – DICI n°325 du 20/11/15)