1 janvier 1970

11 novembre 1965 [Coetus internationalis Patrum] Raisons d’un non placet à une première version du schéma sur les religions non-chrétiennes

SOURCE - Coetus internationalis Patrum - 11 novembre 1965

[Le 11 novembre 1965, le Coetus internationalis Patrum publie un fascicule 8 pages en latin signé de LL. SS. Géraldo de Proença Sigaud, Marcel Lefebvre, Luigi Maria Carli. Ce texte donne les raisons de leur non placet au schéma sur « Les rapports de l’Église vers les religions non chrétiennes » (la future déclaration Nostra Ætate). Extraits.]
Question VI sur le judaïsme
« Parce que beaucoup d’exégètes estiment que l’on peut, non seulement d’après les Écritures mais aussi selon la Tradition, déduire la “réprobation” et la “malédiction” (en comprenant cela seulement dans le sens biblique de ces mots) de la religion juive. Donc, comme on a prudemment omis dans le nouveau texte la mention de “déicide”, de la même manière doivent être omises les mentions de “réprobation” et de malédiction. »
Question VIII sur la fraternité universelle
« Sans doute il est bon d’affirmer que la “fraternité” doit régner entre tous les fils de Dieu. Mais non placet à cause de certaines omissions ou équivoques : “Ce n’est pas de la même façon que quelqu’un est dit ‘fils de Dieu’ parce qu’il est créé par Dieu, mais on l’est encore plus parce que l’on est ‘recréé et sanctifié’ par le Christ dans le baptême. Car la Rédemption engendre un ‘homme nouveau’ qui n’est engendré ‘ni du sang, ni d’un vouloir de chair… mais qui est né de Dieu’ ” (Jn 1,13). Et donc s’il y a des filiations diverses, il y a différentes fraternités, l’une est naturelle, l’autre est supernaturelle. Pour les chrétiens, il y a donc des manières d’être différentes tantôt envers les “serviteurs de la foi”, tantôt envers d’“autres”.

Ce qui est dit dans les lignes 35-39 sent trop le “politique”, ce dont devrait s’abstenir le Concile.

Toute cette déclaration offre de grands dangers. Elle atténue ce qui sépare l’Église de toutes les autres religions.
A) d’une part, elle retarde la conversion des Nations, puisque l’on peut avoir le bien suprême (Numen supremum) par n’importe quel chemin (quacumque via). 
B) elle « éteint » (extingat) ou endort (sopiat) les vocations missionnaires. Tandis que la religion de Notre Seigneur Jésus Christ est bien montrée comme le lieu unique où l’on trouve la “plénitude de la vie religieuse” (sic : Schéma, p. 6, ligne 38) en même temps la Déclaration ajoute que, de quelque manière, des réalités “vraies” et “saintes” peuvent être reconnues dans toutes les religions. »