L'abbé Laguérie et le Bon-Pasteur, bien installés à Bordeaux |
20 février 2008 - Nicolas Sénèze - la-croix.com |
L'abbé Laguérie et le Bon-Pasteur, bien installés à Bordeaux Un an et demi après sa création, l'institut traditionaliste a su calmer les inquiétudes. Et rêve à d'autres horizons Pour ce mercredi des Cendres, ils sont une centaine de fidèles sous les blanches voûtes gothiques de Saint-Éloi, à Bordeaux. « On en avait à peu près autant ce matin, dont 80 élèves de notre école. Et encore, nous ne sommes qu’en semaine », se réjouit l’abbé Philippe Laguérie, officiellement curé du lieu depuis un an, après plusieurs années d’occupation illégale de cette église un moment désaffectée par le diocèse. Dans la sacristie, le portrait de Mgr Lefebvre voisine avec celui de Benoît XVI. « Mgr Lefebvre a eu ce rôle historique de maintenir la tradition. Sans lui, il n’y aurait plus de prêtres en mesure de dire la messe traditionnelle », explique ce prêtre, ordonné en 1979 par le fondateur d’Écône et qui, en 2006, a fait le choix de la réconciliation avec Rome. « Les temps ont changé, explique-t-il. Nous ne sommes plus dans les excès terribles des années 1970-1980. Et cela, la Fraternité Saint-Pie-X (regroupant les prêtres intégristes, NDLR) doit le comprendre. » Désormais en charge de cette paroisse au cœur de Bordeaux, il s’attache à y faire vivre la messe selon le Missel de saint Pie V. « On est sur de bons rails », se félicite le prêtre, avançant un chiffre de 600 fidèles dont, affirme-t-il, « des gens qui ont retrouvé une pratique sacramentelle grâce à nous ». Du côté de l’archevêché, après l’émoi des fidèles à l’annonce de la création de l’Institut du Bon-Pasteur, on se réjouit du chemin parcouru. « Les choses sont devenues plus calmes. L’abbé Laguérie et l’Institut du Bon-Pasteur ont vraiment joué le jeu de l’appartenance à l’Église catholique », reconnaît le P. Jean Rouet, vicaire général du diocèse. « Il y a une estime réciproque qui est née et qui est très encourageante, confirme l’abbé Laguérie. S’il y a encore de petites cicatrices, la sagesse du cardinal Ricard fait peu à peu oublier les difficultés passées. » ![]() 19 prêtres et 35 séminaristes ![]() Le curé de Saint-Éloi rappelle que, dans sa lettre d’accompagnement du motu proprio, Benoît XVI suggère précisément la création de paroisses personnelles pour les fidèles attachés à l’ancienne forme du rite romain. « Grâce au motu proprio qui distingue entre forme “ordinaire” et forme “extraordinaire”, les choses fonctionnent bien, confirme le P. Rouet. Nous faisons ainsi vivre une diversité en la situant dans son particularisme. Du coup, les choses sont régulées. » Reste que, quand l’archevêché de Bordeaux a organisé une série de catéchèses sur Vatican II, rassemblant de 2 000 à 3 000 personnes à travers le diocèse, Saint-Éloi a préféré organiser ses propres conférences sur Vatican II… Nicolas SENEZE |