Abbé Michel Simoulin, fsspx - Roma Felix - juillet-août 2001
Albano Laziale, Italie - Version française diffusée par sspx.ca
Ainsi Rome ne veut pas rendre justice à la sainte         Messe, et continue de renier son passé, un passé scellé par la plus         haute sainteté, alors qu’elle n’a aucune autre sainteté à nous         proposer que celle du pape Jean, conservé avec son sourire de cire         grâce à 10 litres d’un produit chimique prodigieux! Par ailleurs, le         corps de saint Pie X, qui n’a pas été embaumé, reste intact et         intègre, et même doué d’une certaine flexibilité après 87 ans.         Mais personne n’en parle, personne ne s’étonne et presque personne         ne prend le temps pour le prier.         Je dois vous confesser que, même si je veux garder l’amour pour         Rome, je ne peux qu’être en colère contre cette impiété officielle         et toujours plus publique.
Ainsi par exemple, si demain je rencontrais le cardinal Ratzinger, je         lui ferais deux demandes :
1) Puisque ce qui a été présenté au monde au mois de juin         2000 ne fait pas partie du message de la Madonne aux enfants de Fatima,         où est cachée la troisième partie du secret de Fatima? Nous savons         que cette opération de l’an dernier est un mensonge qui a reçu une         grande publicité, un mensonge dont vous devrez rendre compte à Dieu et         à la Vierge. Dites-nous alors, Eminence, avant de vous présenter         devant le Juge divin, où est caché ce secret ? Pourquoi avoir         révélé un texte qui ne fait pas partie du secret si non pour fermer         le chapitre Fatima et pouvoir ainsi continuer sur le chemin du Concile         de la ruine, probablement dénoncé par la Vierge comme le Concile du         Malin? Alors, Eminence, cessez de mentir et dites où est le secret que         vous connaissez et que vous confessez (en privé) de n’avoir pas         dévoilé.
2) Comme nous savons aujourd’hui que le terme         « subsistit – subsiste » pour désigner le mode d’être         de l’Eglise (l’Eglise du Christ subsiste dans l’Eglise         catholique, au lieu de : l’Eglise du Christ est l’Eglise         catholique) vous a été suggéré par un pasteur protestant durant         ce maudit concile (voyez Si Si No No 15 mai 2001, L’origine         protestante du «  subsistit in » de l’article 8 de Lumen         Gentium), voulez-vous m’expliquer quelle est cette église du         Christ qui n’est pas l’Eglise catholique ? En fait si l’une         subsiste dans l’autre, cela signifie que l’une n’est pas l’autre,         et que nous avons ici deux réalités diverses. Pour moi, je sais ce qu’est         l’Eglise catholique fondée par le Christ, conçue dans son sang et         née le jour de la Pentecôte, Eglise confiée par le Christ à saint         Pierre pour qu’il la gouverne et la conduise dans la foi et la         charité, c’est-à-dire l’amour de Lui. Mais je n’ai jamais         entendu parler de cette autre église fondée par le Christ qui ne         serait pas l’Eglise catholique : quand je lis la sainte Ecriture,         les textes des Apôtres ou des Pères de l’Eglise, ceux des papes, des         saints, des docteurs, des théologiens, des conciles... je ne trouve ce         concept que dans le concile Vatican II, introduit par vous et suggéré         par un hérétique. Alors Eminence, dites-moi ce qu’est cette Eglise         du Christ qui ne serait pas l’Eglise catholique. Où est-elle née,         comment est-elle organisée, gouvernée, quels en sont les chefs, les         membres, etc...?
Et pourtant il est vrai que pendant un temps nous avons espéré que         quelque-chose fut changé à Rome, et nous avons espéré de voir le         début d’un examen de conscience du Concile, quand on nous disait qu’il         fallait lutter contre le libéralisme, le modernisme, la maçonnerie...         Aujourd’hui malheureusement nous avons compris que les modernistes         restent les patrons et ne sont disposés à céder quoi que ce soit. Par         conséquent, comme vous l’a expliqué Mgr Fellay dans Roma Felix         de juin, nous attendrons un changement réel à Rome avant de parler d’un         accord. Sans doute nous accepterons de dialoguer sur la doctrine, mais         rien ne sera fait avant que cette doctrine ne soit purifiée et rendue         parfaitement conforme à la foi catholique.
Nous savons aujourd’hui que, sans donner aucune réponse à nos         objections, le Vatican ne veut pas, ne peut pas, ou, par un motif caché         n’accepte pas de rendre justice à la messe célébrée dans l’église         latine au moins à partir du pape saint Grégoire jusqu’à l’an         1969. « Un certain nombre de cardinaux, d’évêques et de         fidèles jugent qu’une telle permission de doit pas être         accordée » a écrit le cardinal Castrillon « parce que         cette permission pourrait créer de la confusion dans l’esprit de         beaucoup de gens qui la comprendraient comme une dépréciation de la         valeur de la sainte messe que célèbre l’Eglise aujourd’hui ».         Ainsi, sans donner aucune raison doctrinale ou théologique, le Vatican         n’accepte pas de reconnaître que cette Messe (traditionnelle) fait         partie du trésor de l’Eglise et que tout prêtre ou fidèle peut en         user librement; il n’accepte pas de déclarer la vérité, à savoir         que ni Vatican II ni Paul VI ni aucun autre pape n’a jamais interdit         sa célébration; et cela pour ne pas créer une division parmi les         cardinaux ou les évêques ou les fidèles, préférant ainsi sacrifier         la vérité à l’unité (mais à quelle unité? L’unité dans l’injustice         et le mensonge!). Donc le Vatican, après ces mois d’attente,         manifeste clairement aujourd’hui que rien n’a changé dans la Rome         occupée et qu’il n’y a aucune volonté de changer quelque-chose.
Cependant, nous devons continuer à aimer l’Eglise. Il est         facile de croire qu’on aime l’Eglise, quand on n’aime qu’une         fiction de l’imagination, une Eglise qui n’existerait que dans notre         esprit, mais non pas dans la réalité. De même on ne peut aimer         « l’humanité » en tant que telle, parce que la seule         réalité existante que l’on puisse aimer (ou ne pas aimer) vraiment         est tel homme concret et particulier, ou tel autre, tandis que l’humanité         n’est qu’un concept de l’esprit (c’est pourquoi il nous est         demandé d’aimer notre prochain, et non pas l’humanité).         Ainsi, l’Eglise n’est pas un concept, une abstraction, quelque-chose         qui ne vivrait que dans nos bibiothèques, dans nos souvenirs ... ce n’est         même pas non plus l’Eglise de Pie IX, de saint Pie X ou de Pie XII         ... L’Eglise vit aujourd’hui dans la réalité quotidienne et         est , aujourd’hui comme hier, l’Eglise de Jésus-Christ, réalité         toujours incarnée dans l’histoire humaine et gouvernée aujourd’hui         par Jean-Paul II, vicaire de Jésus-Christ, même si cela nous         déplaît! Il importe d’être réalistes et de ne pas vivre dans un         songe.
Nous devons conserver l’amour de Rome, l’amour de Rome comme elle         est aujourd’hui, tout comme la Rome d’hier. Nous devons aimer Rome         parce que Rome demeure l’instrument par lequel nous avons reçu tous         les biens de nos âmes, parce que Rome est notre patrie, parce que notre         patrie est occupée par l’ennemi moderniste et maçonnique, et parce         que nous voulons délivrer notre patrie de ces ennemis, beaucoup plus         dangereux que cet « ennemi » (les Nazis) qui occupait notre         patrie terrestre il y a soixante ans. Cette occupation ne nous a pas         empêchés d’êtres toujours des fils de notre patrie, et de l’aimer.         Bien plus, nous avons essayé de la délivrer parce que nous l’aimions         comme la chose la plus chère à nos coeurs.
De le même manière, nous ne devons pas perdre confiance dans l’Eglise.         Nous devons croire toujours en elle, notre Mère, Mère plus puissante         que tous ses ennemis et qui attend l’heure de Dieu pour faire cesser l’heure         des ténèbres, si nous le voulons et si nous persévérons à l’aimer,         même blessée et défigurée par un esprit qui n’est pas le sien.
Nous vivons des heures difficiles, avec des tentations de tout genre         ... parmi lesquelles la plus dangereuse serait le découragement, le         désespoir, la perte de toute confiance dans l’Eglise, c’est-à-dire         dans les promesses de Jésus-Christ. Prions donc la Madonne de la sainte         Espérance de garder dans nos coeurs cette vertu, avec sérénité et         paix, pour attendre et travailler à préparer l’heure du triomphe de         son Coeur Immaculé. « Ayez confiance ... j’ai vaincu le         monde »."