Un entretien déplorable |
7 avril 2007 - Aubrit Saint Pol - E. S. M. |
ROME, le 07 Avril 2007 - (E.S.M.) - Notre pape Benoît XVI a raison de vouloir libérer l’usage du rite tridentin à toute l’Eglise, et de ne pas attendre d’improbables accords avec les supérieurs et responsables des courants intégristes. Il faut rendre possible le retour à l’unité des catholiques pour ceux qui ne demandent que de pouvoir assister à ce rite. Notre fidélité au successeur légitime de Pierre, actuellement le pape Benoît XVI UN ENTRETIEN DÉPLORABLE Jérôme Bourbon du journal Rivarol, n°2793, publie l’entretien qu’il eut avec Mgr Richard Williamson, doyen du collège des évêques ordonnés par Mgr Lefebvre contre le Saint Siège, que Jean-Paul II excommunia. Mgr. Marcel Lefebvre mourut sans aucun repentir et refusa, sur son lit de mort, d’accueillir le cardinal archevêque de Dakar qui tentait une ultime démarche. La lecture de cet entretien me fut particulièrement pénible et douloureuse au point que j’hésitais d’aller jusqu’au bout. Cet entretien révèle que les partisans schismatiques de la Fraternité Saint Pie X n’évoluent pas de leur position. Ils sont statiques, dans un fixisme obsolète qui s’inscrit en faux quant à l’inévitable adaptation pastorale de l’Eglise. Savent-ils que les portes de l’enfer ne prévaudront pas sur Elle ? Ils ne changeront pas, leur assurance s’enracine dans le réfléchissement de leur orgueil : ils ont raison ! ? Ils sont habités par un profil psychologique sectaire. Les soubassements ne sont que les reliquats d’options politiques et sociologiques qu’il faut aller chercher dans les remous criminogènes des troubles politiques de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècles. Il faut y ajouter l’influence de Maurras et de sa vision utilitariste de l’Eglise. Ce même profil psychologique se retrouve chez les progressistes, ceux qui sont les plus atteints par le modernisme. Ils ont compromis l’Évangile, la vérité (1) et la pastorale avec des idéologies toutes aussi néfastes et aliénantes que les ‘lefebvristes’. Nous sommes en présence d’une configuration d’extrémismes qui s’annulent mais constitue une force hétérogène qui diffuse leurs nocivités dans tout le Corps du Christ. Ils portent atteinte aux vertus théologales, ils entravent la liberté de la charité. Le contenu de cet entretien ne laisse aucun doute quant à leur refus de rejoindre la communion. C’est un refus ! : « Si un moderniste, c’est quelqu’un qui veut adapter l’Eglise Catholique au monde moderne, certainement Benoît XVI est un moderniste. » (Mgr Richard Williamson, FSSPX) Notre pape Benoît XVI a raison de vouloir libérer l’usage du rite tridentin à toute l’Eglise, et de ne pas attendre d’improbables accords avec les supérieurs et responsables des courants intégristes. Il faut rendre possible le retour à l’unité des catholiques pour ceux qui ne demandent que de pouvoir assister à ce rite. Il n’y a rien à attendre de ces courants de droite ou de gauche. Ils ne sont pas habités par la volonté de servir le Corps du Christ. Ils ne sont plus dans la communion. Le Saint Siège aura fait tout ce qui est humainement possible de faire pour facilité le retour à l’unité de tous les catholiques, mais à moins de renier ce qui est l’essence même de l’Eglise, je ne crois pas qu’il puisse aller plus loin. Il lui appartient de corriger les abus et déviances de l’application du Concile Vatican II. Il y aura sans doute des tensions, des oppositions, qu’importe ! L’Eglise doit continuer son ascension du Golgotha, ceux qui se refusent à Elle ou veulent La réduire ou La détruire auront leur couronnement. La place du baptisé est d’être avec l’Eglise, au pied de la Croix de son Époux et, attendre qu’il La place avec Lui sur la Croix. Refuser d’admettre que l’Eglise ait à vivre sa passion pour se configurer à son Époux, c’est se mettre en dehors du salut, c’est confondre l’espoir avec l’espérance. Il importe peu que l’Eglise soit aimée d’un grand nombre ou d’un petit, sa mission est de témoigner. Elle n’a pas à se faire complice de l’esprit du monde qui est l’esprit du blasphème surtout en notre temps. Elle n’est pas là pour être aimée, ni être servie, mais pour aimer et servir. Servir en Eglise, c’est servir le Christ, c’est œuvrer au salut de l’humanité, c’est accepter un authentique esprit de pauvreté. Il appartient à tout baptisé d’être un membre sain du Corps du Christ qui a institué l’Eglise et a fait de Pierre le pontife des pontifes, son Vicaire. Il ne faut pas s’y tromper, l’un des points majeurs sur lesquels s’exprimera le pic de cette crise, sera notre fidélité au successeur légitime de Pierre, actuellement le pape Benoît XVI : « Un seul Dieu, une seule Foi, une seule Eglise, un seul Chef. » (1) – Vous trouverez dans la suite de cette lettre un témoignage, il illustre l’un des points fixes de la crise et du relativisme dans l’Eglise. Il confirme l’inquiétude de Jean-Paul II : « où allons-nous si les évêques eux-mêmes n’ont pas la foi ? » Article de notre ami, P.C. AUBRIT SAINT POL |