15 avril 2002

avril 2002 [Abbé Denis le Pivain - Notre Dame des Armées (bulletin)] "Le temps est révolu où les curés désignaient en chaire leurs candidats..."

SOURCE - Abbé Denis le Pivain - Notre Dame des Armées, versailles - Extrait du bulletin - avril 2002

Un certain nombre d'entre vous nous expose leur perplexité face aux prochaines échéances électorales. Une lassitude apparaît devant la pauvreté du débat, du moins au travers des principaux médias, et ceci engendre un sentiment de l'inutilité de ces élections.

Le temps est révolu où les curés désignaient en chaire leurs candidats ou leurs adversaires et il ne m'appartient que de vous donner quelques pistes de réflexion pour que nous fassions des choix en conscience.

Le catéchisme de l'Eglise Catholique nous indique que « les citoyens doivent autant que possible prendre une part active à la vie publique » (C.E.C. 1915). Pour remplir ce devoir, et en particulier la coresponsabilité du bien commun, il faut exercer le droit de vote (C.E.C. 2240). Puisque l'autorité a la charge du bien commun de la société, c'est au regard de la compétence à exercer cette charge qu'il convient de désigner l'autorité. Ce bien commun comporte trois éléments essentiels (CEC 1906)

1. Le respect de la personne et de ses droits fondamentaux, lui assurer les conditions d'exercice des libertés naturelles (C.E.C. 1907).
  
Parmi ces droits, vient en premier celui du droit à vivre depuis la conception jusqu'à la mort (C.E.C. 2274 et suivants) ; puis les droits de la famille (C.E.C. 2209-2211) avec en particulier le droit de pouvoir élever les enfants en accord avec des convictions morales et religieuses.

Le respect de la personne s'adresse aussi vis à vis de l'étranger selon une des plus anciennes traditions bibliques : la protection de l'étranger, de l'orphelin et de la veuve.

II va de soi que ce respect des uns et des autres implique en retour que chacun serve le bien commun, en particulier « le patrimoine moral et spirituel du pays » (C.E.C. 2241).

2. Le bien-être social et le développement du groupe.
   
II incombe à l'autorité de savoir jouer le rôle d'arbitre entre des intérêts particuliers, de protéger le bien commun et d'assurer à chacun la possibilité “de mener une vie vraiment humaine” (C.E.C. 1908). Dans la considération du bien-être, il convient de respecter une juste hiérarchie des valeurs en laquelle l'économie n'a pas la première place (C.E.C. 1886), ainsi que de créer des conditions favorables à l'exercice du principe de solidarité (C.E.C. 1939 et suivants).
 
3. L’autorité doit enfin maintenir la paix sociale, et donc assurer « par des moyens honnêtes, la sécurité de la société et celle de ses membres ». (C.E.C. 1909).
   
Nul candidat, me direz-vous, ne remplit toutes ces conditions… L’idéal n’existe pas ici bas…

Vous pourrez cependant relire tous ces textes indiqués, non pas seulement pour vous former un jugement en conscience pour l’élection, mais aussi pour prendre davantage conscience de la coresponsabilité de tous vis à vis du bien commun.

Il n’y a qu’un pas à franchir entre le désintéressement du bien commun et son non-respect.

Abbé Denis le Pivain