SOURCE - Abbé Émeric Baudot, fsspx - Le Chardonnet - avril 2018
Dans la nuit de Pâques, la liturgie nous fait lire un passage de l’épître de saint Paul aux Colossiens (III, 1) : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en-haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; ayez du goût pour les choses d’en-haut, non pour celles qui sont sur la terre. » Et cette phrase constitue également la lecture brève de l’office de prime du bréviaire romain durant tout le temps pascal, c’est dire l’importance qu’y attache l’Église.
Dans la nuit de Pâques, la liturgie nous fait lire un passage de l’épître de saint Paul aux Colossiens (III, 1) : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en-haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; ayez du goût pour les choses d’en-haut, non pour celles qui sont sur la terre. » Et cette phrase constitue également la lecture brève de l’office de prime du bréviaire romain durant tout le temps pascal, c’est dire l’importance qu’y attache l’Église.
Pour bien la comprendre, nous
devons nous rappeler que la vie
du Christ ressuscité est le modèle
de la nôtre. Car Jésus-Christ nous
a mérité par ses souffrances et par
sa mort la grâce de vivre comme
lui pour Dieu, d’être associés à
son état de ressuscité. Et c’est dès
le baptême que nous participons à
cette grâce de la résurrection. Saint
Paul l’affirme clairement : « Nous
avons été ensevelis avec le Christ
par le baptême pour mourir, afin
que, comme le Christ est ressuscité
d’entre les morts par la gloire du
Père, de même nous aussi nous
marchions dans une vie nouvelle »
(Rom. VI, 4). Pour l’Apôtre, l’eau
sainte dans laquelle nous sommes
plongés au baptême (baptême
qui se faisait par immersion aux
premiers temps de l’Église) est la
figure du sépulcre. En sortant,
l’âme est purifiée de toute faute et
revêtue de la grâce, principe de la
vie divine, tout comme le Christ,
en sortant du tombeau, s’est dépouillé de toute infirmité pour
vivre désormais d’une vie parfaite.
Nous sommes donc ressuscités avec
le Christ, par le Christ, car il désire
infiniment nous communiquer sa
vie glorieuse. Et pour devenir semblables
à Jésus ressuscité, il nous
faut vivre dans l’esprit de notre
baptême. Cela veut dire renoncer
au péché, à tout ce qui nous y entraîne,
les occasions, tout ce qui est
terrestre, pour vivre en Dieu, pour
Dieu avec la plus grande stabilité
possible. Concrètement cela reviendra
à ne chercher qu’à faire la
volonté de Dieu.
Le temps pascal doit donc être un
puissant moteur pour notre vie
spirituelle. Les efforts de notre
carême nous y aideront. Certes les
pénitences que nous nous sommes
imposées dans la nourriture par
exemple peuvent être adoucies. En
revanche, les actions pour éviter les
occasions dangereuses de péché (je
pense à tous les écrans multiples et
variés) doivent être poursuivies.
La joie pascale ne supprime pas les
tentations. Au contraire, le démon
va nous pousser à baisser la garde,
à nous faire oublier le « veillez et
priez pour ne pas entrer en tentation
» : « le carême est fini, plus de
pénitence, à moi la belle vie, Jésus
est ressuscité, alléluia ! » Et tout surpris,
nous nous étonnerons d’avoir
succombé, peut-être même en
matière grave. La conséquence sera
rapide : le découragement, et tous
nos progrès de carême seront vite
effacés.
Est-ce une fatalité ? Non bien sûr.
La sainteté inaugurée au baptême
ne se réalise que peu à peu. Chaque
Pâque doit produire en nous une
mort plus complète au péché et
une croissance plus abondante
de la vie de Jésus-Christ. Et vous
connaissez le moyen indiqué par
saint Paul : « Cherchez les choses
d’en-haut ».
Abbé Émeric BAUDOT