SOURCE - Marie Malzac - La Croix - 21 mai 2019
Les faits Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire (Suisse) depuis 2007, se retirera à Wangs, dans une maison de la Fraternité Saint-Pie-X. Ce choix est pour le moins inhabituel. Pour sa retraite, Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire depuis douze ans, a annoncé qu’il élirait domicile au sein de l’internat pour garçons de l’Institut Sancta Maria à Wangs, dans le canton de Saint-Gall. Ce lieu, précise-t-il dans une lettre du 20 mai adressée aux fidèles de son diocèse, « appartient à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X » (FSSPX).
Les faits Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire (Suisse) depuis 2007, se retirera à Wangs, dans une maison de la Fraternité Saint-Pie-X. Ce choix est pour le moins inhabituel. Pour sa retraite, Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire depuis douze ans, a annoncé qu’il élirait domicile au sein de l’internat pour garçons de l’Institut Sancta Maria à Wangs, dans le canton de Saint-Gall. Ce lieu, précise-t-il dans une lettre du 20 mai adressée aux fidèles de son diocèse, « appartient à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X » (FSSPX).
« À la suite du pape François, je m’efforcerai d’apporter ma contribution à l’unité de l’Église, non pour marginaliser, mais pour discerner, accompagner et aider à intégrer », précise-t-il dans ce courrier.
Le même jour, la Salle de presse du Saint-Siège a indiqué que le pape François avait accepté la démission de Mgr Huonder, soit deux ans après l’âge canonique. À sa place, le pape a nommé un administrateur apostolique, Mgr Peter Bürcher, un Suisse de 73 ans, ancien évêque de Reykjavik, en Islande.
Dans un communiqué signé conjointement par Mgr Huonder et par le père Davive Pagliarani, supérieur général de la FSSPX, il est indiqué que cette démarche s’inscrit dans « une volonté exprimée depuis longtemps ». « Le seul et unique but de cette démarche, poursuivent-ils dans cette note commune, est de se consacrer à la prière et au silence, de célébrer exclusivement la messe traditionnelle, et d’œuvrer pour la Tradition, unique moyen de renouveau de l’Église. »
La FSSPX « apprécie la décision courageuse de Mgr Huonder, et se réjouit de pouvoir lui fournir le cadre spirituel et sacerdotal qu’il désire si vivement. Puisse cet exemple être suivi, afin de « tout restaurer dans le Christ » ».
Un diocèse divisé
Les positions de Mgr Huonder sur plusieurs thématiques, en particulier relevant de la morale, ont suscité depuis son arrivée à la tête du diocèse, en 2007, l’opposition d’une partie des fidèles, réunis au sein d’une association, « Es Reicht ! » (Maintenant, ça suffit !), afin de demander au pape un changement à la tête du diocèse.
Ils appelaient aussi de leur vœu la nomination d’un administrateur apostolique, dans ce diocèse où l’évêque est non pas désigné directement par le pape mais élu par le chapitre des chanoines qui choisit l’un des candidats d’une ternaproposée par le Vatican. La nomination d’un administrateur apostolique avant l’élection pourrait permettre, selon eux, d’aplanir les choses dans un contexte polémique, afin de procéder au vote dans un climat plus serein.
Dans une lettre aux fidèles, Mgr Bürcher a indiqué avoir fait part à plusieurs reprises au pape de ses « inquiétudes et réserves sur cette nouvelle mission comme administrateur apostolique du diocèse de Coire » mais a affirmé s’être d’ores et déjà mis à l’écoute, afin de « pouvoir mieux servir ».
Positions controversées
En 2015, des propos de l’évêque de Coire sur les personnes homosexuelles avaient suscité la polémique. Lors du Forum des catholiques allemands, au cours d’une conférence sur le thème du mariage chrétien, Mgr Huonder avait cité le Lévitique (20,13) : « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux ». Il avait ajouté que ce verset devrait suffire à « remettre dans la bonne direction la question de l’homosexualité du point de vue de la foi ».
La principale association LGBT de Suisse, Pink Cross, avait immédiatement réagi en qualifiant Mgr Huonder d’« agitateur » et de « délinquant », et en exigeant des excuses publiques. Trois organismes avaient déposé plainte. Elles avaient été classées sans suite quelques mois plus tard.
Au mois de janvier, le porte-parole de l’évêque avait confirmé au site spécialisé cath.ch qu’en accord avec le pape François, Mgr Huonder y assurerait le lien entre la FSSPX et Rome, à la demande de la Congrégation pour la doctrine de la foi.