SOURCE - Bertrand Y. (blog) - 22 juillet 2016
St Pierre s’est distingué parmi tous les Apôtres par la promptitude de sa foi, c.-à-d. à adhérer à l’article de notre Credo proclamant la divinité de Jésus-Christ en lequel se récapitule, comme l’affirme St Paul, toute la religion catholique car il suppose celui sur la Trinité, avec sa seconde personne incarnée, et tous les autres articles en découlent. Or, comme le Fils de Dieu le lui a dit, ce ne sont pas la chair et le sang (Mtt., 16), c.-à-d. la raison humaine ou naturelle, qui ont pu faire connaître au Prince des Apôtres des vérités qui la dépassent de façon absolue, qui lui sont totalement impossibles à concevoir, mais la seule Parole divine [1]. Voila pourquoi il lui paraît on ne peut plus normal d’être docile à celle-ci en recevant humblement son enseignement ou tout ce qu’elle a bien voulu nous révéler sur la divinité elle-même, sur la destinée qu’elle a préparée à ses créatures, surtout celles faites à son image ou participant à sa nature spirituelle. Son esprit est donc naturellement religieux. Pour lui l’existence d’un être transcendant, infiniment au-dessus et distinct de tous les êtres connus et qu’on appelle Dieu, va de soi.
St Pierre s’est distingué parmi tous les Apôtres par la promptitude de sa foi, c.-à-d. à adhérer à l’article de notre Credo proclamant la divinité de Jésus-Christ en lequel se récapitule, comme l’affirme St Paul, toute la religion catholique car il suppose celui sur la Trinité, avec sa seconde personne incarnée, et tous les autres articles en découlent. Or, comme le Fils de Dieu le lui a dit, ce ne sont pas la chair et le sang (Mtt., 16), c.-à-d. la raison humaine ou naturelle, qui ont pu faire connaître au Prince des Apôtres des vérités qui la dépassent de façon absolue, qui lui sont totalement impossibles à concevoir, mais la seule Parole divine [1]. Voila pourquoi il lui paraît on ne peut plus normal d’être docile à celle-ci en recevant humblement son enseignement ou tout ce qu’elle a bien voulu nous révéler sur la divinité elle-même, sur la destinée qu’elle a préparée à ses créatures, surtout celles faites à son image ou participant à sa nature spirituelle. Son esprit est donc naturellement religieux. Pour lui l’existence d’un être transcendant, infiniment au-dessus et distinct de tous les êtres connus et qu’on appelle Dieu, va de soi.
Comme cette simplicité ou cette spontanéité de Pierre à croire en Dieu tranchent non seulement avec la lenteur de l’Apôtre Thomas mais aussi et bien plus gravement avec la difficulté de l’homme moderne à accepter soit déjà la vérité élémentaire de l’existence de Dieu (notamment dans la France « laïque » d’aujourd’hui devenue l’un des pays les plus areligieux au monde), soit a fortiori l’idée de se soumettre en tout à son autorité ! Il n’y a certainement pas progrès en cela mais au contraire une régression de l’humanité demeurée jusque là universellement religieuse depuis ses origines, même si avec des déviations graves (dans les judaïsme et christianisme d’origine eux-mêmes comme hors du judéo-christianisme); et d’autant plus grande que parallèlement la connaissance de toutes les merveilles de la nature et de l’harmonie parfaite entre elles a, elle, considérablement progressé, mettant encore plus en lumière qu’autrefois l’existence de cette intelligence supérieure et de cette bonté, qui se répand si généreusement, qu’est Dieu, leur seule explication satisfaisante et rationnelle possible. C’est cette quasi évidence que refusent de reconnaître les agnostiques et les matérialistes soi-disant scientifiques ! Difficile de ne pas y voir un acte d’orgueil (peut-être inconscient chez certains) ou de mauvaise volonté, celle pour la créature de ne pas dépendre de son créateur [2]. On tombe alors là dans l’absurde car quel esprit sensé ne voudrait pas dépendre de la bonté infinie ? N’est-ce pas folie de vouloir s’en séparer individuellement et socialement pour le présent donc pour l’éternité ? Voila sans doute comment on peut en arriver à ce degré de malice qui rend l’homme tellement mauvais ou dépourvu de bonté qu’il devient incapable de concevoir Dieu comme la bonté même et de se tourner vers elle avec amour (le fameux blasphème contre le St Esprit). Quel aveuglément épouvantable! Que Dieu nous en préserve au moins personnellement sinon collectivement !
Revenons à la simplicité bien plus sympathique de St Pierre ! Elle lui a attiré la bénédiction divine autant que l’esprit d’indépendance attire à son auteur la réprobation, sinon la malédiction : « tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mtt., 16). Autrement dit : « par ta foi exemplaire, tu as été jugé le plus digne pour tenir ma place de manière visible lorsque je serai remonté au Ciel ; et tu as surtout mérité, en retour, ma protection toute spéciale sur mon Eglise, donc sur toi, contre les menées de l’Enfer qui ne visent rien de moins que sa ruine totale ». On peut en déduire que si nous assistons de nos jours à ce qui ressemble beaucoup à cette œuvre de destruction, c’est le moins qu’on puisse dire, c’est que la foi du successeur de Pierre, comme d’ailleurs de ses prédécesseurs immédiats, n’est pas exemplaire, est très imparfaite, sinon gravement défaillante. Elle laisse, en effet, prévaloir les pauvres petites pensées de l’homme [3] sur celles sublimes et adorables de Dieu [4] comme nous l’avons encore constaté dernièrement avec consternation à propos, par exemple, du lien sacré du mariage…
Ce n’est donc pas pour rien que l’Eglise a depuis toujours coutume de prier spécialement à chaque messe, entre autres, pour son chef. Nous devons prendre très à cœur cette prière car Jésus a aussi dit « veillez et priez sans cesse », « demandez et vous recevrez », ce qui signifie que la protection divine sur l’Eglise d’aujourd’hui dépend certainement de nos prières pour le pape, comme la délivrance de Pierre de la prison d’Hérode a dépendu de celles de la première communauté chrétienne à Jérusalem. De nos jours, son successeur, comme d’ailleurs la grande majorité du clergé, est prisonnier, sinon physiquement, au moins spirituellement, intellectuellement de philosophies ou de manières de réfléchir qui prévalent dans le monde mais qui sont incompatibles avec une pensée vraiment chrétienne, qui la combattent ou la pervertissent [5]. Ce n’est pas un jugement personnel mais celui du plus grand pape de notre époque, St Pie X, qui a depuis longtemps [6] diagnostiqué ce mal des plus graves qui la ronge et qu’il a appelé le modernisme ou « le collecteur de toutes les hérésies ! ». Que cela puisse aller chez un pape lui-même jusqu’à lui faire perdre totalement et intimement non seulement la foi mais aussi la papauté, dont la mission principale est de transmettre inviolablement et de défendre la première, ne peut l’affirmer en toute certitude que celui qui a seul sur terre le pouvoir suprême de lier et de délier, à savoir un pape… D’où la position doublement aberrante des « sedevacantistes » qui, en plus de leurs folles prétention [7] et présomption à affirmer par leur propre et seul jugement (et « ex cathedra » !) que le siège de Rome serait vacant, se dispensent ainsi de prier pour la délivrance de celui qui y a été au moins légalement [8] élu donc privent l’Eglise de précieuses prières au moment où elle en a le plus besoin! Ce qui ressemble fort à un lâche repli, à l’abri des coups inévitablement reçus sur la ligne de front à tenir, qu’on appelle aussi une désertion…
B.Y.
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[1] les innombrables et éclatants miracles de J.-C. et des Apôtres ne font que la confirmer
[2] dépendance qui, dans l’Eglise ou au niveau surnaturel, doit être totale, à commencer chez le pape envers J.-C. et la Tradition de l’Eglise jusqu’à lui, puis chez les évêques envers J.-C., la Tradition et le pape, ensuite chez les prêtres envers J.-C., la Tradition, le pape et leur évêque, enfin chez les fidèles envers J.-C., la Tradition, le pape, leur évêque et leurs prêtres
[3] surtout depuis le Concile Vatican II
[4] contenues dans toute la Révélation de J.-C. puis dans la Tradition qui la complète sans la contredire sous l’action du St Esprit
[5] seules les philosophie et théologie thomistes cadrent parfaitement avec elle, comme l’affirme St Pie X à la suite de la plupart des papes
[6] encyclique « Pascendi » en 1908
[7] le gouvernement de l’Eglise, voulu par le Christ à perpétuité, est monarchique et non démocratique
[8] à distinguer de « légitimement » qui a une connotation morale donc suppose que les cardinaux responsables de l’élection aient voté en âme et conscience ou en estimant que l’élu avait au moins les qualités indispensables requises ; et que l’élu ait accepté le vote dans le même esprit ; ce qu’il serait illégitime de ne pas supposer sans preuve formelle ou indubitable du contraire…