26 juin 2012

[SPO] Une nouvelle étape pour la FSSPX : acceptante, mais non encore acceptée

SOURCE - SPO - 26 juin 2012

Je le disais dans un précédent article (« ce que Mgr Fellay a signé »), le 15 avril dernier, après avoir longtemps pesé les diverses voies, Mgr Fellay avait pris sa décision : il signait une Déclaration doctrinale immédiatement louangée par la Commission Ecclesia Dei et, selon le blogue italien Messa in latino, par le secrétariat du Pape.
 
En outre, pour montrer au maximum sa bonne volonté, il convenait, dans un entretien publié le 8 juin par DICI, que le dernier obstacle canonique (l’intervention des évêques du lieu, lors des nouvelles implantations de la Prélature Saint-Pie-X) n’était pas à majorer. Enfin, il entreprenait d’écarter de sa Fraternité tous ceux qui se rebellaient contre cette ligne prudentielle.
 
Or, dans le même temps, le 13 juin, le cardinal Levada remettait à Mgr Fellay un nouveau document où, concernant la nouvelle liturgie et les points débattus du Concile, il tentait in extremis, selon une tactique classique dans les négociations difficiles, mais particulièrement risquée en l’espèce, de faire remonter la barre. Ce que bien entendu Mgr Fellay s’est refusé d’accepter.
 
Toutes choses qui apparaissent clairement, ou en filigrane, dans la lettre du 25 juin, adressée par l’abbé Thouvenot, secrétaire général de la FSSPX, aux supérieurs de districts, séminaires et maisons autonomes, et qui a immédiatement « fuité » (d’abord en anglais) sur Internet. On en trouvera la copie ci-après [sur le blog SPO - NdTN].

Le plus fort dans la posture accordiste de Mgr Fellay est que, au risque parfaitement assumé par lui des plus grands désordres provoqués par son « opposition », non seulement il exclut les membres rebelles, non seulement il écarte du chapitre général de juillet un des évêques de sa Fraternité, mais encore il refuse d’ordonner prêtres des membres de communautés amies (capucins de Morgon, dominicains d’Avrillé), qui s’écartent de sa ligne.
 
Qui est une ligne de crête : oui à un accord sur les bases du document du 15 avril – de fait accepté sauf modifications de détails par l’autre partie, le Saint-Siège –, non à la reddition sans condition proposée le 13 juin.
 
Dans ce nouveau rebondissement, on se trouve dans un nouveau cas de figure totalement inédit :
  • Depuis la levée des excommunications du 21 janvier 2009, on avait une FSSPX, qui avait cessé d’être anti-légale, mais non légale.
  • Depuis la Déclaration doctrinale du 15 avril et de tous les actes posés en conséquence par Mgr Fellay, on a désormais une FSSPX accordiste, mais non accordée.
À suivre, comme on dit dans les feuilletons romains…