SOURCE - Abbé Patrick Verdet, fsspx - Notre-Dame d’Aquitaine - mai/juin 2012
La mode peut se définir comme une manière collective d'être ou d'agir. Aussi, est-il légitime de nous poser la question : la mode est-elle blâmable ou non ?
La mode peut se définir comme une manière collective d'être ou d'agir. Aussi, est-il légitime de nous poser la question : la mode est-elle blâmable ou non ?
Concernant
la mode des choses extérieures à l'usage de l'homme, comme les vêtements ou
tous les autres ornements du corps, nous pouvons affirmer avec Saint Thomas
d'Aquin, que "s'il se
rencontre un vice dans les choses extérieures qui sont à l'usage de l'homme, ce
vice ne vient pas d'elles-mêmes, mais du mauvais usage que l'homme en
fait".
Finalement,
c'est dire avec Saint Ignace dans ses Exercices Spirituels, que toutes les
choses qui nous entourent sont bonnes, du moment que nous les utilisons "autant
qu'elles servent à notre salut, et pas plus que".
La mode n'est pas mauvaise en soi
En
effet, il est normal et même bon de suivre les usages de ceux avec qui l'on
vit. Saint Augustin nous fixe la règle à suivre en cette matière : "Quant aux
délits contraires aux mœurs particulières et aux usages locaux, ils doivent
être évités en raison de ces mêmes coutumes. Ainsi, une convention établie dans
une ville ou chez un peuple par l'usage ou par la loi, ne peut être enfreinte
par le caprice d'un citoyen ou d'un étranger, car toute partie qui cesse d'être
en rapport avec le tout est difforme".
Selon
saint Augustin, la mode, en ellemême, n'est donc pas blâmable. Elle est même
louable. On peut dire qu'elle est nécessaire à la sociabilité humaine, car
l'homme doit être soucieux de vivre en conformité et en harmonie avec autrui et
les usages de son temps. Dieu ne nous demande pas de vivre hors du temps,
insoucieux
de tout.
Le vice vient de la passion désordonnée
Mais
dire cela n'est pas donner un chèque en blanc à toutes les innovations de la
mode ou à son suivi. En effet, le vice peut venir du mauvais usage que l'homme
fait de ces choses extérieures. Depuis le Péché Originel, l'homme,
contrairement au mythe Rousseauiste, ne naît pas bon. Son âme est marquée par
la concupiscence de l'esprit, des yeux, et de la chair. Aussi, suivre la mode
peut-il être mauvais en raison des passions déréglées qui habitent l'homme.
"En pareille matière, dit Saint Thomas d'Aquin,
nous
devons bannir la passion qui fait d'abord un abus criminel des coutumes
autorisées dans le milieu où nous vivons et qui même, franchissant toutes les
bornes, éclate d'une manière honteuse et étale au grand jour des convoitises
jusqu'alors cachées sous le voile des moeurs publiques".
La passion
peut-être déréglée par excès :
-
On recherche la vaine
gloire, l'ostentation : il s'agit de se montrer en affichant des vêtements précieux et
recherchés, pour paraître aux yeux de tous ce que l'on est pas. Certes,
l'habillement pourra et devra même être plus ou moins recherché selon la
fonction sociale de la personne, plus
ou moins élevée en dignité. Ainsi, les ministres des autels se revêtent-ils
d'habits précieux non par gloriole, mais pour symboliser l'excellence de leurs
fonctions ou du culte divin. C'est ainsi, que le saint Curé d'Ars, qui vivait
dans une pauvreté matérielle exemplaire, voulait pour son église les plus beaux
ornements sacrés afin de répondre à la parole du psalmiste : "Le zèle
de votre Maison me dévore".
De
même, il est bien évident que l'habillement dépendra aussi des circonstances de
lieux et de travail. "L'appareil extérieur, enseigne toujours le
Docteur Angélique, est un certain indice de la condition des hommes ; dès
lors, l'excès et le défaut, comme aussi le juste milieu, peuvent se ramener à
la vertu de la vérité à laquelle Aristote assigne pour objet les paroles et les
faits qui peuvent être révélateurs de ce que l'on est".
A
ce sujet, on ne peut que regretter et déplorer les tenues de laisser-aller que
nous voyons de plus en plus dans les églises et les chapelles. Autrefois, les
chrétiens revêtaient pour aller à la Messe, et jusque dans les campagnes, un
bel habit, celui du dimanche. Aujourd'hui le laisseraller est de mise, et les
prêtres doivent même souvent reprendre quelques fidèles en ce qui concerne la
simple décence.
- On recherche la délicatesse corporelle, le bien être corporel avant tout.
- On a une sollicitude exagérée dans la recherche des biens au goût du jour, même s'ils ne sont pas mauvais en euxmêmes.
C'est
cette sollicitude exagérée qui produit l'effet d'une ivresse qui pousse à
consommer d'une manière quelquefois irraisonnable. Là, le bât blesse souvent.
Il suffit de parcourir les devantures des magasins et supermarchés pour se
rendre compte de l'effet produit par la publicité sur les grands et les
moins grands. La marque "vu à la télé" fait des ravages - "Maman,
achètemoi ces dernières baskettes..." - "Je dois être à la "dernière
page", sinon que vont penser mes camarades". Le besoin est souvent créé par la mode qui sait au plus haut point dans
ses techniques publicitaires, attiser la concupiscence des yeux. Quand il
s'agit d'un véritable et légitime besoin, la sollicitation de la mode pousse à
rechercher, non pas le moins cher à qualité/prix égal, mais ce qui va permettre
de montrer ostensiblement à tout son entourage qu'on est véritablement dans le
vent.
A
ces trois excès, il faut opposer trois vertus chrétiennes : l'humilité, le consentement du peu qui
exclut la délicatesse et détermine ce qui suffit à la vie, et la simplicité qui exclut les
inquiétudes superflues à ce sujet et prend les choses comme elles viennent.
Mais
la passion, si elle peut-être déréglée par excès, peut également l'être par
défaut :
C'est
la négligence dans l'habillement qui aboutit à la mollesse, au laisser-aller et
même au scandale. L'esprit de pauvreté ne demande pas de négligence dans son
maintien.
C'est
également la vaine gloire qui fait aboutir à ses fins ce défaut même : "On peut
mettre de la vanité non seulement dans l'éclat et le luxe de tout ce qui tient
au corps, mais jusque dans l'extérieur négligé, symbole du deuil et de la tristesse, vanité alors
d'autant plus dangereuse qu'elle cherche à tromper sous les dehors de la
religion", dit Saint Augustin.
Et
Aristote ajoute : "l'exagération soit en trop, soit en moins sent
également le fanfaron et le charlatan". On pourrait rajouter que cette exagération, dans le
plus ou le moins, est devenue une constante de notre nature déchue selon cette
parole de Saint Paul : "Je fais le mal que je ne veux pas faire,
et je ne fais pas le bien que je voudrais faire".
La
règle qui permet de vaincre cette exagération : Tout acte humain doit être
réalisé avec un équilibre réglé par la vertu de prudence et, dans le sujet qui
nous occupe, par la vertu de tempérance. Toute vertu, qui est une disposition
de l'âme à bien agir se situe elle-même dans un juste milieu. Ce juste milieu
est d'ailleurs un sommet entre l'excès et le défaut car il exige une maîtrise
de soi de tous les instants.
"L'appareil extérieur est un certain indice de la
condition des hommes ; dès lors, l'excès et le défaut, comme aussi le juste
milieu, peuvent se ramener à la vertu de la vérité à laquelle Aristote assigne
pour objet les paroles et les faits qui peuvent être révélateurs de ce que l'on
est" (St
Th.).
Dans
son traité de la tempérance, Marcel de Corte écrit à ce sujet : "Ajoutons
la modestie dans la mise et dans les ornements dont on s'affuble et qui doit se
rapporter aux coutumes des hommes avec qui l'on vit. Un attachement modéré dans
leur usage est évidemment requis d'une vertu annexe à la tempérance. Tout excès
est à prohiber. On ne doit pas se faire remarquer ou faire parler de soi par un
raffinement superflu des vêtements. Toute parure n'est pas mauvaise, cela va de
soi, et cela fait partie de la vie sociale, mais il faut tenir compte des
circonstances, des lieux et des temps ; il ne faut pas leur apporter un soin
exagéré à plaisir ; il ne faut pas apporter davantage une sollicitude à leurs
préparatifs, "même si l'on ne se propose pas une fin mauvaise". "
Effectivement,
rechercher une fin mauvaise dans le suivi de la mode, rend son suivi évidemment
vicieux et peccamineux. Par
exemple, "la
femme, dit
Saint Thomas d'Aquin, qui se parerait de telle façon à exciter la
convoitise d'autrui ferait un péché mortel. Par contre, si elle le fait par
simple légèreté, par vanité, par ostentation, son péché peut n'être pas
toujours mortel, mais seulement véniel".
On
peut dire, de nos jours, que cette légèreté, vanité et ostentation, pour ne pas
dire plus, sont des plus courantes, surtout pendant les périodes estivales,
dans les rues, sur les plages..., et tout cet étalage selon des degrés plus ou
moins divers.
La
mode est donc la manifestation d'une harmonie sociale, et qui, en tant que telle,
est bonne, le vice venant de la passion humaine déréglée. Notre-Seigneur lui-même
ne dit-il pas à ses Apôtres :"Vous êtes dans le monde, mais vous n'êtes pas du
monde."
La mode actuelle est-elle toujours innocente ?
"Il
viendra des modes qui offenseront beaucoup mon Divin Fils". (N.D. de
Fatima à Soeur Lucie) Saint Thomas d'Aquin nous dit donc que nous devons
"bannir la passion qui fait un abus criminel des coutumes autorisées"
Autrement dit, il existe des coutumes qui ne sont pas de soi autorisées, ou qui ne devraient pas l'être. Pourquoi donc ? La coutume est un usage passé dans les moeurs, accepté comme tel et qui a force de loi. Mais de même que toute loi humaine qui ne serait pas le reflet de la loi naturelle et donc de la Loi éternelle proclamée par Dieu n'aurait pas force de loi (ex. la "loi" sur l'avortement), de même, la coutume qui s'éloignerait de la loi naturelle et de la Loiéternelle et qui ne serait donc pas l'expression du véritable bien à faire (bien indiqué par la raison), serait une coutume à réprouver. Ainsi, pour que la coutume puisse avoir force de coutume, elle doit impérativement être conforme à la loi naturelle.
La mode, qui est l'expression d'une certaine coutume, doit donc être analysé comme telle. Pour voir si cette coutume est bonne ou mauvaise, il nous faut analyser si le bien poursuivi est un bien véritable ou porteur par lui-même d'une signification profonde qui faussera son caractère de bien et le rendra mauvais.
Autrement dit, il existe des coutumes qui ne sont pas de soi autorisées, ou qui ne devraient pas l'être. Pourquoi donc ? La coutume est un usage passé dans les moeurs, accepté comme tel et qui a force de loi. Mais de même que toute loi humaine qui ne serait pas le reflet de la loi naturelle et donc de la Loi éternelle proclamée par Dieu n'aurait pas force de loi (ex. la "loi" sur l'avortement), de même, la coutume qui s'éloignerait de la loi naturelle et de la Loiéternelle et qui ne serait donc pas l'expression du véritable bien à faire (bien indiqué par la raison), serait une coutume à réprouver. Ainsi, pour que la coutume puisse avoir force de coutume, elle doit impérativement être conforme à la loi naturelle.
La mode, qui est l'expression d'une certaine coutume, doit donc être analysé comme telle. Pour voir si cette coutume est bonne ou mauvaise, il nous faut analyser si le bien poursuivi est un bien véritable ou porteur par lui-même d'une signification profonde qui faussera son caractère de bien et le rendra mauvais.
On
dit souvent qu'une nouvelle mode vient d'être lancée par tel groupe de chanteur,
par tel couturier, etc... A côté de l'aspect strictement publicitaire, nous pouvons
nous interroger si cette nouveauté est strictement innocente ou porteuse d'idées
nouvelles plus ou moins bonnes. En effet, toute innovation sociale à large
échelle qui va à l'encontre des coutumes et de l'usage commun et qui, parce
qu'elle remporte une grande adhésion, en vient à changer la coutume, n'est pas
forcément innocente.
Ainsi,
la mode hippie des années soixante portait en son sein un certain refus
anarchique de la société. Quel
est donc, aujourd'hui, le fil conducteur de la mode moderne ? Il s'agit de banaliser.
La
mode moderne banalise l'extravagant. Banaliser, signifie selon la définition du Larousse,
rendre banal,
insignifiant, vulgaire. Aujourd'hui,
la mode va aux couleurs criardes et agressives, aux jeans, aux baskettes (même
à la messe), aux tee-shirts à inscription des chanteurs rocks ou d'images
publicitaires à la mode, au rock lui-même, à la drogue, au concubinage, au
féminisme à outrance, qui, loin de mettre en valeur la nature de la femme, la
pousse à vouloir ressembler à l'homme, etc... Bref, la mode va à tout ce qui
rompt une certaine harmonie naturelle.
Il
s'agit, en fait, de supprimer les caractères distinctifs, de rendre les
personnalités inconsistantes car sans caractères, grégaires et influençables à toutes nouveauté dans le vent.
Est-elle alors acceptable ? Les filles doiventelles s'habiller, se comporter comme des garçons? Doivent-elles raccourcir de plus en plus leur tenue, comme on le voit de plus en plus, malheureusement même dans nos familles ? Les garçons doivent-ils pour être en harmonie avec l'ensemble de la société porter des anneaux aux oreilles, comme cela se voit de plus en plus ? Biensûr que non ! Non! Pour être vertueusement suivie, la mode ne doit pas être en dysharmonie avec la nature humaine et plus encore avec la Loi divine.
Est-elle alors acceptable ? Les filles doiventelles s'habiller, se comporter comme des garçons? Doivent-elles raccourcir de plus en plus leur tenue, comme on le voit de plus en plus, malheureusement même dans nos familles ? Les garçons doivent-ils pour être en harmonie avec l'ensemble de la société porter des anneaux aux oreilles, comme cela se voit de plus en plus ? Biensûr que non ! Non! Pour être vertueusement suivie, la mode ne doit pas être en dysharmonie avec la nature humaine et plus encore avec la Loi divine.
Il
est certain, que vous, qui lisez cet article, êtes tout à fait d'accord pour
refuser catégoriquement la mode qui pousse directement au péché ou à être trop
visiblement en dysharmonie avec la nature humaine (drogue, oreilles des garçons
décorées, etc...). "Mais pour le reste ! (Pantins débraillés par principe,
habits à couleurs criardes, à tampons publicitaires imprimés, pantalons pour
les femmes, etc...), me direzvous, n'exagérons quand même pas ! Pourquoi s'arrêter
à ces détails ? Et d'ailleurs, le prix bien moins lourds de ces vêtements vendus
à profusion dans le commerce rend nos dépenses moins onéreuses, chose bien appréciable
en notre époque de vaches maigres." Certes, nous ne nions pas le propos, l'argent est le
nerf de la guerre. Mais quand même ! ne vaut-il pas mieux acheter un plus petit
nombre de vêtements seyants et plus discrets, et qui de plus honorent la personne
et la met en harmonie avec sa nature créée par Dieu, que de multiplier l'achat
de vêtements moins chers mais moins résistants et ainsi favoriser la
coquetterie pour certaines, le laisser-aller pour d'autres, le goût de la
dépense dans un rachat à tout bout de champ pour tous.
A
côté de ce laisser-aller et de cette banalisation à outrance, on peut entrevoir
dans la
mode moderne, une volonté de perversion totale de l'âme et de la nature humaine:
1 - Impuretés sous toutes ses formes (même contre-nature), favorisées par la mode indécente, par les journaux, la radio et la télévision : mode du petit copain et de la petite copine, bals, plages, habillements immodestes et plus qu'immodestes.
1 - Impuretés sous toutes ses formes (même contre-nature), favorisées par la mode indécente, par les journaux, la radio et la télévision : mode du petit copain et de la petite copine, bals, plages, habillements immodestes et plus qu'immodestes.
Voyons à ce sujet quelques citations des Papes (le sujet ne date pas d'aujourd'hui, même s'il est, de nos jours, d'une toute autre dimension) : Benoit XV déclarait : "C'est un devoir grave et urgent de condamner ces exagérations de la mode..."
Pie
XI ajoutait :
"Les
limites de la pudeur sont dépassées, particulièrement pour ce qui concerne les
modes et les danses...". "Nous rappelons toujours au religieuses qui
se consacrent à l'enseignement que, dans leurs collèges, elles doivent imposer
l'observance des règles de la modestie chrétienne dans les vêtements coûte que
coûte. Fréquemment on nous a répondu que des mères de familles, plutôt que
d'acquiescer, préfèrent retirer leurs filles du collège. Eh bien, peu importe !
La modestie doit être enseignée à tout prix. On doit lutter contre la mode
indécente au nom de la dignité humaine et de la dignité chrétienne."
Et
Pie XII : "Si
quelques chrétiennes soupçonnaient les chutes et les tentations qu'elles provoquent
autour d'elles avec les habits et la familiarité auxquelles, dans leur légèreté
elles donnent peu d'importance, elles trembleraient de frayeur devant leur responsabilité."
De
nos jours la mode pousse souvent au péché en excitant la concupiscence de la chair
et en mettant directement les personnes en occasion de péché.
2
- Volonté de supprimer toutes les différences, et pour cela il faut être "politiquement
correct", prôner l'égalité des sexes, etc...
3
- Volonté d'éliminer toutes les formes d'autorité, de respect, de sacré. Cette
mode moderne ne contribue pas à élever l'âme, mais à l'abaisser. Certes,
l'habit ne fait pas le moine, mais il y contribue. Les formes extérieures et le
monde environnant contribuent à élever l'âme ou à l'abaisser en lui donnant une
manière extérieure de se comporter. Le Pape Pie XII, disait avec raison, que "de la
forme donnée à un gouvernement dépendait la perte ou le salut d'un grand
nombre". Nous pouvons transposer cette phrase à notre propos : de la forme
donnée à la mode, expression publique d'un mode d'être et d'agir, dépend le
salut ou la perte d'un grand nombre.
Dom
Bernard Maréchaux écrivait en son temps : "Le mal du
jour est celui-ci : la ligne de démarcation tend de plus en plus à s'effacer entre chrétiens et
non-chrétiens, entre chrétiens et hérétiques et même idolâtres. Le cancer du libéralisme s'attaque à tous et il risque
toujours de nous atteindre. Ceux
qui se disent encore catholiques vivent trop souvent comme ceux qui ont
renoncés à ce titre. Les femmes soi-disant pratiquantes portent les mêmes
vêtements que les non-pratiquantes, elles ont les mêmes lectures, les même
revues, fréquentes les mêmes spectacles, souvent immoraux. Elles ne prient plus
et ne font plus pénitence. C'est la confusion dans la mondanité et la licence.
Par
suite de ces moeurs, l'Eglise tend à se dissoudre dans le monde, la chrétienté
dans l'humanité déchue. On ne trouve que rarement des catholiques auxquels on
puisse appliquer les paroles de St Paul :
"soyez fils de Dieu, tout d'une pièce, sans reproche au milieu d'une nation dépravée et perverse, parmi laquelle vous luisez comme des flambeaux en ce monde".
"soyez fils de Dieu, tout d'une pièce, sans reproche au milieu d'une nation dépravée et perverse, parmi laquelle vous luisez comme des flambeaux en ce monde".
Les
premiers chrétiens, par leur conduite, tranchaient sur les païens comme des
flambeaux sur un fond obscure, et le spectacle de leur courage et de leur vertu
attirait puissamment les idolâtres à la Foi.
C'est
ce qui ne se voit pas aujourd'hui, sauf des exceptions trop rares. Tout est
confondu dans le même laisser-aller."
Il
ne tient qu'à nous qu'il n'en soit pas ainsi pour nous-mêmes et dans nos
familles. De
fait, le christianisme n'est stable et solide qu'autant qu'il pénètre
l'intégrité de la personne baptisée. Tout d'abord l'intérieur de l'homme... En
le renouvelant à l'image de Jésus-Christ, en faisant mourir le vieil homme, il
en arrive à régler l'extérieur luimême : actes, paroles, attitudes, d'après
cette même image. Il ne suffit pas de "croire de coeur", nous dit Saint Paul, si
l'on veut être sauvé, il faut encore "confesser de bouche", et cette confession
extérieure de la Foi doit s'étendre à tous les gestes, à toutes les démarches,
à toutes les habitudes et relations du chrétien ; cette confession extérieure
doit donc s'étendre à toutes nos habitudes, même sociale, et donc à la mode.
Abbé
Patrick VERDET