SOURCE - Paix Liturgique Reims - 13 janvier 2007
Nous attendons tous avec impatience le motu proprio que le pape Benoît XVI doit publier prochainement. Ce document pontifical sera la reconnaissance sans contestation possible de la légitimité de nos aspirations.
Nous attendons tous avec impatience le motu proprio que le pape Benoît XVI doit publier prochainement. Ce document pontifical sera la reconnaissance sans contestation possible de la légitimité de nos aspirations.
Ainsi, certains de nos amis nous écrivent pour nous expliquer que notre action est inutile puisque bientôt Monseigneur JORDAN sera dans l’obligation de donner droit à notre demande.
Ces amis, qui partagent souvent avec force notre amour pour le rite tridentin, se bercent hélas d’une grande illusion. Cette dernière nous paraît d’ailleurs contre productive dans le combat général.
En effet, il nous semble important d’analyser succinctement ce que l’on sait aujourd’hui du prochain document romain puis ce que l’on peut espérer en attendre dans les faits dans notre diocèse de Reims, c’est-à-dire son application par Monseigneur JORDAN.
Deux certitudes se dégagent des différentes informations qui ont filtrées du Vatican. Le motu proprio contiendra une autorisation pour tout prêtre qui le désire de célébrer les sacrements selon le rite de 1962 et la possibilité pour tout groupe d’au moins 30 ou 50 fidèles le demandant de pouvoir assister à la Messe « traditionnelle » chaque dimanche.
La situation dans le diocèse de Reims nous fait affirmer que ce motu proprio risque de ne rien changer du tout d’une part, et que d’autre part, il peut paraître inutile.
Il ne changera peut-être rien du tout parce que chacun sait que Monseigneur JORDAN est violemment opposé à toute célébration du rite de saint Pie V, mis à part exceptionnellement pour certains groupes ou mariages. Cette opposition est si manifeste que nous nous demandons quel prêtre du diocèse oserait braver son archevêque, même avec la bénédiction de Rome. Il est illusoire de penser que le jour de la publication du motu proprio des prêtres du diocèse célèbreront dans le rite antique, ils prendraient trop de risques.
De ce côté-là, restons réalistes.
Ne rêvons pas non plus au sujet du second point du document de Benoît XVI. Bien évidemment, nous remplissons largement les conditions numériques (30 à 50 personnes) qui seraient imposées. Même les chiffres donnés par Monseigneur JORDAN (20 à 30 familles) l’attestent. Cependant, n’oublions pas que nous demandons de pouvoir vivre notre foi avec les livres liturgiques en vigueur en 1962 grâce au ministère d’un prêtre favorable. Rien ne serait plus facile pour notre archevêque que de nommer un prêtre n’aimant pas ce rite, le montrant et ne sachant pas le célébrer, pour rendre les Messes dominicales difficiles à suivre. D’autre part, il est peu probable que le motu proprio détermine des horaires ou des lieux. Que ferions nous si la seule Messe dans le rite tridentin était célébrée à 17 h 00 à 20 km de Reims ? Les familles seraient dans la quasi impossibilité d’y assister.
Non, chers amis, quoique l’on puisse trouver dans le motu proprio, il ne faut pas l’attendre comme la solution miracle.
Nous osons même croire que le motu proprio du pape Jean-Paul II du 2 juillet 1988 est suffisant quand nous y lisons : On devra partout respecter les dispositions intérieures de tous ceux qui se sentent liés à la tradition liturgique latine, et cela par une application large et généreuse des directives données en leur temps par le Siège apostolique pour l'usage du missel romain selon l'édition typique de 1962.
C’est d’ailleurs ce que nous avons dit à Monseigneur JORDAN le 12 décembre. Les textes et la volonté de Rome sont suffisamment clairs. Or, notre archevêque ne s’y conforme pas. Un nouveau texte est-il vraiment utile ? Dans d’autres diocèses peut-être, mais chez nous ?
Chers amis, sainte Jeanne d’Arc disait les hommes batailleront et Dieu donnera la victoire.*
C’est à cela que nous engage le code de Droit canon dans son article 209 :
§ 2. Les fidèles ont la liberté de faire connaître aux Pasteurs de l'Église leurs besoins surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits.
§ 3. Selon le savoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l'Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l'intégrité de la foi et des moeurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l'utilité commune et de la dignité des personnes.
Mais au-delà du Droit, nous pensons à tous ces fidèles isolés, exclus qui souffrent en silence. Beaucoup osent relever la tête aujourd’hui, de nombreux témoignages le montrent. Nous pensons également à toutes ces familles, souvent nombreuses qui souhaitent transmettre à leurs enfants leur attachement à la Messe traditionnelle et qui nous disent leur sentiment d’exclusion. Pour tous ceux-là, et pour nous-même, il nous est interdit de ne rien faire.
Jean-Paul II disait que c’est maintenant l’heure des laïcs, il avait bien raison.
POUR AGIR, nous vous proposons de signer la supplique [...]
Jean-Paul II disait que c’est maintenant l’heure des laïcs, il avait bien raison.
POUR AGIR, nous vous proposons de signer la supplique [...]