SOURCE - APIC/RA - via lecourrier.ch - 15 mai 2010
Bordeaux - «Les Infiltrés», une enquête en caméra cachée de France 2, a pointé les liens, à Bordeaux, entre un groupuscule d'extrême droite et l'Institut Bon Pasteur, créé pour accueillir d'anciens lefebvristes.
A la suite de l'émission «Les Infiltrés» du 27 avril sur les intégristes bordelais, l'archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre Ricard a décidé de créer une commission de relation avec les «traditionalistes» de la paroisse Saint-Eloi. «Comme pasteur de l'Eglise de Gironde, pouvez-vous confier une partie de votre troupeau à des bergers racistes et incitant à la violence?» demande un groupe de catholiques du diocèse, représentant cent nonante laïcs dans un courrier adressé au cardinal Jean-Pierre Ricard. La question en dit long sur la colère et l'incompréhension qui règnent dans la communauté catholique girondine, après les révélations des «Infiltrés». Cette émission, tournée en caméra cachée, met en évidence les liens unissant Dies Irae, groupuscule d'extrême droite, dont les jeunes tiennent des propos racistes, antisémites et islamophobes dans le reportage, et la paroisse Saint-Eloi de Bordeaux. Celle-ci a été confiée à l'Institut du Bon Pasteur, à la suite de la reconnaissance par Rome en 2006 de cet institut de droit pontifical, dirigé par l'abbé Philippe Laguérie. Cette reconnaissance avait permis à une fraction schismatique de la Fraternité Saint-Pie X (les intégristes d'Ecône) de réintégrer l'Eglise catholique. En réaction, l'archevêque de Bordeaux a décidé d'instaurer une commission de relation avec l'église Saint Eloi. Dans un communiqué, le cardinal Jean-Pierre Ricard rappelle que «l'accueil dans l'Eglise diocésaine de l'Institut du Bon Pasteur implique une communion avec les autres composantes de l'Eglise de Gironde (...) qui sont appelées à traduire dans des actes l'engagement que l'Eglise catholique a pris à Vatican II vis-à-vis des chrétiens des autres confessions chrétiennes, des juifs, des membres des autres religions». «Nul ne peut ignorer les complicités politiques d'extrême droite de certaines personnes des courants traditionalistes», affirme le prélat. «La commission devrait être mise en place d'ici à la fin du mois «, indique le P. Jean Rouet, vicaire général du diocèse de Bordeaux. Elle sera composée de prêtres et de laïcs. Elle aura pour tâche de veiller à la communication entre les «traditionalistes» et les autres instances du diocèse, ainsi que de traiter les éventuels contentieux.
Certains chrétiens redoutent que cette mesure ne suffise pas. En 2006, le cardinal Jean-Pierre Ricard avait déjà annoncé la création d'une commission de relation avec les prêtres de Saint-Eloi, mais elle n'a jamais vu le jour, notamment en raison des difficultés des prêtres du diocèse à dialoguer avec les membres du Bon Pasteur qui, manifestement, ne se sont pas intégrés à la vie de l'Eglise.¨
Christian Terras, rédacteur en chef de la revue catholique progressiste Golias, ironise: «Aujourd'hui, Mgr Ricard fait mine de découvrir la lune! Et de prendre de bonnes résolutions pour contrôler l'incontrôlable! Ainsi, l'entourage de l'église Saint Eloi serait donc aux mains de personnes peu fréquentables! Quel scoop! Sans compter qu'il lui a fallu une émission de télévision pour le découvrir et prendre conscience officiellement du problème! Mais de qui se moque le cardinal archevêque de Bordeaux?» Après sa rencontre des 4 et 5 mai, le Conseil presbytéral du diocèse a publiquement déclaré être «persuadé que le véritable enjeu ne se réduit pas à la messe en latin ou en français ni à la forme du rite», précisant que «nul ne peut ignorer les complicités politiques d'extrême droite de certaines personnes des courants traditionalistes». Si les quarante prêtres membres de ce Conseil disent partager la préoccupation du pape de «chercher des chemins de réconciliation et d'unité dans la charité et la vérité», ils estiment que «bien des initiatives ont eu lieu dans ce sens, qui offrent à nos frères traditionalistes des signes de bienveillance, sans vraie contrepartie de leur part».
De leur côté, les responsables de la paroisse Saint-Eloi nient tout lien entre la paroisse et le groupe politique incriminé. La semaine dernière, le parquet de Bordeaux a ouvert «une enquête préliminaire».
Par ailleurs, l'inspection d'académie a constaté en mars, lors d'une visite de contrôle, un «certain nombre d'insuffisances graves «, notamment concernant les enseignements d'histoire et de sciences au sein de l'école Saint-Eloi à Bordeaux, une école privée, hors contrat, rattachée à l'Institut Bon Pasteur. Dans cet établissement, le journaliste de France 2 avait été témoin de chants, de discours racistes et antisémites proférés par quelques-uns des quatre-vingt-cinq élèves, parents et enseignants. APIC/RA
Bordeaux - «Les Infiltrés», une enquête en caméra cachée de France 2, a pointé les liens, à Bordeaux, entre un groupuscule d'extrême droite et l'Institut Bon Pasteur, créé pour accueillir d'anciens lefebvristes.
A la suite de l'émission «Les Infiltrés» du 27 avril sur les intégristes bordelais, l'archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre Ricard a décidé de créer une commission de relation avec les «traditionalistes» de la paroisse Saint-Eloi. «Comme pasteur de l'Eglise de Gironde, pouvez-vous confier une partie de votre troupeau à des bergers racistes et incitant à la violence?» demande un groupe de catholiques du diocèse, représentant cent nonante laïcs dans un courrier adressé au cardinal Jean-Pierre Ricard. La question en dit long sur la colère et l'incompréhension qui règnent dans la communauté catholique girondine, après les révélations des «Infiltrés». Cette émission, tournée en caméra cachée, met en évidence les liens unissant Dies Irae, groupuscule d'extrême droite, dont les jeunes tiennent des propos racistes, antisémites et islamophobes dans le reportage, et la paroisse Saint-Eloi de Bordeaux. Celle-ci a été confiée à l'Institut du Bon Pasteur, à la suite de la reconnaissance par Rome en 2006 de cet institut de droit pontifical, dirigé par l'abbé Philippe Laguérie. Cette reconnaissance avait permis à une fraction schismatique de la Fraternité Saint-Pie X (les intégristes d'Ecône) de réintégrer l'Eglise catholique. En réaction, l'archevêque de Bordeaux a décidé d'instaurer une commission de relation avec l'église Saint Eloi. Dans un communiqué, le cardinal Jean-Pierre Ricard rappelle que «l'accueil dans l'Eglise diocésaine de l'Institut du Bon Pasteur implique une communion avec les autres composantes de l'Eglise de Gironde (...) qui sont appelées à traduire dans des actes l'engagement que l'Eglise catholique a pris à Vatican II vis-à-vis des chrétiens des autres confessions chrétiennes, des juifs, des membres des autres religions». «Nul ne peut ignorer les complicités politiques d'extrême droite de certaines personnes des courants traditionalistes», affirme le prélat. «La commission devrait être mise en place d'ici à la fin du mois «, indique le P. Jean Rouet, vicaire général du diocèse de Bordeaux. Elle sera composée de prêtres et de laïcs. Elle aura pour tâche de veiller à la communication entre les «traditionalistes» et les autres instances du diocèse, ainsi que de traiter les éventuels contentieux.
Certains chrétiens redoutent que cette mesure ne suffise pas. En 2006, le cardinal Jean-Pierre Ricard avait déjà annoncé la création d'une commission de relation avec les prêtres de Saint-Eloi, mais elle n'a jamais vu le jour, notamment en raison des difficultés des prêtres du diocèse à dialoguer avec les membres du Bon Pasteur qui, manifestement, ne se sont pas intégrés à la vie de l'Eglise.¨
Christian Terras, rédacteur en chef de la revue catholique progressiste Golias, ironise: «Aujourd'hui, Mgr Ricard fait mine de découvrir la lune! Et de prendre de bonnes résolutions pour contrôler l'incontrôlable! Ainsi, l'entourage de l'église Saint Eloi serait donc aux mains de personnes peu fréquentables! Quel scoop! Sans compter qu'il lui a fallu une émission de télévision pour le découvrir et prendre conscience officiellement du problème! Mais de qui se moque le cardinal archevêque de Bordeaux?» Après sa rencontre des 4 et 5 mai, le Conseil presbytéral du diocèse a publiquement déclaré être «persuadé que le véritable enjeu ne se réduit pas à la messe en latin ou en français ni à la forme du rite», précisant que «nul ne peut ignorer les complicités politiques d'extrême droite de certaines personnes des courants traditionalistes». Si les quarante prêtres membres de ce Conseil disent partager la préoccupation du pape de «chercher des chemins de réconciliation et d'unité dans la charité et la vérité», ils estiment que «bien des initiatives ont eu lieu dans ce sens, qui offrent à nos frères traditionalistes des signes de bienveillance, sans vraie contrepartie de leur part».
De leur côté, les responsables de la paroisse Saint-Eloi nient tout lien entre la paroisse et le groupe politique incriminé. La semaine dernière, le parquet de Bordeaux a ouvert «une enquête préliminaire».
Par ailleurs, l'inspection d'académie a constaté en mars, lors d'une visite de contrôle, un «certain nombre d'insuffisances graves «, notamment concernant les enseignements d'histoire et de sciences au sein de l'école Saint-Eloi à Bordeaux, une école privée, hors contrat, rattachée à l'Institut Bon Pasteur. Dans cet établissement, le journaliste de France 2 avait été témoin de chants, de discours racistes et antisémites proférés par quelques-uns des quatre-vingt-cinq élèves, parents et enseignants. APIC/RA